A B I S T O D E N A S :
Le Français du Sud-Ouest
Bernard Vavassori
Service gratuit, facile et accessible à tous
rabaler - ruscade
rabaler, rébaler
v. 1. Traîner ; faire du lèche-vitrine - Toute la journée tu l'as qui rabale ! Il sait pas quoi foutre de ses dix doigts ! 2. Se fréquenter entre amoureux, avoir des rendez-vous suspects. (De l'occ. rabalar & rebalar). Voir triosser, trigosser.
rabané
part. pass. - Dégoûté pour en avoir mangé trop souvent. Moi je suis de Samatan, tu comprends que, du foie gras, j’en suis rabané ! (De l'occ. rabanar : rassasier).
rabastiner
Ø1. Griller, rôtir, laisser trop cuire. (De l'occ. rabastinar). Voir rabiner. Ø2. expr. rabastiner les oreilles : rebattre les oreilles. Voir attraper, cramer, rabiner, rumer,
rabiner
v. Brûler (dans la poêle). Oh, canaille ! Ces patates, tu les as laissé rabiner. Quel dommage ! (De l'occ. rabinar : havir, brouir, hâler, brûler. Rabinat : odeur de brûlé, trop rissolé). Voir attraper, cramer, rabastiner, rumer.
racagni
part. pass. & adj. Rabougri, flétri. - Biétaze ! Des poires cette année, avec le cagnard qu'il a fait, y en a, mais elles sont restées toutes racagnies qu'on dirait des nèfles ! / - Je suis allé me baigner à Garonne, mais elle était tellement froide que j'avais le sguègue tout racagni ! (De l'occ. raca : grappe sans grains ; rafle ; épidémie).
rachou
adj. Petit, pour un homme. (En argot fr. : racho). Voir chisclét, rachtec.
rachtec
adj et n.m. Rachitique ; petit ; malingre. (argot mér., déformation de rachitique). Voir chisclét, rachou.
rafraîchir
v. 1. Rincer. - Va rafraîchir la carafe avant de la remplir. 2. Eclaircir - Avant de planter les arbres il vous faut leur rafraîchir un peu les racines. : ... en enlever quelques unes, surtout celles qui sont abîmées, et à couper le bout des autres afin de hâter l'émission du chevelu. (De l'occ. refrescar : rafraîchir, rincer).
raï !
interj. 1. Peu importe : - L’argent, raï. Le plus, c’est la santé ! / - Oh ! toi, raï ! tu es jeune encore : Toi, tu n’as pas de souci à te faire. 2. Quoi que l’on en dise. - Ça raï !... tu l’as bien vendue ta bagnole quand même, eh ! : ... (De l'occ. rai, aquò rai : c’est facile, c’est tout simple...).
raisin
n.m. Grappe de raisin. - Tê ! Pour le dessert je m’en vais me prendre un raisin ! (De l'occ. rasim : grappe ; raisin). esp. racimo, cat. raïm : grappe.
raisonnement
n.m. Contestation. - Ecoute ce que je te dis et arrête de faire des raisonnements ! Tu as compris ? : ... arrête de contester. Voir raisonner.
raisonner
v. Donner toujours raison à quelqu’un. - Oh ! toi, ce gosse, même quand il fait les pires bêtises, tu le raisonnes, alors ! (De l'occ. rasonar [pron. rasounà] : défendre un point de vue).
raje, rage
voir soleil.
rajon
n.m. Rayon de soleil soudain et perçant dans un ciel menaçant ou pluvieux. (De l'occ. rajòl). cat. rajada, esp. rayo, ital. raggio : rayon.
ramasser
v. 1. Recevoir. -Tu vas te ramasser un de ces coups de pieds au cul mon vieux !.... que tu vas t’en souvenir, eh ! 2. Ramasser des poires : Cueillir des poires. 3. Ramasser la table : Débarrasser la table. 4.- Ramasser le linge : Rentrer le linge mis à sècher. 5. expr. ramasser chaud : se réchauffer. - En bougeant comme ça, on ramasse chaud ! (De l'occ. amassar, qui a tous ces sens).
rambail, rambal
n.m. Chahut, raffut ; pagaïe... - Quel rambail les chiens cette nuit ! J’ai pas pu fermer l’oeil ! (De l'occ. rambalh [pron. rambaill]).
rambailler
v. Engueuler, remettre en place. - Le dirlo m'a convoqué dans son bureau, mon vieux ! Je me suis fait rambailler quelque chose de bien ! (De l'occ. rambalhar [pron. rambaillià] : mettre en désordre ; tracasser ; ennuyer). Voir rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, ruque, trépéjer, trougner.
ramier
n.m. Bois ou pré en bord de Garonne. - Tous les villages bordant Garonne du côté de Toulouse ont leurs ramiers où les citadins vont passer leur dimanche après-midi. (De l'occ. ramièr).
Rampono
n.m. Croquemitaine, personnage imaginaire destiné à effrayer les enfants et à les faire obéir. "- Autrefois dans les Pyrénées, et même beaucoup plus loin, jusqu'aux côteaux de la Gascogne, jusqu'à Toulouse et Bordeaux les grandes villes, lorsqu'un enfant faisait quelque bêtise, ou refusait de manger sa soupe, après les différentes menaces d'usage, on finissait par annoncer la venue de Rampono. Alors l'enfant en faute se hâtait d'interrompre le cours de sa bêtise, ou avalait sa soupe en deux temps trois mouvements. C'est que Rampono faisait terriblement peur. On ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait, et on ne tenait pas à le savoir. S'il venait un jour - ou plutôt un soir, car ces êtres-là préfèrent la nuit -, ce serait pour vous fourrer dans un grand sac, vous emporter très loin, et vous dévorer, tout cru ou tout cuit. A tout prendre, mieux valait se forcer un peu, et avaler cette maudite soupe en se bouchant le nez..." (Rampono - Jean-Claude Pertuzé - Loubatières 1992).
rapaillou, rapaillon, rapaillòt, rapaillol
n.m. Côte, raidillon ; petite colline - Oh ! moi je descends de bicyclette, eh ! A nos âges on n'a pas la force de pédaler pour monter les rapaillous ! (De l'occ. rapalhon [pron. rapailliou]). Voir pujade, raspét, tapét.
rapias
n.et adj. rapiat, avare, grigou, radin... - T’attends pas à des étrennes de ton parrain ; rapias comme il est, t’auras pas un sou ! (De l'occ. rapiar : rapiner, voler). cat. rapejar, esp. rapiñar, ital. rapinare : rapiner, voler. Voir arracou, cussou, ratas.
rapiner
v. Être pentu, monter en parlant d'une côte, grimper. - Pour monter à Puycasquier depuis Gaillan, ça rapine un peu, eh ! Tu as intérêt à prendre de l'élan avé le vélo ! A Plaisance-du-Gers un quartier et une rue en pente portent le nom de "Rapine".
rappeler (se)
1. v. Verbe servant à renforcer l’affirmation, mais n'ayant pas un sens particulier dans la phrase. - Oh ! Il est têtu ce drôle, eh ! Rappelle-toi, que... ! : En quelque sorte "il faut que tu te rappelles qu'il est têtu !" [A la campagne le r initial est très fortement roulé afin que l'admiration exprimée par cette phrase affirmative (ou la déception) soit bien comprise]. (Calque occ. : rapela-te que ! ... [pron. rrapèlo-té qué...]). Ø2. expr. - Le travail que je lui commande, il le fait quand ça lui rappelle : … quand il il y pense.
raquère
n.f. Malchance. – Dans cette famille, ils ont vraiment la raquère ! Quand c'est pas l'un, c'est l'autre ! Voir mafre, maragne, masque. (Origine incertaine).
rascle, rasclet
n.m. Vieille chose qui ne vaut rien. - Je veux plus aller à l’école avec ce rascle de vélo ! Tous les autres se moquent de moi ! Probablement de la même famille que l’occ. rasclòs : teigneux (Voir carasclét). Voir cagagne, barranquine, bicle, catchare, clech, néyec, pétarel, rés, rogne, trapanelle, traste, tricatel, zéro.
raspaille
n.f. Au jeu de boule (pétanque), mouvement qui consiste à faire rouler la boule sur le terrain au lieu de la tirer. "Au jeu de casse-bouteilles - Jeu de fête foraine consistant à casser, en trois coups, un certain nombre de bouteilles vides, afin de gagner... une bouteille pleine (de mauvais vin mousseux, en général) - la raspaille est interdite." Il fallait, au contraire, tirer directement dans les bouteilles. (occ. raspalhar : racler, glisser...)
raspailler
v. S'écorcher, se faire "un pélat". - Je me suis rêché en bécane, je me suis raspaillé tout le bras. (De l'occ. raspalhar : racler, glisser...).
rasper
v. 1. Etre un peu vert, âpre. - Il n’est pas mauvais ce vin nouveau, mais il raspe un peu quand même, tu ne trouves pas ? (occ. raspar : râper). On entend aussi dans ce sens " rascler ", mais ce mot signifie plutôt racler, ratisser). Ø2. Rayer, se griffer, s'écorcher. - Y a un couillon qui m'a raspé tout le côté droit de la voiture l'autre soir sur le parking du foirail ! esp. et cat. raspar, ital. raspare. Voir raspailler. Ø3. Aller vite. Voir bastonner, bomber.
raspét
n.m. Petite montée, côte, raidillon. (De l'occ. raspet : coteau). Voir pujade, rapaillou, tapét ; rapiner.
raspét
n.m. Vin nouveau ; vin rosé ; bon petit vin de ferme. - Alors Germain, tu l'as mis au frais ton raspét là ou pas ? (De l'occ. raspet : vin aigrelet). Voir rasper.
rasquer
v. Couper à ras - Moi j'étais chez les paras en 68 à Castres. Le premier jour on m'a complètement rasqué. La honte, con ! Trois mois après, je me suis acheté une perruque pour rentrer chez moi ! La honte con, je te dis ! (De l'occ. rascar : racler).
rastoul
n.m. Chaume. - Le voisin il a foutu le feu au rastoul. Il a fallu appeler les pompiers, sinon il se faisait cramer la baraque, macarel de nom d'une pipe ! (De l'occ. rastolh). esp. rastrojo, cat. rostoll.
rat
Voir chat.
ratas
n.m.s. Avare, pingre, radin. [pron. ratàss]. - On va avoir un mois de juillet neigeux cette année ! Le voisin est parti en vacances ! Ratàs comme il est, il va renir dans deux jours ! (de l’occ. ratàs : gros rat). Voir arracou, cussou, rapias, ratche, ratchou.
ratche, ratchou
n. et adj. Pingre, avare, radin. - Il est tellement ratche çui-là qu'il se lèverait la nuit pour économiser les draps ! (de l'occ. rat). Voir arracou, cussou, rapias, ratas.
ratefane
n.f. Déformation au féminin du mot râteau-faneur.- En chassant, j’ai trouvé une vieille ratefane dans une ferme abandonnée, ça m'a rappelé ma jeunesse. Ça c’était du matériel, tê !
rater
v. Chasser les rats. - Il te faudrait un chat capable de rater. Maintenant avec ces aliments de supermarché qu'on leur donne, il n'y a pas moyen qu'il te tue une souris, couillon ! (De l'occ. ratar).
ratote, ratiche, ratoune, ratounette
n.f. Quenotte (dent) - Et pourquoi il pleure le petitou ?- C’est qu’il a ses petites ratotes qui poussent, alors il est pas content ! (De l'occ. rat, rata : rat, souris...) ... de la souris qui vient récupérer la dent tombée contre une pièce de monnaie. Voir escachalat, ratumé.
ratumé
n.m.- Eczéma des lèvres, herpès. (De l'occ. ratum, dégâts faits par les rats, ou ratumat). Comme si la lèvre avait été rongée par les rats ou les souris !
rauque, roque
adj. Enroué. - Tu es bien rauque ce matin, tu as pris froid ou quoi ? (De l'occ. rauc). ital. rauco, esp. rauco (rare ou poét.), ronco (idem.)
ravajolle
n.m. Petit poisson de ruisseau, peut-être le vairon. - Il ya que dalle comme poisson dans cette mare, même pas de ravajolle. (Probablement de l'occ. raban ou rabalha, menu fretin)
ravanelle, rabanelle
n;f. Ravenelle, (rave) crucifère sauvage à fleurs jaunes ou blanches.
ravi
n.m. Idiot du village. - Ah ! Ouais, t'as l'air intelligent avé cette casquette devant-derrière ! On dirait le ravi ! (De l'occ. rabit : émerveillé).
ray-grass
n.m. Plante herbacée utilisée pour les prairies artificielles. Mot anglais prononcé [raygra] par les agriculteurs du Sud-Ouest. En effet, lorsqu'un Occitan parle français il a tendance à supprimer les consonnes fortes de fin de mot, pour "faire plus français". Ainsi dira-t-il raygra pour ray grass ou baské pour basket, de la même façon qu'il dit Porté ou Fenouillé au lieu de Portét ou Fenouillét comme on le dirait en occ. Voir baské.
ré-
Préfixe. Renforce la valeur d'un juron, comme dans rémilo dious ! réfil de puto !, récouqui de dious ! esp. requete (requetebueno : très bon).
rébaladis
n.m. Désordre ; remue-ménage. - Quel rébaladis ! (Mot occ.). Voir abarréjadis, rébourdélé.
rébéquer
v. Répondre insolemment, répliquer. - Arrête de rébéquer tout le temps, sinon je te donne la fessée, moi, eh ! (De l'occ. rebecar). ital. rimbeccare. cat. rebec : rouspéteur.
rebichiner
v. 1. Froisser. - Je m’en vais donner un coup de fer à cette veste, qu’elle est toute rebichinée ! Ø2. Retourner. (Origine incertaine).
rebiquer
Voir biquer.
rébirebaïtén
n.m. Mot occitan composé de revira (retourne) et vai t'en (va-t-en) : gifle, soufflet, revers. Voir birotelaï, bouffe, bourmal, emplâtre, mournifle, mounifle, rébiremarioun, rouste.
rébirét
n.m. Virage, tournant. – J'aime pas trop passer par cette route prce qu'elle est pleine de rébiréts, c'est dangereux ! (De l'occ. reviret [pron. rébirét]).
rébirét
n.m. Petit chemin tortueux. - Pour arriver chez Jean-Louis à Molère, il y a un petit rébirét, eh bé on a du mal à passer comme il faut avé la voiture, on a intérêt à faire attention. (De l’occ. reviret : sinuosité, contour).
rébiromarioun
n.m. Soufflet, revers. - Tiens-toi comme il faut, parce que je te fiche un rébiremarioun, moi, que tu vas comprendre, eh ! (De l'occ. reviramarion [pron. réviromarioun]).
rébiscouler, réviscouler
v. 1. Ranimer, réconforter, requinquer. - Tiens, prends un peu de riquiqui, ça va te rébiscouler tu vas voir. 2. Se rébiscouler : guérir - ça fait une semaine qu'elle se traîne ce rhume, la Bénédicte, elle a du mal à se rébiscouler. 3. Ressusciter. (De l'occ. reviscolar [pron. rébiscoulà]).
rebouliver
v. Avoir un "retour de flamme". - Depuis qu’il a eu soixante ans, ils se met à courir les femmes ! Tu sais que… Eh ! Il réboulive le type ! Rébouliver : se dit d’un arbre mort dont certaines pousses repartent du pied. (De l’occ. rebol, rebolh : souche d’arbre, lui-même du cat. reboll : repousse, rejeton, rebollar : drageonner).
rébourdélé
part. pass. du v. rébourdéler. En bordel, bordélique (sens dessus-dessous) - Je ne te dis pas la crise qui m’a prise quand je suis rentrée dans la maison et que j’ai trouvé tout rébourdélé ! (De l'occ. bordèl [pron. bourdel]). NB. le mot rebordelar occitan existe mais n'a pas ce sens. Il signifie courir, s’élancer, dégringoler, folâtrer...). Voir abarréjadis, rébaladis.
réboussier
adj. Contrariant. Qui va à contre-courant de ce que font ou disent les autres. - Quand tout le monde dit noir, lui il dit blanc, quand on veut s’arrêter, lui il veut continuer. Qu’il est réboussier ce Paul, alors ! (De l'occ. reborsièr [pron. réboussié]).
rebuter
v. Ne pas digérer quelque chose. - Moi, je ne mange pas les concombres ; ça me rebute toute l'après-midi ! (De l'occ. rebutar). Voir rabaner, réganter, reprocher, revenir.
récater
v. 1. Ranger, mettre à l’abri, mettre de côté... - Ton manteau, il est tout neuf, ne le laisse pas à la poussière, récate-le, donc ! / - Allez, récate-moi ces livres en vitesse, qu’il est l’heure de souper ! Ø2. Mettre en quarantaine, mettre au piquet - Si tu ne te tiens pas tranquille je vais te récater dans un coin, moi, tu vas voir un peu ! Ø3. Aller se blottir, s’abriter, pour chercher du réconfort. - Quand ton père engueule le chien, il vient se récater par mes pieds après ! (De l'occ. recaptar : ranger). esp. recatar : cacher, cat. recaptar : ramasser, mettre de côté. Voir arrémauser, estrémer.
rechaoupisquer
v. Eclabousser. - On va aller voir la cascade, mais il faut faire attention, eh ! parce qu’il ya de la boue partout et ça réchaoupisque ! (De l'occ. esposcar : éclabousser). cat. & esp. salpicar. Voir giscler, regiscler.
rêche
n.f. Chute, coup reçu lors d'une chute. - J'ai dérapé dans le virage avé la mobs, je me suis pris une rêche !... j'ai un pélat sur tout le bras gauche ! (Argot. Origine incertaine). Voir rêcher ; capuchette, espatarrade.
rêcher (se)
v. Tomber violemment, se blesser en tombant - Fais gaffe en descendant, tu risques de te rêcher. (Argot. Origine incertaine).
réchichouét
adj. Petit, riquiqui. - C'est ça le lièvre que tu as attrapé à la chasse ? Eh bé, il est un peu réchichouét ! Voir chisclét, renichouét..
réclamer
v. - Débarrasser la table. Ho là ! Ho là ! La jeunesse ! Pas question d’aller s’amuser, il faut réclamer la table avant de déguerpir ! De l'occ. reclamar. Voir lever.
récouler
v. tr. Verser le café (ou tout autre liquide) trop brûlant dans une tasse vide pour le refroidir. - Ce café est imbuvable tellement qu'il est chaud. Passe-moi une tasse, je te prie, que je le récoule. (De l'occ. recolar : transvaser ; décanter). Voir couler.
rectifié
adj. Raide, droit, mort - Ah ! Ça, il est bien mort, il est même rectifié ! (Du lat. rectus : droit). Voir bout du moi, caisse de mort, fatigué, patafioler, rébouliver, sonner à mort.
réfastignous
adj. Se dit d'un mets qui finit par dégoûter, du fait d'en avoir trop mangé. - L'aligot à force ça peut être réfastignous vous savez. (De l'occ. refastinhós : dégouté, délicat, récalcitrant. Glissement de sens, le dégoûté étant devenu dégoûtant).
refête
n.f. Octave de la fête locale. - Aujourd’hui c’est la fête, dimanche en huit, c’est la refête. Voir baloche, Bourrou, Carnaval, fénétra, pâquettes.
régagnous
adj. Hargneux, râleur - Méfie-toi ! Il est régagnous ces jours-ci, il te faut pas trop lui chatouiller les moustaches ! (De l'occ. reganhós [pron. regagnous] : idem). cat. reganyador, esp. regañón. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
regalède
n.f. Ruisseau d'eau sale, caniveau. (De l'occ.; rigolar : ruisseler). Voir regalètch.
régalètch
n.m. Caniveau, ruisseau. (De l'occ. regalejar : ruisseler). Voir régalède.
réganter
v. Ø1. Déborder. Ø2. Vomir. - C'est tellement sale chez lui que ça te donne envie de réganter... (De l'occ. regantar). Voir rabaner, rebuter, reprocher.
regardaous, regardeys (faire des)
expr. Ne rien préparer pour le repas. - Ce soir à souper j'ai fait des regardaous. Peut-être que ça va pas te suffire… (De l'occ. regardatz-vos [pron. régardat-bous] : regardez-vous (puisque il n'y a rien d'autre à faire…).
régent
n.m. Instituteur. - Tu le connais pas à lui ? C'est le nouveau régent. Eh bé ! Il est pas bergougnous ! : - Tu ne me connais pas, lui ? C'est le nouvel instituteur. Et bien ! Il n'est pas timide ! (regent : mot occ.). NB. On retrouve ce mot régent pour instituteur notamment en Suisse et en Savoie.
regiscler
v. Rejaillir, éclabousser - Poussez-vous ! Je vais ouvrir le robinet, ça risque de regiscler ! (De l'occ. regisclar). Voir giscler, rechaupisquer.
v. Enlever les bourgeons adventifs du tabac, afin de permettre le bon développement des feuilles. - Allez les enfants aujourd'hui, on va tous aller régitouner dans le champ de tabac. Vous, vous enlèverez les feuilles du bas ! (De l'occ. reget : jeune pousse).
regretter
v. Lésiner. Pas d’équivalent en français académique. - Donne-moi-s-en davantage, canaille de sort ! On dirait que tu me le regrettes ! (Calque occitan de plànher : regretter, déplorer, regretter ce que l’on dépense).Voir plaindre.
rencontre (de)
expr. D'occasion. - J'ai acheté un tracteur de rencontre.
rencontrer
expr.Ø1. Rencontrer bien, mal, comme il faut, comme ça : Bien tomber, mal tomber. - On est allé à Andorre avec le troisième âge, eh bé on a bien rencontré avec le temps, il a fait beau.- Ah bé tant mieux, tê ! Ø2. S'être rencontré : S'être trouvé là, fortuitement. - Ça s'est rencontré comme ça : c'est arrivé par hasard ; Ça c'est rencontré qu'il était là quand je suis arrivé… ou : - Je me suis rencontré là au moment où il est arrivé. : Je me suis trouvé là...) esp. encontrar : trouver.
rendre (se)
v.r.on. - Si on te tape dessus, tu n’as qu’à te rendre ! (Calque occ. de se tornar : rendre, restituer les coups que l’on a reçus. (Les non-violents préfèreront dire : -Si on te tape dessus, tu ne dois pas te rendre ! )
renéguer
v. Jurer, blasphémer, dire des gros mots. - Arrête de renéguer contre le temps. On y peut rien s'il pleut ! (De l'occ. renegar). esp. & cat. renegar. Voir rambailler, ébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, ruque, trépéjer, trougner.
renichouét
Voir réchichouét.
rentrer, rerentrer
v. Entrer, pénétrer, - Ces pantalons me sont trop petits, je peux pas y rentrer. / - Ce bois ne vaut rien, les pointes elles y rentrent comme dans du beurre ! / - Mon chat, c'est une vedette, tu le fais sortir par la porte, il rerentre par la fenêtre ! - C'est normal, eh, tous les chats ils le font.
rentron
n.m. Coup, en particulier en parlant d'une voiture. - Et qu'est ce c'est que ce coup que tu as par la portière ? - Oh, bé j'ai pris un rentron par quelqu'un qui est arrivé à gauche et qui m'avait pas vu ! (Du fr. : rentrer).
répapéjer
v. Radoter - Tu répapèjes, mon vieux ! Ça fait dix fois que tu nous la racontes celle-là ! (Aussi : répapier). De l'occ. repapiatge : radotage. cat. repapiejar. Voir répapier, réquéquéjer.
répapier, rapapier, répépier
v. Radoter. (De l'occ. repapiar). Voir répapéjer, réquéquéjer.
répondre (en)
v. Jurer. - Il est cabourd ce gafét... Je t’en réponds ! : ... je te jure ! Accentue l'affirmation. Ce gafét est vraiment quelqu'un, il n'y a aucun doute. Voir promettre.
répountchou, répounsou, respountchou
n.m. Raiponce, tamier, houblon, pissenlit, chondrille, espèce d’asperge sauvage au goût amer. - A souper, je ferai une omelette avec ce peu de répountchou que j’ai ramassé dans les fossés du côté de Lourties. (De l'occ. raponchon [pron. rapountchou]).
répoupét
n.m. Petit veau que l’on vend pour le faire têter à une autre vache que sa mère. - Au marché à Gimont, j’ai acheté un joli répoupét. Je l’ai mis sous la Mascari, eh bé, elle a l'air contente. (De l'occ. repopet > re + popar : retêter). Voir bédélou, brau, cabrette, espanir, rouèc, velle.
répoutéguer
v. Rouspéter. - Au lieu de répoutéguer toute la journée, essaie de prendre la vie du bon côté, nom de nom ! (De l'occ. repotegar [pron. répoutégà]). Dans les années soixante-dix on pouvait lire à l'arrière de certaines voitures de la région : Repotegues pas e passa davant ! invitant les automobilistes pressés à doubler avec le sourire (ou pas). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
reprocher
v. Causer des renvois. - C’est pas que je n’aime pas l'oignon, mais c’est qu’il me reproche ! (De l'occ. reprochar : causer des rapports d’estomac). Voir rabaner, rebuter, réganter, revenir.
réquéquéjer
v. Radoter. Voir rapapéjer, répapier.
requinquiller (se)
v. Se requinquer - Alors, votre homme, il va mieux ? - Oh ! Il se requinquille, doucement ! (De l'occ. se requinquilhar). Voir aganit, crébère, foutu, lancer, patchaque, pét de travers, pierre (souffrir les), poutingue, tras.
rés
loc. Rien (du tout). - T'y as compris quelque chose toi à son discours ? - Rés (ou pas rés). (expr. occ.). Voir cagagne, néyec, rascle, zéro.
résalpic
n.m. Tache, éclaboussure (d'huile, de graisse, d'eau…). Voir giscler, rechaoupisquer, sésalpiquer, resquit.
résalpiquer
v. Rejaillir, pour de l'huile ou tout autre liquide. cat. & esp. salpicar. Voir giscler, rechaoupisquer, résalpic, resquit.
resquit
n.m. Éclaboussure. - (Mot occ.). Voir giscler, rechaoupisquer, résalpic, résalpiquer.
ressègue
n.f. Scie (au sens figuré), rangaine. - Quelle ressègue, celle-là ! Toute la matinée en train de répéter la même chose ! J’en ai un sadoul moi, je te dis pas, eh ! / - Change de disque, un peu ! Ça fait vingt fois que tu me chantes la même ressègue ! (De l'occ. ressèga : scie). ital. sega. Che seccatura ! : Quelle scie ! Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
ressembler
v. 1. Ressembler à. - Et qui il ressemble ce petit ? - Ouh ! Il ressemble son père tout craché ! (Se construit sans la préposition a, sur le schéma occ. : Sembla son paire tot patrat : il ressemble à son père tout craché). Ø2. Autre construction particulière : - A qui tu trouves que ce petit ressemble ? - Moi je le ressemble à son père. : … Moi je trouve qu'il ressemble à son père.
reste
n.m. Ø1. Dans l'expression "Bon appétit au reste". Se dit à l'adresse de ceux que l'on quitte au milieu du repas ; ce qui signifie "bon appétit pour ce qui vous reste à déguster". Voir bonjour. Ø2. loc. adv. De reste : trop. - Eh bé ce matin il fait pas chaud de reste ! Variante : Il ne fait pas de reste chaud ! 3. Suffisamment, largement assez.- Ils la voient de reste la télé les gosses. Dans les années 60 un responsable de foyer rural et du matériel sonore qui allait avec, ayant une nette préférence pour l'accordéon qui avait bercé sa jeunesse plutôt que pour les guitares, même accoustiques qui lui paraissaient révolutionnaires, avait tendance à monter naturellement le son du premier et baisser celui des autres, au grand dam des guitaristes. Ce à quoi le responsable répondait : - On les entend de reste les guitares mille dieux !
rester
Ø1. v. Habiter. - Et où ils restent les Cazenave maintenant, eh ? Ils sont plus à Bordeaux quand même ! (Cette manière de parler ne subsiste plus que chez quelques rares personnes âgées). Ø2. expr. Rester bien à quelqu’un : Mériter ce qui arrive. - Tu t’es faite mal ? Ça te reste bien, tu n’avais qu’à te tenir tranquille ! Aussi : Ça ne te reste que du bien : C’est bien fait pour toi ! Tu ne l’as pas volé ! (De l'occ. restar : mériter). (ital. Ben ti sta : màm : ça te reste bien)
resuivre
v. Revenir sur un travail déjà fait pour en vérifier la correction. - Ce toit, il a des gouttières, il va falloir le faire resuivre par le charpentier. (De l'occ. resseguir). esp. cat. seguir, ital. seguire : suivre.
retirer (se)
v.pr. Revenir en arrière. Voir retourner (s'en).
retourner
v. 1. S’en retourner : Rentrer, rebrousser chemin. Bon ! Si tu es fatigué, il te faut le dire, on s’en retournera. (De l'occ. se tornar, se retornar, se revirar). cat. retornar-se. Voir retirer (se). Ø2. Se retourner : Rendre les coups. - Tu l’agaces sans arrêt, mais méfie-toi qu’un jour il se retourne ! (De l'occ. se tornar : se défendre en rendant les coups). Voir se rendre. Ø3. Se retourner : - J’ai tellement de travail que je n’ai pas le temps de me retourner ! - ... le temps de respirer.
retrécir
v. Rétrécir. Dans le Sud-Ouest on prononce [retrécir] et non [rétrécir]. - T'as vu comme mon pull a retréci ? - Tu as mis la machine à 90 ou quoi ?
revenir
V. Ø1. Avoir des rapports d'estomac : - Je ne mangerai pas l'aïl parce qu'après il me revient toute l'après-midi ! (De l'occ. revenir). Ø2. v. Recommencer à. Cet emploi particulier du mot se retrouve dans certains coins du Gers et notamment dans le canton de Fleurance : - On est au mois d'avril et tu vas voir qu'il va revenir faire froid ! Et du coup je reviens avoir mal au dos ! Heureusement au mois de mai il revient faire de belles journées : … qu'il va refaire froid… je vais à nouveau avoir mal au dos… le beau temps revient. Voir rebuter, reprocher.
revers mouquire
n.m. Coup porté du revers de la main censé "moucher" la victime. (Mouquire : morve, de l'occ. moquira [pron. mouquíro], lui-même de mocar, moucher).
ric-à-ric,
adv. Ric-rac. Rigoureusement, très exactement, du tac au tac. - Avec lui, tu n'as rien à craindre, il est ric-à-ric : Il est honnête, régulier. (De l'occ. ric-a-ric).
rien
pron. indéf. Quelque chose. - Je venais voir si tu avais besoin de rien ? : ...si tu avais besoin de quelque chose ? ou - … si tu avais rien besoin. : si tu n'avais besoin de rien. (De l'occ. ...se has pas res besonh. Du latin res : chose).
rien-que
loc. adv. Seulement. - Donne-moi un peu d'armagnac, tê ! … Mais tu me donnes ça, rien-que ? Eh bé, je risque pas de me soûler ! (S’emploie comme adverbe) : Tu ne me donnes rien que ça ?
rifagner
v. Rire sottement ou méchamment ; ricaner. - Regarde-le qui rifagne dans son coin ! Qu'est-ce que t'as à rifagner comme ça, eh ? (De l'occ. rifanhar).
rigoler
Expr. Comme qui rigole : Très facilement.- Avec ce clébard, si tu n'y fais pas attention, tu te fais gnaquer comme qui rigole !
riquiqui
n.m. Ø1. Eau de vie. Voir alambiqueur, farlabique. Ø2. Sucre trempé dans l'armagnac, appelé aussi canard.
rite
n.f. Cane. - Tu vois bien que c'est une rite qu'on mange, là, et pas une piotte quand même ! Ah ! Ces gens de la ville, alors ! Ils te confondent tout, eh ! (De l'occ. rit, rita : canard, cane). / - Quand je buvais beaucoup d’eau d’un coup, ma grand-mère me disait que j’étais comme une rite vieille !
ritou
n.m. Curé (familier). - Tu le connais, Lucien, celui qui habite à côté de la maison du ritou ! (De l'occ. reitor [pron. reitou], curé, recteur). cat. curé : rector. Voir extrémoncier, madonne.
riuchiuchiu, riouchiouchiou
n.m. Ø1. Chant des oiseaux. Ø2. Sexe masculin, verge, pénis. Si Antoine - chanteur et navigateur à chemises à fleurs- avait été occitan, il aurait peut-être chanté : - J’ai un riouchiouchiou qui chante, rien que pour toi ma Cannelle. (La version originale disait : J’ai un oiseau qui chante rien que pour toi…). (Mot occ.). Voir asperge, bique, poireau, quiquette, sguègue. Ø3. Lorsque l’on veut se faire la voix ou combattre un enrouement, on lance : -Riuchiuchiu , troneire di Diu ! (Riouchiouchiou tonnerre de Dieu !).
rochelle
n.f. Mezzanine - Il te faudra venir voir la maison que j’ai achetée. J’ai un grand salon avec un escalier qui monte à une rochelle... (Midi toulousain).
rogne, rougne
n.f. 1. Saleté, crasse - Maman ! Regarde cette belle veste que j’ai trouvée à St-Sernin ! - Ah ! Tu vas me jeter cette rogne tout de suite, eh ! Qu’est ce que ça semble ça d’aller s’habiller aux puces ! (De l'occ. ronha [pron. roúgno] : gale). Voir barranquine, bicle, catchare, clech, pétarel, rascle, trapanelle, traste, tricatel 2. - Oh ! Aujourd’hui on peut pas l’approcher ! Il a la rogne ! - (Etre en) rogne. cat. ronya : crasse. Voir fumace, inquiéter, rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rougagner, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roner, rouner
v. 1. Grogner. - Va voir ce qu’il a ce chien à rouner comme ça ? 2. - Tourner, ronronner.- Les jeunes ont dû revenir de la fête ! J’entends un moteur qui rone dehors. (De l'occ. ronar [pron. rounà]). Voir fumace, inquiéter, rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, rouffigner, rougagner, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rôti
1. adj. Ivre, saoûl, rouge d'avoir bu, comme si l'on sortait d'un four. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, hart, joli, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une) 2. n.m. Rôtie de vin chaud sucré que l'on présente aux nouveaux époux ou à une femme qui vient d'accoucher. (De l'occ. rostida).
rouèc
n.m. Ø1. Dernier d'une portée de cochons. Ø2. Le dernier d'une famille. (De l'occ. roèc). Voir caganis, catchaníou, curoníou, répoupét.
rouffigner
v. Renâcler. - Il a trouvé du boulot, mais ça ne l’enchante pas plus que ça d’aller travailler... Il rouffigne un peu... (De l'occ. rofinhar [pron. roufignà] : ronger, murmurer). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rougagner, rouméguer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rougagner
v. Ronger ; maugréer. - Arrête de rougagner cet os ! Laisses-en un peu pour le chien ! (occ. roganhar [pron. rougagnà]). Rougagne : restes rongés, déchets. cat. reganyar : maugréer, esp. regañar : gronder (quelqu'un). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouméguer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rouge
n.m. Gros ver de terre, lombric. Appelé ainsi pour sa couleur, appelé parfois talos en Gascogne (mot gasc.). Voir astinfle, cuquét, rougeane.
rougeâne
n.m. Ver de terre rouge, lombric. – Les pescofis savent que la rougeane est idéale pour la pêche. Voir astinfle, cuquét, rouge.
roulage
n.m. - Trafic, circulation. - Je suis allé à Toulouse l’autre jour en voiture. - Ah ? Et tu as trouvé du roulage ? - Oh non, pas pour crier !.. (De l'occ. rotlatge : transport par charrette).
roule-barricòt
Jeu consistant à descendre une pente en se laissant rouler. (De l'occ. barricòt, petite barrique) - Derrière en Peyrét on avait un petit pré bien en pente. C'était commode pour y faire à roule-barricòt. Voir cligner, hoyo, paranclét, poque.
rouler
v. Se promener, ne pas rester chez soi, vagabonder. - Il n'arrête pas de rouler, il est jamais là, il a toujours des réunions, des congrès… quel rabalaïre ! (De l'occ. rotlar : rouler ; vagabonder). Voir rabaler.
roumec
adj. 1. Ronce. 2. Garce ; méchante femme (de l'occ. romec : ronce)
rouméguer
v. Maugréer, ronchonner. - Qu’est ce que tu as à rouméguer comme ça ? T’es pas content ? (aussi : qu'est ce que tu roumègues). (De l'occ. romegar [pron. roumégà] : couper des ronces ; fig. maugréer). NB. ronces en cat. romeguera. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roundiner
v. Murmurer, grogner, grommeler, râler. - Arrête de roundiner que je comprends rien de ce que tu dis ! (De l'occ. rondinar). cat. rondinar. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, rouméguer, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roupes
n.f.p. Habits. - J'ai perdu ma valise avé toutes les roupes dedans ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? (De l'occ. ropa : manteau, houppelande). esp. ropa. Voir gueille, peille.
rouscailler
n.m. Rouspéter. - Le Papé, il s'arrange pas en vieillissant ! Toute la journée il rouscaille, pour un oui pour un non. (De l'occ. rosquilhar). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, roundiner, ruque, trépéger, trougner.
rouséguer, rousiguer
v. Ronger - Arrête de rouséguer les os et reprends plutôt de la viande ! (De l'occ. rosegar, rosigar [pron. rousegà, rousigà]). cat. rosegar, ital. rosicare. Voir rousiller
rousiller
v. Manger jusqu'à laisser un rousilh (trognon). (De l'occ. rosilh : reste de fruit). Voir rouséguer.
rouste
n.f. - Gifle, volée Vous allez prendre une rouste, tous les deux si vous continuez de vous battre, eh ! (occ. rosta [pron. roústo]). Voir birotélaï, bouffe, emplâtre, mournifle, rébirebaïtén.
roustir, roustiller
v. Duper, escroquer. - Je crois que je me suis faite roustir. J'ai acheté une bague à l'inquét, mais c'est du pur toc véritable ! / - Sympas les voisins ! Ils m'ont rousti un mêtre de terrain de chaque côté ! (De l'occ. rostir). Voir roustiller.
royaume
n.m. Gâteau des rois. Oy ! Qu'il est bon ce royaume ! Il est moufle comme il faut... (occ. los reis : la fête des Rois). Voir coque, fouace, fougace, limoux, moufle, tourteau.
au.
rugby
n.m. [pron. rudbi, rubi et parfois même rugby !]. - Tu fais au ruby toi, ou au foot ? (De l'occ. rubí). Les Parisiens se croient obligés de dire ruby et de rouler le R lorsqu’ils imitent les gens du Sud-Ouest. En réalité, la grande majorité des Méridionaux prononcent actuellement ce mot (après avoir réalisé de nombreux efforts, certes) à peu de choses près comme il doit être prononcé.
Noms spécifiques au rugby, utilisés sur les terrains des villes et villages occitans (gascons en particulier) : Première ligne, les piliers (N° 1 et 3) sont parfois appelés trucs et patacs (m. à m. en gasc. chocs et coups) et le pilier remplaçant, tusto moundo (frappe tout le monde. occ. tusta mundo). C'est bien sûr le pilier du temps du "ruby" à l'ancienne, chargé de distribuer des gnons et des bouffes et vice-versa ! Le N° 2, le talonneur est lui surnommé le ratissaïre (occ. ratissaire), celui qui ratisse. Les deuxièmes lignes, N° 4 et 5, chargés d'attraper la balle à la touche en sautant le plus haut possible sont sàouto hàout et gàho tout' (occ. sauta haut e gaha tot, m. à m. en gasc. saute haut et attrape tout). Les troisièmes lignes, sur les ailes, soit les N° 6 et 7 sont, pour le premier, ficelou (occ. ficelon, la ficelle, l'astuce, le truc). Celui-ci a en effet besoin de connaître les ficelles du métier pour être efficace et veiller au grain car, comme disait un capitaine d'une équipe de l'hémisphère sud dont j'ai oublié le nom, "le muscle le plus développé d'un bon joueur de rugby se situe entre les deux oreilles". Ficelou pourrait se traduire par "petit malin"… celui qui n'utilise pas toujours justement les ficelles autorisées, d'où peut-être le diminutif (petite ficelle), celle qu'il essaie de cacher à l'arbitre ?… et le second est surnommé a pas que cambos (occ. a pas que cambas, m. à m. en gasc. il n'a que des jambes). Quant au remplaçant, c'est lou cravataïre (dont la spécialité est de pratiquer le jeu -interdit- de la cravate). Au centre il y a le N° 8, càlo tout (occ. cala tot, m. à m. en gasc. qui cale tout), celui qui, étant au centre de la troisième ligne est chargé de caler la mêlée et d'en assurer la bonne tenue. Ensuite il y a plounjo, (occ. plonja : celui qui plonge), le 9, le demi de mêlée, dont le remplaçant s'appelle loungo passo (occ. lunga passa : longue passe). Le 10, le demi d'ouverture est appelé la grando finèstro (occ. la granda finestra, m. à m. la grande fenêtre). Les centres (12 et 13) sont les frères crouchetaïres (occ. los fraires crochetaires : les frères crocheteurs). Les ailiers (le 11 et le 14) sont la púnto et la bitèsso (occ. la punta e la vitessa : la pointe et la vitesse). Quant à l'arrière, le N° 15, c'est arrèsto tout' (occ. arresta tot : arrête tout) et son remplaçant, dècho passà (occ. Deissa passar : laisse passer). L'essai de cagade : celui que l'on marque après une action confuse, où l'on profite d'une "cagade" de l'équipe adverse, appelé par les journalistes essai de rapine. N'oublions pas bèsi parrés : l'arbitre (occ. : vese pas res : Il n'y voit rien). Voir bestiasse, beuchigue, brèle, bourriche, cagade, enquiller, fécéa, générale, gonfle, mafre, morceau, murge, ovalie, pagelles, petit, planchòt, tambour, tèque.
rumer
v.t & int. Brûler, roussir, rissoler, faire trop cuire. - Tu trouves pas que ça sent un peu à rumé. Il faudrait pas que tu te crames le rôti ! (De l'occ. rumar). Voir attraper, cramer, rabastiner, rabiner.
rupiner
v. Réussir un contrôle - Au lycée, lorsqu’on avait réussi un devoir surveillé (une compo !), on disait que l’on avait rupiné. Argot lycéen.
ruque
n.f. Faire la ruque, avoir la ruque : Faire la tête, être en colère Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, mour, ruquer.
ruquer
v. Faire la ruque, avoir la ruque. Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, mour, ruque.
ruscade
n.f. Lessive. - Tu fais encore la ruscade dans le cuvier, mais je vais te donner 3 euros pour t'acheter une machine ! Voir bugade, javel, lampo, lessif.
E
eau
1. expr. - Ce grand feignant, il se gagne même pas l'eau qu'il boit ! De l'OCC. Se ganha pas l'aiga que beu. … il est donc vraiment très fainéant ! 2. Eau douce : eau potable. (De l'OCC. aiga doça).
échabousit
adj. Abasourdi ; assommé ; étonné ; étourdi ; niais ; mal réveillé. Voir estabousit.
échapper
v. Laisser tomber, lâcher. - Au supermarché figure-toi que j'ai échappé deux bouteilles d'huile, qu'elles ont explosé et que j'en ai mis partout ! J'étais génééée ! / Au rugby, vu la forme de la balle, il est facile de l'échapper ! Il faut donc faire bougrement attention d'éviter le faire ! (Ce mot fait partie du vocabulaire que les Méridionaux qui l'emploient sont per-suadés d'utiliser à bon escient lorsqu'ils parlent français. En FR. d'oïl on s'échappe, on laisse échapper une bouteille ou une balle ; une bouteille ou une balle peuvent nous échapper des mains, mais on n'échappe rien… Ça ne vous aura pas échappé. Cette construction parti-culière au Midi vient de L'OCC. escapar qui est à la fois transitif et intransitif).
échaudé
n.m. Petit pain à l’anis. - Si tu vas à Rignac, ramène-moi quelque échaudé. Il s'agit d'une pâte d'anis, pliée en triangle et jetée dans de l'eau chaude (De l'OCC. escaudat [pron. es-caoudàt]). A l'origine mélange de son et d’eau chaude donnant une pâte pour alimenter les volailles, puis grillée. A Carmaux (Tarn) la biscuiterie qui les confectionne en détient le brevet de fabrication depuis plus de cent ans. Il existe trois tailles d'échaudé : l'échaudé gros, le charlot (de taille moyenne), dur à l'extérieur et tendre à l'intérieur, mais dur tout court dès le lendemain… et le jeannot, petit triangle croustillant. Une variante de dégus-tation de l'échaudé consiste à le laisser tremper et gonfler dans du vin, rouge ou blanc, toute une nuit. On peut ou non le sucrer suivant ses préférences. On dit que les mineurs carmausins utilisaient ce procédé afin d'emporter plus de vin au fond de la mine.
échelles
n.f.pl. Escaliers, coups de ciseaux maladroits laissant apparaître une "échelle" dans la coupe des cheveux. - Qui c'est qui t'a coupé les cheveux ?... Que tu as plein d'échelles dans le cou !
échorder
v. Assourdir. - Un pet de fusil à côté des oreilles, con, ça m'a échordé ! (Du GASC. eshordar).
échourouiller (s')
v. S'écrouler, s'effondrer.
écoles
n.f. École supérieure, université. - Oh ! Tu sais que çui-là il en sait des choses. - Mais c'est que, couillon, il a été aux écoles ! - Aaaah bon, c'est ça !
écouter
v. Obéir. - Si tu vas chez Papy, tu l'écouteras, eh, sinon il te voudra plus chez lui ! Tu as compris ? (De l'OCC. escotar [pron. escoutà] : écouter, obéir).
éfan Voir fan
égal (c'est)
expr. Tout de même. -Eh bé, c'est égal, eh, je pensais pas qu'il allait mourir si vite ! Aussi : Ça fait rien ! : même sens.
eh ?
interj. Hein ? , pardon ?- Tu entends ce que je te dis ? - Eeeeh ? - Je te demande si tu entends ce que je dis ? - Eh bé, ne crie pas si fort, je suis pas sourd, quand même, macaniche !
eh bé !
interj. Eh bien !... - Eh bé ! tu viens ou tu viens pas ? /- Eh bé tê, maintenant on est dans de beaux draps ! / - Eh bé, c'est bien ! : Seul un méridional peut s'exclamer ainsi, car en fran-çais d'Oïl cela donnerait "Eh bien, c'est bien !" / - On va se faire un pastaga, tê ! - Eh bé ! (… allez, pourquoi pas !) Aussi, en rencontrant quelqu'un et en guise de salut : - Eh bé ? (Alors ? Qu'est-ce que tu deviens ?) (De l'OCC. e ben). Certaines phrases hésitantes peuvent être exagérément chargées de eh bé.
eh oh !
interj. 1. Oui ! 2. Eh bien dis-donc !, - Je viens de faire 30 km en 10 minutes ! - Eh oh ! Tu bombes, toi ! (exprime l’étonnement ou l’admiration). (De l'OCC. òc : oui).
élabàci
Voir délabaci, délaouatz
élastic
n.m. élastique. Curieusement, alors que les muettes finales sont clairement prononcées dans le Sud-Ouest, on prononce élastic et non élastique. Voir moustic, plastic.
embarras
expr. Se sortir des embarras - Mais sors-toi des embarras, nom de nom si tu ne fais rien ! Tu ne vois pas que tu gênes ! Débarrasse le plancher ! Voir plier (se), pouchíou.
embartasser (s')
v. Se mettre dans le fossé (dans la haie) avec une voiture. - Cette voiture, méfie-t-en, elle est bartassière comme tout. Avec, tu t'embartasses comme qui rigole ! (De l'OCC. bartàs : haie de ronces). Voir bartassière.
embâtardir
v. Abâtardir. - Ces bêtes elles s'embâtardissent à force de s'accoupler entre elles. Il faut que j'en achète de nouvelles. - Et ton chien c'est pas un vrai, il est embâtardi aussi ! (De l'OCC. embastardir).
embaucher
v. - Commencer la journée de travail. A quelle heure tu embauches toi, demain ? Opposé à débaucher : NB. : en FR. embaucher quelqu'un signifie l'engager. Voir débaucher.
emborgner
v. Eborgner. - Fais attention avec ce bâton, tu risques d’emborgner quelqu’un ! (OCC. embor-niar). CAT. emborniar.
emboucaner
v. 1. Fumer : Emboucaner une viande. 2. Une pipe emboucanée : une pipe culottée. 3. Littéralement puer le bouc. - Ouvre un peu les fenêtres que ça emboucane ici ! (De l'OCC. embocanar [pron. imboucanà] de boc : bouc). Voir arraquer, enfaléner.
embouféné
part. pass. & adj. Bouffi ; enflé - Hier on a eu le banquet de la pétanque. Eh bé aujourd'hui j'ai la tête emboufénée ! …. la tête lourde. (De l'OCC. embofir : bouffir).
embreïcher
v.tr. Ensorceler (Du CAT. embruixar) ESP. embrujar. Voir camecruse.
embudéler
v. Mettre la viande dans les boyaux (saucisse, saucisson). - Quand on embudèle la saucisse, il faut faire attention de pas trouer les boyaux, sinon ça dégueule. (De l'OCC. budel : boyau, intestin, tripe). ITAL. budello, CAT. budell. : boyau.
embuféquer
v. Fâcher, se mettre en colère. (De l'OCC. embufecar).
embuquer
v. Donner à manger avec un entonnoir, gaver (embuc). - Tu peux pas manger tout seul, à ton âge ! Tu veux pas que je t’embuque, non plus ! (De l'OCC. embucar [pron.imbucà] : gaver). CAT. embussar, ESP. embocar, embuchar, ITAL. imboccare. Entonnoir : CAT. embut, ESP. embudo.
embusquer
v. 1. Voler, arnaquer. – Combien tu m'as dit ? 1 ou 2 euros le café ? – Ah ! Toi ! Commence pas à m'embusquer de bon matin, eh ! Voir estamper. 2. Entraîner. - C’est elle qui m’a embusqué dans cette combine ! 3. Emporter, embarquer. Je ne retrouve plus mon C.D. C’est encore toi qui me l’a embusqué ! - ARGOT MER. (De l'OCC. emboscar [pron. imbouscà] : cacher dans un bois). ITAL. imboscare, CAT. & ESP. emboscar : embusquer au sens militaire.
emcambouner
v. Entraver. - Si tu montes au grenier, fais attention de ne pas t'encambouner, parce que avec toutes les vieilleries qu'il ya partout, ça pourrait bien t'arriver. (De l'OCC. encambonar, placer un anneau au genou d'un animal pour l'empêcher de courir, lui-même de camba : jambe).
emmascarer
v. Barbouiller, salir. - Alors déjà qu'on est en retard, lui il trouve rien de mieux que d'arriver emmascaré de chocolat pour nous faire gagner du temps ! Tu sais que eeeeeh ! (De l'OCC. mascar : masquer). ESP. enmascarar, ITAL. mascherare : masquer.
emmasquer
v. Ensorceler. - Mais putain ! Je suis emmasqué aujourd'hui ou quoi ? Il m'arrive que des tuiles ? (De l'OCC. emmascar). Voir masque.
émoun
n.m. Tas, grande quantité. - Je viens de ramasser le linge, j'ai un émoun de serviettes à ran-ger, tê ! (De l'OCC. mont : tas, mont, montagne). ESP. montón, ITAL. montone. Voir pilòt.
empaffer
v. Saouler, empiffrer. - Je crois que j'en ai trop bu de ton cahors ! Je suis un peu empaffé ! (De l'OCC. empafar [pron. impafà], empiffrer). Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empéguer, fatigué, joli, pété, pinté, tenir (en tenir ~).
empatafé
part. pass. Crétin, couillon, bêta. (Probablement de l'OCC. patufèl, même sens).
empatufaïre
n.m. Celui qui porte la poisse. - Je suis embêtée de partir avec cet empatufaïre, parce que tu vas voir qu'il va encore nous arriver quelque chose avec la chance qu'on a nous autres ! (Ori-gine incertaine).
empatufer
v. Porter la poisse. (Origine incertaine).
empègue
n.f. Bleu, horion, ecchymose. - A force de me faire empéguer je suis couvert d'empègues ! (De l'OCC. empegar [pron. impegà] : poisser, empêtrer...). Voir empéguer, désempéguer.
empéguer
v. 1. Coller, poisser 2. Cogner - Ouille ! Je viens de m' empéguer une chaise ! Je me suis tordu le pied ! 3. Être ivre - Le Julien il t'a pris une murge, con, il est à peine un peu empé-gué : ce qui signifie qu'il en a pris un coup ! (De l'OCC. empegar [pron. impegà] : poisser, empêtrer...). CAT. & ESP. empegar : poisser. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffé, fati-gué, joli, pété, pinté, tenir.
empétégué
p.p. et adj. 1. Empêtré. - Je me suis empétégué cette ficelle là, j'arrive pas à la défaire. 2. - Enrhumé, pris. - Mais, tu tousses ! - Tais-toi ! Je suis complètement empétégué. 3. Empétré dans les ennuis. - Mon pauvre mari, il est empétégué dans ses affaires avec son héritage, il ne dort plus, pauvre ! (De l'OCC. empedegar ou empetegar [pron. impedegà] : empêcher, embarrasser). Voir assadouler, cagagne, ergne, gníco-gnáco, hartère, mouscaille, mafre, peine (porter).
emplâtre
n.m. - 1. Gifle - Je te lui ai foutu un emplâtre, crois-moi, il a compris qu’il fallait me parler sur un autre ton ! (De l'OCC. emplastre : soufflet). Voir birotélaï, bouffe, bourmal, mournifle, rébirebaïtén, rebiromarioun, rouste. 2. Empoté - Remue-toi un peu ! Espèce d’emplâtre ! ARGOT MER.
en
prép. 1. Dans l'expr. - Je n'en peux rien : Je n'y peux rien (Claque OCC. de N'en podi pas rès). 2. En, devant les noms de fermes ex.: En Peyrét : Frédéric Mistral dit qu'il faut voir là l'aphérèse du titre honorifique Monsen que l'on employait autrefois devant le nom propre (par ex. Monsen Peyrét – en FR. Monseigneur Pierre Petit – serait devenu En Peyrét). Il indique la dégradation linguistique suivante : monsegne, monsen, monsen, sen, en. (d'après Simin Palay).
encoquer
v. Cogner (se dit surtout pour un véhicule). - Je me suis fait encoquer la voiture dans le par-king du supermarché. Le mec, il m'a pas laissé son adresse ! (De l'OCC. en + còca + ar : cogner sur la coquille). voir bougner, pigner.
encore
adv. - Et encore tu es là, toi ? Adverbe en tête : Et tu es encore là, toi. ESP., cons-truction identique, adv. en tête : ¿Todavía estás aquí, tú?
encrumer (s')
v. S'embrumer, s'obscurcir, se couvrir (en parlant du ciel). - Oyoyoy ! Ça s'encrume. Il va pleuvoir avant ce soir ! (De l'OCC. encrumir). Voir encucagné, encucaragné.
encucagné
adj. Couvert, bouché, très nuageux. - On va pas partir en montagne cet après-midi ! C'est encucaragné vilain là-bas ; ça va péter avant ce soir ! - Quel temps il fait chez vous ? - Oh ! C'est encucaragné aussi ! (De L'OCC. cuc : obscur, sombre, suivi d'un suffixe OCC. sonore). Voir s'encrumer.
encucaragné
Voir encucagné.
enfaléner
v. Puer. - Bou du con que ça enfalène ici ! Ça sent le rat enfermé ! (de l'OCC. enfalenar). Voir arraquer, emboucaner.
enfanguer
v. - Embourber. Méfie-toi de ne pas t’enfanguer en passant par là avec la voiture ! (De l'OCC. enfangar). ITAL. infangarsi, ESP. enfangarse, CAT. enfangar-se. Voir fangassière.
enfermé
part. pass. Renfermé. - Ouvre les fenêtres que ça sent l’enfermé ici ! (De l'OCC. embarrat : odeur de renfermé). NB. CAT. embarrat : enfermé, barricadé. Voir fermé.
enfin !
adv. (OCC. enfin). 1. Exprime la fatalité : C’est comme ça, on n’y peut rien. Enfin !.... Il vaut mieux que je me taise... [En baissant le ton sur l'avant-dernière syllabe], exprime la résigna-tion. 2. [Appuyant sur la dernière syllabe] exprime le désaccord, l'étonnement : - Tu ne manges pas beaucoup, toi ! - Et enfin !... tu trouves ?
enfle
adj. Enflé. - Il a trébuché en montant les escaliers ; après trois jours, il a encore le pied tout enfle. (De l'OCC. enfle). ITAL. gonfio, CAT. inflat, ESP. inflado.
enfler
v. Tromper. - J’ai voulu payer de suite, eh bé... je me suis fait enfler, tê ! (De l'OCC. enflar : enfler ; battre, rosser, souffleter). NB. CAT. inflar el cap : rompre la tête.
engaillouster (s')
v. 1. S'étouffer, s'engouer (De l'OCC. s'engalhostar). NB. CAT. engargussar-se : se mettre en travers du gosier. 2. expr. Coq engaillousté : Garçon qui fait le fier avec les filles. Voir escaner, estouféguer.
enganer
v. 1. Tromper, duper. - Se faire enganer. ESP. engañar, CAT. enganyar, ITAL. ingannare. Voir couillonner, enfler. 2. Coincer. - Je peux pas sortir la voiture du parking ; elle est complète-ment enganée, y en a un qui m’a collé devant et un autre derrière ! (de l'OCC. engana : gêne).
englander
v. 1. Ecraser, cabosser, bosseler. - Fais gaffe en descendant le talus de pas aller t'englan-der en bas sur les rochers !). 2. Assommer. (De l'OCC. englandar).
engorger, gorger
v. Gaver oies ou canards. Voir embuquer.
engranière
n.f. Balai. (De l'OCC. engraniera, lui-même de engranar : balayer le grain). CAT. agraner, granera : balai, agranar : balayer.
engraniérou
n.m. Petit balai. Voir baléjon, engranière.
enquiller
v. 1. Introduire. - Regarde si tu peux enquiller ce manche dans cette pelle ! 2. Cogner. - Tu vas m’aider à sortir cette table, mais fais attention de ne pas t'enquiller la porte en sortant ! Voir empéguer. 3. Réussir un drop ou une transformation au rugby : - Il a réussi à l'enquiller entre les deux pagelles, pourtant y avait le vent d'autan et en plus il était de biais ! 4. - J'ai gagné deux oies grasses au loto et maintenant, il va falloir que je me les enquille ! : ...que je me débrouille pour les préparer. ARGOT MER. (En OCC. enquilhar [pron. inquillià] : empiler, introduire).
ensaché, ensaqué
part. pass. Mal habillé. - Ce type-là ce n’est pas l’élégance personnifiée ! ... Il est toujours mal ensaqué ! (De l'OCC. ensacar [pron. insacà] : ensacher). CAT. ensacar et ITAL. insaccare : ensa-cher. Voir afargué, arranger, braguer, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despapat-ché, despipadé, fargué, jargué, marquer, sac.
enseigner
v. Indiquer. - Vous qui connaissez tout le monde, vous ne m’enseigneriez pas un bon plombier, des fois ? (De l'OCC. ensenhar [pron. inségnà]). ESP. enseñar, CAT. ensenyar : indiquer, montrer.
ensuquer
v. Assommer - Cette nuit, je me suis couché tard et je suis un peu ensuqué. - Ce vin blanc, je crois qu’il m’a un peu ensuqué. (De l'OCC. assucar, de suc : sommet de la tête et sucar : as-sommer) NB. en ITAL. zucca : caboche, zuccone : grosse tête, entêté. Voir apapésít.
entoupiner
v. Mettre en pot ou dans tout autre récipient. - Il convient d'entoupiner la saucisse dans de la graisse pour la conserver. (De l'OCC. entopinar). Voir toupi.
entre autre
loc. - Depuis l'accident il faut j'aille chez le kiné. Mais pas tous les jours, un jour entre autre rien que , eh ! : ...un jour sur deux.
entrecuisse
n.f. Haut de la cuisse du poulet. - Tu préfères la cuisse ou l’entrecuisse ? (OCC. entrecuèissa [pron. intrécuèisso]).
entuter (s')
v. S'enfermer de manière excessive. - Je ne le vois plus ! Il est toute la journée entuté dans sa baraque, là-haut à Montloubère ! (De l'OCC. tut, tuta : tanière, repaire, caverne, la tute du grillon). Voir tuter.
envers
adv. Par rapport à, en comparaison de. Mais tu ne manges rien toi, dis donc ! Eh bé, envers ce que ton père avale! : ... par rapport à ce que... (De l'OCC. envèrs : en comparaison de).
épincettes
n.f. Pincettes. - Tiens, tant que tu as le bras tendu, ramasse ce morceau de bûche avec les épincettes !
épines
n.f. Broussailles, ronces des haies. - Faire brûler des épines : faire brûler le produit du net-toyage des haies à la campagne. (De l'OCC. espín, espina : buisson épineux ; aubépine). Voir bartas, boudias.
ergne
n.f. Humeur chagrine, inquiétude, souci, ennui. - Pourquoi tu sousques comme ça ?- Je sais pas, j'ai l'ergne. (De l'OCC. èrnha).
ergnous
adj. Être ergnous : être soucieux. (De l'OCC. ernhós).
esbérit
adj. Éveillé, alerte, sémillant, espiègle. - Rappelle-toi que ce pitchou il est esbérit quelque chose, eh ! : Il est très éveillé et quelque peu déluré. (De l'OCC. esberit). Voir abélugué.
escachalat, escachilé
part. pass. Édenté ; entamé (en parlant d'un fromage). (De l'OCC. escaçolat : entamé par les rats ; ébréché par accident). ESP. escacharrar : bousiller.
escagasser
v. Abîmer, esquinter.- Pour une fois que je lui prête le cyclo, il est allé faire du moto-cross avec et il me l’a tout escagassé, ce counas ! (OCC. escagassar : fienter avec effort ; affaisser ; écraser ; aplatir, lui-même de cagar : chier). NB.: CAT. escagassar-se : avoir la chiasse, s'affaisser. Voir catuillier, couper, escaraougner, péter, pigner, trucher.
escaliers
n.m.plur. Escalier. - Il s’est cassé la figure par les escaliers, il est tout mâché ! (Pourtant en OCC. escalièr est au sing.). A noter cependant qu’en Belgique aussi on dit "les escaliers".
escalourat, escalouré
adj. Réchauffé, -e. -Tu es bien escalourat toi ce matin. En chemise, avé le froid qu'il fait ! (De l'OCC. escalorar : réchauffer) CAT. acalorat. ESP. acalorado,
escampadou
n.m. Epanchoir de canal ou de moulin. (De l'OCC. escampador). Voir pachère, tournal.
escamper
v. 1. Jeter - Cette cafetière toute déglinguée, j’en ai marre de la voir, je m’en vais l’escamper au tertre ! (De l'OCC. escampar : répandre, verser, jeter, perdre, gâter). CAT. escampar : répandre, éparpiller. 2. Partir, filer. - Bon ! Moi j'en ai marre, je m'escampe ! 3. tomber, s'étaler. ITAL. scampare : se sauver. NB. ESP. escampar existe mais signifie cesser de pleuvoir.
escampiller
v. Répandre, éparpiller, semer. - Attention, ton sac est troué ! Regarde que tu escampilles du blé partout ! (OCC. escampilhar). CAT. escampar : répandre, éparpiller. Voir espandir, verser.
escaner (s')
v. 1. S’étrangler.- Le petitou, il a avalé une arête ! Il a failli s’escaner, pecaïre ! (OCC. se escanar). CAT. escanyar-se. ITAL. scannare : égorger. Voir estransiner. 2. Se tuer à la tâche - Je suis fatigué moi de m'escaner au boulot pendant que toi tu n'en fiches pas une rame ! Voir aganit, crébadis, gagner, hart, hartère, mascagner.
escapiter
v.t. Écimer, étêter un arbre ou une plante (maïs…). - Cette sapinette, tu devrais l'escapiter un peu, sinon elle va être plus haute que la maison, bientôt. (De l'OCC. escapitar, lui-même de cap : tête). Voir carouille, coque, coucarel, despélouquer, escarouiller, millas, panouille, péloc, tanoc.
escaragnade, escaraougnade
n.f. Réplique très vive lors d'un échange de propos. (De l'OCC. escarraunhada [pron. esca-raougnádo]: écorchure, égratignure).
escaramiqué
adj. Qui a les jambes écartées ; qui est à califourchon. - Qu'est-ce que tu fais par terre esca-ramiqué comme ça ? Tu es tombé ou tu fais le grand écart ? (Du GASC. escarramicàt). ESP. encaramado : juché sur, perché.
escaraougner
v. - Abîmer, égratigner. - C'est pas facile de parler le français ; nous autres, les gens du Midi, on a un peu tendance à escaraougner les mots. (De l'OCC. escarraunhar [pron. escaraougnà].
escardil
n.m. Rafle, épi de maïs égrené (mot occ. : escardilh).
escargolade
n.f. Voir cargolade.
escarouiller
v.t. Égrener le maïs. (Du GASC. escarrolhar : peigner le lin pour en ôter la graine). Voir ca-rouille, coque, coucarel, despélouquer, escapiter, millas, panouille, péloc, tanoc.
escarrer
v. Essuyer son assiette avec un morceau de pain de façon à la laisser propre. - Allez, chacun escarre son assiette avant le fromage. Ici on ne change pas les assiettes pour le dessert ! (De l'OCC. escarrar : racler, ratisser).
esclaffemerdes, écrase-merdes
n.f. Chaussures, parfois larges du bout. -T’aurais quand même pu acheter des chaussures un peu élégantes pour le mariage de ta sœur plutôt que ces esclaffemerdes ! (De l'OCC. esclafar : écraser).
esclaffer
v. Ecraser. - Comme un crétin, je suis allé m’esclaffer contre le platane ! Voir espoutir. (De l'OCC. esclafar : écraser. A ne pas confondre avec esclafir : s’esclaffer de rire). CAT. esclafar : écraser, écrabouiller. Voir englander, espoutir.
esclaoufit
n.m. Mauvaise odeur, odeur de renfermé. - Il faut ouvrir les fenêtres et aérer, ça sent l’esclaoufit ici ! Voir arraquer, enfaléner, emboucaner.
esclapou
n.m. 1. Éclat de bois, copeau, utilisé pour allumer le feu, 2. expr. - Maigre comme un esclapou. (De l'OCC. esclapon [pron. esclapou]). Voir chisclét, maigrichòt, réchichouét, sar-naille.
esclapouti
adj. et part. pass. Se dit d'un gâteau qui n'a pas gonflé à la cuisson ou d'un coussin écrasé. - C'est une tarte ça, ou un soufflé esclapouti ? (De l'OCC. espotir : écraser). Voir espoutir.
escoubassat, escoubassit, escoubassòt
n.m. Repas de fin de vendanges, du côté du Madiranais. - Maintenant que les vendanges sont finies, on va faire l'escoubassòt et on va se dire à l'année prochaine ! Simin Palay fait remarquer qu'en gascon, l'escoubasò signifie, notamment la conclusion, la fin d'un travail, d'une entreprise. En Lomagne, c'est le repas que l'on donne après avoir bâti une maison. (De l'OCC. escoba : balai). ESP. escobazo : coup de balai, ESP. escoba, ITAL. scopa : balai. Voir brespail, déjeuner, dîner, esprantiner, fristi, graillou, manger, mongétade, souper.
escoupit
n.m. Crachat. (De l'OCC. escopir : cracher). CAT. escopir, ESP. escupir : cracher.
escruches
n.f.pl. Restes. - Donnez-moi vos escruches, ça m'évitera de changer les assiettes pour le des-sert, tê ! (De l'OCC. cruscas). Voir crusques.
esculer (s’)
v. 1. Tomber sur le cul, à la renverse. – Redresse-moi ce sac comme il faut, sinon il va s’esculer nom de nom ! (De l'OCC. escular). CAT. escular : éculer, ITAL. sculacciare : fesser. Voir atchouler, empéguer, enquiller, espatarrer, estabanir, pastifresser. 2. Esculé : adj. et part. pass. Éculé, déformé. S'emploi en général pour des chaussures, justement éculées, dont l'arrière est quelque peu écrasé. - Tu ne peux pas aller à noce avé ces souliers complète-ment esculés! Il t'en faut une paire de neufs quand même, depuis le temps que tu les traînes ceux-là ! (De l'OCC. esculàt).
espandir
v. Répandre. - Si tu avais pris un panier pour porter ces châtaignes, tu en aurais pas espandi partout ! (De l'OCC. espandir). en CAT. expandir, ESP. esparcir, ITAL. spandere : répandre, éparpiller.
espanir
v.t. Sevrer, pour un petit veau. (De l'OCC. espanir : mettre les enfants au pain; lui-même de pan : pain). Voir bédélou, brau, répoupét, rouèc, velle.
espanter
v. Epouvanter, stupéfier, épater, époustoufler. - Quand il m’a dit le prix qu’il a payé sa BM, con !... ça m’a espanté ! Surtout qu'elle est même pas neuve ! (De l'OCC. espantar : épouvan-ter ; stupéfier...). CAT. et ESP. espantar, ITAL. spaventare : épouvanter. NB. pour stupéfier, le CAT. emploie espaterrar. Voir espatarrer, estabousir.
esparriguer, esparriquer
v.t. Eparpiller. - Un fusil qui esparrigue : qui éparpille ses plombs. (De l'OCC. esparricar : s'étaler en prenant de la place).
espatarner (s')
v. Voir s'espatarrer.
espatarrade
n.f. Chute de tout son long (De l'OCC. esparatarrada). Voir rêche.
espatarrer (s’), espatarrailler (s’), espatarraquer (s')
v. S'étendre de tout son long. – Atche-le, ton frère s’il s’en fait, tout espatarré dans l’herbe, sous le tilleul / - La première fois que je suis monté sur des skis, je me suis espatarré devant tout le monde... J’avais bonne mine, tê ! / -C'est espatarrant : c'est renversant. (De l'OCC. : espatarrar : étendre à terre, tomber de toute sa longueur ; s’épanouir de plaisir). ESP. despatarrarse. CAT. espaterrar-se : se renverser. Voir atchouler, empéguer, enquiller, esculer, estabanir, pastifresser.
espélir
v. Eclore. - Je suis contente, tê ! La clouque a fini de couver, les petits poulets ont espéli hier. (OCC. espelir). CAT. espellida (peu us.) : éclosion. Voir clouque, caoujole, coutinou, glousse, poulet.
espéloufit, espéloufrit, espeilloufrit
adj. Ébouriffé, hérissé ; effarouché, effrayé. Il est temps que le papa aille au coiffeur ! Re-garde-le là comme il est espéloufrit ! (De l'OCC. espelofir, espelhofrir). Voir espéluqué.
espéluqué
adj. Dépeigné, les cheveux en bataille. Ne me regarde pas, eh ! Que je viens de me lever et que je suis encore toute espéluquée ! (De l'OCC. espelucar : dépouiller le maïs. Un espéluqué ressemblerait donc à un épi de maïs dépouillé, avec ses peaux en éventail). ESP. (AMÉR. LAT.) espelucar, espeluzar (peu us.).
espépisser
v. Trifouiller la nourriture pour enlever ce qui déplaît (le gras du jambon notamment). - Mange au lieu d'espépisser comme ça, espèce d'estoufignous que tu es ! (De l'OCC. espepis-sar ou espepidar, espefidar, espepissonar, espepiussar : éplucher, examiner, regarder dans tous les sens, ôter les petites plumes des volailles). Voir canets, espessugner, espigouter, espiouter, tchaoupiller, tchaoupiner, trafiquer, trifougner ; estafignous, fastigous, nicous.
espère
n.f. Attente, affut. La chasse à l’espère : Le chasseur est posté dans l’attente de tirer sur le gibier. (De L’OCC. espera [pron. espèro]).
espérer
v. Attendre. - Ton frère n’est pas encore arrivé ? - Non ! Il commence à se faire espérer ! (De l'OCC. esperar). ESP. et CAT. esperar. Voir bader, ergne, inquiéter, tirer, tenir, trastéjer.
espessugner
v. 1. Éplucher, démêler avec beaucoup de soin (De l'OCC. espesir). 2. Espessugner un texte : le lire et le relire pour le comprendre et l'analyser. Voir espépisser.
espette
Voir clé.
espigouter
v. Eplucher ; trier les légumes. (De l'OCC. espigotar). Voir espiouter.
espintcher
V. tr. Lorgner, épier, observer. - Tu t’entends bien avec ton nouveau voisin ? - Pas trop ! Il est tout le temps en train d’espintcher derrière les carreaux. Ça me plaît pas trop, ça ! (De l'OCC. espinchar [pron. espintchà]).
espiouter
v. Enlever les petites plumes du poulet, mais aussi enlever les petits morceaux de gras de la viande (Quelque peu péjoratif). - Les jeunes d'aujourd'hui, ils n'aiment pas le gras et espiou-tent toute la viande parce que ça leur plaît pas ; ils laissent le meilleur, tê ! (De l'OCC. espigo-tar : ôter des débris d'épi ; éplucher, nettoyer). CAT. espigolar : glaner, butiner, grappiller. Voir canets, coque, coucarel, espépisser, espessugner, espiouter, panouille, péloc, pélufres, tanoc, trier.
espoumper
v. Faire gonfler une jupe ou une coiffure aplatie. - Avec ce foulard j'ai les cheveux complète-ment aplatis ! Il faudrait que je les espoumpe un petit peu quand même, sinon de quoi je vais avoir l'air ? (De l'OCC. espompar, espompir : gonfler).
espoutir
v. Ecraser, écrabouiller. - Quand j’ai vu l’arbre qui commençait à tomber, je me suis sorti de dessous en quatrième vitesse ! Tu m'aurais retrouvé complètement espouti, couillon ! (De l'OCC. espotir [pron. espoutí]). Voir englander, esclaffer.
esprantiner, esprandiner
1. v. Déjeuner ; dîner. 2. n.m. repas de midi ; repas du soir. (De l'OCC. esprandinar ou esprantinar). Voir brespail, crusques, déjeuner, dîner, escoubassàt, fristi, graillou, manger, mongétade, souper.
esquicher
v. 1. Coincer, serrer, presser... Pousse-toi un peu ! Tu vois pas qu’on est tout esquiché, là ! / Si tu vas au supermarché ne me mets pas les boites de petits pois sur les fraises comme la dernière fois, eh ! Que tu me les as toutes esquichées ! 2. On trouve parfois ce mot dans le sens d'écorcher (la peau) et déchirer (un vêtement) : - Mais ne pleure pas ! Tu t'es juste un peu esquichée ! On te voit pas encore le foie ! (De l'OCC. esquichar). CAT. esqueixar, ITAL. schiacciare. Voir catcher, quicher, toucher.
esquilou
n.m. Grelot. - Si tu vas danser la bourrée, n’oublie pas tes esquilous ! (De l'OCC. esquila : clo-chette). ESP. esquila, CAT. esquillerinc : grelot, clochettes.
esquinter
v. 1. Abîmer. - Je me suis esquinté le doigt avec un marteau. 2. Epuiser. - Il s’esquinte à longueur de journée dans le champ ! Jamais il se repose ! (De l'occitan esquintar). Figurant au LAROUSSE. CAT. esquinçar : déchirer.
esquipòt
n.m. Reste culinaire. - Ressers-toi ! Tu ne vas pas me laisser cet esquipòt tout de même ! (De l'OCC. esquipòt : bourse, tirelire ou aussi son contenu ; estomac ; gésier)
estabanir
v.t et intr. Tomber en faiblesse, s'évanouir. - Si tu ne manges pas plus que ça, macarel, tu vas t'estabanir ! (De l'OCC. estavanir). Voir aganit.
estabousir
v. tr. 1. Stupéfier, abasourdir, étonner ; assommer. - Quand qu’il m’a dit qu’il allait se marier avec la fille du maire, ça m’a estabousi ! Aussi : - Je suis resté complètement estabousi ! : ... stupéfait. (De l'OCC. estabosir [pron. estabousí]) CAT. estabornir, même sens. 2. Estabousi : adj. et n. Idiot. - Il vaut mieux un petit dégourdi qu'un grand estabousi. Phrase prononcée par un petit, revanchard, cherchant à s'accommoder de sa petite taille. (De l'OCC. estabosir [pron. estabousí]).
estalbier
v.t. intr. et r. Economiser, épargner. - Tu peux commencer à estalbier si tu veux partir en vacances ! (De l'OCC. estalviar). CAT. estalviar ; caixa d'estalvis : caisse d'épargne.
estamper
v. - Voler, arnaquer. Cinq euros un pastaga ! Là, je voudrais pas dire, mais tu t’es vachement fait estamper... ARGOT. (De l'ITAL. stampare, soutirer de l'argent). Figure au LAROUSSE.
estaoumassier
v. Assommer - Mais tu vas l’estaoumassier si tu continues à lui taper dessus comme ça ! (Ori-gine incertaine). Voir assuquer, clesquer, englander, estourbir.
estarrusser
v. 1. Démolir des mottes de terre en tapant dessus avec un râteau. 2. Assommer, tuer un lapin. - Pute de lapin, il m’a échappé juste au moment où j’allais l’estarusser, il m’a fallu le courser à travers le jardin ! (De l'OCC. estaussar, émotter, et terràs : motte de terre)..
estataragner, estataragnéjer, estargagner
v. Enlever les toiles d'araignées ou tataragnes (De l'OCC. aranha [pron. aràgno] : araignée et tataranha [pron. tataràgno] : toile d’araignée). Voir tataragne.
estélé
adj. et part. pass. 1. Etoilé, pour le ciel, signe de beau temps. (De l'OCC. estela : étoile). 2. Illuminé, et par extension, fêlé. - Il sort en tee-shirt l’hiver et il met des pulls au mois d’août, il est un peu estélé, lui, eh ! (De l'OCC. estelar : fendre, briser). ESP. estrellado, CAT. estellat, ITAL. stellato : étoilé.
estéringle
n.f. 1. Seringue 2. Personne maigre. - Mange un peu, espèce d'esteringle, si tu veux devenir grand et costaud comme ton père ! (De l'OCC. esteringla). Voir brèle, chisclét, grahus, menut, piètre, peine, tras.
estibade
n.f. Dans l'expression faire l'estibade : Se faire embaucher comme journalier chez les fer-miers de la région pour les moissons par exemple. (OCC. estivada [pron. estibado]). CAT. estiuada.
estimbourlé, etsimbourlé
adj. 1. Désorienté, déconcerté, déboussolé. - Depuis qu'il a perdu sa femme, ce pauvre Ernest, il est complètement estimbourlé. 2. Simple d'esprit - Celui-là, il est un peu boulégué du bulbe, il est un peu estimbourlé, même ! 3. Fou. (De l'OCC. estimborlat : écervelé, étourdi, lui-même de timbol : fou). Voir banaste, brave, cabourd, clouque, cocoye, counas, couillon, counét, counifle, cunèfle, fada, inténerc, pec, pépiòt, pirol, tartagnole, tim-boul, voyage (en tenir un).
estirgougner
v. Etirer - Eh bé ! Si tu l’estirgougnes comme ça, ce pull, tu vas en faire une robe de chambre ! (De l'OCC. estirgonhar [pron. estirgougnà] : tirailler); CAT. estirganyar, même sens. Voir bader.
estofich, estofinade
n.f. voir stockfisch.
estomac
n.m. Poitrine. - La Catinou, eh bé on peut dire qu'elle a de l'estomac. [NB. Si l'on prononce le c d'estomac, c'est encore mieux]. (De l'OCC. estomac : estomac, poitrine, sein). Voir barbe, couquelle, gargamelle, papatch, poumpil, poupous.
estomaquer
v. Ecœurer, causer du dégoût. - Mais qu'est-ce que tu t'es foutu comme parfum ? Putain, ça m'estomaque ! (De l'OCC. estomagar : couper la digestion).
estoufadis, estoufaranis
n.m. 1. Chose indigeste, difficile à avaler. - La fouace, c’est bon, mais si tu vas trop vite, c’est un véritable estoufadis ! 2. Endroit où il fait très chaud, où l'on étouffe. (De l'OCC. estofar [pron. estoufà]: étouffer).
estouféguer
v. Suffoquer ; suffoquer au point de s’asphyxier.- Ouvre un peu, il n'y a pas d'air, on s'estou-fègue. / - J'ai avalé un morceau de travers, je m'estoufègue. (De l'OCC. estofegar [pron. estoufégà]). CAT. ofegar, ESP. ahogar, ITAL. soffogare, même sens.
estoufét
n.m. Ragoût de pommes de terre et de haricots. - Tu vois le dimanche, on se fait souvent un estoufét. Après on va faire la sieste et et on s’endort sans problème ! (De l'OCC. estofet [pron.estoufét]). CAT. estofat, ESP. estofado, ITAL. stufato : viande à l'étouffée, daube.
estoufignous, estafignous
adj. Délicat, difficile pour la nourriture ; qui chipote. – Ah ! Tu ne veux pas boire à la gourde après moi ! Mais tu sais que tu es un peu estoufignouse, eh ! (De l'OCC. estofinhós [pron. estoufignoús]: dédaigneux). Voir espépisser, fastigous, nicous, tchaoupiller.
estoufobièillo
n.f. Étouffe-chrétien. Se dit d’une pâtisserie farineuse, lourde ou sèche. Mais c’est de l’estoufobièllo cette fouace ! Où t'as trouvé ça ? (De l’OCC. estofa-vièlha [pron. estoufobièil-lo] : m. à m.: étouffe-vieille). Voir estoufobougre.
estoufobougre
n.m. Sorte de pâtisserie ou galette cuite à la poêle, appelée ainsi car comme l'estoufobièillo, elle est un peu farineuse et sèche. (de l'OCC. estofar : étouffer). Voir estoufobièillo, estou-fogat.
estoufogat
n.m. Voir estoufobièllo, estoufobougre. (De l'OCC. estofa gat : m. à m. : étouffe-chat)
estourbir
v. Mot français. Assommer. - Avant de tuer le lapin, tu lui fous un pét sur la tête, tu l’ estourbis ! Après tu lui arraches un oeil et tu attends que le sang coule... Après ça, tu peux l’écorcher. Tu vois, c’est pas difficile ! Figure au LAROUSSE, mais d'un emploi plus fréquent dans le Sud de par sa consonance occitane, bien que d'origine allemande : gestorben. Voir assuquer, clesquer, englander, ensuquer, estaoumassier.
estourniquer
v. Éternuer. - Et qu'est-ce que t'as à estourniquer tout le temps, tu as pris froid ou quoi ? (De l'OCC.; estornicar). ESP. estornudar, CAT. esternudar, ITAL. starnutire.
estranger
n. Étranger. - On connaît personne ici ! Y a que des estrangers ! (De l'OCC. estrangièr [Pron. estrandger]). CAT. estranger, ESP. extranjero, ITAL. staniero.
estransiné
part. pass. et adj. Racorni, flétri, replié sur lui-même. - Et tu vas nous faire manger cette sa-lade toute estransinée ? Mais je vais aller t'en ramasser une autre moi, eh ! (De l'OCC. estransinar : se dessécher d'inquiétude).
estransiner
v. Étrangler ; égosiller. - Coupe des morceaux plus petits, nom d'un chien ! Sinon tu vas t'es-transiner ! (De l'OCC. estransinar). Voir escaner.
estrémer
v.t. Enfermer, mettre en lieu sûr, mettre de côté. (De l'OCC. estremar).
estretch
adj. Etroit. - Là, on passera pas avec le camion ! Il faut dire que c’est un peu estretch ! (De l'OCC. estrech, estreit). CAT. estret, ESP. estrecho, ITAL. stretto.
estripaïre
n.m. Cultivateur, appareil agricole attelé servant à émotter ou à gratter superficiellement le sol. - Plutôt que de labourer je préfère passer un coup d'estripaïre, ça fait aussi bien et ça va plus vite ! (De l'OCC. estripar : émotter).
estriquét
adj. Voir estretch.
estron
n.m. - 1. Etron, fiente, crotte. - Va chercher les oeufs au poulailler, mais fais attention de pas marcher dans les estrons de poules ! 2. Morveux. - Bah ! Tu n’es qu’un estron ! (De l'OCC. estront). ITAL. stronzo, même sens, (mais aussi : con, salaud, connard). Voir farnous, mécut, farnous.
estuger (s')
v. Se faufiler en essayant d'éviter les regards. - Essaye voir si tu peux pas passer devant tout le monde en t'estugeant sans que personne ne te voie ! (De l'OCC. s'estujar : s'enfermer ; se cacher).
et
conj. Dans le parler méridional, cette conjonction est intercalée dans les nombres comme 70, 75… : soixante-et-dix, soixante-et-quinze… (En FR. cette manière de dire se retrouve uniquement dans 21, 31, 41, 51, 61, 71, et non dans les nombres qui les suivent). Curieu-sement ni en FR. ni dans le parler méridional on ne dira quatre-vingt-et-un alors qu'on dit vingt-et-un !
étable
n.m. Étable (f. en FR.) - On entend encore "Le petit étable, le vieil étable"... (De l'OCC. es-table, n.m.). ESP. establo (n.m.).
étenailles
n.f. Tenailles. - Va demander les étenailles au voisin. Je sais plus qu’est ce que j’ai fait des miennes ! (De l'OCC. estenalhas). CAT. estenalles, même sens.
être
v. 1. été employé comme part. pass. d'aller. - Votre fils n'est pas là, madame Lespinasse ? - Eh bé non pauvre, il a été au coiffeur. …il est allé chez le coiffeur, mais il n'en est pas encore revenu. (Cependant en FR. on peut dire : J'ai été à Paris l'an passé (dans le sens de "j’y ai séjourné»), ou bien : - la dernière fois que j'ai été chez le coiffeur... 2. Autrefois on entendait à la campagne : - Je suis été à la foire, pour : "Je suis allé…". 3. expr.- Tu as été en ville ? ... à y être, tu aurais pu acheter le pain ! :... tant que tu y étais... ESP. he estado, ITAL. sono stato : je suis allé. 4. expr. Être de (être de bac, de noce). - Demain je ne peux pas venir, je suis de noce. Quand un professeur méridional dit : - Je suis de bac, c'est qu'il est convoqué pour surveiller ou corriger le bac. NB. : En FR. on dit bien : être de la fête. 5. être (absence du verbe). - Ma voiture ne tourne pas du tout bien, je crois qu'elle a besoin de réviser ! : ... d'être révisée. - Tu me donneras tes pantalons, qu'ils ont besoin de laver ! : ... d'être lavés. (calques OCC., y compris le pluriel de pantalon).
eu
part. pass. de avoir. - Est-ce que tu sais en quelle année est mort Louis XIV ? - Je l'ai eu su macaniche, mais je ne m'en rappelle plus... : ... je l'ai su, mais je ne m'en souviens plus... Je l'ai eu su est la première personne du singulier d'un passé surcomposé qui comporte deux participes : eu et su. Le Méridional, même s'il désire bien parler le français, aura beaucoup du mal à se défaire de cet emploi (qui n'est d'ailleurs pas fautif, mais plutôt désuet). Ce temps est un prétérit particulièrement parfait qui renvoie le plus souvent à jadis : je l'ai su, autrefois, mais, cela est sûr, je ne le sais plus du tout aujourd'hui ! /- Moi du café j'en ai eu bu jusqu'à six tasses par jour quand j'étais jeune !... et je dormais pareil ! : ... j'en ai bu, j'en buvais... (En réalité, ces expressions que l'on entend dans d'autres régions de France - comme le fameux "ça eu payé" de Fernand Raynaud -, si on ne les entend quasiment plus dans la bouche de ceux qui veulent parler français "comme il faut", on les a eu entendues, c'est à dire qu'il nous est arrivé de les entendre, autrefois.
euro, franc (les un)
Loc. L'euro, le franc - Excusez-moi, Madame... Je n'ai pas de monnaie... vous n'auriez pas les un euro par hasard ? Habitué à dire les 10 c, les 2 €... on oublie que 1 euro est naturelle-ment au singulier. NB : On dit aussi on va fêter ses un an.
exemple
loc.adv. Par exemple : Tout à fait académique cette expression figurant dans les diction-naires français est néanmoins très fréquemment employée par les personnes âgés de notre Midi qui s'exclament : - Ah ça par exemple ! Tu ne me l'avais pas racontée celle-là !
extrêmoncier
v. - Donner l'extrême-onction. - La pauvre garce, elle va pas en avoir pour longtemps ; le curé achève de l'extrêmoncier. ... Le curé vient de lui donner l'extrême-onction. (Dans le parler populaire ce sacrement est devenu l'extrêmontion, mot qui par défaut a réclamé un infini-tif). Voir ritou.
F
F.C.A., Fécéa
n.m. - Le Fécéa est le club de rugby d’Auch. Le F.C.A. est le Football-Club auscitain, prononcé [fécéa] au lieu de [èfe-cé-a], même par certaines personnes cultivées. Cf. téfécé.
fabrou
n.m. Rebouteux. - Pour te remettre ce genou en place, moi je ne vois qu'une solution, c'est d'aller voir le fabrou de Launaguet, eh ! (Même origine OCC. que fabre : forgeron).
face (en)
adv. - Tu as vu qu’il a planté un cerisier en face la maison ? ... en face de la maison. Se cons-truit souvent sans préposition en parler méridional.
fâché
part. - A lui, je lui parle plus, je lui suis fâché ! ... je suis fâché avec lui. Voir copain.
fada, fadorle
adj. Fou, mariole, dingue, écervelé. 1.- Il est complètement fada, ce mec ! (De l'OCC. fat-fada). 2. - Tu as vu à quelle heure tu rentres ! Il faut être complètement fadorle pour traîner dans les rues à quatre heures du matin avec ce qu'on voit de nos jours ! (De l'OCC. falord). ITAL. balordo. Voir bestiasse, branque, cabourd, caluc, caouèc, dévarié, estimbourlé, fait, falourd, madur, mafre, pec, pét au casque, pépiòt, pirol, timboul, voyage..
fadàs, fadasse
adj. Très fade, insipide. - Tu trouves pas que cette soupe est un peu fadasse ? (occitanisation du mot FR. fade).
faire
Ce verbe, très employé en FR., l'est encore plus dans le parler méridional. On peut dire que c'est un verbe à tout faire. 1. - Alors, quel temps il a fait aujourd'hui ? - Eh bé il a fait du brouillard ! Hier il a même fait du verglas ! : il y a eu du brouillard... on a eu du verglas... (On dit aussi faire de la pluie, faire de la rosée : pleuvoir, y avoir de la rosée). - Alors, il pleut ? - Bô, il te fait trois gouttes, juste pour mouiller la poussière...! ...il tombe trois gouttes. 2. - Et le petitou, il va bien ? - Ne m'en parlez pas il me fait angine sur angine ! 3. Jouer. - Le dimanche après-midi, je m'en vais faire aux boules à Héraclès. / - Les garçons, ils sont partis faire au foot aux Minimes ! / Ils font à celui qui criera le plus fort ! 4. - J'aime bien acheter de la viande chez Caporal, il fait de la bonne viande : ... il sert, il vend... 5. - A ce travail, il faut s'y faire pour réussir ! : ...il faut persévérer, donner le meilleur de soi-même. 6. - Faire les ans : fêter son anniversaire. - Et pourquoi vous vous faites la bise, il y a quel-qu'un qui fait les ans ou quoi ? 7.- Fais un bisou à tati, qu’on s’en va ! :... embrasse... (donne un baiser) 8.- Je me fais bien avec lui, ça me rendra peut-être service. : ... je me mets dans ses bonnes grâces. 9.- Se faire avec une fille : voir fréquenter. 10.- Faire mal : Incommoder. - Ne mange pas tant, ça va te faire mal. / - Ouille ! Je me suis contrefaite en voulant attraper un pot de confiture ! - Et tu t’es faite mal ? - Non, mais j’aurais pu... ... tu t’es fait mal ? (accord incorrect en FR., mais fréquent dans le Sud). 11. expr. - Vouloir faire ou ne pas faire : vouloir marcher (ou pas) comme il faut. - Ya pas à dire eh ! quand ça veut (pas) faire, mille dieux !!! … : ... quand ça veut (pas) marcher... 12. expr. - Fais un peu de lumière, que j’y voie ! : Allume... 13. expr. - Ces chaussures neuves me font mal. Il faudra que je les supporte jusqu’à ce qu’elles se fassent ! : ... jusqu'à ce qu’elles s’adaptent à mon pied, qu'elles s'élargissent. 14. - Il est malin celui-là, tê ; rappelle-toi qu’il sait y faire ! : ... il sait se tirer de toutes les situations, il s'y prend bien. 15. expr. - Oh ! Lui il se le fait facile ! : ... Il ne se casse pas la tête pour ça, il sait tirer la couverture à lui. 16. Faire tu, faire vous : tutoyer, vouvoyer. - Je lui dis de me faire tu, il continue de me faire vous ! 17. - Avec la pluie qui est tombée, il a dû s’en faire des cèpes, eh ! : ... en pousser. 18.- Si on continue à travailler à ce train-là, à midi on lui aura fait mal à ce mur, eh ! : ... on aura avancé en ouvrage... Voir aussi : bourre (toucher la). 19. Faire lune : Mystère de la météorologie, dans le Midi il fait lune quand le soleil tape très fort.
faïs
n.m. 1. Fardeau. 2. Tas. - Si tu veux du bois, viens en chercher, j’en ai tout un faïs derrière la maison ! (De l'OCC. fais : fagot ; paquet). vx FR. faix, ITAL. fascio, ESP. haz, CAT. feix.
fait (être)
part. pass. du verbe faire. 1. Ivre. . 2. Cinglé. - Mais regarde-le çui-là à quelle vitesse il arrive ! Mais il est complètement fait ma parole ! (Allusion au melon qui, lorsqu'il est fait, est mûr - voir ce mot - et par conséquent immangeable ou comme le fromage peut être fait) : il est fou, il est madur à point, il est caouèc.
fait-exprès
Expr. - C’est comme un fait-exprès ! :... comme si c’était fait exprès.
falourd
adj. Etourdi ; un peu fou ; sot (De l'OCC. falord). ITAL. balordo. Voir bartole, caouèc, counét, counifle, indjaourit, innocent, maché, estimbourlé, pépiot, pirol, piroulét, tatagnole.
falsaïre
n.f. 1. Garce. 2. sorcière. (De l'OCC. fals-a : faux-fausse). Voir carnus, dame, garce, gri-sette, jeune-fille, madonne, marâtre, ménagère, ménine, mounèque, nénette, patronne, pou-souère, sansogne.
falsebèstieuu
n.f. Hypocrite, faux. (Francisation de l'OCC. falsa bestia : m.à m. bête fausse). - Mon voisin ? Ne m'en parle pas ! C'est une falsebèstieuu ! Il fait semblant de te dire bonjour, et après il va te crtiquer dans ton dos!
fan, éfan, fantounel, fantou
n.m. 1. - Enfant - Oh ! Fan !... Qu’est-ce que tu me racontes là ? (Mon pauvre enfant. Sens voisin ici de " Oh ! La la ! "). Marque l’étonnement ou l’admiration. /- Oh ! Pauvres éfans, quelle vie qu'on mène nous autres ! 3. fantou, fantounel, éfan : petit. - Oh ! Fan de chi-chourle ! Aussi : fan de pieds ! De l’OCC. efant). LANGUEDOC.
fangassière
n.f. Garde-boue. - Avant, quand on partait à vélo, on avait pas peur de traverser les champs, même quand il pleuvait ! Je te dis pas comment on s’enfanguait ! Après, il fallait enlever la boue des fangassières avec un baton ! (De l'OCC. fangassièra : morceau de cuir destiné à ga-rantir de la boue l’essieu de la charrette). ITAL. infangarsi, ESP. enfangarse, CAT. enfangar-se : s’embourber.
fangue
n.f. Boue, gadoue, gadouille. (De l'OCC. fanga [pron. fàngo]) FR. fange, CAT. fang, ITAL. fango. Voir enfanguer. En GASCOGNE : hangue. Voir bardouille, bouillaque, enfanguer, paillebart.
fangueux
adj. Fangeux. - Si tu t’en vas à la mare, mets-toi les bottes en caoutchouc, parce que là-bas, c’est fangueux (Il y a de la fangue). De l'OCC. fangós [pron. fangous]. CAT. fangós, ESP. fango-so, ITAL. fangoso, même sens. Voir enfanguer.
Fanny (être)
expr. Terminer sur un score nul à la pétanque. On dit aussi : Embrasser Fanny, baiser Fan-ny, baiser le cul de Fanny, pour : perdre par 13 à zéro, et : Mettre quelqu'un Fanny, pour : gagner par 13 à zéro.
farci
Farci, farçou 1. n.m. Farce. - La poule farcie c’est rudement bon... Mais il faut savoir faire le farci ! (De l'OCC. farcit) CAT. farcit. 2. Le farçou se confectionne avec des feuilles de blettes, de la chair à saucisse (autrefois, avec le reste du lard cuit de la soupe), de l'aïl, du persil, un œuf, du pain trempé et de la farine, le tout bien mixé et frit dans une poêle. 3. expr. Couper le farci : Porter la culotte. - Chez eux c'est elle qui coupe le farci, c'est pas lui ! - Oh, eh bé, pauvre, il en faut un ! (Expr. OCC. copar lo farcit : être le maître). Voir patronne.
fargué
loc. Être mal fargué : être mal habillé - Arrange-toi un peu ! Tu es toute mal farguée ! (De l'OCC. malfargat). Voir afargué, arranger, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despa-patcher, despipadé, ensacher, jargué, marquer.
farine
expr. Se retrouver le nez dans la farine : Être pris au dépourvu, obtenir le contraire de ce que l’on avait prévu, se retrouver comme un crétin.
farinettes
n.f.pl. Crème à base de farine sucrée et de chocolat. (De l’occ. farinetas : bouillie pour en-fants). CAT. Farinetes : bouillie ; plat populaire se composant de farine de céréales, d'eau, d'huile et de sel.
farlabique
n.f. Frelatage, falsification (vins, alcools,…). (De l'OCC. farlabica). Voir alambiqueur, barral, barricou, Bourrou, couler, gabel, pintou, riquiqui.
farnac
n.m. Gros repas - Quel farnac qu'on s'est mis au repas des chasseurs ! Moi je dis… c'était même trop ! Voir afart, bâfras, farnat.
farnat
n.m. Pâtée des porcs à la farine de maïs ou au son ; mélange de choses diverses, peu élé-gant. (De l'OCC. farnat). CAT. farnat : mélange de mets. Voir farnac.
farnous
adj. Morveux - Essuie-toi la bouche, que tu es tout farnous ! (OCC. farnós [pron. farnous] : sale, barbouillé). Voir estron, mécut, merdous, brastous, camaïer, mouscaille, moustafa, mouster, moustous, pégueux.
farou
n.m. Chien de berger (De l'OCC. faró). Voir caporal.
fart
adj. voir hart.
fasti, fastis
n.m. 1. Dégoût, répugnance. 2. - Faire des fastis, être dégoûté, faire des manières ou des façons, être fastigous. Voir estoufignous. (De l'OCC. fasti) CAT. fastic.
fastigous
adj. Difficile, qui se dégoûte facilement Se dit notamment de celui qui enlève dans son as-siette le gras du jambon ou de la viande. (De l'OCC. fastigós, fastidieux, rassasiant, dégoû-tant). CAT. fastigós : dégoûtant, écœurant, dégueulasse. Voir espépisser, estoufignous, nicous, tchaoupiller.
fatche
n.f. Face. Oh! fatche de… (En général, … de con ou de rien du tout, cela dépend…). (De l'OCC. fàcia). ITAL. facia [pron. fatchia].
fatigué
adj. 1. Euphémisme pour "à l'article de la mort". - Tu avais su que son grand-père était mort. - Eh non... J'avais su qu'il était fatigué, mais... 2. Être complètement ivre. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, hart, joli, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une)
fatiguer
v. Touiller, remuer la salade pour l'assaisonner parfaitement. En réalité, c'est le ‘fatigueur’ de salade et non celle-ci qui fini par être fatigué au moment de la manger.
faux
adj. Mauvais, vénéneux (pour un champignon). - Ne ramasse pas ceux-là, malheureux, c'est des faux ! NB. Confusion due au qualificatif faux associé à certains champignons vénéneux (la fausse oronge par exemple). Voir moussalou.
faysses (à)
dans l'expr. - Il pleut à faysses : il tombe des cordes (De l'OCC. fais [pron. fayss], fagot, pa-quet). Voir abat d'eau, chagat, délaouatz, goutte, liabas, plège.
fécos (faire)
expr. Faire le carnaval (région de Limoux - Aude). La période du Carnaval de Limoux s'étend sur un si grand nombre de semaines (onze) qu'il est, très vraisemblablement, le plus long carnaval du monde, même si la ville ne fait pas carnaval -fécos - chaque jour pendant toute cette période. En effet, outre le Mardi-Gras des origines, masques et musiques ne sortent que chaque samedi et chaque dimanche, en dehors de la semaine folklorique qui déroule ses fastes autour du Mardi-Gras.
fède
n.f. Brebis - Regarde ce troupeau de fèdes autour de la lavogne. (De l'OCC. feda). Voir la-vogne.
fégnantas, fainéantas
adj. Grand paresseux - Il n’en fout pas une rame de toute la sainte journée, ce fégnantas ! (Suffixe augmentatif occitan -as associé au mot FR. fainéant)
fégnantéjer, fainéantéjer
v. Fainéanter, paresser. - Qu’est-ce que tu as fait dimanche ? - Bôa ! j’ai fégnantéjé toute la matinée ! (Adaptation au FR. fainéant du suffixe OCC. -itjar du verbe prigritjar : fainéanter). Voir balént, barranquine, bras-cassé, fégnantas, février (être né en), galapian.
feigue
n.f. Enfant polisson, malin, rusé. (Origine incertaine).
feinter
v. Sécher le cours. - Demain il y a un contrôle de maths de trois heures ! J’aurais bien envie de feinter moi !... ARGOT MÉR. Influence du mot rugbystique feinter. ITAL. far finta : faire sem-blant.
félut
adj. Mal coiffé. - Ça doit sacrément buffer dehors, parce que t’es tout félut ! (De l'OCC. felut : velu). Voir buffer.
femme
n.f. Employé avec l'article : épouse. - Et où tu as la femme ? - Oh bé elle prépare la soupe ! (En OCC. on dit l'ome, la fenna, pour dire ton mari, ta femme). On dit aussi la fille, le fils… pour dire ma fille, mon fils. ITAL. on dit la moglie (la femme) pour dire ma femme.
fémourier
n.m. Tas de fumier. - Tu as des soucis ? Fais comme le coq, toute la journée sur le fémourier, et ça ne l'empêche pas de chanter. (De l'OCC. femorièr : fosse à fumier).
fénestrou, finestrou
n.m. Soupirail, vasistas... - Comme je voulais pas rester fermé dehors, je suis passé par le finestrou du garage ! (OCC. : fenestron). ITAL. finestrino. NB. en CAT. finestró : volet.
fénétra
D'après Louis Alibert, le fénétra est un pardon qui se gagne à Toulouse en carême et aux fêtes de Pâques en visitant les maladreries des faubourgs ; par extension, réunions de dévotion et parties de plaisir où l'on danse. D'après Simin Palay : Autrefois à Auch, foire où les domestiques venaient se louer. A Toulouse on parle de Grand Fénétra. Il s'agit d'une fête populaire qui se tient en début d'été et où se déroulent des spectacles de danses de chants et musiques traditionnels donnés par des groupes venus de France et d'ailleurs. (De l'OCC. fenetrà ou feletrà).
fennasse
n.f. Femme grossière, peu fine. - Ma femme, c'est pas un fétu de paille comme la tienne mon pauvre Marcel, c'est une vraie percheronne ! - Ouais, une fennasse, quoi ! (De l'OCC. fenna : femme, suivi du suffixe dépréciatif - assa [pron. fennàsso]).
fennassier
adj. Séducteur, homme à femmes, coureur de femmes. - Ah ! Ça y est ! Il a réussi à se marier quand même ce fennassier, à cinquante cinq ans passés ! (De l'OCC. femnassièr, lui-même de femna : femme). Voir fumelier, putanier.
ferlup
n.m. Gorgée de vin bue en faisant du bruit dans un verre rempli à ras bord, que l'on ne porte pas à la bouche.
ferluper, farluper, hurluper
v. 1. Humer 2. Sucer, boire un verre trop rempli, boire d'un seul trait 3. Manger de baisers. (De l'OCC. ferlupar). Voir ferlup.
fermer, enfermer
v. 1. Enfermer. - Bernardo, tu as fermé le chat ? … enfermé le chat. / Tê ! Je m'en vais fer-mer les poules, qu'il va faire nuit ! ... fermer la porte du poulailler. 2. Se fermer : s'enfer-mer. - Pourquoi tu te fermes comme ça ? Tu as peur des voleurs ou quoi ? 3. Se fermer : v. Expression météorologique : Le temps s'est fermé : Il fait mauvais temps. 4.- Le gosse, il est allé aux cabinets et... je sais pas comment il s’est débrouillé, pauvre, il est resté fermé (ou enfermé) dedans ! / La femme est partie avec la clé et on est resté fermé (ou enfermé) dehors pendant une heure ! Tu le crois, ça mille dieux ? : Ces deux expressions indiquent l’impossibilité d’entrer ou de sortir. (Expressions particulièrement saugrenues puisqu’en pays d’Oc on peut être enfermé... même dehors !).
fessou, fessoul, foussou
n.m. - Le fessou sert au sarclage et au binage de la vigne. (OCC. fesson [pron. fessou]). Espèce de houe pointue ou de pioche qui permettait entre autre de creuser le sillon et de rejeter la terre de part et d'autre en vue du semis. Voir andusac, bécat, bêche, bézouy, bigos, houe, majunquer, paloun, pelle-bêche, pelleverser, sarclét.
feu
1. Voir arrêter (le feu). 2. expr. C'est du feu qui tombe! ou il tombe du feu ! : le soleil cogne. Se dit lorsque l'on sort vers 2 heures d'une après-midi d'été et que l'on reçoit d'un coup toute la chaleur sur le corps.
fève
n.f. Gland du pénis. Appelé aussi pois chiche. (De l'OCC. fava, [pron. fàbo], même sens). Voir asperge, bique, poireau, pois chiche, quique, quiquette, riuchiuchiu, sguègue.
février
expr. Être né au mois de février : être fainéant - Rappelle-toi que celui-là, il n'est pas très vaillant. Il doit être né au mois de février sans doute... Ou peut-être un dimanche, qui sait ? (allusion à la longueur de ce mois qui n'a que 28 jours et, donc, moins de jours de travail).
ficelle
n. 1. Très grand et très mince - Oh ! qu’il est ficelle ! Et combien il mesure ? Au moins un mètre quatre-vingt-dix, non ? 2. Dans un autre contexte on parle de ficelle de lieuse pour désigner une ficelle plutôt épaisse et solide qui servait autrefois à nouer les gerbes.
ficelon
n.m. Ficelle de boucher. - Le ficelon sert, en GASCOGNE, à la confection du saucisson et des rôtis. (Du GASC. : ficelon [pron. ficélou]).
fier
adj. Grand et fort.- Elle ne ressemble pas du tout sa mère ; elle est beaucoup plus fière qu’elle ! : plus grande, charpentée... - Tiens-toi fier ! : Porte-toi bien (Dordogne). Faire le fier : expr. Snober - Tu trouves pas qu'il fait un peu le fier depuis qu'il est maire, le Raymond ? Voir balès, cacou, gaillard, quèque ; despendjorlard, ficelle, galé, grandas, grandét.
figue
n.f. Sexe de la femme. Comme souvent en langue méridionale le sexe de la femme évoque quelque chose de sucré ou de parfumé. Voir beignet, bergamote, buffe, nature, patchole.
filet
n.m. Fil de fer. - Autrefois on attachait les bottes de foin avec du filet, maintenant on prend de la ficelle en plastic, c'est plus léger. Voir plastic.
finir
v. Dans l'expression finissez d'entrer ou achevez d'entrer : ne restez pas sur le pas de la porte, entrez donc !
fion
n.m. Remarque désobligeante et acerbe. - Celui-là, il sait pas parler à quelqu'un sans lui en-voyer un fion. (De l'OCC. fion [pron. fiou] adresse ; bonne tournure ; brocard ; mot piquant ; chagrin ; inquiétude)
fioulét, fiolét, fioularel
n.m. Sifflet - Ah ! Je sais plus où j'en suis, tu m'as coupé le fioulet (De l'OCC. fiulét ou siulét). CAT. xiulet. Voir chioulét.
flambadou
n.m. Capucin ou cornet métallique percé à son extrémité, muni d'un manche, que l'on fait rougir au feu et dans lequel on introduit une tranche de lard qui en fondant permet d'arro-ser la viande qui rôtit à la broche. Est également utilisé pour arroser de beurre le gâteau à la broche. (De l'OCC. flambador [pron. flambadou]). Voir flambusquer.
flamber
expr. Flamber la mique : Manger avec beaucoup d’appétit. (De l'OCC. mica : mie).
flambusque
n.f. Vol, fauche - Si tu vas aux puces, fais gaffe à la flambusque ! Voir arpaillan ; estamper, flambusquer, tchourer.
flambusquer
v 1. Arroser de lard fondu une volaille au tourne-broche. Cette opération se pratique grâce à un "flambadou" (capucin en FR.), espèce de cône métallique muni d'un manche, que l'on fait chauffer à blanc et dans lequel on place un morceau de lard qui en fondant coule lentement sur la viande et lui donne une saveur sans pareille. (De l'OCC. flambuscar). 2. Flamber, passer une volaille plumée à la flamme. - Autrefois nous autres on flambusquait les poulets sur le gaz, maintenant j'ai ma sœur qui le fait avec un petit chalumeau camping-gaz ; eh bé tu sais que c'est pas malcommode ? 3. ss. figuré : flamber, plumer. - Je me suis fait flambusquer à la bourre (jeu de cartes) : J'ai tout perdu, je me suis fait plumer.
flêchard
n.m. Fronde. A l'école primaire, dans les années cinquante, chaque garçon (ou plutôt garçou-nas) avait son flêchard, réalisé à l'aide d'une fourche en bois d'une trentaine de centimètres de haut, munie de deux élastiques découpés dans une chambre à air de voiture et solidement attachés aux branches de la fourche, avec du ficelon. Un morceau de cuir de vieille chaussure faufilé à l'intérieur des élastiques servait de réceptacle au projectile, une pierre ou parfois même... un boulon ! Ce terrible appareil destiné en principe à abattre des moineaux, était rarement utilisé à cet effet. Il s'agissait en fait de décaniller des boites de conserves posées sur un piquet de clôture et, à l'occasion, de casser les carreaux des maisons abandonnées. Un instrument, en fait, dont la détention aujourd'hui dans une enceinte scolaire, entraînerait une exclusion ou, à tout le moins le conseil de discipline !
flemme
expr. Ne pas y aller de flemme : Ne pas y aller de main morte. - Il te lui a donné une paire de baffes, con ! il y est pas allé de flemme ! GASCOGNE.
flémou
n.m. Petite flemme. - Je m'en vais faire un petit siestou. J'ai un petit flémou. (Suffixe occitan -ou ajouté au mot FR. flemme). Voir cugne, cuque.
flèou
n.m. Voyou, dur, mauvais garçon, loubard - Les flèous de St-Cyprien, comme la plupart des habitants de ce quartier de Toulouse, avaient un accent et un argot bien particulier, dont de nombreux exemples figurent dans ce lexique. Voir argagnol, arapaillan.
flisquét
n.m. Loquet. - Tê, il faut qu'on s'en retourne pasque je sais pas si j'ai fermé le flisquét du ga-rage, que si la chatte elle s'échappe, elle va se faire écraser, non d'une pipe, macagnon ! (Mot OCC.).
floc
n.m. Floc de GASCOGNE : apéritif gascon. Simin Palay donne du floc la définition suivante : Fleur de grande taille ; bouquet ; grappe ; ce qu'il y a de mieux sur une place de marché, le surchoix. - Donc le floc, ça ne doit pas être mauvais !
foi (ma)
expr. typiquement méridionale. - Alors Mamie ça va ? - Ma foi ! … Ce qui signifie que Ma-mie le fait aller. / - Tu veux aller te promener Mamie ? - Ma foi ! : Ici ce "ma foi" est plutôt un "pourquoi pas". Quoi qu'il en soit, il y a peu d'enthousiasme dans la réponse de Mamie.
foirail
n.m. Dans le Centre et le Midi, le foirail est le champ de foire. Le LAROUSSE admet ce mot comme régionalisme.
fois
expr. 1. Les autres fois : Avant ; auparavant, autrefois. – Ah ! Mais maintenant, c’est plus comme les autres fois ! (De l'OCC. autres cops). 2. Une fois en passant : de temps en temps. - T'aimes pas le saucisson Lulu ? - C'est pas ça, mais le docteur m'a interdit d'en man-ger ! - Oh ! une fois en passant, ça va pas te tuer !
fond
n.m. Bout, extrémité. - Il est descendu en courant jusqu'au fond de la côte ! :... au bas de la côte. - Les vaches sont parties au fond du pré ! : de l'autre côté du pré. ... Au fond de l'étable : à l'autre bout de l'étable
fontaine
n.f. - Simone ! Tu sais pas où il est mon tricot ? Je l’ai pas trouvé dans l’armoire ! - Oh ! Toi, de toute façon tu ne trouverais pas de l’eau à la fontaine ! A l’adresse des paresseux (sou-vent du genre masculin) qui ont besoin d’assistance (souvent féminine) pour mettre la main sur un objet. Voir Garonne, glisser.
forcaillou
n.m. Un "forcap" encore jeune. (Du FR. caillou : cabochard, associé à l'OCC. forcap) Voir cail-lou, forcap.
forcap
n. et adj. Forte tête. - Pour lui faire entendre raison, on a du mal ; c'est un forcap vous savez ! (OCC. fòrt cap: forte tête). Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, mour.
fort
expr. Ne pas être fort à quelque chose : Ne pas être enclin à faire quelque chose. - Moi au champagne j'y suis pas fort. Je préfère finalement un bon bordeaux que non pas du cham-pagne !
fouace
n.f. Pâtisserie aveyronnaise en forme de galette - La meilleure fouace, c’est à St-Cyprien qu’on la trouve, Madame ! (De l'OCC. fogassa [pron. fougàsso]). CAT. fogassa. (NB. ESP. hogaza : miche de pain).
fouacét
n.m. AUDE en particulier : Biscuit, galette, petit-beurre (De L'OCC. fogassét).
fougasse
n.f. Fouace. Ce mot est surtout employé dans LANGUEDOC, en Lozère notamment pour désigner une pâtisserie en forme de couronne, appelée fouace en Aveyron, coque dans la région de Toulouse, tourteau dans le Gers, etc. CAT. fogassa. (NB. ESP. la hogaza est la miche de pain). Voir coque, fouace, limoux, tourteau, royaume.
fougner
v. 1. Fouiller. 2. Fourrer en poussant dans un tiroir déjà bien plein. - Ah ! C'est comme ça que tu plies tes affaires ! En les fougnant dans la commode ? (De l'OCC. fonhar [pron. fougnà]. Voir fourguigner, fureter, hurguer, trafiquer, trifougner.
fourguigner
v. Fouiller. (Voisin du v. OCC. forgalhar). CAT. furgar, ESP. hurgar : fouiller. Voir trifougner.
fourmetser
v. Enlever le fumier - Il faut fourmetser les lapins de temps en temps si on veut pas qu'ils en aient jusque par dessus les oreilles. (De l'OCC. femorejar avec une confusion probable avec un verbe à la sonorité voisine : formatjar, mais celui-ci signifie "faire des fromages" !). Voir fémourier, galinasse.
fournét
n.m. Fourneau, extérieur ou dans l'étable, destiné à cuire les aliments pour le bétail. - Dans le temps, on faisait cuire les patates pour les cochons dans le fournét. (De l'OCC. fornét).
fournière
n.f. Four de boulanger, fournil (De l'OCC. fornièra). La pièce où l'on faisait le pain autrefois et qui sert aujourd'hui le plus souvent de débarras.
foussou
Voir fessou.
foutral
n.m. Chose imposante, grosse. - Je suis passé devant chez l’Edouard. Tu as vu ce foutral de maison qu’il a maintenant ? (De l'OCC. fotral [pron. foutral]). Voir barrique, engraisser, gigot et grain d'aïl, profiter, quelque chose.
foutu (mal)
adj. Malade, souffrant. - Alors, comment il va le Jeannot, eh ? - Oh, ça fait trois jours qu'il est mal foutu. Il est pas encore foutu, mais il est foutu de rester à la maison une semaine encore, ce macarel ! Je sais pas qui c'est qui m'a foutu un type pareil, nom de nom ! Voir agacis, crébère, lancer, mal (avoir du), patchaque, pét de travers, pierres (soufrir les), poutingue, requinquiller, tras. En FR. mal foutu signifie être mal bâti, mal proportionné.
fouyre
n.f. Diarrhée. -Je crois que j'ai trop mangé d'abricots, j'ai attrapé la fouyre ! - C'est pas que t'en manges trop, c'est que tu n'attends pas qu'ils soient mûrs, toi aussi ! Attention, si on va à l'étranger, fouyre se traduit par turista. (De l'OCC. foira [pron. fouro]). Voir cagagne, ca-gasse, caguère.
frais (de)
expr. 1. En bon état. - Tu as bien fait de m’offrir un sac à main, que j’en avais aucun de frais ! ... aucun de vraiment en bon état. 2. Depuis peu. - Il est fait de frais le café, ou il est de ce matin ? (De l'OCC. fresc : neuf, propre).
francimand, franchimand
n.m. Dans son Dictionnaire de la Catinou, Charles Mouly définit ainsi le franchimand : "Pour nous sudistes, les franchimands sont les Français d'au-dessus de la Loire. Le français est leur langue naturelle et ils parlent pointu - Voir ce mot - alors que nous, nous parlons plat". De quelqu'un qui cherche à cacher son accent méridional, (autrement dit, à renier ses origines !) on dit qu'il francimandèje (De l'OCC. francimandejar). Voir caouèc, diable vert, gabatch, montagnol, Pays-Bas, Pimpous, pouraille, rester.
francimandéjer
v. Affecter de parler le français avec l'accent du Nord (de la Garonne, à Bordeaux, de la Loire en tout cas). Voir francimand.
frapanard
n.m. Voir tabanard
fréquenter
v. Sortir avec (un garçon ou une fille)- Vous dansez mademoiselle ? - Non, pauvre, je ne peux pas, je fréquente... (De l'OCC. frequentar). Voir causer, parler.
fristi
n.m. Nourriture, repas, frichti, - Qu'est ce que tu nous a préparé comme fristi ? (Origine incertaine. Rapprochement possible avec l'allemand frühstück : déjeuner ; cependant no-tons que fristolhar signifie festoyer en GASC. et que la fristòlha est un plat de fricot, plus abondant que délicat, ou une ratatouille). Voir brespail, crusques, déjeuner, dîner, escou-bassat, esprantiner, graillou, manger, mongétade, souper.
fritons
n.m. Rillons. - Ce soir il y a du pâté, du jambon et des fritons de canard. On va se régaler ! (De l'OCC. fritons). Voir chichou.
froid
expr. Avoir le froid dessus : avoir froid du fait que l'on ne s'est pas suffisamment couvert en sortant, ou que l'on a "ramassé froid" et que, bien que l'on se couvre abondamment on n'arrive tout de même pas à avoir chaud (ou même à "ramasser chaud"). Ce n'est pas simple. - Brrr ! Je suis resté dix minutes à attendre le bus, et maintenant j'arrive pas à me réchauffer, j'ai le froid dessus !
froustougner
v. Froisser. - T'as la robe qui froustougne ; elle est toute froustougnée. (de l'OCC. frostir pron [froustí]: froisser, suivi d'un suffixe colorant -ougner)
fum (à)
loc. A fond, à toute vitesse - Alors, il prend la moto et... à fum à dabaler la côte ! (De l'OCC. a fum -fum : avec de la fumée. GASC. a hum !). Voir bomber, bringue, brullos, coup (d'un coup de).
fumace
exp. Être fumace : être en colère (De l'OCC. fumace : rage, colère fumante). NB. Ce mot existe dans les dictionnaires de l'argot FR., mais orthographié fumasse. Voir inquiéter, rogne, ruque.
fumelier
n.m. Coureur de jupons, homme à femmes (Du GASC. fumela : femelle). Voir cagnas, fennas-sier, putanier, queutard, traquer.
fure
n.f. Drague, action de courir les filles. (de l'OCC. fura : capture, découverte excelente). Voir causer, fennassier, parler, putanier.
furer
v. Draguer, courir les filles. (De l'OCC. furar : fureter, chasser au furet).
fureter
v. Fouiller avec acharnement. - Mais qu'est-ce que tu furètes partout comme ça ? Tu vas me démolir la maison !
fuste
1. n.f. Bâton fin et souple. (De l'OCC. fusta). ESP. fusta : cravache. 2. expr. Partir à fuste, LANGUEDOC, à hute, GASCOGNE : prendre la fuite, déguerpir. (De l'OCC. futa ou du GASC. huta : fuite).
fut, fut !
Onomatopée destinée à chasser les chats ou les enfants - Allez, fut ! fut ! Sors-toi de devant que tu encombres ! (De l'OCC. futa : fuite).
futaille volante
expr. Se disait des tonneaux tels que les bordelaises et même les demi-muids (600 litres), pour les distinguer des foudres (11.500 litres).
G
gabatch
n.m. Étranger ; celui qui parle une langue étrangère ; gavache, de la montagne ; Audois pour un Roussillonnais, Aveyronnais pour un Héraultois. On est donc toujours le gabatch de quelqu'un. (De l’OCC. gavach : Goinfre ; goulu ; rustre ; grossier ; montagnard ; langage étranger, patois). ESP. gabacho : canaille; celui qui vient du Nord (dans ce cas donc, les Français.) CAT. gavatx : gavache, montagnard des Pyrénées françaises, Français. Le terme "gabatch" selon d'autres sources serait dérivé de l’espagnol "gavacho" signifiant "canaille" et désignant toujours celui qui vient de plus au Nord. En Roussillon, les gavachs sont les Languedociens, en Languedoc, ce sont les Auvergnats, en GASCOGNE du Nord (Médoc, ou Entre-deux-Mers par exemple), les "gavaches" sont les voisins de langue d'oïl, donc les Cha-rentais. Dans l'Aveyron les gabatchs sont les habitants de Laguiole.
gabel, gavel
n.m 1. Sarment de vigne. Voir asaigher, barquet, bigos, bourre, Bourron, cabeçal, fessou, majunquer, pichobi. 2. expr. La tisane de gabel : le vin.- Tu préfèrerais du café, de la verveine ou du tilleul ? - Oh ! pour moi ce serait plutôt de la tisane de gabel, si ça ne te fait rien… (De l'OCC. gavèl [pron. gabel]). Voir alambiqueur, barral, barricou, couler, farlabique, pintou, riquiqui.
gafarou
n.m. Fleur des champs velue, poussant dans les lieux incultes, qui a la particularité de s'accrocher aux vêtements de laine. - Tu t'es couchée dans l'herbe ou quoi, que tu as le tricot plein de gafarous ? (De l'OCC. gafaron). Voir agafaròt, agafou, bourrichon, gahisse.
gafét
n.m. 1. Gamin.- Eh ! Tu as vu son mari ? Mais quel âge il a... qu'on dirait un gafét ! 2. Adolescent, apprenti. - Sur le chantier, tout seul j’y arrivais plus, alors j’ai pris un gafét pour m’aider à travailler. (Mot GASC.). Voir cagòt.
gageot, gagette
n.m. et f. - Cageot. Cagette.- Les salades, tu les mettras dans des gageots et les fraises dans des gagettes !
gagner
v.t. 1. Vaincre, battre, remporter. - Allez, dépêche-toi de manger ta soupe sinon je vais encore te gagner ! : … je vais te battre, je vais finir avant toi. 2. gagner (se le). expr. Méri-ter. - Eh bé, il faut se le gagner, eh ! (en parlant d'un travail difficile ou épuisant qui rap-porte peu) : ... il faut (se) le mériter.
gagnoler
Voir cagniouler.
gahisse
n.f. Bardane. (GASC. gahis). Voir agafaròt, agafou, bourrichon.
Gaillac et Rabastens (être entre)
expr. Etre quelque peu éméché. - Il n’est pas très clair, le Gastounet ! - En effet, je sais pas ce qu'il a fait cette nuit, mais ce matin il est entre Gaillac et Rabastens! Gaillac et Rabas-tens : deux bourgs du Tarn, producteurs de vin de Gaillac.
gaillard, gaillardét
adj. Costaud, en forme. (De l'OCC. galhard, galhardet : bien portant). CAT. gallard, ESP. gallar-do, ITAL. gagliardo, même sens. Voir balès, cacou, fier, gailloufard, quèque.
gailloufard
adj. Costaud, en forme - Alors Madame Lavergne, il va mieux votre mari ? - Il va un peu mieux, mais encore il n’est pas bien gailloufard ! (De l'OCC. galhofard : bien portant). Voir balès, cacou, fier, gaillard, quèque.
galapian
n.m. Galapiat, Vaurien, fainéant. - Ce gosse, alors ! On n’en fera rien ! C’est un véritable galapian ! (De l'OCC. Galapian : goinfre ; vaurien ; grand garçon paresseux). Voir balént, bar-ranquine, bras-cassé, fégnantas, fégnantéjer, février (être né en).
galé (grand)
n.m. - Un grand galé c'est un jeune, grand, pas très gros, plutôt nonchalant, pas très "vaillant" et peu harmonieux. (Origine incertaine) Nombreux sont ceux qui pensent que grand galé est "gringalet" en FR. Il n'en est rien, bien entendu. Voir counas, despindjolard, fégnantéjer, ficelle, fier, grandas, grandét.
galet (à)
expr. Boire à galet : boire à la régalade. (Du GASC. galet : goulot de la bouteille).
galetas
n.m. Combles, grenier en général. - Tu as des tataragnes plein le béret ! Tu viens du galetas ou quoi ? (De l'OCC. galatas, du nom de la tour de Galata à Constantinople). Figure au LAROUSSE dans le sens de réduit misérable. Utilisé en Suisse romande dans le sens de "grenier, combles".
galinasse
n.f. Fumier de volaille, fiente de poule. - Rien ne vaut la galinasse pour avoir de beaux légumes dans le jardin. (OCC. galinassa). ESP. gallinaza, même sens. Voir fémourier, four-metser.
galinette
n.f. Poulette. (De l'OCC. galineta : petite poule ; coccinelle). ESP. gallinita, ITAL. gallinetta : pe-tite poule. Voir glousse, gorger, quéquét, poulet, poulétou.
galinière
n.f. Poulailler. - Je m'en vais faire un tour à la galinière, ramasser un peu de galinasse qu'ont fait les galinettes ! (De l'OCC. galinièra). ESP. gallinero, CAT. gallinaire, ITAL. gallinaio. Voir lapi-nière, poulaillère, pouraille, volaillère,
galopère
1. n.f. Envie de courir, d'aller faire les magasins, de voyager... - Ces femmes, elles ont la galopère ! 2. n.m. & f. Celui ou celle qui aime courir, voyager... (De l'OCC. galaupaire : qui aime courir). Voir courinère.
gamate
n.f. Auge du maçon servant à transporter le mortier. (de l'OCC. gamata ou gama-cha).
ganarre
n.f. Cuite, soûlerie. - ¬On l'appelait la Bandade (la bandée, c'est à dire l'ivrogne), parce qu'elle prenait ganarre sur ganarre, si bien qu'on n'a jamais su comment elle s'appelait réellement. (De l'OCC. ganarra). Voir bandé, béouét, coufle (être), cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, hart, hartère, joli (se mettre), murge, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une).
ganibe
n.f. Gros couteau. - Sans te commander, attrape la ganibe que je coupe le jambon ! (OCC. ganiva). FR. canif.
ganit
adj. Affamé, épuisé par la faim (voir aganit).
ganivelle
1. Palissade confectionnée à partir de fins piquets de châtaignier placés verticalement et reliés par du fil de fer galvanisé. Les ganivelles sont conditionnées en rouleaux. Elles sont utilisées par exemple pour protéger les dunes des Landes ou de Camargue. Elles servent aussi et tout simplement de barrières dans les sites touristiques de bord de mer ou ailleurs. 2. n.f. Personnage imaginaire ou ayant existé dont le patronyme vulgarisé en est venu à signifier : bon à rien, stupide, comme en témoigne l'expression : "Il est comme le chien de Ganivelle qui s'en va quand on l'appelle". (Origine incertaine).
garbure
n.f. Soupe au chou gasconne - Une garbure, ça se confectionne avec des choux verts et de la ventrêche, ça se fait cuire tout doucement dans un toupi, en fonte de préférence et sur le feu de bois si on a les moyens.... (De l'OCC. garbura). Voir tourrin.
garbuste, garabuste
n.f. Bourriche. - Alors, les pescofis, on a la garbuste pleine ? (De l'OCC. garrabusta : panier d'osier, bourriche, filet de pêche). Voir bourguignotte, panière, saque ; calicoba, canabère, fissou, grougnàou, montre, pescofi, piquée, puisette.
garce (filh dé ou hilh dé)
expr. Fils de garce. - Oh ! Filh dé garce, alors ! (De l’OCC. filh de garça). Juron utilisé par les gens délicats, comme euphémisme pour filh dé pute qui est, vous l'avouerez, franchement moins élégant ! Aussi : Réfilh dé garce !
garçonas, garçounas
n.m. 1. Garçon très viril. 2. Garçon manqué, fille qui joue avec les garçons. - Elle a pas peur d'aller au ruby, tu sais, elle. C'est un vrai garçounas ! (OCC. garçonàs).
gardepile
n.f. Grenier à blé. (De l'OCC. gardapila).
gargaillol, gargagnol
n.m. Voir gargamelle. (De l'OCC. gargalhòl : gosier).
gargamelle
n.f. 1. Oesophage, gosier, gorge. - J’ai failli m’étouffer, j’avais une arête coincée dans la gargamelle ! 2. expr. Tout ça, c’est comme un grain de blé dans la gargamelle d’un âne ! : ...c’est sans importance, ce n’est pas très grave ! NB. Le mot gargamelle figurant au LA-ROUSSE est d’origine OCC.). CAT. gargamella, ESP. garganta, même sens. ITAL. bere a garganel-la : boire à la régalade.
gargoter
v. Bouillonner (pour un liquide). - Il faut que je rentre, Madame Laborde, j'en-tends la soupe qui gargote ! (De l'OCC. gargotar).
gargoule
n.f. Gouttière ou tuyau de descente des eaux pluviales. - Il pleuvait tellement, que l’eau n’arrivait même pas à descendre par les gargoules ! (Déformation probable du mot gar-gouille dont le sens est différent). Voir dalle.
garnir
v.t. Remplir des papiers. Il paraît qu'avec la carte Vitale on aura plus de papiers à garnir ! - Oui, mais il faut pas que tu t'oublies la carte Vitale, sinon tu es marron, couillon, ils te feront encore garnir quelque chose ! (Mot FR.)
garnir
expr. Garnir (la salade) : assaisonner. - Bon, j'ai préparé la salade, mais je ne l'ai pas garnie... Chacun se la garnira comme il voudra. :... chacun l'assaisonnera à son goût. (De l'OCC. garnir [pron. garni] : assaisonner).
Garonne
n.propre. 1. La Garonne. S’emploie sans article à Toulouse et région toulousaine. Comme je ne sais pas quoi faire, je m'en vais pêcher à Garonne avant qu'elle déborde. - Oh, pour que Garonne déborde, il faut quand même qu’il pleuve un peu plus ! (De l’OCC. a Garòna, sans article). 2. Ne pas trouver d'eau sous le pont de Garonne. expr. - Yvonne ! Où tu m'as foutu la chemise ? Je l’ai pas trouvé dans l’armoire ! - Oh ! Toi, de toute façon, tu ne trouverais pas de l’eau sous le pont de Garonne ! A l’adresse des paresseux (souvent du genre masculin) qui ont besoin d’assistance (souvent féminine) pour mettre la main sur un objet. (Voir fontaine). Aussi : Ne pas trouver des cailloux à Garonne : ne pas voir ce qui saute aux yeux. (NB. : Même façon de dire pour Aude, employé sans article par les locaux). 3. Il n'y a pas le feu à Garonne ! : Il n'y a pas le feu au lac, rien ne presse, soyons patients et réfléchissons avant de nous lancer dans une entreprise.
garouste
n.f. Nature. - Après le bal, l'objectif était d'emmener les filles dans la garouste (ou dans la bagnole pour ceux qui en avait une). (De l'OCC. garrosta [pron. garrousto] : garrigue).
garrou
n.m. Jarret de veau. (De l'OCC. garron [pron. garou]). CAT. garrò.
garrut
adj. Fort, costaud. Se dit aussi bien d'une personne que d'un animal. - T'as vu le nouveau pilier ? Il a l'air garrut ! (Du CAT. garrut-uda : qui a de grosse jambes). ESP. garrulo : brut, rustre.
gaspét
n.m. Petite grappe de raisin, grapillon. (De l'OCC. gaspa : grappe).
gastapiane
Voir castapiane.
gâteaux
n.m. Biscuits, gâteaux secs. - A la quine j'ai gagné un kilo de sucre et un paquet de gâteaux, c'est pas mal, eh ? - Oh eh bé si tu t'en contentes, c'est pas mal…
gatemiàoule, gatemiaule
n.f. 1. m. à m. Chatte qui miaule : se dit de quelqu'un qui chante très mal ou très faux. 2. Hypocrite. - La nouvelle épicière, je l'aime pas moi, eh ! Et gnagnagna, et gnagnagna ! C'est une gatemiàoule, tê ! 3. Personne geignarde ou pleurnicheuse. - Qu'est-ce qu'elle m'agace cette pauvre femme chaque fois que je la vois ! C'est pas la peine de lui demander si ça va ! De toute façon, ça va jamais ! Et tantôt c'est la jambe, et tantôt c'est le dos ! Oh, ma-caniche, alors ! Quelle gatemiàoule ! (Du GASC. gatamiaule, lui-même de gata : chatte et miaular : miauler). Voir béchie, falsebèstieu, sounsigner.
gâté-pourri
adj. Se dit d'un enfant capricieux et comblé qui obtient tout ce qu'il veut de ses parents,. - Ce gosse elle ne peut rien en faire, et en plus il est gâté-pourri. (du FR. gâté utilisé dans le même sens, suivi de l'adj. pourri qui renvoie au fruit qui de trop être gâté se pourrit).
gatouner
Voir catouner.
gazaille (en)
expr. 1. Amener une vache (ou autre animal) en gazaille : la conduire chez quelqu'un pour la faire paître. 2. Extension du sens : laisser à l'abandon. - Oh ! son tour de maison, maintenant qu'il est tout seul, il est un peu en gazaille ! (de l'OCC. a la gasalha : au hasard).
générale
n.f. Bagarre générale. -expr. : Déclancher une générale, au rugby notamment.
genou de vieille (tailler comme un)
Voir tailler
gerbière
n.f. Gerbier. (De l'OCC. garbièra : grande meule de gerbes). CAT. garbera. NB. en FR. une ger-bière était une charrette servant à transporter les gerbes).
Gers
Le S est le plus souvent prononcé, mais contrairement à ce que l’on pense, ce ne sont pas forcément les "Parisiens" qui l’omettent. Certains Gersois, aussi, prononcent [ger] et ce n’est sûrement pas par snobisme. Il semblerait qu'aujourd'hui, pour "plus d'authenticité", il soit de bon ton de dire Gersss, quitte à produire des rimes pauvres du style "[poulets] élevés en plein air / élevés en plein Gersss". Autres cas de consonnes finales sourdes : le n de Tar(n) et de Béar(n) entre autres, ainsi que tous les r finaux des infinitifs en OCC. Voir Capvern
gigot et grain d'ail
expr. Se dit d'un couple dont l'un est très gros et l'autre très maigre. - Je viens de rencontrer les nouveaux voisins, et bé eux, c'est vraiment gigot et grain d'ail. Elle doit te faire au moins 150 kilos et lui, il est tout réchichouét que tout mouillé je sais pas s'il en fait 50 ! Voir bar-rique, engraisser, foutral, profiter.
giscler
v. Gicler (OCC. gisclar). Voir chistrer, rechaoupisquer, regiscler.
gitane, gitanous, gitanas, gitou
n.m. - A Sesquières il y a un campement de gitanes. Notons que le mot gitane n'est pas au féminin. [Sa prononciation méridionale est uniquement influencée par l'OCC. gitano]. Gita-nas : augmentatif et péjoratif. Gitou : diminutif mais tout aussi péjoratif. Où l'on voit que le parler populaire ne s'embarrasse pas de complexes racistes, il y va franchement. En effet on peut encore entendre des phrases du genre : - Ils vivent à cinq dans la même pièce, comme des gitous ! [Le s de gitous est le plus souvent sonore, sauf si l'on veut faire plus FR.]. Propos ne datant pas d'avant le politiquement correct.
glinguer
v. Grincer, émettre un bruit désagréable, anormal, indiquant que la chose qui le produit est quelque peu "déglinguée". Voir clasquéjer, cagniouler.
glisser
Dans l'expr. "j'ai glissé à la fontaine" : Cette expr. qui n'est guère employée aujourd'hui, signifiait à peu près ceci : "Je me suis laissé séduire par un garçon et j'ai fini dans son lit, avec toutes les conséquences que cela peut avoir", mais outre que ceci est beaucoup moins poétique, c'est très très long à dire.
gloupéjer
v.i. Mot rencontré dans le sens de renifler, alors que son origine OCC. est glopejar : boire par petite gorgées ; tomber goutte à goutte. Glissement de sens, donc : - Pour éviter que la goutte (du nez !) ne tombe, on gloupèje !
glousse
n.f. Poule couveuse, mère poule. (Amalgame de deux mots occitans cloca : poule couveuse et clocir : glousser). Voir clouque, galinette, gorger, quéquét, poulet, poulétou.
gna gna
expr. Gnangnan. - Cette petite qui était si mignonne ! Elle est devenue un peu gna gna tu ne trouves pas ?
gnac
n.m. Aphérèse d'armagnac. - Un peu de gnac ! Rien de tel pour avoir du gnac !
gnac
n.m. 1. Morsure - Ce con de chien, il m’a foutu un gnac, j'ai cru qu'il m'emportait le poumpil !... (De l'OCC. nhac [pron. gnac] bruit de la mastication). ESP. ¡Ñac! Onomatopée utili-sée dans les BD pour traduire une morsure. 2. Avoir du gnac : être volontaire, déterminé, décidé à réussir ; être en pleine forme - Moi je me lève à six heures du matin, je monte jus-qu'à la Pipane, si je trouve trois cèpes, je les ramasse, à 8 heures je déjeune avec du jambon et du fromage, un peu de vin rouge... Après ça, con, j'ai du gnac pour toute la journée ! Avoir du gnac, pour une femme signifie aussi "avoir du chien".
gnaquer
v. Mordre. - Facteur, con, c’est dangereux comme métier ! Tu peux te faire gnaquer quarante fois par jour par un con de chien ! (De l'OCC. nhacar [pron. gnacà]).
gnasque
n.f. Morsure, "gnac" ; cicatrice. - Fais gaffe au chien en arrivant ! Il est pas commode ! Re-garde la gnasque que j'ai là, et ça fait plus d'un an qu'il m'a gnaqué. (De l'OCC. nhacar : mordre). Voir gnac, gnaquer.
gníco-gnáco, gnígo-gnágo
loc. - 1. - Lui, tout ce qu'il fait, c'est à la gníco-gnáco. … à la va vite, n'importe comment. 2. - Expression exprimant le bruit de la scie, la ressègue : conversation pénible ou en-nuyeuse. 3. Se dit aussi de personnes qui s'excitent mutuellement et se chamaillent - Ces deux, pires que chien et chat, toujours à gníco-gnáco ! Voir patín patan.
gnoc
adj. Mouillé. (Origine incertaine). Voir trempe.
gola, goula
n.m. Gorge du porc. On utilise principalement cette partie du cochon pour le pâté et le boudin, mais on peut la consommer également frite. Accompagné de frites, il constitue un des mets habituels du pèle-porc. (De l'OCC. golar [pron. goulà]). ITAL, CAT. gola : gorge. ESP. gula : gloutonnerie.
golgue
n.f. 1. Bille en terre des cours de récréation d'autrefois. Voir belbe, boulard, clote, hoyo, poque. 2. Bourses, testicules. (Origine incertaine. Amalgame possible de golça : gousse, et boga : bogue).
gommeux
adj. Vaniteux, snobinard. - Celui-là, quel gommeux ! (Origine incertaine).
gonfle
adj. 1. Enflé. - Il a trébuché en montant les escaliers ; après trois jours, il a encore le genou tout gonfle. (De l'OCC. enfle, et francisation du mot). ITAL. gonfio, CAT. inflat, ESP. inflado. 2. n.f. Ballon de rugby. Voir béchigue, bouigue, bourriche, pàoume.
gorger, engorger
v. Gaver. - Il faut que j’y aille ! C’est l’heure de gorger les canards ! Voir embuquer.
goudoufle
1. n.f. Ampoule. - Oh, lui au moins il risque pas de s'attraper des goudoufles aux mains, à rester assis sur son banc à l'ombre ! (De l'OCC. bodenfla : ampoule, vessie, bulle). 2. adj. Enflé. - Il faut que j'arrête de bouffer, moi, pasque là, je me sens un peu goudoufle ! (de l'OCC. bodenfle : enflé, bouffi ; orgueilleux).
goudoumar
n.m. Malotru, ours mal léché ; souillon. (De l'OCC. godomar).
goulamas
n.m. 1. - Goinfre, goulu. Quel goulamas çui-là ! Il mangerait un âne sans le peler ! Voir aganit. (De l’OCC. golamàs ou goulamard, eux-mêmes de gola : gueule). CAT. golafre. ESP. gula : gloutonnerie. 2. - Personne peu soigneuse, qui sabote un travail. - Tu peux plus faire confiance à personne maintenant, eh ! T'as que des goulamas qui te salopèjent le boulot par-tout ! (De l'OCC. golamàs : vaurien). Voir aganit, ganit, goulufard, tchapaïre.
goulufard
n. et adj. Morfale. (De l'OCC. gola : gueule). CAT. golafre. ITAL. gola : gourmandise, ESP. gula : gloutonnerie.Voir aganit, ganit, goulamas, tchapaïre.
goulut
n. et adj. Goulu-e, glouton-ne. (De l'OCC. golut, goluda). ITAL. gola : gourmandise, ESP. gula : gloutonnerie. Voir aganit, goulamas, goulufard, tchapaïre.
gountser
v. Huiler une poêle avant de faire cuire quelque chose. (De l'OCC. unchar, untar) ESP. et CAT. untar, ITAL. ungere.
gourgue
n.f. - Le dimanche on va promener à Garonne du côté des gourgues, il fait bon, il y a de l’ombre... Endroit où le fleuve fait des sortes de mares d’eau calme, mais parfois aussi pro-fonde. (De l'OCC. gorg et gorga [pron. gourg et goúrgo] : mare). Voir clot, igue, lavogne.
gourluper
V. Variante de ferluper, hurluper ou surluper. Voir ces mots.
gourmandises
n.f. Sucrerie, dessert sucré, friandise. Moi, pour finir un repas, il me faut toujours une petite gourmandise. (De l'OCC. gromand : gourmand). ESP. golosina.
gous
n.m. Chien, clébard. (employé péjorativement). – Mais où il est passé ce putain de gous ? (De l'OCC. gos). CAT. gos : chien. Voir pissegous
goût
expr. Avoir goût à : avoir un goût de. - Tu ne trouve pas que ce vin, il a goût à bouchon ? (De l'OCC. trobar a, sentir a). ESP. saber a corcho, même construction. Voir agaoumit, donner à, goûter sel, trouver à.
goutéjer
v. Tomber goutte à goutte, fuir en parlant d'un toit, dégoutter. - Je croyais avoir fait une affaire avec cette maison que je viens d'acheter... L'autre jour, il a plu quatre gouttes, j'avais le toit qui goutèjeait de partout. (De l'OCC. gotejar). CAT. gotejar, ESP. gotear, ITAL. gocciolare. Voir chagater, plaouvinéjer, pleuvoir.
goûter sel
expr. Goûter un mets avant de le servir afin de vérifier qu'il est bien salé. - Je m'en vais goûter sel avant d'amener ces champignons, parce que moi, je sale jamais assez... (De l'OCC. gostar de sal). Voir Voir agaoumit, donner à, goût à, trouver à.
goutte
n.f. Petite pluie. - Il a beaucoup plu cet après-midi ? - Oh, il a fait quatre gouttes, juste pour mouiller la poussière ! (De l'OCC. A fait quatre gotas [pron. goútos]).
gouttière
n.f. Fuite d’eau d’un toit. - Depuis le dernier orage, j’ai des gouttières partout à la maison ! NB. La gouttière en FR. est le chéneau. (De l'OCC. gotera [pron. goutèro]). CAT. & ESP. gotera : fuite d’eau, donc même sens qu'en parler méridional.
grabels
n.m. Pissenlits - Rien ne vaut une bonne salade de grabels, mais encore faut-il aller les ramasser ! (De l'OCC. gradèl ou grabèl).
gradaillé (pain)
Pain aillé. Voir chinché.
gragnote
1. n.f. Grenouille. 2. expr. - Manger la gragnote : faire faillite. (De l'OCC. granhòta).
gragnoutère
n.f. Bruit ; musique désagréable, rengaine, rappelant la monotonie du chant des gre-nouilles. - Arrête-moi cette gragnoutère, ça soûle ! (De granhòta : grenouille).
grahus
1. n.m. Souffreteux, malingre... - Regarde-moi ce chien, il veut rien avaler ! - Allez, mange, grahus ! (De l'OCC. grafús ou grahús : puant, grossier, charogne). Voir brèle, chisclét, ménut, piètre, peine, tras. 2. n.m. Ce qu'il reste du foin dans la grange après avoir enlevé celui-ci
graillou
n.m. Bon petit repas. (de l'argot FR. graille - nourriture - auquel s'est rajouté le suffixe diminutif occitan -ou).
grain d'aïl
n.m. 1. Gousse d'aïl. 2. Se dit d’un garçon aux cheveux plaqués, lissés ou gominés. 3. expr. Voir gigot.
graines
n.f. Petites graines : Graines de trèfle, luzerne (plantes fourragères). - Après avoir moisson-né le blé, l'orge, l'avoine... on moissonnait les petites graines. Allusion à leur petite taille par rapport aux céréales.
graisse d'endure
expr. - Je me suis tordu la cheville, eh bé le docteur il m'a dit que pour patienter, j'y passe de la graisse d'endure. C'est à dire qu'il faut prendre son mal en patience en attendant une probable amélioration. (De l'OCC. grais d'endura : m. à m. : graisse de patience, d'endurance.
grandas
adj. Adolescent, mais aussi trop grand pour son âge. - Atche-le ce grandas, là, qui va jouer avec les minots de la maternelle ! (Adj. grand suivi du suffixe augmantatif occitan -as). Grandoulinas se dit de quelqu'un qui est grand et qui n’a pas eu le temps de s’en rendre compte. Voir despindjolard, ficelle, galé.
grandét
adj. Grand, en parlant d’adolescents.- Mais c’est qu’il est déjà grandét ton dernier ! (Adj. grand suivi du suffixe diminutif occitan -ét). Voir despindjolard, ficelle, gafét, galé, grandas, jeune-fille.
graougner, graouiller
v. Pêcher à la main les poissons sous les pierres. (De l'OCC. graulhar : pêcher les grenouilles, lui-même de graulha : grenouille).
graoupigner
v. Griffer. - Et qu'est-ce que tu t'es fait à la figure ? - Oh ! C'est rien, je me suis fait graoupi-gner par le chat ! (De l'occ. graunhar, graupinhar : se gratter).
gratère
n.f. Avoir la gratère : avoir des démangeaisons et ne pas cesser de se gratter. - Depuis que j'ai touché ce chien, j'ai la gratère. Il avait des puces ou quoi ? (de l'OCC. gratela : gâle).
gratifous, graoutifous
n.m. Sensation d'irritation sur les muscles de la mâchoire que provoque un fruit insuffisam-ment mûr et quelque peu acide. -Elles me donnent le graoutifous ces prunes. Elles sont même pas mûres ! (De l'OCC. gratar : gratter ; démanger).
graton
n.m. Rillon. (De l'OCC. graton [pron. gratos]). Voir friton.
gratounade
n.f. Grande soirée organisée dans la salle des fêtes du village (Tarn, particulièrement) où l'on consomme un repas constituée de plats à base de canard uniquement - gratons, fritons (rillons), magrets, confits -. (De l'OCC. graton [pron. gratou]: rillon).
gratte
n.f. Roche sédimentaire constituée de petits graviers, dans la mine de Decazeville notam-ment. (De l'OCC. grata : grès dur et siliceux).
gratter
v. Démanger ; gratter. - Ça me gratte ! - Eh bé t'as qu'à te gratter si ça te gratte ! (De l'OCC. gratar). Voir gratusser.
gratusser
v.t. Gratter. (De l'OCC. gratussar : étriller). ITAL. grattare : gratter, grattugiare : râper.
grélade
n.f. Grillade de châtaignes, faite au moyen d'une poêle perforée mise sur la flamme. - Reste souper avé nous, vaï, qu'après on fera une grélade et on boira du vin nouveau ! (De l'OCC. grelada [pron. grelàdo]).
grésale
n.f Grand récipient de terre cuite verni, généralement jaune et vert, d'un diamètre avoisi-nant les soixante centimètres et la trentaine de profondeur, servant à recevoir les mor-ceaux d'oie, de canard ou de porc au moment de la découpe. Certaines grésales plus pe-tites sont conçues pour servir le cassoulet. MIDI TOULOUSAIN.
grillons
n.m. Voir gratons
grillous
n.m.pl. Inflorescence de choux avant épanouissement, se mangeant comme des brocolis, avec des œufs durs en vinaigrette. (De l'OCC. grilhons). Voir tanous.
grimace
n.f. Mauvais pli. - Tes pantalons ils font une grimace, là derrière. Soit ils sont mal repassés, soit ils sont mal faits. En tout cas, y a quicom que va pas ! (De l'OCC. far moninas : faire des grimaces - faire de mauvais plis).
grisette
n.f. (à Toulouse) compagne du flèou (voir ce mot). On dit aussi grisèto. (De l'OCC. griseta, sorte d'échassier). Voir carnaval, carnus, dame, jeune-fille, falsaïre, madonne, marâtre, mé-nagère, ménine, mounèque, nénette, patronne, pousouère, sansogne.
grougnàou, grougnou
n.m. Goujon (poisson). (De l'OCC. gronhau). Voir calicoba, canabère, fissou, gar-buste, montre, pescofi, piquée, puisette.
groule
n.f. 1. Vieille chaussure, grolle. - J’en ai marre de ces groulles qui me font mal aux pieds ! (De l'OCC. grola, grolla ou grolha [pron. groúlo, groúllo ou groúillo] : savate, vieille chaus-sure). 2. expr. - Porter les savates en groulles c'est les porter sans les lacer, en écrasant avec le talon la partie arrière.
groumandises
Voir gourmandises.
gueille
n.f. 1. Etoffe de bonde que l'on met pour éviter que le vin ne s'évapore du tonneau. 2. par extension : guenille, vieil habit - T'as pas autre chose à te mettre que ces gueilles ? (De l'OCC. guelha). Voir peillaròt, peille, tras. 3. Personne maladroite, manche. - Comment tu veux qu'ils passent en première division ? Il n'y a que des gueilles dans cette équipe ! (Origine incertaine, peut-être de l'OCC. guèlh : borgne, personne qui louche). Voir biais (avoir du), maoagit, mastoc, pastis, pégoumas, peintre, trastéjer.
guère
expr. Pas guère plus : Guère plus, beaucoup plus. - Arrête de chercher ! Tu as ramassé dix kilos de cèpes, tu n'en trouveras pas guère plus aujourd'hui, eh ! ... (De l'OCC. n'i a pas gaire : il y en a peu).
guetche
adj. et n. Louche ; strabique ; qui penche d'un côté plus que de l'autre. Se dit d'un objet de traviole.
gueuleps
n.m. Cri, hurlement ; forte engueulade. - Pousser un gueuleps : crier ; engueuler ; répriman-der quelqu'un ou un groupe de personnes très violemment. – Fais gaffe au nouveau chef, si t’arrives pas à l’heure, il pousse de ces gueuleps, con, il te fait peur ! (Du FR. gueuler). ARGOT LOCAL.
guigne
n.f. Griotte. En FR. la guigne est une petite cerise au goût très sucré au contraire de la guigne de chez nous qui est amère. (De l'OCC. guinda, guindol, griotte). CAT. & ESP. guinda.
guindoul
n.m. 1. Variété sauvage de cerise ; guigne. 2. Sexe du garçon. (Familier et non vulgaire, plutôt affectueux. De l'OCC. guindol : guigne). Voir piche, riuchiucchiu, sguègue.
guingassou, guingasson
n.m. Petit clou de tapissier. (Du GASC. guingachon pron [guingachou]).
guirbe
n.f. Corbeille ; panier oblong à anses ; panier de vendangeur ; panier de pêcheur. Je viens de ramasser les châtaignes, j'en ai une pleine guirbe. (De l'OCC. guirba). Voir banaste, carredjadou, garbuste, paillassou, panière.
H
ha !
interj. En avant ! Se dit pour faire avancer les bêtes (les vaches en particulier). - Allez ! ha !
habituer
expr. Habituer quelque chose : S’habituer à quelque chose. - Alors, tu les as habituées tes nouvelles lunettes ? : ... tu t'y es habitué ? (Calque OCC.).
haïssable
adj. Se dit d'un enfant quelque peu pénible. - Oh ! Qu'est ce que tu es haïssable, alors ! : Si tu continues comme ça, un jour ou l'autre il se pourrait bien qu'on finisse par te haïr… mais ce n'est pas sûr. (De l'OCC. aissa : souci, ou aissós : détestable, suivi du suffixe FR. -able). Voir caïner, carcinét, gâté-pourri.
ham !
onom. A l'adresse d'un enfant pour l'inviter à ouvrir la bouche pour manger. - Ham ! Elle est bonne la soupette, eh ? Quelle est bonne la soupette de mamie ! Haaaam! (Du GASC. hami : faim).
harencade
n.f. Hareng salé, hareng saur ; maigre, desséché comme un hareng saur. – A force de bouffer des lézards, j'ai le chat, on dirait une harencade ! (De L'OCC. arencada). CAT. arengada : sar-dine saumurée. ESP. arenque : hareng.
hart (hart négat)
adj. - Repu, gorgé, rassasié, assouvi ; soûl ; au figuré fatigué, excédé, qui n'en peut plus. - T'aurais dû venir au repas des chasseurs, on est sorti de là, con, harts négats ! (Du GASC. hart). CAT. afartar-se de manjar, même sens ; ESP. harto : repu, rassasié. Voir aganit, crébadis, escaner, gagner, harter, hartère, mascagner.
harter (se)
v. pron. Se rassasier, manger avec excès. Voir hartère. CAT. afartar-se de manjar, ESP. hartarse : même sens
hartère
n.f. 1. Rassasiement, dégoût. Voir afart, assadouler, bâfras, farnac, hart, rabaner, rebuter, reganter, reprocher. 2. Bombance, ivrognerie, cuite. - Quelle hartère ! : Quelle cuite ! Quelle ventrée ! Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, ganarre, joli, murge, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une). 3. Ennui insupportable provoqué par un excès de travail, par une personne ennuyeuse. Voir assadouler, cagagne, empétégué, ergne, gníco-gnáco, mouscaille, peine. 4. expr. - Se gagner la hartère : gagner son pain. (Du GASC. hartera).
hasard (à tout)
expr. [pron. à toutazar] par influence de l'expr. OCC. a tot astre bon astre [pron. a toutàstre bounastre], alors qu'en FR. on devrait dire [à tou – azar].
heure
expr. 1. A bonne heure. - Tu t’es levé bien à bonne heure ce matin, macarel ! Tu es tombé du lit, ou quoi ? : ....de bonne heure… 2. n.f. - l’heure vieille : Ancienne heure, heure solaire, qui a été remplacée par "l’heure légale", en avance d’une heure sur celle-là. Cette expression s’employait surtout pendant l’Occupation où l’heure légale était l’heure allemande et dans les premières années de la mise en place de l’heure actuelle qui bouscu-lait quelque peu les habitudes de vie condionnées par l’heure solaire. - Nous, on dîne à midi, mais de l’heure vieille, eh, pas de l’heure nouvelle... (De l'OCC. l’ora vielha [pron. l'oúro biéillo]). 3. expr. - Rentrer à toutes les heures : rentrer très tard dans la nuit. Si tu sors ce soir, ne rentre pas encore à toutes les heures comme chaque fois ! Qu'on se fait du souci nous autres après ! (On dit aussi : rentrer toute la nuit).
hiorres
n.f. Andouille (Produit de charcuterie cuite, emballé en boyau, constitué principalement du tube digestif des animaux de boucherie, en particulier du porc).
hirbe
Voir guirbe.
hise
expr. Faire la hise : Faire bisquer, enrager quelqu'un en le rendant intentionnellement ja-loux. - Maman ! Il arrête pas de me faire la hise avec ses souliers neufs ! (Du GASC. hisa : défi).
hôtel
n.m. Restaurant. - Comme on va à Toulouse, on va pas s'embêter à emporter le casse-croûte, on ira manger à l'hôtel. : ... au restaurant.
houe
n.f. Outil de jardinage appelé bêche en français, de la forme d'une pelle tranchante sur la-quelle on appuie avec le pied, et servant à labourer la terre. NB. dans le MIDI TOULOUSAIN une bêche est une espèce de pioche à lame assez large et recourbée servant à sarcler. Cet outil s'appelle houe en FR.. NB. Dans l'Aude on ignore le nom de houe Voir andusac, bêche, bé-zouy, bigos, fessou, majunquer, paloun, pelle-bêche, pelleverser, sarclét, trinque.
houe
n.f. Buse, busard (Du GASC. hua).
hougner
v.t. Pousser du doigt pour faire entrer de force. (Probablement du GASC. honilh : entonnoir).
hourrer
v. Bousculer, battre, chahutter. - La prof, elle s'est fait salement hourrer. (Du GASC. : horrar : aboyer avec fureur, se disputer). Voir bastonner, batailler, castagner.
houy ! allez houy !
expr. Allez ouste ! A l'origine cri pour chasser les cochons.
hoyo
n.m. Jeu de billes consistant à envoyer la bille dans un creux ou trou. [Prononcer en accen-tuant sur le premier o]. Jouer au hoyo. (de l'ESP. hoyo, trou) : Voir belbe, boulard, boule, clote, golgue, paranclét, poque, trou, fossette.
huile cramée
n.f. Huile de vidange. - Qu'est-ce que t'en fais de l'huile cramée toi, Louis ? Oh bé moi je m'en sers pour allumer le feu dans le pré quand j'ai quelque branche à brûler par là, ça me coûte moins cher que le mazout ! - Ah ! T'as raison ! Et puis ça au moins c'est écologique, tê !
huile de souquette
n.f. Vin. (m. à m. huile de petite souche) - Tu veux une tisane Robert ? - Donne-moi de l'huile de souquette que ça me fera plus de bien que la tisane, vaï ! (De l'OCC. soqueta : petite souche). Voir gabel.
huit-cents
n.m. Un pain de 800 gr. - Certaines personnes continuent de demander un 800 à la boulange-rie et on leur sert un pain de 400 gr ! C'est de l'arnaque ? - Oh bé, non, c'est comme ça,… tout fout le camp, pauvre !
hum (à)
Voir fum (à).
hurguer
v. Fouiller dans un petit orifice afin d'en déloger quelque chose. Exemple avec une mini fourchette pour extraire un mollusque d'un coquillage. (En GASC. hurgar). ESP. hurgar, CAT. furgar, ITAL. frugare : fouiller.
hute (à)
expr. Partir à hute, GASCOGNE : prendre la fuite, déguerpir. (De l'OCC. a huta / a futa).
DICTIONNAIRE R à S
R
rabaler, rébaler
v. 1. Traîner ; faire du lèche-vitrine - Toute la journée tu l'as qui rabale ! Il sait pas quoi foutre de ses dix doigts ! 2. Se fréquenter entre amoureux, avoir des rendez-vous sus-pects. (De l'OCC. rabalar & rebalar). Voir triosser, trigosser.
rabané
part. pass. - Dégoûté pour en avoir mangé trop souvent. Moi je suis de Samatan, tu com-prends que, du foie gras, j’en suis rabané ! (De l'OCC. rabanar : rassasier).
rabastiner
1. Griller, rôtir, laisser trop cuire. (De l'OCC. rabastinar). Voir rabiner. 2. expr. rabastiner les oreilles : rebattre les oreilles. Voir attraper, cramer, rabiner, rumer,
rabiner
v. Brûler (dans la poêle). Oh, canaille ! Ces patates, tu les as laissé rabiner. Quel dommage ! (De l'OCC. rabinar : havir, brouir, hâler, brûler. Rabinat : odeur de brûlé, trop rissolé). Voir attraper, cramer, rabastiner, rumer.
racagni
part. pass. & adj. Rabougri, flétri. - Biétaze ! Des poires cette année, avec le cagnard qu'il a fait, y en a, mais elles sont restées toutes racagnies qu'on dirait des nèfles ! / - Je suis allé me baigner à Garonne, mais elle était tellement froide que j'avais le sguègue tout racagni ! (De l'OCC. raca : grappe sans grains ; rafle ; épidémie).
rachou
adj. Petit, pour un homme. (En ARGOT FR. : racho). Voir chisclét, rachtec.
rachtec
adj et n.m. Rachitique ; petit ; malingre. (ARGOT MÉR., déformation de rachitique). Voir chisclét, rachou.
rafraîchir
v. 1. Rincer. - Va rafraîchir la carafe avant de la remplir. 2. Eclaircir - Avant de planter les arbres il vous faut leur rafraîchir un peu les racines. : ... en enlever quelques unes, surtout celles qui sont abîmées, et à couper le bout des autres afin de hâter l'émission du chevelu. (De l'OCC. refrescar : rafraîchir, rincer).
raï !
interj. 1. Peu importe : - L’argent, raï. Le plus, c’est la santé ! / - Oh ! toi, raï ! tu es jeune encore : Toi, tu n’as pas de souci à te faire. 2. Quoi que l’on en dise. - Ça raï !... tu l’as bien vendue ta bagnole quand même, eh ! : ... (De l'OCC. rai, aquò rai : c’est facile, c’est tout simple...).
raisin
n.m. Grappe de raisin. - Tê ! Pour le dessert je m’en vais me prendre un raisin ! (De l'OCC. rasim : grappe ; raisin). ESP. racimo, CAT. raïm : grappe.
raisonnement
n.m. Contestation. - Ecoute ce que je te dis et arrête de faire des raisonnements ! Tu as compris ? : ... arrête de contester. Voir raisonner.
raisonner
v. Donner toujours raison à quelqu’un. - Oh ! toi, ce gosse, même quand il fait les pires bêtises, tu le raisonnes, alors ! (De l'OCC. rasonar [pron. rasounà] : défendre un point de vue).
raje, rage
voir soleil.
rajon
n.m. Rayon de soleil soudain et perçant dans un ciel menaçant ou pluvieux. (De l'OCC. rajòl). CAT. rajada, ESP. rayo, ITAL. raggio : rayon.
ramasser
v. 1. Recevoir. -Tu vas te ramasser un de ces coups de pieds au cul mon vieux !.... que tu vas t’en souvenir, eh ! 2. Ramasser des poires : Cueillir des poires. 3. Ramasser la table : Débarrasser la table. 4.- Ramasser le linge : Rentrer le linge mis à sècher. 5. expr. ramasser chaud : se réchauffer. - En bougeant comme ça, on ramasse chaud ! (De l'OCC. amassar, qui a tous ces sens).
rambail, rambal
n.m. Chahut, raffut ; pagaïe... - Quel rambail les chiens cette nuit ! J’ai pas pu fermer l’oeil ! (De l'OCC. rambalh [pron. rambaill]).
rambailler
v. Engueuler, remettre en place. - Le dirlo m'a convoqué dans son bureau, mon vieux ! Je me suis fait rambailler quelque chose de bien ! (De l'OCC. rambalhar [pron. rambaillià] : mettre en désordre ; tracasser ; ennuyer). Voir rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répouté-guer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, ruque, trépéjer, trougner.
ramier
n.m. Bois ou pré en bord de Garonne. - Tous les villages bordant Garonne du côté de Toulouse ont leurs ramiers où les citadins vont passer leur dimanche après-midi. (De l'OCC. ramièr).
Rampono
n.m. Croquemitaine, personnage imaginaire destiné à effrayer les enfants et à les faire obéir. "- Autrefois dans les Pyrénées, et même beaucoup plus loin, jusqu'aux côteaux de la GASCOGNE, jusqu'à Toulouse et Bordeaux les grandes villes, lorsqu'un enfant faisait quelque bêtise, ou refusait de manger sa soupe, après les différentes menaces d'usage, on finissait par annoncer la venue de Rampono. Alors l'enfant en faute se hâtait d'interrompre le cours de sa bêtise, ou avalait sa soupe en deux temps trois mouvements. C'est que Rampono fai-sait terriblement peur. On ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait, et on ne tenait pas à le savoir. S'il venait un jour - ou plutôt un soir, car ces êtres-là préfèrent la nuit -, ce serait pour vous fourrer dans un grand sac, vous emporter très loin, et vous dévorer, tout cru ou tout cuit. A tout prendre, mieux valait se forcer un peu, et avaler cette maudite soupe en se bouchant le nez..." (Rampono - Jean-Claude Pertuzé - Loubatières 1992).
rapaillou, rapaillon, rapaillòt, rapaillol
n.m. Côte, raidillon ; petite colline - Oh ! moi je descends de bicyclette, eh ! A nos âges on n'a pas la force de pédaler pour monter les rapaillous ! (De l'OCC. rapalhon [pron. rapail-liou]). Voir pujade, raspét, tapét.
rapias
n.et adj. rapiat, avare, grigou, radin... - T’attends pas à des étrennes de ton parrain ; rapias comme il est, t’auras pas un sou ! (De l'OCC. rapiar : rapiner, voler). CAT. rapejar, ESP. rapiñar, ITAL. rapinare : rapiner, voler. Voir arracou, cussou, ratas.
rapiner
v. Être pentu, monter en parlant d'une côte, grimper. - Pour monter à Puycasquier depuis Gaillan, ça rapine un peu, eh ! Tu as intérêt à prendre de l'élan avé le vélo ! A Plaisance-du-Gers un quartier et une rue en pente portent le nom de "Rapine".
rappeler (se)
1. v. Verbe servant à renforcer l’affirmation, mais n'ayant pas un sens particulier dans la phrase. - Oh ! Il est têtu ce drôle, eh ! Rappelle-toi, que... ! : En quelque sorte "il faut que tu te rappelles qu'il est têtu !" [A la campagne le r initial est très fortement roulé afin que l'admiration exprimée par cette phrase affirmative (ou la déception) soit bien comprise]. (Calque OCC. : rapela-te que ! ... [pron. rrapèlo-té qué...]). 2. expr. - Le travail que je lui commande, il le fait quand ça lui rappelle : … quand il il y pense.
raquère
n.f. Malchance. – Dans cette famille, ils ont vraiment la raquère ! Quand c'est pas l'un, c'est l'autre ! Voir mafre, maragne, masque. (Origine incertaine).
rascle, rasclet
n.m. Vieille chose qui ne vaut rien. - Je veux plus aller à l’école avec ce rascle de vélo ! Tous les autres se moquent de moi ! Probablement de la même famille que l’OCC. rasclòs : tei-gneux (Voir carasclét). Voir cagagne, barranquine, bicle, catchare, clech, néyec, pétarel, rés, rogne, trapanelle, traste, tricatel, zéro.
raspaille
n.f. Au jeu de boule (pétanque), mouvement qui consiste à faire rouler la boule sur le ter-rain au lieu de la tirer. "Au jeu de casse-bouteilles - Jeu de fête foraine consistant à casser, en trois coups, un certain nombre de bouteilles vides, afin de gagner... une bouteille pleine (de mauvais vin mousseux, en général) - la raspaille est interdite." Il fallait, au contraire, tirer directement dans les bouteilles. (OCC. raspalhar : racler, glisser...)
raspailler
v. S'écorcher, se faire "un pélat". - Je me suis rêché en bécane, je me suis raspaillé tout le bras. (De l'OCC. raspalhar : racler, glisser...).
rasper
v. 1. Etre un peu vert, âpre. - Il n’est pas mauvais ce vin nouveau, mais il raspe un peu quand même, tu ne trouves pas ? (OCC. raspar : râper). On entend aussi dans ce sens " ras-cler ", mais ce mot signifie plutôt racler, ratisser). 2. Rayer, se griffer, s'écorcher. - Y a un couillon qui m'a raspé tout le côté droit de la voiture l'autre soir sur le parking du foirail ! ESP. et CAT. raspar, ITAL. raspare. Voir raspailler. 3. Aller vite. Voir bastonner, bomber.
raspét
n.m. Petite montée, côte, raidillon. (De l'OCC. raspet : coteau). Voir pujade, rapaillou, tapét ; rapiner.
raspét
n.m. Vin nouveau ; vin rosé ; bon petit vin de ferme. - Alors Germain, tu l'as mis au frais ton raspét là ou pas ? (De l'OCC. raspet : vin aigrelet). Voir rasper.
rasquer
v. Couper à ras - Moi j'étais chez les paras en 68 à Castres. Le premier jour on m'a complète-ment rasqué. La honte, con ! Trois mois après, je me suis acheté une perruque pour rentrer chez moi ! La honte con, je te dis ! (De l'OCC. rascar : racler).
rastoul
n.m. Chaume. - Le voisin il a foutu le feu au rastoul. Il a fallu appeler les pompiers, sinon il se faisait cramer la baraque, macarel de nom d'une pipe ! (De l'OCC. rastolh). ESP. rastrojo, CAT. rostoll.
rat
Voir chat.
ratas
n.m.s. Avare, pingre, radin. [pron. ratàss]. - On va avoir un mois de juillet neigeux cette an-née ! Le voisin est parti en vacances ! Ratàs comme il est, il va renir dans deux jours ! (de l’OCC. ratàs : gros rat). Voir arracou, cussou, rapias, ratche, ratchou.
ratche, ratchou
n. et adj. Pingre, avare, radin. - Il est tellement ratche çui-là qu'il se lèverait la nuit pour éco-nomiser les draps ! (de l'OCC. rat). Voir arracou, cussou, rapias, ratas.
ratefane
n.f. Déformation au féminin du mot râteau-faneur.- En chassant, j’ai trouvé une vieille ratefane dans une ferme abandonnée, ça m'a rappelé ma jeunesse. Ça c’était du matériel, tê !
rater
v. Chasser les rats. - Il te faudrait un chat capable de rater. Maintenant avec ces aliments de supermarché qu'on leur donne, il n'y a pas moyen qu'il te tue une souris, couillon ! (De l'OCC. ratar).
ratote, ratiche, ratoune, ratounette
n.f. Quenotte (dent) - Et pourquoi il pleure le petitou ?- C’est qu’il a ses petites ratotes qui poussent, alors il est pas content ! (De l'OCC. rat, rata : rat, souris...) ... de la souris qui vient récupérer la dent tombée contre une pièce de monnaie. Voir escachalat, ratumé.
ratumé
n.m.- Eczéma des lèvres, herpès. (De l'OCC. ratum, dégâts faits par les rats, ou ratumat). Comme si la lèvre avait été rongée par les rats ou les souris !
rauque, roque
adj. Enroué. - Tu es bien rauque ce matin, tu as pris froid ou quoi ? (De l'OCC. rauc). ITAL. rau-co, ESP. rauco (rare ou poét.), ronco (idem.)
ravajolle
n.m. Petit poisson de ruisseau, peut-être le vairon. - Il ya que dalle comme poisson dans cette mare, même pas de ravajolle. (Probablement de l'occ. raban ou rabalha, menu fretin)
ravanelle, rabanelle
n;f. Ravenelle, (rave) crucifère sauvage à fleurs jaunes ou blanches.
ravi
n.m. Idiot du village. - Ah ! Ouais, t'as l'air intelligent avé cette casquette devant-derrière ! On dirait le ravi ! (De l'OCC. rabit : émerveillé).
ray-grass
n.m. Plante herbacée utilisée pour les prairies artificielles. Mot anglais prononcé [raygra] par les agriculteurs du Sud-Ouest. En effet, lorsqu'un Occitan parle français il a tendance à supprimer les consonnes fortes de fin de mot, pour "faire plus français". Ainsi dira-t-il raygra pour ray grass ou baské pour basket, de la même façon qu'il dit Porté ou Fenouillé au lieu de Portét ou Fenouillét comme on le dirait en OCC. Voir baské.
ré-
Préfixe. Renforce la valeur d'un juron, comme dans rémilo dious ! réfil de puto !, récouqui de dious ! ESP. requete (requetebueno : très bon).
rébaladis
n.m. Désordre ; remue-ménage. - Quel rébaladis ! (Mot OCC.). Voir abarréjadis, rébourdélé.
rébéquer
v. Répondre insolemment, répliquer. - Arrête de rébéquer tout le temps, sinon je te donne la fessée, moi, eh ! (De l'OCC. rebecar). ITAL. rimbeccare. CAT. rebec : rouspéteur.
rebichiner
v. 1. Froisser. - Je m’en vais donner un coup de fer à cette veste, qu’elle est toute rebichinée ! 2. Retourner. (Origine incertaine).
rebiquer
Voir biquer.
rébirebaïtén
n.m. Mot occitan composé de revira (retourne) et vai t'en (va-t-en) : gifle, soufflet, revers. Voir birotelaï, bouffe, bourmal, emplâtre, mournifle, mounifle, rébiremarioun, rouste.
rébirét
n.m. Virage, tournant. – J'aime pas trop passer par cette route prce qu'elle est pleine de ré-biréts, c'est dangereux ! (De l'occ. reviret [pron. rébirét]).
rébirét
n.m. Petit chemin tortueux. - Pour arriver chez Jean-Louis à Molère, il y a un petit rébirét, eh bé on a du mal à passer comme il faut avé la voiture, on a intérêt à faire attention. (De l’OCC. reviret : sinuosité, contour).
rébiromarioun
n.m. Soufflet, revers. - Tiens-toi comme il faut, parce que je te fiche un rébiremarioun, moi, que tu vas comprendre, eh ! (De l'OCC. reviramarion [pron. réviromarioun]).
rébiscouler, réviscouler
v. 1. Ranimer, réconforter, requinquer. - Tiens, prends un peu de riquiqui, ça va te rébiscouler tu vas voir. 2. Se rébiscouler : guérir - Ça fait une semaine qu'elle se traîne ce rhume, la Bénédicte, elle a du mal à se rébiscouler. 3. Ressusciter. (De l'OCC. reviscolar [pron. rébiscoulà]).
rebouliver
v. Avoir un "retour de flamme". - Depuis qu’il a eu soixante ans, ils se met à courir les femmes ! Tu sais que… Eh ! Il réboulive le type ! Rébouliver : se dit d’un arbre mort dont certaines pousses repartent du pied. (De l’OCC. rebol, rebolh : souche d’arbre, lui-même du CAT. reboll : repousse, rejeton, rebollar : drageonner).
rébourdélé
part. pass. du v. rébourdéler. En bordel, bordélique (sens dessus-dessous) - Je ne te dis pas la crise qui m’a prise quand je suis rentrée dans la maison et que j’ai trouvé tout rébourdélé ! (De l'OCC. bordèl [pron. bourdel]). NB. le mot rebordelar occitan existe mais n'a pas ce sens. Il signifie courir, s’élancer, dégringoler, folâtrer...). Voir abarréjadis, rébaladis.
réboussier
adj. Contrariant. Qui va à contre-courant de ce que font ou disent les autres. - Quand tout le monde dit noir, lui il dit blanc, quand on veut s’arrêter, lui il veut continuer. Qu’il est réboussier ce Paul, alors ! (De l'OCC. reborsièr [pron. réboussié]).
rebuter
v. Ne pas digérer quelque chose. - Moi, je ne mange pas les concombres ; ça me rebute toute l'après-midi ! (De l'OCC. rebutar). Voir rabaner, réganter, reprocher, revenir.
récater
v. 1. Ranger, mettre à l’abri, mettre de côté... - Ton manteau, il est tout neuf, ne le laisse pas à la poussière, récate-le, donc ! / - Allez, récate-moi ces livres en vitesse, qu’il est l’heure de souper ! 2. Mettre en quarantaine, mettre au piquet - Si tu ne te tiens pas tranquille je vais te récater dans un coin, moi, tu vas voir un peu ! 3. Aller se blottir, s’abriter, pour chercher du réconfort. - Quand ton père engueule le chien, il vient se récater par mes pieds après ! (De l'OCC. recaptar : ranger). ESP. recatar : cacher, CAT. recaptar : ramasser, mettre de côté. Voir arrémauser, estrémer.
rechaoupisquer
v. Eclabousser. - On va aller voir la cascade, mais il faut faire attention, eh ! parce qu’il ya de la boue partout et ça réchaoupisque ! (De l'OCC. esposcar : éclabousser). CAT. & ESP. salpicar. Voir giscler, regiscler.
rêche
n.f. Chute, coup reçu lors d'une chute. - J'ai dérapé dans le virage avé la mobs, je me suis pris une rêche !... j'ai un pélat sur tout le bras gauche ! (ARGOT. Origine incertaine). Voir rê-cher ; capuchette, espatarrade.
rêcher (se)
v. Tomber violemment, se blesser en tombant - Fais gaffe en descendant, tu risques de te rêcher. (ARGOT. Origine incertaine).
réchichouét
adj. Petit, riquiqui. - C'est ça le lièvre que tu as attrapé à la chasse ? Eh bé, il est un peu réchichouét ! Voir chisclét, renichouét..
réclamer
v. - Débarrasser la table. Ho là ! Ho là ! La jeunesse ! Pas question d’aller s’amuser, il faut réclamer la table avant de déguerpir ! De l'OCC. reclamar. Voir lever.
récouler
v. tr. Verser le café (ou tout autre liquide) trop brûlant dans une tasse vide pour le refroi-dir. - Ce café est imbuvable tellement qu'il est chaud. Passe-moi une tasse, je te prie, que je le récoule. (De l'OCC. recolar : transvaser ; décanter). Voir couler.
rectifié
adj. Raide, droit, mort - Ah ! Ça, il est bien mort, il est même rectifié ! (Du LAT. rectus : droit). Voir bout du moi, caisse de mort, fatigué, patafioler, rébouliver, sonner à mort.
réfastignous
adj. Se dit d'un mets qui finit par dégoûter, du fait d'en avoir trop mangé. - L'aligot à force ça peut être réfastignous vous savez. (De l'OCC. refastinhós : dégouté, délicat, récalcitrant. Glissement de sens, le dégoûté étant devenu dégoûtant).
refête
n.f. Octave de la fête locale. - Aujourd’hui c’est la fête, dimanche en huit, c’est la refête. Voir baloche, Bourrou, Carnaval, fénétra, pâquettes.
régagnous
adj. Hargneux, râleur - Méfie-toi ! Il est régagnous ces jours-ci, il te faut pas trop lui chatouiller les moustaches ! (De l'OCC. reganhós [pron. regagnous] : idem). CAT. reganyador, ESP. regañón. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
regalède
n.f. Ruisseau d'eau sale, caniveau. (De l'OCC.; rigolar : ruisseler). Voir regalètch.
régalètch
n.m. Caniveau, ruisseau. (De l'OCC. regalejar : ruisseler). Voir régalède.
réganter
v. 1. Déborder. 2. Vomir. - C'est tellement sale chez lui que ça te donne envie de régan-ter... (De l'OCC. regantar). Voir rabaner, rebuter, reprocher.
regardaous, regardeys (faire des)
expr. Ne rien préparer pour le repas. - Ce soir à souper j'ai fait des regardaous. Peut-être que ça va pas te suffire… (De l'OCC. regardatz-vos [pron. régardat-bous] : regardez-vous (puisque il n'y a rien d'autre à faire…).
régent
n.m. Instituteur. - Tu le connais pas à lui ? C'est le nouveau régent. Eh bé ! Il est pas bergou-gnous ! : - Tu ne me connais pas, lui ? C'est le nouvel instituteur. Et bien ! Il n'est pas timide ! (regent : mot OCC.). NB. On retrouve ce mot régent pour instituteur notamment en Suisse et en Savoie.
regiscler
v. Rejaillir, éclabousser - Poussez-vous ! Je vais ouvrir le robinet, ça risque de regiscler ! (De l'OCC. regisclar). Voir giscler, rechaupisquer.
régitouner
v. Enlever les bourgeons adventifs du tabac, afin de permettre le bon développement des feuilles. - Allez les enfants aujourd'hui, on va tous aller régitouner dans le champ de tabac. Vous, vous enlèverez les feuilles du bas ! (De l'OCC. reget : jeune pousse).
regretter
v. Lésiner. Pas d’équivalent en français académique. - Donne-moi-s-en davantage, canaille de sort ! On dirait que tu me le regrettes ! (Calque occitan de plànher : regretter, déplorer, regretter ce que l’on dépense).Voir plaindre.
rencontre (de)
expr. D'occasion. - J'ai acheté un tracteur de rencontre.
rencontrer
expr.1. Rencontrer bien, mal, comme il faut, comme ça : Bien tomber, mal tomber. - On est allé à Andorre avec le troisième âge, eh bé on a bien rencontré avec le temps, il a fait beau.- Ah bé tant mieux, tê ! 2. S'être rencontré : S'être trouvé là, fortuitement. - Ça s'est rencontré comme ça : c'est arrivé par hasard ; Ça c'est rencontré qu'il était là quand je suis arrivé… ou : - Je me suis rencontré là au moment où il est arrivé. : Je me suis trouvé là...) ESP. encontrar : trouver.
rendre (se)
v.r.on. - Si on te tape dessus, tu n’as qu’à te rendre ! (Calque OCC. de se tornar : rendre, resti-tuer les coups que l’on a reçus. (Les non-violents préfèreront dire : -Si on te tape dessus, tu ne dois pas te rendre ! )
renéguer
v. Jurer, blasphémer, dire des gros mots. - Arrête de renéguer contre le temps. On y peut rien s'il pleut ! (De l'OCC. renegar). ESP. & CAT. renegar. Voir rambailler, ébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, ruque, tré-péjer, trougner.
renichouét
Voir réchichouét.
rentrer, rerentrer
v. Entrer, pénétrer, - Ces pantalons me sont trop petits, je peux pas y rentrer. / - Ce bois ne vaut rien, les pointes elles y rentrent comme dans du beurre ! / - Mon chat, c'est une ve-dette, tu le fais sortir par la porte, il rerentre par la fenêtre ! - C'est normal, eh, tous les chats ils le font.
rentron
n.m. Coup, en particulier en parlant d'une voiture. - Et qu'est ce c'est que ce coup que tu as par la portière ? - Oh, bé j'ai pris un rentron par quelqu'un qui est arrivé à gauche et qui m'avait pas vu ! (Du FR. : rentrer).
répapéjer
v. Radoter - Tu répapèjes, mon vieux ! Ça fait dix fois que tu nous la racontes celle-là ! (Aus-si : répapier). De l'OCC. repapiatge : radotage. CAT. repapiejar. Voir répapier, réquéquéjer.
répapier, rapapier, répépier
v. Radoter. (De l'OCC. repapiar). Voir répapéjer, réquéquéjer.
répondre (en)
v. Jurer. - Il est cabourd ce gafét... Je t’en réponds ! : ... je te jure ! Accentue l'affirmation. Ce gafét est vraiment quelqu'un, il n'y a aucun doute. Voir promettre.
répountchou, répounsou
n.m. Raiponce, houblon, pissenlit, chondrille, espèce d’asperge sauvage au goût amer. - A souper, je ferai une omelette avec ce peu de répountchou que j’ai ramassé dans les fossés du côté de Lourties. (De l'OCC. raponchon [pron. rapountchou]).
répoupét
n.m. Petit veau que l’on vend pour le faire têter à une autre vache que sa mère. - Au marché à Gimont, j’ai acheté un joli répoupét. Je l’ai mis sous la Mascari, eh bé, elle a l'air contente. (De l'OCC. repopet > re + popar : retêter). Voir bédélou, brau, cabrette, espanir, rouèc, velle.
répoutéguer
v. Rouspéter. - Au lieu de répoutéguer toute la journée, essaie de prendre la vie du bon côté, nom de nom ! (De l'OCC. repotegar [pron. répoutégà]). Dans les années soixante-dix on pouvait lire à l'arrière de certaines voitures de la région : Repotegues pas e passa davant ! invitant les automobilistes pressés à doubler avec le sourire (ou pas). Voir rambailler, rébé-quer, réboussier, régagnous, renéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
reprocher
v. Causer des renvois. - C’est pas que je n’aime pas l'oignon, mais c’est qu’il me reproche ! (De l'OCC. reprochar : causer des rapports d’estomac). Voir rabaner, rebuter, réganter, revenir.
réquéquéjer
v. Radoter. Voir rapapéjer, répapier.
requinquiller (se)
v. Se requinquer - Alors, votre homme, il va mieux ? - Oh ! Il se requinquille, doucement ! (De l'OCC. se requinquilhar). Voir aganit, crébère, foutu, lancer, patchaque, pét de travers, pierre (souffrir les), poutingue, tras.
rés
loc. Rien (du tout). - T'y as compris quelque chose toi à son discours ? - Rés (ou pas rés). (expr. OCC.). Voir cagagne, néyec, rascle, zéro.
résalpic
n.m. Tache, éclaboussure (d'huile, de graisse, d'eau…). Voir giscler, rechaoupisquer, sésalpi-quer, resquit.
résalpiquer
v. Rejaillir, pour de l'huile ou tout autre liquide. CAT. & ESP. salpicar. Voir giscler, rechaoupis-quer, résalpic, resquit.
resquit
n.m. Éclaboussure. - (Mot OCC.). Voir giscler, rechaoupisquer, résalpic, résalpiquer.
ressègue
n.f. Scie (au sens figuré), rangaine. - Quelle ressègue, celle-là ! Toute la matinée en train de répéter la même chose ! J’en ai un sadoul moi, je te dis pas, eh ! / - Change de disque, un peu ! Ça fait vingt fois que tu me chantes la même ressègue ! (De l'OCC. ressèga : scie). ITAL. sega. Che seccatura ! : Quelle scie ! Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, rené-guer, répoutéguer, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
ressembler
v. 1. Ressembler à. - Et qui il ressemble ce petit ? - Ouh ! Il ressemble son père tout craché ! (Se construit sans la préposition a, sur le schéma OCC. : Sembla son paire tot patrat : il ressemble à son père tout craché). 2. Autre construction particulière : - A qui tu trouves que ce petit ressemble ? - Moi je le ressemble à son père. : … Moi je trouve qu'il ressemble à son père.
reste
n.m. 1. Dans l'expression "Bon appétit au reste". Se dit à l'adresse de ceux que l'on quitte au milieu du repas ; ce qui signifie "bon appétit pour ce qui vous reste à déguster". Voir bonjour. 2. loc. adv. De reste : trop. - Eh bé ce matin il fait pas chaud de reste ! Variante : Il ne fait pas de reste chaud ! 3. Suffisamment, largement assez.- Ils la voient de reste la télé les gosses. Dans les années 60 un responsable de foyer rural et du matériel sonore qui allait avec, ayant une nette préférence pour l'accordéon qui avait bercé sa jeunesse plutôt que pour les guitares, même accoustiques qui lui paraissaient révolutionnaires, avait tendance à monter naturellement le son du premier et baisser celui des autres, au grand dam des guitaristes. Ce à quoi le responsable répondait : - On les entend de reste les guitares mille dieux !
rester
1. v. Habiter. - Et où ils restent les Cazenave maintenant, eh ? Ils sont plus à Bordeaux quand même ! (Cette manière de parler ne subsiste plus que chez quelques rares per-sonnes âgées). 2. expr. Rester bien à quelqu’un : Mériter ce qui arrive. - Tu t’es faite mal ? Ça te reste bien, tu n’avais qu’à te tenir tranquille ! Aussi : Ça ne te reste que du bien : C’est bien fait pour toi ! Tu ne l’as pas volé ! (De l'OCC. restar : mériter).
resuivre
v. Revenir sur un travail déjà fait pour en vérifier la correction. - Ce toit, il a des gouttières, il va falloir le faire resuivre par le charpentier. (De l'OCC. resseguir). ESP. CAT. seguir, ITAL. seguire : suivre.
retirer (se)
v.pr. Revenir en arrière. Voir retourner (s'en).
retourner
v. 1. S’en retourner : Rentrer, rebrousser chemin. Bon ! Si tu es fatigué, il te faut le dire, on s’en retournera. (De l'OCC. se tornar, se retornar, se revirar). CAT. retornar-se. Voir retirer (se). 2. Se retourner : Rendre les coups. - Tu l’agaces sans arrêt, mais méfie-toi qu’un jour il se retourne ! (De l'OCC. se tornar : se défendre en rendant les coups). Voir se rendre. 3. Se retourner : - J’ai tellement de travail que je n’ai pas le temps de me retourner ! - ... le temps de respirer.
retrécir
v. Rétrécir. Dans le Sud-Ouest on prononce [retrécir] et non [rétrécir]. - T'as vu comme mon pull a retréci ? - Tu as mis la machine à 90 ou quoi ?
revenir
V. 1. Avoir des rapports d'estomac : - Je ne mangerai pas l'aïl parce qu'après il me revient toute l'après-midi ! (De l'OCC. revenir). 2. v. Recommencer à. Cet emploi particulier du mot se retrouve dans certains coins du Gers et notamment dans le canton de Fleurance : - On est au mois d'avril et tu vas voir qu'il va revenir faire froid ! Et du coup je reviens avoir mal au dos ! Heureusement au mois de mai il revient faire de belles journées : … qu'il va refaire froid… je vais à nouveau avoir mal au dos… le beau temps revient. Voir rebuter, reprocher.
revers mouquire
n.m. Coup porté du revers de la main censé "moucher" la victime. (Mouquire : morve, de l'OCC. moquira [pron. mouquíro], lui-même de mocar, moucher).
ric-à-ric,
adv. Ric-rac. Rigoureusement, très exactement, du tac au tac. - Avec lui, tu n'as rien à craindre, il est ric-à-ric : Il est honnête, régulier. (De l'OCC. ric-a-ric).
rien
pron. indéf. Quelque chose. - Je venais voir si tu avais besoin de rien ? : ...si tu avais besoin de quelque chose ? ou - … si tu avais rien besoin. : si tu n'avais besoin de rien. (De l'OCC. ...se has pas res besonh. Du latin res : chose).
rien-que
loc. adv. Seulement. - Donne-moi un peu d'armagnac, tê ! … Mais tu me donnes ça, rien-que ? Eh bé, je risque pas de me soûler ! (S’emploie comme adverbe) : Tu ne me donnes rien que ça ?
rifagner
v. Rire sottement ou méchamment ; ricaner. - Regarde-le qui rifagne dans son coin ! Qu'est-ce que t'as à rifagner comme ça, eh ? (De l'OCC. rifanhar).
rigoler
Expr. Comme qui rigole : Très facilement.- Avec ce clébard, si tu n'y fais pas attention, tu te fais gnaquer comme qui rigole !
riquiqui
n.m. ¬1. Eau de vie. Voir alambiqueur, farlabique. 2. Sucre trempé dans l'armagnac, appe-lé aussi canard.
rite
n.f. Cane. - Tu vois bien que c'est une rite qu'on mange, là, et pas une piotte quand même ! Ah ! Ces gens de la ville, alors ! Ils te confondent tout, eh ! (De l'OCC. rit, rita : canard, cane). / - Quand je buvais beaucoup d’eau d’un coup, ma grand-mère me disait que j’étais comme une rite vieille !
ritou
n.m. Curé (familier). - Tu le connais, Lucien, celui qui habite à côté de la maison du ritou ! (De l'OCC. reitor [pron. reitou], curé, recteur). CAT. curé : rector. Voir extrémoncier, madonne.
riuchiuchiu, riouchiouchiou
n.m. 1. Chant des oiseaux. 2. Sexe masculin, verge, pénis. Si ANTOINE - chanteur et navigateur à chemises à fleurs- avait été occitan, il aurait peut-être chanté : - J’ai un riouchiouchiou qui chante, rien que pour toi ma Cannelle. (La version originale disait : J’ai un oiseau qui chante rien que pour toi…). (Mot OCC.). Voir asperge, bique, poireau, quiquette, sguègue. 3. Lorsque l’on veut se faire la voix ou combattre un enrouement, on lance : -Riuchiuchiu , troneire di Diu ! (Riouchiouchiou tonnerre de Dieu !).
rochelle
n.f. Mezzanine - Il te faudra venir voir la maison que j’ai achetée. J’ai un grand salon avec un escalier qui monte à une rochelle... (MIDI TOULOUSAIN).
rogne, rougne
n.f. 1. Saleté, crasse - Maman ! Regarde cette belle veste que j’ai trouvée à St-Sernin ! - Ah ! Tu vas me jeter cette rogne tout de suite, eh ! Qu’est ce que ça semble ça d’aller s’habiller aux puces ! (De l'OCC. ronha [pron. roúgno] : gale). Voir barranquine, bicle, catchare, clech, pétarel, rascle, trapanelle, traste, tricatel 2. - Oh ! Aujourd’hui on peut pas l’approcher ! Il a la rogne ! - (Etre en) rogne. CAT. ronya : crasse. Voir fumace, inquiéter, rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rougagner, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roner, rouner
v. 1. Grogner. - Va voir ce qu’il a ce chien à rouner comme ça ? 2. - Tourner, ronronner.- Les jeunes ont dû revenir de la fête ! J’entends un moteur qui rone dehors. (De l'OCC. ronar [pron. rounà]). Voir fumace, inquiéter, rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, rouffigner, rougagner, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rôti
1. adj. Ivre, saoûl, rouge d'avoir bu, comme si l'on sortait d'un four. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, hart, joli, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une) 2. n.m. Rôtie de vin chaud sucré que l'on présente aux nouveaux époux ou à une femme qui vient d'accoucher. (De l'OCC. rostida).
rouèc
n.m. 1. Dernier d'une portée de cochons. 2. Le dernier d'une famille. (De l'OCC. roèc). Voir caganis, catchaníou, curoníou, répoupét.
rouffigner
v. Renâcler. - Il a trouvé du boulot, mais ça ne l’enchante pas plus que ça d’aller travailler... Il rouffigne un peu... (De l'OCC. rofinhar [pron. roufignà] : ronger, murmurer). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rougagner, rouméguer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rougagner
v. Ronger ; maugréer. - Arrête de rougagner cet os ! Laisses-en un peu pour le chien ! (OCC. roganhar [pron. rougagnà]). Rougagne : restes rongés, déchets. CAT. reganyar : maugréer, ESP. regañar : gronder (quelqu'un). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouméguer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rouge
n.m. Gros ver de terre, lombric. Appelé ainsi pour sa couleur, appelé parfois talos en GAS-COGNE (mot GASC.). Voir astinfle, cuquét, rougeane.
rougeâne
n.m. Ver de terre rouge, lombric. – Les pescofis savent que la rougeane est idéale pour la pêche. Voir astinfle, cuquét, rouge.
roulage
n.m. - Trafic, circulation. - Je suis allé à Toulouse l’autre jour en voiture. - Ah ? Et tu as trouvé du roulage ? - Oh non, pas pour crier !.. (De l'OCC. rotlatge : transport par charrette).
roule-barricòt
Jeu consistant à descendre une pente en se laissant rouler. (De l'OCC. barricòt, petite bar-rique) - Derrière en Peyrét on avait un petit pré bien en pente. C'était commode pour y faire à roule-barricòt. Voir cligner, hoyo, paranclét, poque.
rouler
v. Se promener, ne pas rester chez soi, vagabonder. - Il n'arrête pas de rouler, il est jamais là, il a toujours des réunions, des congrès… quel rabalaïre ! (De l'OCC. rotlar : rouler ; vaga-bonder). Voir rabaler.
roumec
adj. 1. Ronce. 2. Garce ; méchante femme (de l'occ. romec : ronce)
rouméguer
v. Maugréer, ronchonner. - Qu’est ce que tu as à rouméguer comme ça ? T’es pas content ? (aussi : qu'est ce que tu roumègues). (De l'OCC. romegar [pron. roumégà] : couper des ronces ; fig. maugréer). NB. ronces en CAT. romeguera. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, roundiner, rouscail-ler, ruque, trépéger, trougner.
roundiner
v. Murmurer, grogner, grommeler, râler. - Arrête de roundiner que je comprends rien de ce que tu dis ! (De l'OCC. rondinar). CAT. rondinar. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, rouméguer, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roupes
n.f.p. Habits. - J'ai perdu ma valise avé toutes les roupes dedans ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? (De l'OCC. ropa : manteau, houppelande). ESP. ropa. Voir gueille, peille.
rouscailler
n.m. Rouspéter. - Le Papé, il s'arrange pas en vieillissant ! Toute la journée il rouscaille, pour un oui pour un non. (De l'OCC. rosquilhar). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, roundiner, ruque, trépéger, trougner.
rouséguer, rousiguer
v. Ronger - Arrête de rouséguer les os et reprends plutôt de la viande ! (De l'OCC. rosegar, rosigar [pron. rousegà, rousigà]). CAT. rosegar, ITAL. rosicare. Voir rousiller
rousiller
v. Manger jusqu'à laisser un rousilh (trognon). (De l'OCC. rosilh : reste de fruit). Voir rou-séguer.
rouste
n.f. - Gifle, volée Vous allez prendre une rouste, tous les deux si vous continuez de vous battre, eh ! (OCC. rosta [pron. roústo]). Voir birotélaï, bouffe, emplâtre, mournifle, rébire-baïtén.
roustir, roustiller
v. Duper, escroquer. - Je crois que je me suis faite roustir. J'ai acheté une bague à l'inquét, mais c'est du pur toc véritable ! / - Sympas les voisins ! Ils m'ont rousti un mêtre de terrain de chaque côté ! (De l'OCC. rostir). Voir roustiller.
royaume
n.m. Gâteau des rois. Oy ! Qu'il est bon ce royaume ! Il est moufle comme il faut... (OCC. los reis : la fête des Rois). Voir coque, fouace, fougace, limoux, moufle, tourteau.
rugby
n.m. [pron. rudbi, rubi et parfois même rugby !]. - Tu fais au ruby toi, ou au foot ? (De l'OCC. rubí). Les Parisiens se croient obligés de dire ruby et de rouler le R lorsqu’ils imitent les gens du Sud-Ouest. En réalité, la grande majorité des Méridionaux prononcent actuelle-ment ce mot (après avoir réalisé de nombreux efforts, certes) à peu de choses près comme il doit être prononcé.
Noms spécifiques au rugby, utilisés sur les terrains des villes et villages occitans (gascons en particulier) : Première ligne, les piliers (N° 1 et 3) sont parfois appelés trucs et patacs (m. à m. en GASC. chocs et coups) et le pilier remplaçant, tusto moundo (frappe tout le monde. OCC. tusta mundo). C'est bien sûr le pilier du temps du "ruby" à l'ancienne, chargé de dis-tribuer des gnons et des bouffes et vice-versa ! Le N° 2, le talonneur est lui surnommé le ratissaïre (OCC. ratissaire), celui qui ratisse. Les deuxièmes lignes, N° 4 et 5, chargés d'at-traper la balle à la touche en sautant le plus haut possible sont sàouto hàout et gàho tout' (OCC. sauta haut e gaha tot, m. à m. en GASC. saute haut et attrape tout). Les troisièmes lignes, sur les ailes, soit les N° 6 et 7 sont, pour le premier, ficelou (OCC. ficelon, la ficelle, l'astuce, le truc). Celui-ci a en effet besoin de connaître les ficelles du métier pour être effi-cace et veiller au grain car, comme disait un capitaine d'une équipe de l'hémisphère sud dont j'ai oublié le nom, "le muscle le plus développé d'un bon joueur de rugby se situe entre les deux oreilles". Ficelou pourrait se traduire par "petit malin"… celui qui n'utilise pas tou-jours justement les ficelles autorisées, d'où peut-être le diminutif (petite ficelle), celle qu'il essaie de cacher à l'arbitre ?… et le second est surnommé a pas que cambos (OCC. a pas que cambas, m. à m. en GASC. il n'a que des jambes). Quant au remplaçant, c'est lou cravataïre (dont la spécialité est de pratiquer le jeu -interdit- de la cravate). Au centre il y a le N° 8, càlo tout (OCC. cala tot, m. à m. en GASC. qui cale tout), celui qui, étant au centre de la troisième ligne est chargé de caler la mêlée et d'en assurer la bonne tenue. Ensuite il y a plounjo, (OCC. plonja : celui qui plonge), le 9, le demi de mêlée, dont le remplaçant s'appelle loungo passo (OCC. lunga passa : longue passe). Le 10, le demi d'ouverture est appelé la grando finèstro (OCC. la granda finestra, m. à m. la grande fenêtre). Les centres (12 et 13) sont les frères crouchetaïres (OCC. los fraires crochetaires : les frères crocheteurs). Les ailiers (le 11 et le 14) sont la púnto et la bitèsso (OCC. la punta e la vitessa : la pointe et la vitesse). Quant à l'arrière, le N° 15, c'est arrèsto tout' (OCC. arresta tot : arrête tout) et son remplaçant, dècho passà (OCC. Deissa passar : laisse passer). L'essai de cagade : celui que l'on marque après une action confuse, où l'on profite d'une "cagade" de l'équipe adverse, appelé par les journalistes essai de rapine. N'oublions pas bèsi parrés : l'arbitre (OCC. : vese pas res : Il n'y voit rien). Voir bestiasse, beuchigue, brèle, bourriche, cagade, enquiller, fécéa, générale, gonfle, mafre, morceau, murge, ovalie, pagelles, petit, planchòt, tambour, tèque.
rumer
v.t & int. Brûler, roussir, rissoler, faire trop cuire. - Tu trouves pas que ça sent un peu à rumé. Il faudrait pas que tu te crames le rôti ! (De l'OCC. rumar). Voir attraper, cramer, rabastiner, rabiner.
rupiner
v. Réussir un contrôle - Au lycée, lorsqu’on avait réussi un devoir surveillé (une compo !), on disait que l’on avait rupiné. ARGOT LYCÉEN.
ruque
n.f. Faire la ruque, avoir la ruque : Faire la tête, être en colère Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, mour, ruquer.
ruquer
v. Faire la ruque, avoir la ruque. Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, mour, ruque.
ruscade
n.f. Lessive. - Tu fais encore la ruscade dans le cuvier, mais je vais te donner 3 euros pour t'acheter une machine ! Voir bugade, javel, lampo, lessif.
S
sa ditz
Interj. Littéralement : dit-il. - Alors, sa ditz ! Il me dit bonjour et t’as pas vu ma femme, sa ditz... Mais j’en savais rien moi où elle était sa femme, je couche pas avec !
sabline
n.f. Sable très fin souvent mêlé de terre limoneuse, utilisé en général pour le jardinage et provenant d’une rivière. - Pour adoucir la terre du jardin on va souvent chercher de la sabline à Garonne. La sabline est idéale pour couvrir les plantations d'asperges. (De l’OCC. sablina). Voir boulbène, terrefort.
sabrot
Voir chabrot
sac
n.m. Personne mal habilée, vêtue de manière peu élégante. – Arrange-toi un peu cette cra-vate et remonte-toi les pantalons, canaille de sort, qu'on dirait un sac. Voir afargué, arranger, braguer, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despapatché, despipadé, ensaché, far-gué, jargué, marquer.
sache
n.f. Grand sac. - Je t’ai demandé un sac pour mettre ce kilo de pommes, pas une sache ! En occitan, le féminin indique en général un objet plus grand que le masculin. (De l'OCC. saca). Voir poche, sacòt.
sacòt, saquét
n.m. Petit sac (en plastique, notamment, permettant de transporter des achats des surper-marchés, entre autre). (Mots OCC. sacòt, saquét). Voir poche, sache, saque, saquette.
sadoul, sadout
1. n.m. - Pendant plus d’une heure, Il m’a parlé de ses problèmes avec sa femme ! Je t’en avais un sadoul, moi ! : ... j’en avais ma dose. (De l'OCC. sadol : soûl). ITAL : satollo, CAT. sadollar : soûler. 2. adj. Repu, soûl, rassasié. expr. Il vaut mieux crever sadoul qu'aganit ! : il vaut mieux crever repu qu'affamé. /- Eh bé, après ce que tu as avalé ce midi, tu dois être sadoul ! Voir afart, assadouler, bâfras, farnac, hart, hartère, rabané, rebuter, réganter, reprocher (De l'OCC. sadol, sadola [pron. sadoul, sadoúlo] : soûl-e).
sagagner
v. Bricoler ; travailler maladroitement - Mets-toi comme il faut bon sang ! Que tu sagagnes, là, tu le vois pas ? (De l'OCC. cigonhar [pron. cigougnà]: secouer ; faire du mauvais travail ; charcuter). Voir mascagner, salopéjer, trastéjer.
saï !
interj. viens ! - Pour appeler les vaches en GASCOGNE on dit " saï, saï ! " (Mot GASC.).
saigner
v. Dans l'expr. J'ai le nez qui me saigne : Je saigne du nez.
sainfoin
n.m. Luzerne. Le sainfoin est différent de la luzerne en FR. d'oïl, bien que tous deux fassent partie de la famille des plantes papilionacées (Le sainfoin a des fleurs roses, la luzerne des fleurs bleu-violet). Dans le MIDI TOULOUSAIN le sainfoin c'est de la luzerne.
sainte-martine
n.f. Champignon : la lepiote élevée
saint-martine
n.f. Lépiote élevée, coulemelle. Pousse généralement aux alentours de la St-Martin (11 no-vembre).
Saïpasky
n. pr. Nom imaginaire utilisé par exemple comme dans l’anecdote ci-après : Un organiste aveyronnais, après une improvisation répondit à un auditeur curieux d’en connaître l’auteur « C’est de Saïpasky », rendant ainsi hommage aux musiciens polonais et indirec-tement à sa propre modestie. (De l’occ. sai pas qui : je ne sais pas qui).
sale
expr. Pas sale. Utilisé en litote pour dire "bon". - 'Dé pute ! Ce lapin à la moutarde, il est pas sale ! : … il est excellent !
salir
v. Se salir, être salissant - Il vaut mieux que tu te mettes les pantalons gris pour aller aux boules. Ils salissent moins que les bleus, avec la poussière : ... ils sont moins salissants que les bleus...
salon
n.m. Local où l'on remise les outils de la ferme. Anectote originaire du Couserans et transmise de bouche à oreille : Une brave paysanne dit à son mari " Va me querre la bigosse qui est pinjée dans le salon" et à la stupéfaction du touriste de passage contemplant la scène, ledit salon n'était en réalité qu'une remise où l'on suspendait les outils de la ferme. (Origine incertaine)
salopéjer, saloupéjer
v. Salir, saloper. - Les maçons, ils sont bien gentils, mais c’est pas la peine qu’ils salopèjent tout, quand même ! (De l'OCC. salopejar [pron. saloupédjà] : saloper). Voir mascagner, saga-gner, trastéjer.
salser
v. Faire la cuisine en en mettant partout ! Voir pastisser. (De l'OCC. salsar : saucer, plonger, tremper).
salsiner
v.tr. Voir salser, tchaoupiner. (De l'OCC. salsa : sauce).
sampa
adv. 1. Sans doute, (On l'espère !). - Mais tu vas pas voter pour ce toco-manètos, sampa ? 2. Un peut-être mélant doute et espoir - Il passera nous dire bonjour, sampa.... 3. Probablement. - Il n'est pas arrivé à cette heure-ci, il a dû manquer le train, sampa… (Mot GASC.).
sanaïre
n.m.ou f. 1. Bricoleur - Un sanaïre est une personne qui prend plaisir à démonter et à remonter une machine (une moto, un moteur...). 2. Pinailleur. Voir ticous.
saner
v. 1. - Faire - Qu'est ce que tu sanes ? : qu'est ce que tu fais, qu'est-ce que tu trafiques ? 2. - Châtrer. (De l'OCC. sanar : coudre grossièrement, rapiécer, châtrer).
sang
expr. Se faire un sang de vinaigre : se faire du mauvais sang, un sang d’encre, se ronger les sangs - C’est maintenant que tu arrives, toi, que je me faisais un sang de vinaigre en t'attendant ! Tu aurais pu téléphoner macaniche ! (De l'OCC. sang de vinagre).
sanglacer
v. Glacer le sang. - Ne me touche pas avec tes mains froides, que tu me sanglaces ! (De l'OCC. sanglaçar). CAT. sangglaçar-se : même sens.
sang-pris
n.m. Ecchymose. Je me suis donné un coup de marteau sur le doigt, et maintenant j'ai un sang-pris, regarde ! (De l'OCC. sangprés).
sanquette, sanguette
n.f. Sang cuit. - Chez nous, quand j’étais gamin, on mangeait la sanquette des poulets ! Quand on saignait la volaille, on récupérait le sang et on le faisait cuire à la poêle avec de l’ail, du persil et de la mie de pain... (De l'OCC. sanguet, sanquet, sanqueta). CAT. sangada.
sans doute (pas)
Expr. Pas sans doute : On espère que non. - Tu vas voir qu'il va me demander encore de lui prêter de l'argent malgré qu'il ait gagné au loto ! - Oh ! Pas sans doute, quand même ! : Il n'osera tout de même pas, j'espère ! Voir pas quand même, sampa.
sansogne, sansoïne
n.f. Femme négligente et paresseuse qui se laisse vivre, souillon. (Péjoratif). (De l'OCC.; sansònha [pron. sansoúgno]. Voir carnaval, carnus, dame, falsaïre, grisette, jeune-fille, ma-donne, marâtre, ménagère, ménine, mounèque, nénette, patronne, sàoume.
sans-tu-farioun
n.m. Se dit d'une personne dont la naissance n'a pas été désirée ou de quelqu'un qui gêne. {De l'OCC. sens tu fariam : nous ferions (aussi bien) sans toi, c.à.d. nous nous passerions bien de toi} - Le jour de la naissance le (petit) dernier d'une famille nombreuse, au moment d'être affecté d'un prénom, se trouve spontanément baptisé Sans-tu-farioun. Par la suite, il portera un prénom usuel, comme tout le monde.
sàoume
n.f. Femme bêtasse ; souillon (De l'OCC. sauma : ânesse, bête de somme). On peut entendre aussi saoumasse, pour grosse sàoume [Pron. en accentuant le premier a]. Voir carnaval, carnus, dame, falsaïre, grisette, jeune-fille, madonne, marâtre, ménagère, ménine, mou-nèque, nénette, patronne, sansogne.
saoumét
n.m. Âne, petit âne ; Injure sympathique. Voir sàoume.
saoumette
n.f. Charge de foin nouée dans un morceau de toile ou un drap et portée à dos d'homme (ou d'âne, d'où son nom). (De l'OCC. sauma [pron. sàoumo]: âne, ânesse). PYRÉNÉES.
saounéjer
v. Rêver, songer, rêver les yeux ouverts. – Eh bé ! reviens sur terre mon petit ! Tu saounèjes, là ! (De l'OCC. saunejar). CAT. somniejar.
sapinette
n.f. Tuya, cyprès de clôture. - J'ai planté des sapinettes derrière la maison, comme ça, ça abrite du vent de Bayonne et en plus ça fait joli. Voici quelques années la mode était à la sapinette, arbre "exotique" dans le SUD-OUEST. Pas de clôture sans sapinettes ! NB. En FR., une "sapinette" (mot figurant au LAROUSSE) est un petit sapin du Canada et non un cyprès comme dans le Midi. Voir cèdre.
saque, saquette
n.f. 1. Musette où les ouvriers, les chasseurs ou les pêcheurs mettent leur casse-croûte. (De l'OCC. saquéta : petit sac à large ouverture). - Si tu vas manger chez lui, tu feras bien d'emporter la saquette parce que sinon, tu auras faim en sortant de table ! 2. Aller à la saque : expr. Aller manger. Voir bramer, sacòt, saquét.
sarcler
v.i. Au football, faire des tacles dangereux en bloquant du pied l'action de l'adversaire.
sarclét
n.m. Sarcloir, sarclette, binette (De l'OCC. sarclét, sarcleta). Voir andusac, bécat, bêche, bé-zouy, bigos, fessou, houe, majunquer, paloun, pelle-bêche, pelleverser, trinque.
sarcu
Voir cussarrat.
sarnaille, sernaille
n.f. Lézard gris. - Être maigre comme une sarnaille. (De l'OCC. çarnalha, cernalha ou sarnal-ha). CAT. sargantana. Voir chisclét, esclapou, maigrichòt, réchichouét.
sarpe
n.f. En BIGORRE : sac à dos. (Du GASC. sarpa [pron. sarpo] sac à bretelles).
saucier
n.m. Saucière. -Tu me passeras le saucier je te prie. (De l'OCC. salsièr - masculin - saucière).
sauf que
loc.conj. A moins que. - J’irai chez vous samedi, sauf que vous préfériez que je vienne un autre jour... à moins que vous ne vouliez... : sauf le cas où....
savoir
v. 1. Connaître l'existence de quelqu'un ou de quelque chose : - Ah ! Tiens ! Je te savais pas là à toi ! :... Je ne savais pas que tu étais là, toi ! Calque occitan. 2. - Si tu le sur-veilles pas comme le lait sur le feu ce gosse, il te fait les pires bestiases ! Tu sais que...eh ! (De l'OCC. sabes que…), phrase pleine de sous-entendus qui exprime le découragement, la déception, l'étonnement ou la résignation. 3. En savoir : Il te faudra venir aux cèpes avec moi ; j’en sais un coin par là : ... je connais un endroit où il y en a d'habitude. / Vous m’enseigneriez pas une femme de ménage dans le quartier ? - Oh si, j’en sais une du côté de Casselardit. : ... j’en connais une... 4. Savoir mal : expr. Vexer - Quand il m’a dit ça devant tout le monde, ça m’a su mal, tu sais ! Aussi : se savoir mal de quelque chose ou s’en savoir mal : se vexer - Tu sais, si je vais pas voir le Pépé alors que je passe devant sa porte, j’ai peur qu’il s’en sache mal ! (De l'OCC. se saber mal : être fâché, vexé).
se
pr. On. - Achète une baguette de plus parce qu'avec le pâté, il s'en mange du pain ! Calque OCC. Construction identique en ESP., CAT. et ITAL.
sèbe !
interj. ou adv. Assez ! Cela suffit ! Pouce ! Grâce ! - Dire sèbe : s'avouer vaincu (De l'OCC. dire ou cridar ceba) - Hitler dit enfin sèbe le 1° mai (1945) en se logeant une balle dans la tête. (Jean Anglade, Op. cit.).
sécade
n.f. Sècheresse - Bon ! On boit de bons coups ici, mais ils sont rares ! Germain ! Sers-nous à boire, mille dieux ! C'est la sécade ici ! (De l'OCC. secada). CAT. secada, ESP. sequía, ITAL. siccità, secchezza. Voir séquère.
sécadou
n.m. 1. Séchoir. - J’ai mis les châtaignes à sécher au sécadou. (De l'OCC. secador [pron. sécadou]). CAT. assecador, ESP. secadero. 2. Champignon des prés appelé aussi muscatel en Aveyron et pradélét à Toulouse, pseudo ou faux mousseron, agaric tortilis ou marasmius oreades en latin. Il a la particularité de pousser en cercles appelés ronds de sorcières. Voir moussalou, muscatel, pradélét. 3. Personne importune. Voir pègue.
sègue
n.f. Masturbation, branlette. (Origine incertaine NB. la sega en OCC. : la moisson). Voir bique, pignole, poireau, quiquette, riuchiuchiu, sguègue.
Seizét (roi)
Voir Cését (roi).
sémal, sémalou
n.m. Comporte ; petite comporte. - Sors-toi de devant cet ordinateur, que tu vas avoir la tête comme un sémalou à force, macarel ! (OCC. : semal, semalon). CAT. semal.
sembler
v. Signifier. - Qu’est-ce que ça semble, de parler comme ça à son grand-père, eh ? : ... à quoi ça ressemble, qu'est ce que ça signifie ?... (Calque de l’expr. OCC. Qué sembla aquò ?).
sémec
n.m. Terme affectueux pour appeler ou désigner un enfant. (Probablement de l'OCC. sem : diminué et par ext. petit). ITAL. : scemare : diminuer.
sens
expr. Au sens contraire. Voir contraire.
sensation (faire)
expr. - Ne me touche pas avec les mains froides que tu as, tu me fais sensation ! : ... tu me donnes la chair de poule, tu me donnes froid.
sent-bon
n.m. Parfum, souvent de qualité médiocre, brillantine parfumée. - Tu veux te mettre un peu de sent-bon pour sortir ou tu y vas nature ?
sentir (se).
expr. Se sentir capable de faire quelque chose - On avait prévu d'aller au cinéma ce soir, mais je me sens pas tellement d'y aller...: je n'ai pas grande envie d'y aller. / - Je m'en sens pas de le faire : Je ne me sens pas capable de le faire...
sépulture
n.f. Enterrement, inhumation. - On revient de la sépulture du pauvre Sylvain. ESP. sepultura : inhumation.
séquère
n.f. Soif. - Quelle séquère ici ! Tu as la cave vide ou quoi Marcel ? (Du GASC. sequera : séche-resse, aridité ; manque d'argent). Voir sécade.
séquét
adj. masc. Maigrichon. - Il est un peu séquét, çui-là pour jouer au rugby. Demi de mêlée, et encore ! (de sec, suivi du suffixe diminutif OCC. -ét). Voir chisclét, esclapou, maigrichòt, réchi-chouét.
serre-cul, sarcu, sarrocul
n.m. Voir cussarrat
serrer (se)
v.r. Se rapprocher, se garer, se pousser. Serre-toi un peu plus, macaniche, que tu prends toute la place ! (De l'OCC. se sarrar).
sguègue
n.m. Sexe masculin, pénis, verge. Sans connotation vulgaire. Voir asperge, bique, quiquette, sègue, poireau, riuchiuchiu. - On est allé se baigner à Garonne ; je me les suis gélées, con ! Elle était tellement froide que j'avais le sguègue tout racagni !
Si
expr. 1. Si c’était que moi (ou que de moi) : si ça ne dépendait que de moi - Si c'était que moi, je l'achèterais tout de suite cette maison, mais mon mari il lui manque toujours trois sous pour faire un franc ! 2. Si par cas : si par hasard, au cas où, si jamais, le cas échéant. - Si par cas tu vas à Bleuclair, tu me porteras du sucre pour la confiture. : ... si jamais tu al-lais.... On entend également : si en cas tu vas... (De l'OCC. : se per cas). CAT. si per cas, ITAL. se per caso, ESP. por si acaso. 3. si... comme... (tant...comme...) : - Ah, il est pas si bon comme l’autre, ce jambon ! : Il n’est pas aussi bon que l’autre... (Même schéma que : - Des champignons cette année, y en a pas tant comme l’an dernier ! : ... il n’y en a pas autant que l’an dernier. Calque de la structure OCC. Comparatif d’égalité). ESP. tan...como..., CAT. tant... com, ITAL. così ... come...
siestou
n.m. Petite sieste. - Je m’en vais faire un petit siestou avant de partir, sinon je sens que je vais m’endormir au volant ! Mot FR. sieste, auquel on a ajouté le suffixe diminutif occitan -ou. (Sieste en OCC. dormida).
siétou
n.m. Assiette. Mot enfantin. - Le carnou dans le siétou, puis le pissou, le tchucou, et au sies-tou le pitchou ! : La viande dans la petite assiette, puis le petit pipi, la sucette et au lit pour la sieste le petit ! (De l'OCC. sieton [pron. siétou] : petite assiette, soucoupe.
siouplèt
expr. S'il vous plait (Prononcé très vite, avec un t sonore). S'emploie en guise de protesta-tion : - Oh ! siouplèt, eh !
soigner
v. S’occuper des bêtes. - Pourquoi vous ne restez pas souper avec nous ? - Non, non, on ne peut pas rester, il faut qu’on rentre soigner les bêtes ! (Le FR. admet soigner dans les sens de s’occuper de, avec une nuance légèremement différente ; soigner ses invités : les choyer). Voir appâturer, panser.
sol
n.m. 1. Aire où l'on battait blé, orge et avoine. (De l'OCC. sòl : aire). - Des fois on avait jus-qu'à six gerbières sur le sol ! 2. Aire où l'on prend les palombes au filet.
soleil
1. expr. A la rage du soleil : En plein soleil. - Ils sont complètement calucs ces types de la ville de sortir comme ça à la rage du soleil ! : ...au moment au le soleil tape le plus. (De l'OCC. a la raja del solelh ; raja : rayonnement, ardeur du soleil). 2. n.m. Pâtisserie, spécialité de Marcillac (Aveyron) en forme de soleil.
sonner à mort
expr. Sonner le glas. (de l'OCC. sonar a mort). CAT. sonar a morts, ESP. tocar (doblar) a muerto. Voir bout du mois, bout de l'an, caisse de mort, extrêmoncier.
sort
expr. Canaille de sort : Juron familier et sans conséquence. Tu avais su que le Jandrou était tombé de bicyclette en allant chercher le pain ? - Ah non ! Oh, canaille de sort, alors ! Et il s’est coupé quelque chose ? (De l'OCC. canalha de sòrt). Voir canaille, coquin.
sortir
v. 1. Enlever. - Eh bé sors-toi les chaussures, si tu as mal aux pieds ! Voir quitter. 2. S'en aller ; enlever, ôter ; trouver - Allez sors-toi de là ! Tu ne vois pas que tu embarrasses ? : ... va-t-en de là... / - Sors cette chaise de là ! : enlève cette chaise... - Si tu te sors les baskets, sors-te-les dehors parce que sinon tu vas nous sortir d'ici ! : si tu enlèves… / Tu ne me sorti-ras pas ça de la tête ! : Tu ne m'ôteras (enlèveras) pas ça... / - D'où tu l'as sorti ? : Où l'as-tu trouvé ? - D'où tu sors ça ? : Où as-tu trouvé ça ? (A noter que les dictionnaires français ad-mettent, bien que familier, "se faire sortir" pour "se faire exclure" et "sortez-le !" pour "mettez-le à la porte"). 3. v. Arriver. - Si on veut aller en vacances, il vaut mieux qu'on y aille maintenant que c'est l'hiver, parce qu'après au printemps le travail va sortir et on aura plus le temps. : …le travail va arriver (ne va pas manquer). (De l'OCC. sortir [pron. sourti]: sortir, enlever, mettre dehors).
sou
exp. Il lui manque toujours trois sous pour faire un franc : Il est très près de ses sous. NB. Le problème devrait avoir trouvé une solution depuis le passage à l'euro, ou alors faudra-t-il modifier l'expression et dire désormais : il lui manque toujours trois cents pour faire un euro, ce qui ne manque pas de modernité. Voir arracou, cussou, plaindre, rapias.
souc, souquét, souque, souquette
n.m. et f. Souche, morceau de tronc. Si tu te mettais sur un souc pour faire ce piquet, tu te plairais mieux avec ta hachette ! / Il dort comme un souc ! : ... comme une souche. / - Va vite chercher une souquette de vigne, pour la grillade ! (De l'OCC. soc, soca, soquet, soqueta [pron. souc, souco, souquét, souquéto]).
souffler
V. - J ‘ai une taupe qui me bousille le jardin. Je m’en vais l’attendre avec une bêche vers deux heures, quand elle soufflera... je vais pas la manquer ! Elle souffle toujours l’après-midi après manger. Se dit en MIDI TOULOUSAIN pour indiquer le moment où la taupe évacue la terre de sa galerie. On entend aussi dire que la taupe "travaille" ou bien qu’elle "taupe". Voir tau-per.
soufflon
n.m. Engueulade. - Le patron, fais gaffe il a la rogne aujourd'hui ! Je viens de me prendre un soufflon, je te dis pas ! (De l’OCC. sofiar : souffler). ESP. sofión. Voir bufée.
souhaiter
expr. - Je te la souhaite ! : Manière de souhaiter une bonne année. - Je te la souhaite ! oui, mais comment ? - Bonne et heureuse, bien entendu !
souillarde
n.f. Débarras, arrière-cuisine. Petite pièce attenant à la cuisine, pourvue d'un évier, où on faisait la vaisselle et on rangeait les divers ustensiles du ménage, balais, serpillières… (De l'OCC. solharda [pron. souillàrdo]).
soulade
n.f. 1. Aire où l'on battait les céréales. Voir sol. 2. Jonchée de fleurs, de feuilles de fruits. - Le vent a soufflé cette nuit, il y a une soulade d’abricots sous l’arbre. Je vais pouvoir faire de la confiture, tê ! 3. Couche de neige. (De l’OCC. solada [pron. soulàdo], lui-même de sòl : aire).
soulan, soulane
n.m. & n.f. Adret. Champ, lieu exposé au soleil. (De l'OCC. solana). Voir paguère.
souleillade
n.f. Apparition du soleil ; coup de soleil ; temps pendant lequel une chose est exposée au soleil. - Il t'a fait une souleillade, aujourd'hui qu'on savait pas où se mettre ! (De l'OCC. solel-hada [pron. souleillado].
souliers
n.m.pl. Ce mot a été peu à peu laissé la place à celui de chaussures, dans tous les pays francophones (On se souvient des "petits souliers " de Tino Rossi et de ceux de Félix Leclerc qui avaient "beaucoup voyagé", mais il continue à être employé par certaines personnes âgées, dans le Sud-Ouest en tout cas. Il est parfois prononcé [souyé].
sounsigner
v. Geindre, faire entendre des plaintes sans fin (De l'OCC. sonsainejar) - Arrête de sounsi-gner, espèce de gatemiàoule que tu es ! Voir gatemiàoule.
sounsir
v. Se dit d’un gamin, assis sur les genoux de sa mère et qui ne cesse de se frotter à elle. - Ah ! cette gosse, qu'elle est pénible, alors ! Elle n'arrête pas de me sounsir. ROUERGUE. (De l'OCC. sonsir : trépigner, piétiner).
soupacade
n.f. Secousse, cahot. - Quand l'AZF a pété à Toulouse, je peux te dire qu'on a senti une sacrée soupacade. En fait la soupacade est une secousse beaucoup moins violente que celle évo-quée plus haut. Il s'est plutôt agi ce 21 septembre 2001 d'un "chaos" que d'un "cahot".
souper
v. Dîner. - Je suis bien embêtée, il est sept heures et je sais pas encore quoi faire à souper. (Souper peut être admis en français dans certaines régions et pays francophones pour dî-ner). CAT. sopar. Voir brespail, déjeuner, dîner, esprantiner, graillou, manger.
soupette
n.f. Mot enfantin : petite soupe.Voir Ham.
soupillon
n.m. Mouillette trempée dans du vin aditionné de sucre. - Rien de tel qu'un soupillon pour être gaillard jusqu'à souper ! (De l'OCC. sopilhon : petite soupe). Voir trempil.
sousquer
v. 1. Pousser des soupirs. - Qu’est ce que tu as à sousquer comme ça ? Tu as des problèmes, ou quoi ? 2. Avoir la tête ailleurs, réfléchir... (De l'OCC. soscar [pron. souscà]). Voir calculer.
sous-tasse
n.f. Soucoupe. - Je vous donne le café sans les sous-tasses, eh ! Sinon, il y a trop de vaisselle à faire ! - Mais diable oui ! On est en famille ! (Admis pour soucoupe, en Belgique).
space
adj. (Prononcé à l'anglaise [spéiss]) dans l'expr. être space : planer, être bizarre. - Ouais, à lui je le connais, il est un peu space ! (Différent de l'anglais, space qui est un nom et signifie espace, place). ARGOT JEUNE.
sparagus
n.m. Asparagus, plante voisine de l'asperge utilisée par les fleuristes pour la décoration de bouquets. Aphérèse du a initial du mot français. OCC. esparga, ESP. espárrago, ITAL. asparago, CAT. espàrrec FR. asperge.
St-Cyp, St- Cypre
Quartier St-Cyprien à Toulouse (Sant Subra en OCC.). ARGOT. Voir Cap (place du), caouèc.
stockfisch
n.m. - On va aller manger un stockfich à Almont-les-Junies. A ce qu’il parait qu’ils les font bons, là-bas ! [Pron. stofich]. Morue séchée très prisée en Aveyron et préparée en bran-dade. (De l'OCC. estòcafich, mot d’origine néerl. stovisch. ROUERGUE. Voir estofinade..
sucrer (se)
v. Mettre du sucre (dans une boisson, etc.) - Sucrez-vous, eh ! Tê, voilà le sucrier ! : Prenez du sucre, mettez du sucre, sucrez votre café…
suçu, suçou
n.f. Mots enfantins pour sucette, mais uniquement dans le sens de tétine que l'on donne aux bébés et non pas dans le sens de friandise. Voir suçou, tchouque, tchucou, tiouque.
suite (de)
adv. Tout de suite. - Va chercher le pain et surtout, reviens de suite, eh ! (Cette incorrection n’est pas une exclusivité du Midi de la France). CAT. de seguida.
suivre (faire)
Emporter avec soi. - Si je viens demain chez toi, il faut que je me fasse suivre la musette, ou tu nous invites ? (De l'OCC. faire seguir : emporter en déplacement).
surluper
V. Variante de ferluper, gourluper ou hurluper. Voir ces mots.
susade
n.f. Suée - Le Paul, il a appelé sa maison la Susade parce pour la monter, je peux te dire qu'il en a pris une de susade... De première ! (De l'OCC. susada [pron. susàdo]). ITAL. sudata : suée, CAT. suada, ESP. sudado : adj. ou part. pass. du verbe sudar, suer.
suspendre
v. Être pendu ou suspendu. - Tu as pas vu la panière qui suspendait au garage, toi, par hasard ? (Confusion avec le v. pendre).
rabaler, rébaler
v. 1. Traîner ; faire du lèche-vitrine - Toute la journée tu l'as qui rabale ! Il sait pas quoi foutre de ses dix doigts ! 2. Se fréquenter entre amoureux, avoir des rendez-vous sus-pects. (De l'OCC. rabalar & rebalar). Voir triosser, trigosser.
rabané
part. pass. - Dégoûté pour en avoir mangé trop souvent. Moi je suis de Samatan, tu com-prends que, du foie gras, j’en suis rabané ! (De l'OCC. rabanar : rassasier).
rabastiner
1. Griller, rôtir, laisser trop cuire. (De l'OCC. rabastinar). Voir rabiner. 2. expr. rabastiner les oreilles : rebattre les oreilles. Voir attraper, cramer, rabiner, rumer,
rabiner
v. Brûler (dans la poêle). Oh, canaille ! Ces patates, tu les as laissé rabiner. Quel dommage ! (De l'OCC. rabinar : havir, brouir, hâler, brûler. Rabinat : odeur de brûlé, trop rissolé). Voir attraper, cramer, rabastiner, rumer.
racagni
part. pass. & adj. Rabougri, flétri. - Biétaze ! Des poires cette année, avec le cagnard qu'il a fait, y en a, mais elles sont restées toutes racagnies qu'on dirait des nèfles ! / - Je suis allé me baigner à Garonne, mais elle était tellement froide que j'avais le sguègue tout racagni ! (De l'OCC. raca : grappe sans grains ; rafle ; épidémie).
rachou
adj. Petit, pour un homme. (En ARGOT FR. : racho). Voir chisclét, rachtec.
rachtec
adj et n.m. Rachitique ; petit ; malingre. (ARGOT MÉR., déformation de rachitique). Voir chisclét, rachou.
rafraîchir
v. 1. Rincer. - Va rafraîchir la carafe avant de la remplir. 2. Eclaircir - Avant de planter les arbres il vous faut leur rafraîchir un peu les racines. : ... en enlever quelques unes, surtout celles qui sont abîmées, et à couper le bout des autres afin de hâter l'émission du chevelu. (De l'OCC. refrescar : rafraîchir, rincer).
raï !
interj. 1. Peu importe : - L’argent, raï. Le plus, c’est la santé ! / - Oh ! toi, raï ! tu es jeune encore : Toi, tu n’as pas de souci à te faire. 2. Quoi que l’on en dise. - Ça raï !... tu l’as bien vendue ta bagnole quand même, eh ! : ... (De l'OCC. rai, aquò rai : c’est facile, c’est tout simple...).
raisin
n.m. Grappe de raisin. - Tê ! Pour le dessert je m’en vais me prendre un raisin ! (De l'OCC. rasim : grappe ; raisin). ESP. racimo, CAT. raïm : grappe.
raisonnement
n.m. Contestation. - Ecoute ce que je te dis et arrête de faire des raisonnements ! Tu as compris ? : ... arrête de contester. Voir raisonner.
raisonner
v. Donner toujours raison à quelqu’un. - Oh ! toi, ce gosse, même quand il fait les pires bêtises, tu le raisonnes, alors ! (De l'OCC. rasonar [pron. rasounà] : défendre un point de vue).
raje, rage
voir soleil.
rajon
n.m. Rayon de soleil soudain et perçant dans un ciel menaçant ou pluvieux. (De l'OCC. rajòl). CAT. rajada, ESP. rayo, ITAL. raggio : rayon.
ramasser
v. 1. Recevoir. -Tu vas te ramasser un de ces coups de pieds au cul mon vieux !.... que tu vas t’en souvenir, eh ! 2. Ramasser des poires : Cueillir des poires. 3. Ramasser la table : Débarrasser la table. 4.- Ramasser le linge : Rentrer le linge mis à sècher. 5. expr. ramasser chaud : se réchauffer. - En bougeant comme ça, on ramasse chaud ! (De l'OCC. amassar, qui a tous ces sens).
rambail, rambal
n.m. Chahut, raffut ; pagaïe... - Quel rambail les chiens cette nuit ! J’ai pas pu fermer l’oeil ! (De l'OCC. rambalh [pron. rambaill]).
rambailler
v. Engueuler, remettre en place. - Le dirlo m'a convoqué dans son bureau, mon vieux ! Je me suis fait rambailler quelque chose de bien ! (De l'OCC. rambalhar [pron. rambaillià] : mettre en désordre ; tracasser ; ennuyer). Voir rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répouté-guer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, ruque, trépéjer, trougner.
ramier
n.m. Bois ou pré en bord de Garonne. - Tous les villages bordant Garonne du côté de Toulouse ont leurs ramiers où les citadins vont passer leur dimanche après-midi. (De l'OCC. ramièr).
Rampono
n.m. Croquemitaine, personnage imaginaire destiné à effrayer les enfants et à les faire obéir. "- Autrefois dans les Pyrénées, et même beaucoup plus loin, jusqu'aux côteaux de la GASCOGNE, jusqu'à Toulouse et Bordeaux les grandes villes, lorsqu'un enfant faisait quelque bêtise, ou refusait de manger sa soupe, après les différentes menaces d'usage, on finissait par annoncer la venue de Rampono. Alors l'enfant en faute se hâtait d'interrompre le cours de sa bêtise, ou avalait sa soupe en deux temps trois mouvements. C'est que Rampono fai-sait terriblement peur. On ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait, et on ne tenait pas à le savoir. S'il venait un jour - ou plutôt un soir, car ces êtres-là préfèrent la nuit -, ce serait pour vous fourrer dans un grand sac, vous emporter très loin, et vous dévorer, tout cru ou tout cuit. A tout prendre, mieux valait se forcer un peu, et avaler cette maudite soupe en se bouchant le nez..." (Rampono - Jean-Claude Pertuzé - Loubatières 1992).
rapaillou, rapaillon, rapaillòt, rapaillol
n.m. Côte, raidillon ; petite colline - Oh ! moi je descends de bicyclette, eh ! A nos âges on n'a pas la force de pédaler pour monter les rapaillous ! (De l'OCC. rapalhon [pron. rapail-liou]). Voir pujade, raspét, tapét.
rapias
n.et adj. rapiat, avare, grigou, radin... - T’attends pas à des étrennes de ton parrain ; rapias comme il est, t’auras pas un sou ! (De l'OCC. rapiar : rapiner, voler). CAT. rapejar, ESP. rapiñar, ITAL. rapinare : rapiner, voler. Voir arracou, cussou, ratas.
rapiner
v. Être pentu, monter en parlant d'une côte, grimper. - Pour monter à Puycasquier depuis Gaillan, ça rapine un peu, eh ! Tu as intérêt à prendre de l'élan avé le vélo ! A Plaisance-du-Gers un quartier et une rue en pente portent le nom de "Rapine".
rappeler (se)
1. v. Verbe servant à renforcer l’affirmation, mais n'ayant pas un sens particulier dans la phrase. - Oh ! Il est têtu ce drôle, eh ! Rappelle-toi, que... ! : En quelque sorte "il faut que tu te rappelles qu'il est têtu !" [A la campagne le r initial est très fortement roulé afin que l'admiration exprimée par cette phrase affirmative (ou la déception) soit bien comprise]. (Calque OCC. : rapela-te que ! ... [pron. rrapèlo-té qué...]). 2. expr. - Le travail que je lui commande, il le fait quand ça lui rappelle : … quand il il y pense.
raquère
n.f. Malchance. – Dans cette famille, ils ont vraiment la raquère ! Quand c'est pas l'un, c'est l'autre ! Voir mafre, maragne, masque. (Origine incertaine).
rascle, rasclet
n.m. Vieille chose qui ne vaut rien. - Je veux plus aller à l’école avec ce rascle de vélo ! Tous les autres se moquent de moi ! Probablement de la même famille que l’OCC. rasclòs : tei-gneux (Voir carasclét). Voir cagagne, barranquine, bicle, catchare, clech, néyec, pétarel, rés, rogne, trapanelle, traste, tricatel, zéro.
raspaille
n.f. Au jeu de boule (pétanque), mouvement qui consiste à faire rouler la boule sur le ter-rain au lieu de la tirer. "Au jeu de casse-bouteilles - Jeu de fête foraine consistant à casser, en trois coups, un certain nombre de bouteilles vides, afin de gagner... une bouteille pleine (de mauvais vin mousseux, en général) - la raspaille est interdite." Il fallait, au contraire, tirer directement dans les bouteilles. (OCC. raspalhar : racler, glisser...)
raspailler
v. S'écorcher, se faire "un pélat". - Je me suis rêché en bécane, je me suis raspaillé tout le bras. (De l'OCC. raspalhar : racler, glisser...).
rasper
v. 1. Etre un peu vert, âpre. - Il n’est pas mauvais ce vin nouveau, mais il raspe un peu quand même, tu ne trouves pas ? (OCC. raspar : râper). On entend aussi dans ce sens " ras-cler ", mais ce mot signifie plutôt racler, ratisser). 2. Rayer, se griffer, s'écorcher. - Y a un couillon qui m'a raspé tout le côté droit de la voiture l'autre soir sur le parking du foirail ! ESP. et CAT. raspar, ITAL. raspare. Voir raspailler. 3. Aller vite. Voir bastonner, bomber.
raspét
n.m. Petite montée, côte, raidillon. (De l'OCC. raspet : coteau). Voir pujade, rapaillou, tapét ; rapiner.
raspét
n.m. Vin nouveau ; vin rosé ; bon petit vin de ferme. - Alors Germain, tu l'as mis au frais ton raspét là ou pas ? (De l'OCC. raspet : vin aigrelet). Voir rasper.
rasquer
v. Couper à ras - Moi j'étais chez les paras en 68 à Castres. Le premier jour on m'a complète-ment rasqué. La honte, con ! Trois mois après, je me suis acheté une perruque pour rentrer chez moi ! La honte con, je te dis ! (De l'OCC. rascar : racler).
rastoul
n.m. Chaume. - Le voisin il a foutu le feu au rastoul. Il a fallu appeler les pompiers, sinon il se faisait cramer la baraque, macarel de nom d'une pipe ! (De l'OCC. rastolh). ESP. rastrojo, CAT. rostoll.
rat
Voir chat.
ratas
n.m.s. Avare, pingre, radin. [pron. ratàss]. - On va avoir un mois de juillet neigeux cette an-née ! Le voisin est parti en vacances ! Ratàs comme il est, il va renir dans deux jours ! (de l’OCC. ratàs : gros rat). Voir arracou, cussou, rapias, ratche, ratchou.
ratche, ratchou
n. et adj. Pingre, avare, radin. - Il est tellement ratche çui-là qu'il se lèverait la nuit pour éco-nomiser les draps ! (de l'OCC. rat). Voir arracou, cussou, rapias, ratas.
ratefane
n.f. Déformation au féminin du mot râteau-faneur.- En chassant, j’ai trouvé une vieille ratefane dans une ferme abandonnée, ça m'a rappelé ma jeunesse. Ça c’était du matériel, tê !
rater
v. Chasser les rats. - Il te faudrait un chat capable de rater. Maintenant avec ces aliments de supermarché qu'on leur donne, il n'y a pas moyen qu'il te tue une souris, couillon ! (De l'OCC. ratar).
ratote, ratiche, ratoune, ratounette
n.f. Quenotte (dent) - Et pourquoi il pleure le petitou ?- C’est qu’il a ses petites ratotes qui poussent, alors il est pas content ! (De l'OCC. rat, rata : rat, souris...) ... de la souris qui vient récupérer la dent tombée contre une pièce de monnaie. Voir escachalat, ratumé.
ratumé
n.m.- Eczéma des lèvres, herpès. (De l'OCC. ratum, dégâts faits par les rats, ou ratumat). Comme si la lèvre avait été rongée par les rats ou les souris !
rauque, roque
adj. Enroué. - Tu es bien rauque ce matin, tu as pris froid ou quoi ? (De l'OCC. rauc). ITAL. rau-co, ESP. rauco (rare ou poét.), ronco (idem.)
ravajolle
n.m. Petit poisson de ruisseau, peut-être le vairon. - Il ya que dalle comme poisson dans cette mare, même pas de ravajolle. (Probablement de l'occ. raban ou rabalha, menu fretin)
ravanelle, rabanelle
n;f. Ravenelle, (rave) crucifère sauvage à fleurs jaunes ou blanches.
ravi
n.m. Idiot du village. - Ah ! Ouais, t'as l'air intelligent avé cette casquette devant-derrière ! On dirait le ravi ! (De l'OCC. rabit : émerveillé).
ray-grass
n.m. Plante herbacée utilisée pour les prairies artificielles. Mot anglais prononcé [raygra] par les agriculteurs du Sud-Ouest. En effet, lorsqu'un Occitan parle français il a tendance à supprimer les consonnes fortes de fin de mot, pour "faire plus français". Ainsi dira-t-il raygra pour ray grass ou baské pour basket, de la même façon qu'il dit Porté ou Fenouillé au lieu de Portét ou Fenouillét comme on le dirait en OCC. Voir baské.
ré-
Préfixe. Renforce la valeur d'un juron, comme dans rémilo dious ! réfil de puto !, récouqui de dious ! ESP. requete (requetebueno : très bon).
rébaladis
n.m. Désordre ; remue-ménage. - Quel rébaladis ! (Mot OCC.). Voir abarréjadis, rébourdélé.
rébéquer
v. Répondre insolemment, répliquer. - Arrête de rébéquer tout le temps, sinon je te donne la fessée, moi, eh ! (De l'OCC. rebecar). ITAL. rimbeccare. CAT. rebec : rouspéteur.
rebichiner
v. 1. Froisser. - Je m’en vais donner un coup de fer à cette veste, qu’elle est toute rebichinée ! 2. Retourner. (Origine incertaine).
rebiquer
Voir biquer.
rébirebaïtén
n.m. Mot occitan composé de revira (retourne) et vai t'en (va-t-en) : gifle, soufflet, revers. Voir birotelaï, bouffe, bourmal, emplâtre, mournifle, mounifle, rébiremarioun, rouste.
rébirét
n.m. Virage, tournant. – J'aime pas trop passer par cette route prce qu'elle est pleine de ré-biréts, c'est dangereux ! (De l'occ. reviret [pron. rébirét]).
rébirét
n.m. Petit chemin tortueux. - Pour arriver chez Jean-Louis à Molère, il y a un petit rébirét, eh bé on a du mal à passer comme il faut avé la voiture, on a intérêt à faire attention. (De l’OCC. reviret : sinuosité, contour).
rébiromarioun
n.m. Soufflet, revers. - Tiens-toi comme il faut, parce que je te fiche un rébiremarioun, moi, que tu vas comprendre, eh ! (De l'OCC. reviramarion [pron. réviromarioun]).
rébiscouler, réviscouler
v. 1. Ranimer, réconforter, requinquer. - Tiens, prends un peu de riquiqui, ça va te rébiscouler tu vas voir. 2. Se rébiscouler : guérir - Ça fait une semaine qu'elle se traîne ce rhume, la Bénédicte, elle a du mal à se rébiscouler. 3. Ressusciter. (De l'OCC. reviscolar [pron. rébiscoulà]).
rebouliver
v. Avoir un "retour de flamme". - Depuis qu’il a eu soixante ans, ils se met à courir les femmes ! Tu sais que… Eh ! Il réboulive le type ! Rébouliver : se dit d’un arbre mort dont certaines pousses repartent du pied. (De l’OCC. rebol, rebolh : souche d’arbre, lui-même du CAT. reboll : repousse, rejeton, rebollar : drageonner).
rébourdélé
part. pass. du v. rébourdéler. En bordel, bordélique (sens dessus-dessous) - Je ne te dis pas la crise qui m’a prise quand je suis rentrée dans la maison et que j’ai trouvé tout rébourdélé ! (De l'OCC. bordèl [pron. bourdel]). NB. le mot rebordelar occitan existe mais n'a pas ce sens. Il signifie courir, s’élancer, dégringoler, folâtrer...). Voir abarréjadis, rébaladis.
réboussier
adj. Contrariant. Qui va à contre-courant de ce que font ou disent les autres. - Quand tout le monde dit noir, lui il dit blanc, quand on veut s’arrêter, lui il veut continuer. Qu’il est réboussier ce Paul, alors ! (De l'OCC. reborsièr [pron. réboussié]).
rebuter
v. Ne pas digérer quelque chose. - Moi, je ne mange pas les concombres ; ça me rebute toute l'après-midi ! (De l'OCC. rebutar). Voir rabaner, réganter, reprocher, revenir.
récater
v. 1. Ranger, mettre à l’abri, mettre de côté... - Ton manteau, il est tout neuf, ne le laisse pas à la poussière, récate-le, donc ! / - Allez, récate-moi ces livres en vitesse, qu’il est l’heure de souper ! 2. Mettre en quarantaine, mettre au piquet - Si tu ne te tiens pas tranquille je vais te récater dans un coin, moi, tu vas voir un peu ! 3. Aller se blottir, s’abriter, pour chercher du réconfort. - Quand ton père engueule le chien, il vient se récater par mes pieds après ! (De l'OCC. recaptar : ranger). ESP. recatar : cacher, CAT. recaptar : ramasser, mettre de côté. Voir arrémauser, estrémer.
rechaoupisquer
v. Eclabousser. - On va aller voir la cascade, mais il faut faire attention, eh ! parce qu’il ya de la boue partout et ça réchaoupisque ! (De l'OCC. esposcar : éclabousser). CAT. & ESP. salpicar. Voir giscler, regiscler.
rêche
n.f. Chute, coup reçu lors d'une chute. - J'ai dérapé dans le virage avé la mobs, je me suis pris une rêche !... j'ai un pélat sur tout le bras gauche ! (ARGOT. Origine incertaine). Voir rê-cher ; capuchette, espatarrade.
rêcher (se)
v. Tomber violemment, se blesser en tombant - Fais gaffe en descendant, tu risques de te rêcher. (ARGOT. Origine incertaine).
réchichouét
adj. Petit, riquiqui. - C'est ça le lièvre que tu as attrapé à la chasse ? Eh bé, il est un peu réchichouét ! Voir chisclét, renichouét..
réclamer
v. - Débarrasser la table. Ho là ! Ho là ! La jeunesse ! Pas question d’aller s’amuser, il faut réclamer la table avant de déguerpir ! De l'OCC. reclamar. Voir lever.
récouler
v. tr. Verser le café (ou tout autre liquide) trop brûlant dans une tasse vide pour le refroi-dir. - Ce café est imbuvable tellement qu'il est chaud. Passe-moi une tasse, je te prie, que je le récoule. (De l'OCC. recolar : transvaser ; décanter). Voir couler.
rectifié
adj. Raide, droit, mort - Ah ! Ça, il est bien mort, il est même rectifié ! (Du LAT. rectus : droit). Voir bout du moi, caisse de mort, fatigué, patafioler, rébouliver, sonner à mort.
réfastignous
adj. Se dit d'un mets qui finit par dégoûter, du fait d'en avoir trop mangé. - L'aligot à force ça peut être réfastignous vous savez. (De l'OCC. refastinhós : dégouté, délicat, récalcitrant. Glissement de sens, le dégoûté étant devenu dégoûtant).
refête
n.f. Octave de la fête locale. - Aujourd’hui c’est la fête, dimanche en huit, c’est la refête. Voir baloche, Bourrou, Carnaval, fénétra, pâquettes.
régagnous
adj. Hargneux, râleur - Méfie-toi ! Il est régagnous ces jours-ci, il te faut pas trop lui chatouiller les moustaches ! (De l'OCC. reganhós [pron. regagnous] : idem). CAT. reganyador, ESP. regañón. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
regalède
n.f. Ruisseau d'eau sale, caniveau. (De l'OCC.; rigolar : ruisseler). Voir regalètch.
régalètch
n.m. Caniveau, ruisseau. (De l'OCC. regalejar : ruisseler). Voir régalède.
réganter
v. 1. Déborder. 2. Vomir. - C'est tellement sale chez lui que ça te donne envie de régan-ter... (De l'OCC. regantar). Voir rabaner, rebuter, reprocher.
regardaous, regardeys (faire des)
expr. Ne rien préparer pour le repas. - Ce soir à souper j'ai fait des regardaous. Peut-être que ça va pas te suffire… (De l'OCC. regardatz-vos [pron. régardat-bous] : regardez-vous (puisque il n'y a rien d'autre à faire…).
régent
n.m. Instituteur. - Tu le connais pas à lui ? C'est le nouveau régent. Eh bé ! Il est pas bergou-gnous ! : - Tu ne me connais pas, lui ? C'est le nouvel instituteur. Et bien ! Il n'est pas timide ! (regent : mot OCC.). NB. On retrouve ce mot régent pour instituteur notamment en Suisse et en Savoie.
regiscler
v. Rejaillir, éclabousser - Poussez-vous ! Je vais ouvrir le robinet, ça risque de regiscler ! (De l'OCC. regisclar). Voir giscler, rechaupisquer.
régitouner
v. Enlever les bourgeons adventifs du tabac, afin de permettre le bon développement des feuilles. - Allez les enfants aujourd'hui, on va tous aller régitouner dans le champ de tabac. Vous, vous enlèverez les feuilles du bas ! (De l'OCC. reget : jeune pousse).
regretter
v. Lésiner. Pas d’équivalent en français académique. - Donne-moi-s-en davantage, canaille de sort ! On dirait que tu me le regrettes ! (Calque occitan de plànher : regretter, déplorer, regretter ce que l’on dépense).Voir plaindre.
rencontre (de)
expr. D'occasion. - J'ai acheté un tracteur de rencontre.
rencontrer
expr.1. Rencontrer bien, mal, comme il faut, comme ça : Bien tomber, mal tomber. - On est allé à Andorre avec le troisième âge, eh bé on a bien rencontré avec le temps, il a fait beau.- Ah bé tant mieux, tê ! 2. S'être rencontré : S'être trouvé là, fortuitement. - Ça s'est rencontré comme ça : c'est arrivé par hasard ; Ça c'est rencontré qu'il était là quand je suis arrivé… ou : - Je me suis rencontré là au moment où il est arrivé. : Je me suis trouvé là...) ESP. encontrar : trouver.
rendre (se)
v.r.on. - Si on te tape dessus, tu n’as qu’à te rendre ! (Calque OCC. de se tornar : rendre, resti-tuer les coups que l’on a reçus. (Les non-violents préfèreront dire : -Si on te tape dessus, tu ne dois pas te rendre ! )
renéguer
v. Jurer, blasphémer, dire des gros mots. - Arrête de renéguer contre le temps. On y peut rien s'il pleut ! (De l'OCC. renegar). ESP. & CAT. renegar. Voir rambailler, ébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, ruque, tré-péjer, trougner.
renichouét
Voir réchichouét.
rentrer, rerentrer
v. Entrer, pénétrer, - Ces pantalons me sont trop petits, je peux pas y rentrer. / - Ce bois ne vaut rien, les pointes elles y rentrent comme dans du beurre ! / - Mon chat, c'est une ve-dette, tu le fais sortir par la porte, il rerentre par la fenêtre ! - C'est normal, eh, tous les chats ils le font.
rentron
n.m. Coup, en particulier en parlant d'une voiture. - Et qu'est ce c'est que ce coup que tu as par la portière ? - Oh, bé j'ai pris un rentron par quelqu'un qui est arrivé à gauche et qui m'avait pas vu ! (Du FR. : rentrer).
répapéjer
v. Radoter - Tu répapèjes, mon vieux ! Ça fait dix fois que tu nous la racontes celle-là ! (Aus-si : répapier). De l'OCC. repapiatge : radotage. CAT. repapiejar. Voir répapier, réquéquéjer.
répapier, rapapier, répépier
v. Radoter. (De l'OCC. repapiar). Voir répapéjer, réquéquéjer.
répondre (en)
v. Jurer. - Il est cabourd ce gafét... Je t’en réponds ! : ... je te jure ! Accentue l'affirmation. Ce gafét est vraiment quelqu'un, il n'y a aucun doute. Voir promettre.
répountchou, répounsou
n.m. Raiponce, houblon, pissenlit, chondrille, espèce d’asperge sauvage au goût amer. - A souper, je ferai une omelette avec ce peu de répountchou que j’ai ramassé dans les fossés du côté de Lourties. (De l'OCC. raponchon [pron. rapountchou]).
répoupét
n.m. Petit veau que l’on vend pour le faire têter à une autre vache que sa mère. - Au marché à Gimont, j’ai acheté un joli répoupét. Je l’ai mis sous la Mascari, eh bé, elle a l'air contente. (De l'OCC. repopet > re + popar : retêter). Voir bédélou, brau, cabrette, espanir, rouèc, velle.
répoutéguer
v. Rouspéter. - Au lieu de répoutéguer toute la journée, essaie de prendre la vie du bon côté, nom de nom ! (De l'OCC. repotegar [pron. répoutégà]). Dans les années soixante-dix on pouvait lire à l'arrière de certaines voitures de la région : Repotegues pas e passa davant ! invitant les automobilistes pressés à doubler avec le sourire (ou pas). Voir rambailler, rébé-quer, réboussier, régagnous, renéguer, ressègue, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
reprocher
v. Causer des renvois. - C’est pas que je n’aime pas l'oignon, mais c’est qu’il me reproche ! (De l'OCC. reprochar : causer des rapports d’estomac). Voir rabaner, rebuter, réganter, revenir.
réquéquéjer
v. Radoter. Voir rapapéjer, répapier.
requinquiller (se)
v. Se requinquer - Alors, votre homme, il va mieux ? - Oh ! Il se requinquille, doucement ! (De l'OCC. se requinquilhar). Voir aganit, crébère, foutu, lancer, patchaque, pét de travers, pierre (souffrir les), poutingue, tras.
rés
loc. Rien (du tout). - T'y as compris quelque chose toi à son discours ? - Rés (ou pas rés). (expr. OCC.). Voir cagagne, néyec, rascle, zéro.
résalpic
n.m. Tache, éclaboussure (d'huile, de graisse, d'eau…). Voir giscler, rechaoupisquer, sésalpi-quer, resquit.
résalpiquer
v. Rejaillir, pour de l'huile ou tout autre liquide. CAT. & ESP. salpicar. Voir giscler, rechaoupis-quer, résalpic, resquit.
resquit
n.m. Éclaboussure. - (Mot OCC.). Voir giscler, rechaoupisquer, résalpic, résalpiquer.
ressègue
n.f. Scie (au sens figuré), rangaine. - Quelle ressègue, celle-là ! Toute la matinée en train de répéter la même chose ! J’en ai un sadoul moi, je te dis pas, eh ! / - Change de disque, un peu ! Ça fait vingt fois que tu me chantes la même ressègue ! (De l'OCC. ressèga : scie). ITAL. sega. Che seccatura ! : Quelle scie ! Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, rené-guer, répoutéguer, rogne, roner, rougagner, rouffigner, rouscailler, ruque, trépéjer, trougner.
ressembler
v. 1. Ressembler à. - Et qui il ressemble ce petit ? - Ouh ! Il ressemble son père tout craché ! (Se construit sans la préposition a, sur le schéma OCC. : Sembla son paire tot patrat : il ressemble à son père tout craché). 2. Autre construction particulière : - A qui tu trouves que ce petit ressemble ? - Moi je le ressemble à son père. : … Moi je trouve qu'il ressemble à son père.
reste
n.m. 1. Dans l'expression "Bon appétit au reste". Se dit à l'adresse de ceux que l'on quitte au milieu du repas ; ce qui signifie "bon appétit pour ce qui vous reste à déguster". Voir bonjour. 2. loc. adv. De reste : trop. - Eh bé ce matin il fait pas chaud de reste ! Variante : Il ne fait pas de reste chaud ! 3. Suffisamment, largement assez.- Ils la voient de reste la télé les gosses. Dans les années 60 un responsable de foyer rural et du matériel sonore qui allait avec, ayant une nette préférence pour l'accordéon qui avait bercé sa jeunesse plutôt que pour les guitares, même accoustiques qui lui paraissaient révolutionnaires, avait tendance à monter naturellement le son du premier et baisser celui des autres, au grand dam des guitaristes. Ce à quoi le responsable répondait : - On les entend de reste les guitares mille dieux !
rester
1. v. Habiter. - Et où ils restent les Cazenave maintenant, eh ? Ils sont plus à Bordeaux quand même ! (Cette manière de parler ne subsiste plus que chez quelques rares per-sonnes âgées). 2. expr. Rester bien à quelqu’un : Mériter ce qui arrive. - Tu t’es faite mal ? Ça te reste bien, tu n’avais qu’à te tenir tranquille ! Aussi : Ça ne te reste que du bien : C’est bien fait pour toi ! Tu ne l’as pas volé ! (De l'OCC. restar : mériter).
resuivre
v. Revenir sur un travail déjà fait pour en vérifier la correction. - Ce toit, il a des gouttières, il va falloir le faire resuivre par le charpentier. (De l'OCC. resseguir). ESP. CAT. seguir, ITAL. seguire : suivre.
retirer (se)
v.pr. Revenir en arrière. Voir retourner (s'en).
retourner
v. 1. S’en retourner : Rentrer, rebrousser chemin. Bon ! Si tu es fatigué, il te faut le dire, on s’en retournera. (De l'OCC. se tornar, se retornar, se revirar). CAT. retornar-se. Voir retirer (se). 2. Se retourner : Rendre les coups. - Tu l’agaces sans arrêt, mais méfie-toi qu’un jour il se retourne ! (De l'OCC. se tornar : se défendre en rendant les coups). Voir se rendre. 3. Se retourner : - J’ai tellement de travail que je n’ai pas le temps de me retourner ! - ... le temps de respirer.
retrécir
v. Rétrécir. Dans le Sud-Ouest on prononce [retrécir] et non [rétrécir]. - T'as vu comme mon pull a retréci ? - Tu as mis la machine à 90 ou quoi ?
revenir
V. 1. Avoir des rapports d'estomac : - Je ne mangerai pas l'aïl parce qu'après il me revient toute l'après-midi ! (De l'OCC. revenir). 2. v. Recommencer à. Cet emploi particulier du mot se retrouve dans certains coins du Gers et notamment dans le canton de Fleurance : - On est au mois d'avril et tu vas voir qu'il va revenir faire froid ! Et du coup je reviens avoir mal au dos ! Heureusement au mois de mai il revient faire de belles journées : … qu'il va refaire froid… je vais à nouveau avoir mal au dos… le beau temps revient. Voir rebuter, reprocher.
revers mouquire
n.m. Coup porté du revers de la main censé "moucher" la victime. (Mouquire : morve, de l'OCC. moquira [pron. mouquíro], lui-même de mocar, moucher).
ric-à-ric,
adv. Ric-rac. Rigoureusement, très exactement, du tac au tac. - Avec lui, tu n'as rien à craindre, il est ric-à-ric : Il est honnête, régulier. (De l'OCC. ric-a-ric).
rien
pron. indéf. Quelque chose. - Je venais voir si tu avais besoin de rien ? : ...si tu avais besoin de quelque chose ? ou - … si tu avais rien besoin. : si tu n'avais besoin de rien. (De l'OCC. ...se has pas res besonh. Du latin res : chose).
rien-que
loc. adv. Seulement. - Donne-moi un peu d'armagnac, tê ! … Mais tu me donnes ça, rien-que ? Eh bé, je risque pas de me soûler ! (S’emploie comme adverbe) : Tu ne me donnes rien que ça ?
rifagner
v. Rire sottement ou méchamment ; ricaner. - Regarde-le qui rifagne dans son coin ! Qu'est-ce que t'as à rifagner comme ça, eh ? (De l'OCC. rifanhar).
rigoler
Expr. Comme qui rigole : Très facilement.- Avec ce clébard, si tu n'y fais pas attention, tu te fais gnaquer comme qui rigole !
riquiqui
n.m. ¬1. Eau de vie. Voir alambiqueur, farlabique. 2. Sucre trempé dans l'armagnac, appe-lé aussi canard.
rite
n.f. Cane. - Tu vois bien que c'est une rite qu'on mange, là, et pas une piotte quand même ! Ah ! Ces gens de la ville, alors ! Ils te confondent tout, eh ! (De l'OCC. rit, rita : canard, cane). / - Quand je buvais beaucoup d’eau d’un coup, ma grand-mère me disait que j’étais comme une rite vieille !
ritou
n.m. Curé (familier). - Tu le connais, Lucien, celui qui habite à côté de la maison du ritou ! (De l'OCC. reitor [pron. reitou], curé, recteur). CAT. curé : rector. Voir extrémoncier, madonne.
riuchiuchiu, riouchiouchiou
n.m. 1. Chant des oiseaux. 2. Sexe masculin, verge, pénis. Si ANTOINE - chanteur et navigateur à chemises à fleurs- avait été occitan, il aurait peut-être chanté : - J’ai un riouchiouchiou qui chante, rien que pour toi ma Cannelle. (La version originale disait : J’ai un oiseau qui chante rien que pour toi…). (Mot OCC.). Voir asperge, bique, poireau, quiquette, sguègue. 3. Lorsque l’on veut se faire la voix ou combattre un enrouement, on lance : -Riuchiuchiu , troneire di Diu ! (Riouchiouchiou tonnerre de Dieu !).
rochelle
n.f. Mezzanine - Il te faudra venir voir la maison que j’ai achetée. J’ai un grand salon avec un escalier qui monte à une rochelle... (MIDI TOULOUSAIN).
rogne, rougne
n.f. 1. Saleté, crasse - Maman ! Regarde cette belle veste que j’ai trouvée à St-Sernin ! - Ah ! Tu vas me jeter cette rogne tout de suite, eh ! Qu’est ce que ça semble ça d’aller s’habiller aux puces ! (De l'OCC. ronha [pron. roúgno] : gale). Voir barranquine, bicle, catchare, clech, pétarel, rascle, trapanelle, traste, tricatel 2. - Oh ! Aujourd’hui on peut pas l’approcher ! Il a la rogne ! - (Etre en) rogne. CAT. ronya : crasse. Voir fumace, inquiéter, rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rougagner, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roner, rouner
v. 1. Grogner. - Va voir ce qu’il a ce chien à rouner comme ça ? 2. - Tourner, ronronner.- Les jeunes ont dû revenir de la fête ! J’entends un moteur qui rone dehors. (De l'OCC. ronar [pron. rounà]). Voir fumace, inquiéter, rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, rogne, rouffigner, rougagner, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rôti
1. adj. Ivre, saoûl, rouge d'avoir bu, comme si l'on sortait d'un four. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, hart, joli, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une) 2. n.m. Rôtie de vin chaud sucré que l'on présente aux nouveaux époux ou à une femme qui vient d'accoucher. (De l'OCC. rostida).
rouèc
n.m. 1. Dernier d'une portée de cochons. 2. Le dernier d'une famille. (De l'OCC. roèc). Voir caganis, catchaníou, curoníou, répoupét.
rouffigner
v. Renâcler. - Il a trouvé du boulot, mais ça ne l’enchante pas plus que ça d’aller travailler... Il rouffigne un peu... (De l'OCC. rofinhar [pron. roufignà] : ronger, murmurer). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rougagner, rouméguer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rougagner
v. Ronger ; maugréer. - Arrête de rougagner cet os ! Laisses-en un peu pour le chien ! (OCC. roganhar [pron. rougagnà]). Rougagne : restes rongés, déchets. CAT. reganyar : maugréer, ESP. regañar : gronder (quelqu'un). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouméguer, roundiner, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
rouge
n.m. Gros ver de terre, lombric. Appelé ainsi pour sa couleur, appelé parfois talos en GAS-COGNE (mot GASC.). Voir astinfle, cuquét, rougeane.
rougeâne
n.m. Ver de terre rouge, lombric. – Les pescofis savent que la rougeane est idéale pour la pêche. Voir astinfle, cuquét, rouge.
roulage
n.m. - Trafic, circulation. - Je suis allé à Toulouse l’autre jour en voiture. - Ah ? Et tu as trouvé du roulage ? - Oh non, pas pour crier !.. (De l'OCC. rotlatge : transport par charrette).
roule-barricòt
Jeu consistant à descendre une pente en se laissant rouler. (De l'OCC. barricòt, petite bar-rique) - Derrière en Peyrét on avait un petit pré bien en pente. C'était commode pour y faire à roule-barricòt. Voir cligner, hoyo, paranclét, poque.
rouler
v. Se promener, ne pas rester chez soi, vagabonder. - Il n'arrête pas de rouler, il est jamais là, il a toujours des réunions, des congrès… quel rabalaïre ! (De l'OCC. rotlar : rouler ; vaga-bonder). Voir rabaler.
roumec
adj. 1. Ronce. 2. Garce ; méchante femme (de l'occ. romec : ronce)
rouméguer
v. Maugréer, ronchonner. - Qu’est ce que tu as à rouméguer comme ça ? T’es pas content ? (aussi : qu'est ce que tu roumègues). (De l'OCC. romegar [pron. roumégà] : couper des ronces ; fig. maugréer). NB. ronces en CAT. romeguera. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, roundiner, rouscail-ler, ruque, trépéger, trougner.
roundiner
v. Murmurer, grogner, grommeler, râler. - Arrête de roundiner que je comprends rien de ce que tu dis ! (De l'OCC. rondinar). CAT. rondinar. Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, rouméguer, rouscailler, ruque, trépéger, trougner.
roupes
n.f.p. Habits. - J'ai perdu ma valise avé toutes les roupes dedans ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? (De l'OCC. ropa : manteau, houppelande). ESP. ropa. Voir gueille, peille.
rouscailler
n.m. Rouspéter. - Le Papé, il s'arrange pas en vieillissant ! Toute la journée il rouscaille, pour un oui pour un non. (De l'OCC. rosquilhar). Voir rambailler, rébéquer, réboussier, régagnous, renéguer, répoutéguer, ressègue, roner, rouffigner, rouganer, roundiner, ruque, trépéger, trougner.
rouséguer, rousiguer
v. Ronger - Arrête de rouséguer les os et reprends plutôt de la viande ! (De l'OCC. rosegar, rosigar [pron. rousegà, rousigà]). CAT. rosegar, ITAL. rosicare. Voir rousiller
rousiller
v. Manger jusqu'à laisser un rousilh (trognon). (De l'OCC. rosilh : reste de fruit). Voir rou-séguer.
rouste
n.f. - Gifle, volée Vous allez prendre une rouste, tous les deux si vous continuez de vous battre, eh ! (OCC. rosta [pron. roústo]). Voir birotélaï, bouffe, emplâtre, mournifle, rébire-baïtén.
roustir, roustiller
v. Duper, escroquer. - Je crois que je me suis faite roustir. J'ai acheté une bague à l'inquét, mais c'est du pur toc véritable ! / - Sympas les voisins ! Ils m'ont rousti un mêtre de terrain de chaque côté ! (De l'OCC. rostir). Voir roustiller.
royaume
n.m. Gâteau des rois. Oy ! Qu'il est bon ce royaume ! Il est moufle comme il faut... (OCC. los reis : la fête des Rois). Voir coque, fouace, fougace, limoux, moufle, tourteau.
rugby
n.m. [pron. rudbi, rubi et parfois même rugby !]. - Tu fais au ruby toi, ou au foot ? (De l'OCC. rubí). Les Parisiens se croient obligés de dire ruby et de rouler le R lorsqu’ils imitent les gens du Sud-Ouest. En réalité, la grande majorité des Méridionaux prononcent actuelle-ment ce mot (après avoir réalisé de nombreux efforts, certes) à peu de choses près comme il doit être prononcé.
Noms spécifiques au rugby, utilisés sur les terrains des villes et villages occitans (gascons en particulier) : Première ligne, les piliers (N° 1 et 3) sont parfois appelés trucs et patacs (m. à m. en GASC. chocs et coups) et le pilier remplaçant, tusto moundo (frappe tout le monde. OCC. tusta mundo). C'est bien sûr le pilier du temps du "ruby" à l'ancienne, chargé de dis-tribuer des gnons et des bouffes et vice-versa ! Le N° 2, le talonneur est lui surnommé le ratissaïre (OCC. ratissaire), celui qui ratisse. Les deuxièmes lignes, N° 4 et 5, chargés d'at-traper la balle à la touche en sautant le plus haut possible sont sàouto hàout et gàho tout' (OCC. sauta haut e gaha tot, m. à m. en GASC. saute haut et attrape tout). Les troisièmes lignes, sur les ailes, soit les N° 6 et 7 sont, pour le premier, ficelou (OCC. ficelon, la ficelle, l'astuce, le truc). Celui-ci a en effet besoin de connaître les ficelles du métier pour être effi-cace et veiller au grain car, comme disait un capitaine d'une équipe de l'hémisphère sud dont j'ai oublié le nom, "le muscle le plus développé d'un bon joueur de rugby se situe entre les deux oreilles". Ficelou pourrait se traduire par "petit malin"… celui qui n'utilise pas tou-jours justement les ficelles autorisées, d'où peut-être le diminutif (petite ficelle), celle qu'il essaie de cacher à l'arbitre ?… et le second est surnommé a pas que cambos (OCC. a pas que cambas, m. à m. en GASC. il n'a que des jambes). Quant au remplaçant, c'est lou cravataïre (dont la spécialité est de pratiquer le jeu -interdit- de la cravate). Au centre il y a le N° 8, càlo tout (OCC. cala tot, m. à m. en GASC. qui cale tout), celui qui, étant au centre de la troisième ligne est chargé de caler la mêlée et d'en assurer la bonne tenue. Ensuite il y a plounjo, (OCC. plonja : celui qui plonge), le 9, le demi de mêlée, dont le remplaçant s'appelle loungo passo (OCC. lunga passa : longue passe). Le 10, le demi d'ouverture est appelé la grando finèstro (OCC. la granda finestra, m. à m. la grande fenêtre). Les centres (12 et 13) sont les frères crouchetaïres (OCC. los fraires crochetaires : les frères crocheteurs). Les ailiers (le 11 et le 14) sont la púnto et la bitèsso (OCC. la punta e la vitessa : la pointe et la vitesse). Quant à l'arrière, le N° 15, c'est arrèsto tout' (OCC. arresta tot : arrête tout) et son remplaçant, dècho passà (OCC. Deissa passar : laisse passer). L'essai de cagade : celui que l'on marque après une action confuse, où l'on profite d'une "cagade" de l'équipe adverse, appelé par les journalistes essai de rapine. N'oublions pas bèsi parrés : l'arbitre (OCC. : vese pas res : Il n'y voit rien). Voir bestiasse, beuchigue, brèle, bourriche, cagade, enquiller, fécéa, générale, gonfle, mafre, morceau, murge, ovalie, pagelles, petit, planchòt, tambour, tèque.
rumer
v.t & int. Brûler, roussir, rissoler, faire trop cuire. - Tu trouves pas que ça sent un peu à rumé. Il faudrait pas que tu te crames le rôti ! (De l'OCC. rumar). Voir attraper, cramer, rabastiner, rabiner.
rupiner
v. Réussir un contrôle - Au lycée, lorsqu’on avait réussi un devoir surveillé (une compo !), on disait que l’on avait rupiné. ARGOT LYCÉEN.
ruque
n.f. Faire la ruque, avoir la ruque : Faire la tête, être en colère Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, mour, ruquer.
ruquer
v. Faire la ruque, avoir la ruque. Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, mour, ruque.
ruscade
n.f. Lessive. - Tu fais encore la ruscade dans le cuvier, mais je vais te donner 3 euros pour t'acheter une machine ! Voir bugade, javel, lampo, lessif.
S
sa ditz
Interj. Littéralement : dit-il. - Alors, sa ditz ! Il me dit bonjour et t’as pas vu ma femme, sa ditz... Mais j’en savais rien moi où elle était sa femme, je couche pas avec !
sabline
n.f. Sable très fin souvent mêlé de terre limoneuse, utilisé en général pour le jardinage et provenant d’une rivière. - Pour adoucir la terre du jardin on va souvent chercher de la sabline à Garonne. La sabline est idéale pour couvrir les plantations d'asperges. (De l’OCC. sablina). Voir boulbène, terrefort.
sabrot
Voir chabrot
sac
n.m. Personne mal habilée, vêtue de manière peu élégante. – Arrange-toi un peu cette cra-vate et remonte-toi les pantalons, canaille de sort, qu'on dirait un sac. Voir afargué, arranger, braguer, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despapatché, despipadé, ensaché, far-gué, jargué, marquer.
sache
n.f. Grand sac. - Je t’ai demandé un sac pour mettre ce kilo de pommes, pas une sache ! En occitan, le féminin indique en général un objet plus grand que le masculin. (De l'OCC. saca). Voir poche, sacòt.
sacòt, saquét
n.m. Petit sac (en plastique, notamment, permettant de transporter des achats des surper-marchés, entre autre). (Mots OCC. sacòt, saquét). Voir poche, sache, saque, saquette.
sadoul, sadout
1. n.m. - Pendant plus d’une heure, Il m’a parlé de ses problèmes avec sa femme ! Je t’en avais un sadoul, moi ! : ... j’en avais ma dose. (De l'OCC. sadol : soûl). ITAL : satollo, CAT. sadollar : soûler. 2. adj. Repu, soûl, rassasié. expr. Il vaut mieux crever sadoul qu'aganit ! : il vaut mieux crever repu qu'affamé. /- Eh bé, après ce que tu as avalé ce midi, tu dois être sadoul ! Voir afart, assadouler, bâfras, farnac, hart, hartère, rabané, rebuter, réganter, reprocher (De l'OCC. sadol, sadola [pron. sadoul, sadoúlo] : soûl-e).
sagagner
v. Bricoler ; travailler maladroitement - Mets-toi comme il faut bon sang ! Que tu sagagnes, là, tu le vois pas ? (De l'OCC. cigonhar [pron. cigougnà]: secouer ; faire du mauvais travail ; charcuter). Voir mascagner, salopéjer, trastéjer.
saï !
interj. viens ! - Pour appeler les vaches en GASCOGNE on dit " saï, saï ! " (Mot GASC.).
saigner
v. Dans l'expr. J'ai le nez qui me saigne : Je saigne du nez.
sainfoin
n.m. Luzerne. Le sainfoin est différent de la luzerne en FR. d'oïl, bien que tous deux fassent partie de la famille des plantes papilionacées (Le sainfoin a des fleurs roses, la luzerne des fleurs bleu-violet). Dans le MIDI TOULOUSAIN le sainfoin c'est de la luzerne.
sainte-martine
n.f. Champignon : la lepiote élevée
saint-martine
n.f. Lépiote élevée, coulemelle. Pousse généralement aux alentours de la St-Martin (11 no-vembre).
Saïpasky
n. pr. Nom imaginaire utilisé par exemple comme dans l’anecdote ci-après : Un organiste aveyronnais, après une improvisation répondit à un auditeur curieux d’en connaître l’auteur « C’est de Saïpasky », rendant ainsi hommage aux musiciens polonais et indirec-tement à sa propre modestie. (De l’occ. sai pas qui : je ne sais pas qui).
sale
expr. Pas sale. Utilisé en litote pour dire "bon". - 'Dé pute ! Ce lapin à la moutarde, il est pas sale ! : … il est excellent !
salir
v. Se salir, être salissant - Il vaut mieux que tu te mettes les pantalons gris pour aller aux boules. Ils salissent moins que les bleus, avec la poussière : ... ils sont moins salissants que les bleus...
salon
n.m. Local où l'on remise les outils de la ferme. Anectote originaire du Couserans et transmise de bouche à oreille : Une brave paysanne dit à son mari " Va me querre la bigosse qui est pinjée dans le salon" et à la stupéfaction du touriste de passage contemplant la scène, ledit salon n'était en réalité qu'une remise où l'on suspendait les outils de la ferme. (Origine incertaine)
salopéjer, saloupéjer
v. Salir, saloper. - Les maçons, ils sont bien gentils, mais c’est pas la peine qu’ils salopèjent tout, quand même ! (De l'OCC. salopejar [pron. saloupédjà] : saloper). Voir mascagner, saga-gner, trastéjer.
salser
v. Faire la cuisine en en mettant partout ! Voir pastisser. (De l'OCC. salsar : saucer, plonger, tremper).
salsiner
v.tr. Voir salser, tchaoupiner. (De l'OCC. salsa : sauce).
sampa
adv. 1. Sans doute, (On l'espère !). - Mais tu vas pas voter pour ce toco-manètos, sampa ? 2. Un peut-être mélant doute et espoir - Il passera nous dire bonjour, sampa.... 3. Probablement. - Il n'est pas arrivé à cette heure-ci, il a dû manquer le train, sampa… (Mot GASC.).
sanaïre
n.m.ou f. 1. Bricoleur - Un sanaïre est une personne qui prend plaisir à démonter et à remonter une machine (une moto, un moteur...). 2. Pinailleur. Voir ticous.
saner
v. 1. - Faire - Qu'est ce que tu sanes ? : qu'est ce que tu fais, qu'est-ce que tu trafiques ? 2. - Châtrer. (De l'OCC. sanar : coudre grossièrement, rapiécer, châtrer).
sang
expr. Se faire un sang de vinaigre : se faire du mauvais sang, un sang d’encre, se ronger les sangs - C’est maintenant que tu arrives, toi, que je me faisais un sang de vinaigre en t'attendant ! Tu aurais pu téléphoner macaniche ! (De l'OCC. sang de vinagre).
sanglacer
v. Glacer le sang. - Ne me touche pas avec tes mains froides, que tu me sanglaces ! (De l'OCC. sanglaçar). CAT. sangglaçar-se : même sens.
sang-pris
n.m. Ecchymose. Je me suis donné un coup de marteau sur le doigt, et maintenant j'ai un sang-pris, regarde ! (De l'OCC. sangprés).
sanquette, sanguette
n.f. Sang cuit. - Chez nous, quand j’étais gamin, on mangeait la sanquette des poulets ! Quand on saignait la volaille, on récupérait le sang et on le faisait cuire à la poêle avec de l’ail, du persil et de la mie de pain... (De l'OCC. sanguet, sanquet, sanqueta). CAT. sangada.
sans doute (pas)
Expr. Pas sans doute : On espère que non. - Tu vas voir qu'il va me demander encore de lui prêter de l'argent malgré qu'il ait gagné au loto ! - Oh ! Pas sans doute, quand même ! : Il n'osera tout de même pas, j'espère ! Voir pas quand même, sampa.
sansogne, sansoïne
n.f. Femme négligente et paresseuse qui se laisse vivre, souillon. (Péjoratif). (De l'OCC.; sansònha [pron. sansoúgno]. Voir carnaval, carnus, dame, falsaïre, grisette, jeune-fille, ma-donne, marâtre, ménagère, ménine, mounèque, nénette, patronne, sàoume.
sans-tu-farioun
n.m. Se dit d'une personne dont la naissance n'a pas été désirée ou de quelqu'un qui gêne. {De l'OCC. sens tu fariam : nous ferions (aussi bien) sans toi, c.à.d. nous nous passerions bien de toi} - Le jour de la naissance le (petit) dernier d'une famille nombreuse, au moment d'être affecté d'un prénom, se trouve spontanément baptisé Sans-tu-farioun. Par la suite, il portera un prénom usuel, comme tout le monde.
sàoume
n.f. Femme bêtasse ; souillon (De l'OCC. sauma : ânesse, bête de somme). On peut entendre aussi saoumasse, pour grosse sàoume [Pron. en accentuant le premier a]. Voir carnaval, carnus, dame, falsaïre, grisette, jeune-fille, madonne, marâtre, ménagère, ménine, mou-nèque, nénette, patronne, sansogne.
saoumét
n.m. Âne, petit âne ; Injure sympathique. Voir sàoume.
saoumette
n.f. Charge de foin nouée dans un morceau de toile ou un drap et portée à dos d'homme (ou d'âne, d'où son nom). (De l'OCC. sauma [pron. sàoumo]: âne, ânesse). PYRÉNÉES.
saounéjer
v. Rêver, songer, rêver les yeux ouverts. – Eh bé ! reviens sur terre mon petit ! Tu saounèjes, là ! (De l'OCC. saunejar). CAT. somniejar.
sapinette
n.f. Tuya, cyprès de clôture. - J'ai planté des sapinettes derrière la maison, comme ça, ça abrite du vent de Bayonne et en plus ça fait joli. Voici quelques années la mode était à la sapinette, arbre "exotique" dans le SUD-OUEST. Pas de clôture sans sapinettes ! NB. En FR., une "sapinette" (mot figurant au LAROUSSE) est un petit sapin du Canada et non un cyprès comme dans le Midi. Voir cèdre.
saque, saquette
n.f. 1. Musette où les ouvriers, les chasseurs ou les pêcheurs mettent leur casse-croûte. (De l'OCC. saquéta : petit sac à large ouverture). - Si tu vas manger chez lui, tu feras bien d'emporter la saquette parce que sinon, tu auras faim en sortant de table ! 2. Aller à la saque : expr. Aller manger. Voir bramer, sacòt, saquét.
sarcler
v.i. Au football, faire des tacles dangereux en bloquant du pied l'action de l'adversaire.
sarclét
n.m. Sarcloir, sarclette, binette (De l'OCC. sarclét, sarcleta). Voir andusac, bécat, bêche, bé-zouy, bigos, fessou, houe, majunquer, paloun, pelle-bêche, pelleverser, trinque.
sarcu
Voir cussarrat.
sarnaille, sernaille
n.f. Lézard gris. - Être maigre comme une sarnaille. (De l'OCC. çarnalha, cernalha ou sarnal-ha). CAT. sargantana. Voir chisclét, esclapou, maigrichòt, réchichouét.
sarpe
n.f. En BIGORRE : sac à dos. (Du GASC. sarpa [pron. sarpo] sac à bretelles).
saucier
n.m. Saucière. -Tu me passeras le saucier je te prie. (De l'OCC. salsièr - masculin - saucière).
sauf que
loc.conj. A moins que. - J’irai chez vous samedi, sauf que vous préfériez que je vienne un autre jour... à moins que vous ne vouliez... : sauf le cas où....
savoir
v. 1. Connaître l'existence de quelqu'un ou de quelque chose : - Ah ! Tiens ! Je te savais pas là à toi ! :... Je ne savais pas que tu étais là, toi ! Calque occitan. 2. - Si tu le sur-veilles pas comme le lait sur le feu ce gosse, il te fait les pires bestiases ! Tu sais que...eh ! (De l'OCC. sabes que…), phrase pleine de sous-entendus qui exprime le découragement, la déception, l'étonnement ou la résignation. 3. En savoir : Il te faudra venir aux cèpes avec moi ; j’en sais un coin par là : ... je connais un endroit où il y en a d'habitude. / Vous m’enseigneriez pas une femme de ménage dans le quartier ? - Oh si, j’en sais une du côté de Casselardit. : ... j’en connais une... 4. Savoir mal : expr. Vexer - Quand il m’a dit ça devant tout le monde, ça m’a su mal, tu sais ! Aussi : se savoir mal de quelque chose ou s’en savoir mal : se vexer - Tu sais, si je vais pas voir le Pépé alors que je passe devant sa porte, j’ai peur qu’il s’en sache mal ! (De l'OCC. se saber mal : être fâché, vexé).
se
pr. On. - Achète une baguette de plus parce qu'avec le pâté, il s'en mange du pain ! Calque OCC. Construction identique en ESP., CAT. et ITAL.
sèbe !
interj. ou adv. Assez ! Cela suffit ! Pouce ! Grâce ! - Dire sèbe : s'avouer vaincu (De l'OCC. dire ou cridar ceba) - Hitler dit enfin sèbe le 1° mai (1945) en se logeant une balle dans la tête. (Jean Anglade, Op. cit.).
sécade
n.f. Sècheresse - Bon ! On boit de bons coups ici, mais ils sont rares ! Germain ! Sers-nous à boire, mille dieux ! C'est la sécade ici ! (De l'OCC. secada). CAT. secada, ESP. sequía, ITAL. siccità, secchezza. Voir séquère.
sécadou
n.m. 1. Séchoir. - J’ai mis les châtaignes à sécher au sécadou. (De l'OCC. secador [pron. sécadou]). CAT. assecador, ESP. secadero. 2. Champignon des prés appelé aussi muscatel en Aveyron et pradélét à Toulouse, pseudo ou faux mousseron, agaric tortilis ou marasmius oreades en latin. Il a la particularité de pousser en cercles appelés ronds de sorcières. Voir moussalou, muscatel, pradélét. 3. Personne importune. Voir pègue.
sègue
n.f. Masturbation, branlette. (Origine incertaine NB. la sega en OCC. : la moisson). Voir bique, pignole, poireau, quiquette, riuchiuchiu, sguègue.
Seizét (roi)
Voir Cését (roi).
sémal, sémalou
n.m. Comporte ; petite comporte. - Sors-toi de devant cet ordinateur, que tu vas avoir la tête comme un sémalou à force, macarel ! (OCC. : semal, semalon). CAT. semal.
sembler
v. Signifier. - Qu’est-ce que ça semble, de parler comme ça à son grand-père, eh ? : ... à quoi ça ressemble, qu'est ce que ça signifie ?... (Calque de l’expr. OCC. Qué sembla aquò ?).
sémec
n.m. Terme affectueux pour appeler ou désigner un enfant. (Probablement de l'OCC. sem : diminué et par ext. petit). ITAL. : scemare : diminuer.
sens
expr. Au sens contraire. Voir contraire.
sensation (faire)
expr. - Ne me touche pas avec les mains froides que tu as, tu me fais sensation ! : ... tu me donnes la chair de poule, tu me donnes froid.
sent-bon
n.m. Parfum, souvent de qualité médiocre, brillantine parfumée. - Tu veux te mettre un peu de sent-bon pour sortir ou tu y vas nature ?
sentir (se).
expr. Se sentir capable de faire quelque chose - On avait prévu d'aller au cinéma ce soir, mais je me sens pas tellement d'y aller...: je n'ai pas grande envie d'y aller. / - Je m'en sens pas de le faire : Je ne me sens pas capable de le faire...
sépulture
n.f. Enterrement, inhumation. - On revient de la sépulture du pauvre Sylvain. ESP. sepultura : inhumation.
séquère
n.f. Soif. - Quelle séquère ici ! Tu as la cave vide ou quoi Marcel ? (Du GASC. sequera : séche-resse, aridité ; manque d'argent). Voir sécade.
séquét
adj. masc. Maigrichon. - Il est un peu séquét, çui-là pour jouer au rugby. Demi de mêlée, et encore ! (de sec, suivi du suffixe diminutif OCC. -ét). Voir chisclét, esclapou, maigrichòt, réchi-chouét.
serre-cul, sarcu, sarrocul
n.m. Voir cussarrat
serrer (se)
v.r. Se rapprocher, se garer, se pousser. Serre-toi un peu plus, macaniche, que tu prends toute la place ! (De l'OCC. se sarrar).
sguègue
n.m. Sexe masculin, pénis, verge. Sans connotation vulgaire. Voir asperge, bique, quiquette, sègue, poireau, riuchiuchiu. - On est allé se baigner à Garonne ; je me les suis gélées, con ! Elle était tellement froide que j'avais le sguègue tout racagni !
Si
expr. 1. Si c’était que moi (ou que de moi) : si ça ne dépendait que de moi - Si c'était que moi, je l'achèterais tout de suite cette maison, mais mon mari il lui manque toujours trois sous pour faire un franc ! 2. Si par cas : si par hasard, au cas où, si jamais, le cas échéant. - Si par cas tu vas à Bleuclair, tu me porteras du sucre pour la confiture. : ... si jamais tu al-lais.... On entend également : si en cas tu vas... (De l'OCC. : se per cas). CAT. si per cas, ITAL. se per caso, ESP. por si acaso. 3. si... comme... (tant...comme...) : - Ah, il est pas si bon comme l’autre, ce jambon ! : Il n’est pas aussi bon que l’autre... (Même schéma que : - Des champignons cette année, y en a pas tant comme l’an dernier ! : ... il n’y en a pas autant que l’an dernier. Calque de la structure OCC. Comparatif d’égalité). ESP. tan...como..., CAT. tant... com, ITAL. così ... come...
siestou
n.m. Petite sieste. - Je m’en vais faire un petit siestou avant de partir, sinon je sens que je vais m’endormir au volant ! Mot FR. sieste, auquel on a ajouté le suffixe diminutif occitan -ou. (Sieste en OCC. dormida).
siétou
n.m. Assiette. Mot enfantin. - Le carnou dans le siétou, puis le pissou, le tchucou, et au sies-tou le pitchou ! : La viande dans la petite assiette, puis le petit pipi, la sucette et au lit pour la sieste le petit ! (De l'OCC. sieton [pron. siétou] : petite assiette, soucoupe.
siouplèt
expr. S'il vous plait (Prononcé très vite, avec un t sonore). S'emploie en guise de protesta-tion : - Oh ! siouplèt, eh !
soigner
v. S’occuper des bêtes. - Pourquoi vous ne restez pas souper avec nous ? - Non, non, on ne peut pas rester, il faut qu’on rentre soigner les bêtes ! (Le FR. admet soigner dans les sens de s’occuper de, avec une nuance légèremement différente ; soigner ses invités : les choyer). Voir appâturer, panser.
sol
n.m. 1. Aire où l'on battait blé, orge et avoine. (De l'OCC. sòl : aire). - Des fois on avait jus-qu'à six gerbières sur le sol ! 2. Aire où l'on prend les palombes au filet.
soleil
1. expr. A la rage du soleil : En plein soleil. - Ils sont complètement calucs ces types de la ville de sortir comme ça à la rage du soleil ! : ...au moment au le soleil tape le plus. (De l'OCC. a la raja del solelh ; raja : rayonnement, ardeur du soleil). 2. n.m. Pâtisserie, spécialité de Marcillac (Aveyron) en forme de soleil.
sonner à mort
expr. Sonner le glas. (de l'OCC. sonar a mort). CAT. sonar a morts, ESP. tocar (doblar) a muerto. Voir bout du mois, bout de l'an, caisse de mort, extrêmoncier.
sort
expr. Canaille de sort : Juron familier et sans conséquence. Tu avais su que le Jandrou était tombé de bicyclette en allant chercher le pain ? - Ah non ! Oh, canaille de sort, alors ! Et il s’est coupé quelque chose ? (De l'OCC. canalha de sòrt). Voir canaille, coquin.
sortir
v. 1. Enlever. - Eh bé sors-toi les chaussures, si tu as mal aux pieds ! Voir quitter. 2. S'en aller ; enlever, ôter ; trouver - Allez sors-toi de là ! Tu ne vois pas que tu embarrasses ? : ... va-t-en de là... / - Sors cette chaise de là ! : enlève cette chaise... - Si tu te sors les baskets, sors-te-les dehors parce que sinon tu vas nous sortir d'ici ! : si tu enlèves… / Tu ne me sorti-ras pas ça de la tête ! : Tu ne m'ôteras (enlèveras) pas ça... / - D'où tu l'as sorti ? : Où l'as-tu trouvé ? - D'où tu sors ça ? : Où as-tu trouvé ça ? (A noter que les dictionnaires français ad-mettent, bien que familier, "se faire sortir" pour "se faire exclure" et "sortez-le !" pour "mettez-le à la porte"). 3. v. Arriver. - Si on veut aller en vacances, il vaut mieux qu'on y aille maintenant que c'est l'hiver, parce qu'après au printemps le travail va sortir et on aura plus le temps. : …le travail va arriver (ne va pas manquer). (De l'OCC. sortir [pron. sourti]: sortir, enlever, mettre dehors).
sou
exp. Il lui manque toujours trois sous pour faire un franc : Il est très près de ses sous. NB. Le problème devrait avoir trouvé une solution depuis le passage à l'euro, ou alors faudra-t-il modifier l'expression et dire désormais : il lui manque toujours trois cents pour faire un euro, ce qui ne manque pas de modernité. Voir arracou, cussou, plaindre, rapias.
souc, souquét, souque, souquette
n.m. et f. Souche, morceau de tronc. Si tu te mettais sur un souc pour faire ce piquet, tu te plairais mieux avec ta hachette ! / Il dort comme un souc ! : ... comme une souche. / - Va vite chercher une souquette de vigne, pour la grillade ! (De l'OCC. soc, soca, soquet, soqueta [pron. souc, souco, souquét, souquéto]).
souffler
V. - J ‘ai une taupe qui me bousille le jardin. Je m’en vais l’attendre avec une bêche vers deux heures, quand elle soufflera... je vais pas la manquer ! Elle souffle toujours l’après-midi après manger. Se dit en MIDI TOULOUSAIN pour indiquer le moment où la taupe évacue la terre de sa galerie. On entend aussi dire que la taupe "travaille" ou bien qu’elle "taupe". Voir tau-per.
soufflon
n.m. Engueulade. - Le patron, fais gaffe il a la rogne aujourd'hui ! Je viens de me prendre un soufflon, je te dis pas ! (De l’OCC. sofiar : souffler). ESP. sofión. Voir bufée.
souhaiter
expr. - Je te la souhaite ! : Manière de souhaiter une bonne année. - Je te la souhaite ! oui, mais comment ? - Bonne et heureuse, bien entendu !
souillarde
n.f. Débarras, arrière-cuisine. Petite pièce attenant à la cuisine, pourvue d'un évier, où on faisait la vaisselle et on rangeait les divers ustensiles du ménage, balais, serpillières… (De l'OCC. solharda [pron. souillàrdo]).
soulade
n.f. 1. Aire où l'on battait les céréales. Voir sol. 2. Jonchée de fleurs, de feuilles de fruits. - Le vent a soufflé cette nuit, il y a une soulade d’abricots sous l’arbre. Je vais pouvoir faire de la confiture, tê ! 3. Couche de neige. (De l’OCC. solada [pron. soulàdo], lui-même de sòl : aire).
soulan, soulane
n.m. & n.f. Adret. Champ, lieu exposé au soleil. (De l'OCC. solana). Voir paguère.
souleillade
n.f. Apparition du soleil ; coup de soleil ; temps pendant lequel une chose est exposée au soleil. - Il t'a fait une souleillade, aujourd'hui qu'on savait pas où se mettre ! (De l'OCC. solel-hada [pron. souleillado].
souliers
n.m.pl. Ce mot a été peu à peu laissé la place à celui de chaussures, dans tous les pays francophones (On se souvient des "petits souliers " de Tino Rossi et de ceux de Félix Leclerc qui avaient "beaucoup voyagé", mais il continue à être employé par certaines personnes âgées, dans le Sud-Ouest en tout cas. Il est parfois prononcé [souyé].
sounsigner
v. Geindre, faire entendre des plaintes sans fin (De l'OCC. sonsainejar) - Arrête de sounsi-gner, espèce de gatemiàoule que tu es ! Voir gatemiàoule.
sounsir
v. Se dit d’un gamin, assis sur les genoux de sa mère et qui ne cesse de se frotter à elle. - Ah ! cette gosse, qu'elle est pénible, alors ! Elle n'arrête pas de me sounsir. ROUERGUE. (De l'OCC. sonsir : trépigner, piétiner).
soupacade
n.f. Secousse, cahot. - Quand l'AZF a pété à Toulouse, je peux te dire qu'on a senti une sacrée soupacade. En fait la soupacade est une secousse beaucoup moins violente que celle évo-quée plus haut. Il s'est plutôt agi ce 21 septembre 2001 d'un "chaos" que d'un "cahot".
souper
v. Dîner. - Je suis bien embêtée, il est sept heures et je sais pas encore quoi faire à souper. (Souper peut être admis en français dans certaines régions et pays francophones pour dî-ner). CAT. sopar. Voir brespail, déjeuner, dîner, esprantiner, graillou, manger.
soupette
n.f. Mot enfantin : petite soupe.Voir Ham.
soupillon
n.m. Mouillette trempée dans du vin aditionné de sucre. - Rien de tel qu'un soupillon pour être gaillard jusqu'à souper ! (De l'OCC. sopilhon : petite soupe). Voir trempil.
sousquer
v. 1. Pousser des soupirs. - Qu’est ce que tu as à sousquer comme ça ? Tu as des problèmes, ou quoi ? 2. Avoir la tête ailleurs, réfléchir... (De l'OCC. soscar [pron. souscà]). Voir calculer.
sous-tasse
n.f. Soucoupe. - Je vous donne le café sans les sous-tasses, eh ! Sinon, il y a trop de vaisselle à faire ! - Mais diable oui ! On est en famille ! (Admis pour soucoupe, en Belgique).
space
adj. (Prononcé à l'anglaise [spéiss]) dans l'expr. être space : planer, être bizarre. - Ouais, à lui je le connais, il est un peu space ! (Différent de l'anglais, space qui est un nom et signifie espace, place). ARGOT JEUNE.
sparagus
n.m. Asparagus, plante voisine de l'asperge utilisée par les fleuristes pour la décoration de bouquets. Aphérèse du a initial du mot français. OCC. esparga, ESP. espárrago, ITAL. asparago, CAT. espàrrec FR. asperge.
St-Cyp, St- Cypre
Quartier St-Cyprien à Toulouse (Sant Subra en OCC.). ARGOT. Voir Cap (place du), caouèc.
stockfisch
n.m. - On va aller manger un stockfich à Almont-les-Junies. A ce qu’il parait qu’ils les font bons, là-bas ! [Pron. stofich]. Morue séchée très prisée en Aveyron et préparée en bran-dade. (De l'OCC. estòcafich, mot d’origine néerl. stovisch. ROUERGUE. Voir estofinade..
sucrer (se)
v. Mettre du sucre (dans une boisson, etc.) - Sucrez-vous, eh ! Tê, voilà le sucrier ! : Prenez du sucre, mettez du sucre, sucrez votre café…
suçu, suçou
n.f. Mots enfantins pour sucette, mais uniquement dans le sens de tétine que l'on donne aux bébés et non pas dans le sens de friandise. Voir suçou, tchouque, tchucou, tiouque.
suite (de)
adv. Tout de suite. - Va chercher le pain et surtout, reviens de suite, eh ! (Cette incorrection n’est pas une exclusivité du Midi de la France). CAT. de seguida.
suivre (faire)
Emporter avec soi. - Si je viens demain chez toi, il faut que je me fasse suivre la musette, ou tu nous invites ? (De l'OCC. faire seguir : emporter en déplacement).
surluper
V. Variante de ferluper, gourluper ou hurluper. Voir ces mots.
susade
n.f. Suée - Le Paul, il a appelé sa maison la Susade parce pour la monter, je peux te dire qu'il en a pris une de susade... De première ! (De l'OCC. susada [pron. susàdo]). ITAL. sudata : suée, CAT. suada, ESP. sudado : adj. ou part. pass. du verbe sudar, suer.
suspendre
v. Être pendu ou suspendu. - Tu as pas vu la panière qui suspendait au garage, toi, par hasard ? (Confusion avec le v. pendre).