A B I S T O D E N A S :
Le Français du Sud-Ouest
Bernard Vavassori
Service simple et gratuit
m'as coumprès - moussalou
m’as coumprés !
expr. - Je te lui ai soufflé dans les bronches cinq minutes... m’as coumprés ! (Expr. occ. m’as comprés ! : tu m’as compris ! (...Et lui aussi sans doute...).
macaniche, macani, macagnon
interj. - Je ne vais pas travailler aujourd’hui, j’ai la migraine ! - Oh, macaniche !... (Euphémisme pour macarèl) Marque l’étonnement, l’admiration, le dépit... Voir macarel, macarín, macarèou.
macarel, macarín, macarèou
interj. - Ah ! macarel de macarel !... tu vas pas recommencer avec ça, eh ! Marque la colère, l’étonnement, l’admiration, le dépit. (De l'occ. macarèl ~ macarèu : maquereau, proxénète). Maquereau en cat. macarró, en esp. macarra. Voir macaniche, macagnon
mâché
1. adj. Meurtri, qui a reçu des coups. - J’ai fait du tennis toute l’après-midi, je suis toute mâchée ! / - Regarde les pêches avant de les acheter, des fois qu'il y en aurait quelqu'une de mâchées à travers ! cat. macar, esp. magullar, machucar, ital. ammaccare, même sens.Ø2. part. pass. Barjo (léger). - Je ne sais pas si je dois vraiment lui faire confiance à celui-là. Il est un peu mâché. (De l'occ. macat : contusionné de la tête...). Voir fada, bartole, pirol. Voir banaste, bartole, brave, caouèc, counét, counifle, estimbourlé, fada, falourd, indjaourit.
mâchée
n.f. Prendre une mâchée : recevoir des coups. (De l'occ. macar : meutrir).
madonne
n.f. La bonne du curé. (De l'occ. madòna, servante du curé).
madur
adj. Fou - Il est un peu madur çui-là avec sa bagnole ! Il a traversé le village au moins à 140 ! (De l'occ. madur : mûr, à point). Voir branque, caluc, fada, mafre, pec, pét au casque, timboul, voyage (en tenir un).
mafre
n.m. Costaud, au rugby notamment. Voir morceau, pièce. ! Voir brèle, morceau, tabanard.
mafre
n.f. Malchance. expr. Porter la mafre : Porter la poisse. - Moi, je m'en vais jamais en voyage du troisème âge avé lui. Il porte la mafre. On serait bien capable de se retrouver dans le décor. Voir empétégué, maragne.
mafré
adj. Fou. - Complètement mafré, le mec ! - Ouais, il a un pét au casque ! argot mér. Voir bestiasse, branque, dévarié, cabourd, caluc, estimbourlé, fada, fait, madur, pec, pét au casque, timboul, voyage (en tenir un).
magnac
Ø1. n.m. Enfant. (De l'occ. manhac : mignard, mignon, caressant, gentil, douillet, délicat). 2. magnac ! Exclamation du genre : - Putain ! (Origine incertaine)
magret
n.m. Filet de canard - Un bon magret de canard se mange grillé, mais saignant ; le vin rouge qui l’accompagnera sera originaire du Sud-Ouest. Merci ! (Terme accepté par l’Académie Française dans les années 80, bien qu’André Daguin ancien chef de l’Hôtel de France à Auch, aime à employer le terme de "maigret"). Gascogne. En cat. magret : maigre et petit à la fois.
mahutre
n.m. Maladroit ; brise-fer. (Du gasc. mahùtre : homme grossier, sans éducation, rustre). Voir maoagit, malagit.
maigrichòt
adj. Maigrelet, maigrichon. - Je te trouve un peu palichòt et même un peu maigrichòt. Elle te donne pas de quoi manger ta mère ou quoi ? Mot fr. maigrichon auquel on a substitué le suffixe - on par son homologue occitan - òt (Comme dans palichòt). Voir esclapou, réchichouét, sarnaille.
mailler
v. Fêter l'élection d'un maire ou d'un conseiller municipal par un banquet où tous les amis et électeurs supposés sont invités. (Du gasc. maiar un conselhèr [pron. maillà], de mai, mois des premières fleurs dont parfois on jonchait le sol jusqu'à la porte du nouvel élu). Il est de tradition de dresser devant la demeure du nouvel élu un poteau de bois : le maï - aux couleurs du drapeau français. Celui-ci étant parfois orné d'un bouquet de fleurs ou d'un rameau.
main
1. Expr. à main droite / gauche : utilisée pour indiquer une direction : à droite ou à gauche - La mairie ? Eh bé, vous prenez tout de suite à main droite puis au feu rouge à main gauche, et là, vous pouvez pas la rater ! (De l'occ. A man dreita, esquèrra). Ø2. expr. Être sur sa main : être à droite - Serre-toi un peu, que tu n'es pas sur ta main ! Ø3. expr. Donner la main : Donner un coup de main, prêter la main. - Au lieu de me regarder travailler, tu ferais mieux de me donner la main ! (De l'occ. balhar la ma [pron. baillà la ma]). En PAYS D’OÏL on prête la main, en OCCITANIE, plus généreux, on la donne !... En ital. également : dare una mano. En esp. on la jette ! : Echar una mano. Quant au cat. comme le fr., il donne un coup de main : donar un cop de mà. Ø4. expr. Être de main : Loc. Être bien placé pour exécuter une tâche. - Il faut que je me tourne parce que, là, je suis pas de main. (occ. esser de man). Ø5. Toucher la main : serrer la main. - Il est pas fier ce maire, eh ! Quand il me voit, il me touche la main. - Ah ouais tu parles ! C'est un toco-manetos çui-là, tu le connais pas ! (De l'occ. tocar la man). Voir toco-manetos.
main’nant, mainant
adv. Maintenant. - C’est main’nant que t’arrives ? Ça fait deux heures qu’on t’attend ! Imitation approximative du maint’nant parisien, très fréquente dans le SUD-OUEST.
maïnat
n.m. Jeune enfant, gamin. - Et où tu vas maïnat ? (De l'occ. mainat). Voir drôle, fan, gafét, magnac.
maire (monsieur le)
expr. – Être toujours de l'avis de Monsieur le Maire : N'avoir aucune personnalité, être de l'avis du dernier qui a parlé, mais plutôt des gens influents.
maïsser
v. Manger. (De l'occ. maissa : mâchoire).
majunquer, majinquer
v. 1. Ebourgeonner la vigne, effectuer les travaux agricoles habituels du mois de mai. 2. expr. - Ça majunque : ça bourgeonne. (De l'occ. magencar, lui-même de magenc : de mai).
mal
expr. Avoir du mal : avoir une plaie... - Regarde, j’ai du mal qui m'est venu par la lèvre. Populaire ou enfantin. On entend aussi : Attraper du mal. (De l'occ. mal / mau : maladie, douleur). Voir bougner, croustét, ouvrir, pelé.
malaise
n.m. Roncier. Milieu impénétrable ou difficile. - Par la carrière, tu peux plus y passer, c'est envahi de malaise. (De l'occ. malesa). esp. maleza. cat. malesa.
mal-cuc
n. m. et adj. Maladie des bovins. La maladie de la vache folle rappelle aujourd'hui le mal-cuc qui provoquait des comportements anormaux chez les animaux. (De l'occ. mal cuc : maladie noire, de cucar : fermer les yeux). Voir mourine.
mâle
expr. Mettre au mâle. 1. Organiser la rencontre entre deux lapins de sexe opposé en vue de la reproduction. - Lorsqu'une lapine est en chaleur on la met au mâle. Celui-ci se met alors consciencieusement au travail, puis on sépare les deux bêtes jusqu'à la mise bas. En attendant la prochaine saillie. 2. Lorsque une bouteille de vin est vide on dit (vulgairement…) qu'on va la mettre au mâle. En fait on la met sous le robinet du tonneau afin de la remplir à nouveau.
malfíso! mefíso !
v. impératif 2° pers. Méfie- toi! prends garde! attention! (id. mèfi dans certaines régions). (De l'occ. malfisar : méfier).
malice
expr. Faire malice : faire honte. - Tu vas me faire malice avé ce tablier tout sale. Va te changer, vite, donc ! (Origine incertaine).
malin, maline
1. expr. Faire son malin : Faire le malin. - Il m'énerve à faire toujours son malin comme il fait ! 2. adj. fém. Maline : Maligne, futée (féminin de malin) - Ah ! purée, t'es maline toi, tê !
malle
n.f. Coffre de voiture. - Tu sais pas que la Paulette elle m'a mis la panière avec les poules dans la malle de la voiture et avec le cagnard qu’il a fait aujourd’hui, elles me sont toutes crevées, macarel de macarel, qu’elles me fait dire ! Figure au larousse dans ce sens, mais signalé comme vieilli. esp. maletero (del coche).
mals
n.m. Maux. - Et qu’est-ce qu’il t’arrive Jeannot ? - J’ai un de ces mals de dos que je te dis pas ! Emploi particulièrement fréquent en parler méridional de ce mot au pluriel saugrenu.
maman !, man !
Interj. à peu près équivalente en français à "Mon Dieu !" Man est l'aphérèse de maman. - Maaan ! Qu'est ce que tu t'es fait ? Tu as tout plein de sang par la figure ! ital. Mamma mia!, esp. ¡Madre mía!
mamé, mamette
n.f. Mamie, mémé. LANGUEDOC. [De l'occ. mamà (maman) et mameta (grand-mère)]. Voir ménine.
manche
n.m. Amende. - Je me méfie en traversant le village parce que les flics y sont souvent par là. J’ai pas envie de me prendre un manche ! argot mér. Voir douille.
mandahérou
n. Gueux, miséreux. - Aux halles, il y a toujours quelques mandahérous en quête de nourriture. (Bayonne).
mandorre
n.f. Pomme de terre. - Tu les as semées, toi, les mandorres? - Et oui, si tu veux les faire avé la lune, il te faut pas attendre trop !... (De l'occ. mandorra). Voir patane, perne, pomme, truffe.
manette
n.f. Petite main, menotte. (De l'occ. maneta). cat. maneta, esp. manita, ital. manina. Voir tòco-manètos
manger
v. 1. Déjeuner ou dîner. - Encore vous n'avez pas mangé vous autres ? Mais nous c'est qu'on en est déjà au café ! / - J’ai les voisins à manger ce soir ! 2. expr. Se manger la commission : Oublier de faire quelque chose de prévu et d'important, par ex. une commission.-Tu m’as porté ce que je t’ai demandé ou tu t'es mangé la commission ? 3. n.m. Repas. - Je m’en vais, que j’ai pas encore préparé le manger. (Calque occ.). En fr. standard on dira - je vais préparer le déjeuner, le dîner ou parfois le souper. Voir brespail, déjeuner, dîner, escoubassàt, esprantiner, fristi, graillou, souper.
manière
Ø1. adv. - Tu devrais aller lui parler... Remarque, je te dis ça, manière.... : ... comme ça, pour dire quelque chose, bien que cela ne me regarde pas. Ø2. expr. Marchand de manières : Obséquieux.
Manon
expr. Ø1. Chanter Manon sur l'air de la Tosca : sermonner quelqu'un : - Je lui ai chanté Manon sur l'air de la Tosca : Je lui ai parlé du pays, je lui ai dit ses quatre vérités... Ø2. expr. - Putain de Manon, con ! Qu'est ce qu'il tient celui-là ! ... Expression marquant l'étonnement, l'émerveillement...
manque
expr. 1. Trouver de manque. Ressentir l’absence de quelqu’un ou de quelque chose - Depuis que le pitchou est parti au régiment, eh bé je le trouve bien de manque, tu sais ! (De l'occ. trobar de manca [pron.troubà de mànco]) 2. Être de manque - Tu as voulu te débarrasser des vieilles chaises, maintenant elles nous sont de manque, tê ! … c'est à dire qu'elles nous font défaut. (occ. èsser de manca [pron. èsse dé mànco]). esp. echar de menos, echar en falta : regretter l'absence de quelqu'un ou quelque chose.
manquer
v. 1. S'en manquer - Alors, la fille, elle a appris à conduire l’auto ; ça y est ? - Oh ! il s’en manque ! ! : ... il s’en faut 2. - Sa mère m’avait appris qu’il avait abîmé la voiture. Alors, quand il est rentré à la maison, rappelle-toi qu’il lui a rien manqué ! : ... il a été copieusement sermonné.
maoagit, malagit
[t final sonore]. adj. Maladroit. - Quel maouagit alors que tu me fais ! Tu vois pas que tu me mets de la farine partout ! (De l'occ. maoagit : de quelqu'un qui a mal agi, ou de quelque chose qui a été mal fait).
maragne
n.f. Malchance. Porter la maragne. (De l'occ. malanha [pron. malàgno]: malaise, inquiétude, souci). Voir mafrer.
marâtre
n.f. Belle-mère, femme du père par rapport aux enfants qu'il a eus d'un premier mariage. S'emploie encore, bien que rarement, chez les personnes âgées. (Mot fr.). esp. et cat. madrastra, ital. matrigna.
marcher
Ø1. v. Flirter, sortir avec quelqu'un. - Dis-moi, le fils du voisin il marche toujours avé la fille de l'instituteur ? - Non pas ! C'est fini depuis bétenza ! Voir causer, parler. 2. Aller. - Le nouveau curé de Fenouillet il paraît qu'il marche qu'en bicyclette ! C'est un écolo, ou quoi ? Voir causer, fure, parler.
marier
v. Épouser. - Il a marié la fille Vergnes : Il a épousé… NB. En fr., marier une fille ce n'est pas l'épouser, mais la donner en mariage.
marin, marinas
n.m. Vent du sud ou du sud-est, vent de la mer en languedoc. Synonyme de l'autan (De l'occ. marin [pron. marí]). C’est le "vent des fous" de cette région. On dit qu’à l’hôpital psychiatrique de Limoux les malades sont plus agités les jours de marin. Las Audois disent : - Il fait mauvais, c’est marin ! (ou même marinas). Temps chaud et très humide, d’une moiteur étouffante l’été. Voir âne, autan, Bayonne, Bordeaux, cers, devant, derrière, fissou, pét, vent.
marmite, mamite
n.f. - Il te faudra aller chercher un autre camion de marmites (ou mamites) pour l’hourdis, parce qu’il y en a presque plus ! En maçonnerie : Sorte de brique servant à monter le hourdis ; appelée ainsi probablement à cause des espèces de poignées latérales servant à la maintenir sur les poutres de béton.
marquer
expr. 1. Marquer bien : Présenter bien, avoir bonne allure, être habillé convenablement - Il n'est pas beau son fiancé, mais il marque bien. 2. Marquer mal : Avoir mauvaise allure. - Mets-toi une cravate, parce que comme ça, ça marque mal pour aller voir l'instituteur ! (occ. Mercar plan, mercar mau [pron. mercà pla, mercà màou]). Voir afargué, arranger, braguer, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despapatché, despipadé, ensacher, fargué, jargué.
mascagner
v. Travailler mal ou avec difficulté. - Boudu que tu mascagnes ! Tu me fais peine rien qu'à te regarder ! "Tripote et Mascagne" : Nom attribué à la personne ou à l'entreprise qui a tendance à effectuer un travail artisanal de mauvaise qualité. (De l'occ. mascanhar : charcuter ; manier malproprement ; travailler péniblement ; fatiguer).
mascagnier
adj. 1. Qui "mascagne" ; peu soigneux ; qui brise tout. 2. n.m. Gaucher (car le gaucher était censé travailler mal).
mascarer
v. Voir emmascarer.
masclàs
n.m. Garçon très viril. (De l’occ. mascle : mâle, suivi du suffixe augmentatif -as). Voir garçounas.
mascòt
n.m. Espèce de couperet à bout courbe servant à ébrancher. - Pour faire les fagots il vaut mieux que tu prennes le mascòt, tu verras que c’est plus commode que la hache pour couper les branches. [Le o est ouvert et le t est sonore]. (De l'occ. mascòt).
masque
1. n.f. Sorcière : - Cette vieille masque ! (De l'occ. masca : sorcière). 2. expr. Jeter le masque à quelqu'un : lui jeter un sort. Voir breïch, brouche, camecruse, falsaïre, pousouère. 3. expr. Avoir la masque : ne pas avoir de chance, jouer de malchance. Voir mafre.
mastégat
n.m. Baffe, rude coup à la mâchoire. - Dépêche-toi de finir ta viande, et mastègue bien, pasque sinon je te fous un mastégat, moi, que tu vas comprendre !... (De l'occ. mastegat : ce qui a été mâché, lui même de mastegar : mâcher). Voir mournifle, patac, pét, pigne, pinfle, tèque.
mastic
Dans l'expr. grivoise Aller au mastic : Eh bé, celle-là elle doit y aller au mastic ! : …ce doit être une bonne affaire sur le plan sexuel. On dit aussi … elle doit y aller au canard. argot mér.
mastoc
adj. Mal fait, fait malproprement. - Elle est pas terrible ta cabane, elle fait un peu mastoc ! Origine incertaine. (De l'occ. mascòt : lourdeau, rustre).
matahamis
n.m. Ø1. Coupe-faim. Ø2. Se dit d'un met difficle à avaler ou bourratif (Du gasc. mata hami : m.à. m.: qui tue la faim).
matériel
n.m. Ensemble des machines servant autrefois au dépiquage des céréales (tracteur, batteur et presse). Les journaliers embauchés pour la saison disaient qu'ils "suivaient le matériel".
mauvais
expr. Faire mauvais : - Ouh, la, la ! Eh bé, il fait mauvais aujourd’hui. Il va encore faire orage sans doute ? : ... il fait très chaud. (occ. fa mal ~ mau). Voir tronner, tuster.
mê
Onomat. Bêêê - Pour imiter le bêlement du mouton à la campagne autrefois, on faisait " mêêê " : ... (De l'occ. mè).
me, te, se, le
pron.réfl. - 1.- Mon instituteur affirmait avoir vu dans un café des Pyrénées un écriteau qui disait : "Ici on se mange et on se boit tout ce qu’on se porte" : Ici on peut manger et boire toute victuaille apportée de chez soi. 2.- Eh ! Avant de t’en aller, va te ramasser une salade ! Tu n'auras qu'a te la laver et tu te l’emporteras. : ... va cueillir une salade, tu la laveras et tu l'emporteras. 3.- Donne-me-le ! : donne-le-moi ! esp. : dámelo. Emporte-te-le. : emporte-le. esp. : llévatelo 4. - Si tu as mal à la tête, prends toi une aspirine ! : ... prends une aspirine. esp. : tómate una aspirina. 5. - Je te me le suis attrapé, con ! et je te lui ai foutu une tèque par la figure, tu peux croire qu’il a compris ! : ... Je l’ai attrapé... je lui ai foutu... Ø6. - Boudu con ! J'ai le nez qui me saigne : je saigne du nez. - Et où il l'a posé le livre cet animal ? - Oh ! Je crois qu'il se l'est emporté. :... qu'il l'a emporté.
méchante lègne, méchante limonade
loc. Mauvais moment. - On vient de se faire engueuler par le patron ! Attention ! Méchante lègne, eh ! Expression signifiant à peu près : ça a bardé ! (occ. maissanta lènha [pron.maissànto lègno] : mauvais bois) et maissanta limonada : mauvaise limonade.) Employées pour indiquer que tout va mal. Voir passade.
mèche
n.f. Morve, chandelle - Mouche ce gosse. Tu vois pas qu’il a la mèche qui dégouline ! (De l'occ. meca [pron. mèco]). esp. moco, cat. moc, ital. moccio : morve. Voir : mèque, mouquique, mourmère ou mourmelle.
mècredi
n.m. Mercredi. - Tous les mècredi je vais au marché à Gimont vendre quelque lapin, quelque poulet... Ça me sort un peu... Dans certaines régions du Sud-ouest on ne prononce pas le R [mècredi]. (Influence de l’occ. dimecres qui a donné dans la région un inévitable [mècre(s)-di]). cat. dimecres : mercredi.
mécut, mécous
n.m. Morveux (Mot occ.). Voir estron, farnous, mèche, mèque, merdous.
méfi !, méfit !, méfid !
V. Méfie-toi ! – Si tu passes par le périph, méfi ! Il y a un radar de plus du côté de Purpan ! (Du verbe occ. mefidar, mesfisar).
mèfle
interj. - Oh ! mèfle, alors ! Euphémisme pour "merde !"
meït
n.f. Maie, espèce de grande auge ou de pétrin où l'on pèle le cochon. - Après avoir tué le cochon, on le couche dans la meït, puis on l'ébouillante afin de le peler. (Mot occ. mèit : maie, pétrin, huche à pain...). Voir pastière.
melsat, mulsat
n.m. Sorte de cervelas fait de rate, de foie et de mie de pain. (De l'occ. mèlsa, melsat). Voir melse.
melse
n.f. 1. Crépine, membrane graisseuse qui entoure les viscères du porc, du veau ou du mouton. Ø2. Sorte de boudin blanc au pain, au lait et à la viande (De l'occ. mèlsa). Voir melsat, mulsat.
même
Dans l'expression "Être d'Agen-même". Pour indiquer que l'on habite la ville d'Agen et non sa proche banlieue, on dira : - Je suis d'Agen-même. Cette manière de parler est devenue légendaire, puisque on ne peut plus dire de quelqu'un qu'il habite Agen sans ajouter…même !
mémé
n.f. Au football, coup très douloureux porté sur le côté de la cuisse d'un joueur, appelé par ailleurs béquille ou jambe de bois.
même que
Conj. Bien que. - Même que je sois pas bien costaud, tu me fais pas peur, eh ! : Bien que je ne sois pas bien costaud…
ménagère
n.f. - Mère au foyer ou sans profession. Réponse à la question administrative : - Profession des parents ? - Ménagère. Rare aujourd’hui et rural. Voir patronne. En ital. casalinga signifie à la fois ménagère et femme au foyer.
mener
v. 1. Conduire - C'est toi qui mène la voiture, c'est pas ton mari ? (De l'occ. menar : conduire). Ø2. expr. Mener misère : Vivre misérablement.- Tu sais pas que le Fernand il vient de s’acheter une nouvelle Espace toute neuve ! - Eh bé rappelle-toi que çui-là il mène pas misère ! (occ. menar misèria [pron. menà misèrio]).Ø3. Mener un bien : conduire une exploitation agricole.
ménine
n.f. Grand-mère, mamie, mémé, vieille femme (De l'occ. menin, menina). NB. En PORTUGAIS le mot menina est au contraire une petite fille, en esp. c'est une fille d'honneur à la cour). Voir mamé, mamette, papé, papet.
menut, ménut
adj. Frèle, petit. - Elle est là, toute menude, qu'elle te fait pitié, tê ! (De l'occ. menut, menuda). Voir brêle, chisclét, grahus, piètre, peine, tras.
mèque
n.f. Morve, chandelle. Expr. Remonter la mèque à quelqu'un : l'admonester, lui secouer les puces ou lui remonter les bretelles, au choix ! Voir mèche, mouquique, mourmère, mourmelle.
merci
expr. Un grand merci ! : Merci bien - Allez, au revoir et encore un grand merci ! (De l'occ. grand mercés ! : merci beaucoup)
mercrude (lune)
adj. 1. Lune tombant un mercredi. 2. expr. - Lune mercrude, femme barbude (barbue), une tous les cent ans, c'est suffisant ! (Expression occ. : Luna mercruda, fenna barbuda, cada cent ans n'i a pro amb una). Voir lune.
merdassou
n.m. Ø1. Petite merde ; merdeux. Ø2. Petit ruisseau servant d'égoût. Ø3. Localement un merdassou est un gâteau à la mélasse. Ø4. adj. - Pas bon, tirant sur le mauvais : - Y en a marre de ce temps merdassou. On peut même pas aller à la plage ! (De l'occ. merdason). Voir merdous.
merdous, merdousét, merdousil
Adj. Morveux, merdeux, insolent. - Regarde-moi ce merdousét comment il me parle ! Ôhou ! N’oublie pas que tu me dois le respect ! (De l'occ. merdós [pron.merdous]). cat. merdós, même sens. Voir estron, farnous, mécut.
mesclade
n.f. Mêlée (rugby). (De l'occ. mesclada). Voir mescladis, mesclun.
mescladis
n.m. Mélange, ensemble de choses hétéroclites qui une fois mélangées ne permettent plus de les reconnaître individuellement. Ø1. - Je t'ai demandé de bien m'arranger les hors-d'œuvre sur le plat, au lieu de ça tu me fais un mescladis pas possible ! (De l'occ. mescladís, de mesclar : mélanger). Ø2. Phase de jeu confuse, au rugby par exemple qui se terminera probablement par une mesclade (mêlée). esp. mezcolanza, mescolanza. cat. mesclar, esp. mezclar, ital. mescolare, mischiare : mélanger. Voir mesclade, mesclun.
mesclun
n.m. Mélange de salades de diverses espèces (laitue, mâche, roquette, chicorée,…) et de plantes aromatiques. Peut servir de lit pour différents fromages de chèvre chauds. (De l'occ. mesclum).
mesure (à)
loc. adv. Au fur et à mesure - Ça sert à rien que tu ramasses les cailloux du semis si tu les sèmes à mesure derrière toi ! (occ. a mesura que). Même construction en cat. a mesura que, ital. a misura che, esp. a medidas que.
mettre
expr. Ø1. Le mettre :- Mets-le comme tu voudras, je suis sûre de ne pas me tromper ! : Tourne ton histoire comme tu l'entendras.... Ø2. Mettre les feuilles - C'est le printemps, les arbres commencent à mettre des feuilles : ... les feuilles commencent à apparaître, à pousser... Ø3. Mettre les dents : - Le pauvre petiòt, je le plains, surtout qu’il met les dents maintenant ! … ses dents commencent à pousser… Mettre du ventre : Prendre du ventre - Ouh ! mais tu as mis du ventre depuis la dernière fois que je t’ai pas vu ! Mettre de la connaissance : Devenir raisonnable. Mettre de la barbe, mettre des fesses, mettre du cul, mettre des joues. 4. Mettre la lumière : Allumer. - Mets la lumière qu’on y voye un peu ! Voir faire lumière.
meule
Ø1. n.f. Bon élève, fort en thème. Argot propre au SUD-OUEST. Ø2. n.f.pl. Nichons. Contrairement au fr. du nord du Pays où ce mot veut dire fesses, dans le SUD-OUEST, les meules ce sont la poitrine, les seins, les nichons. - Regarde-moi cette paire de meules qu'elle te trimbale cette nana, dis donc !
miaourler
v. Se dit d'un chat qui miaule de manière plaintive et alanguie. - Hou ! Cette chatte elle va me faire ses chaleurs, rien qu'à la manière qu'elle te me miaourle et remiaourle… Je le sais presque avant elle ! (De l'occ. miaular [pron. miaoulà]).
micaille
n.f. Miettes (en général qui restent de la fin d'un repas) - Oh ! Suzanne, essuie un peu cette table, que j'aime pas boire le café dans la micaille ! (De l'occ. micalha). esp. migaja, ital. mica. Voir mique.
micalinque, micalenque
n.m. Variété de prunier et de prune mûrissant aux alentours du 29 septembre, jour de la St-Michel. (De l’occ. Miquel : Michel).
Midi
n.m. - Cette année j’irai faire les vendanges dans le Midi. Curieusement, pour une partie des Midi-pyrénéens et particulièrement des Aveyronnais, le Midi c’est le sud-est de la France. Ceux-ci sont donc victimes de la vision parisienne pour laquelle il n’y a de vrai Midi que celui de Pagnol, des cigales et des plages. Bien que faisant partie de la seule région du Pays à porter le nom de Midi, certains Midi-Pyrénéens ont donc l’impression de vivre dans une espèce de midi-moins-le-quart qui ne mérite pas son nom. Pourtant c’est bien en Midi-Pyrénées (parfois nommée aussi Midi toulousain) que l’on trouve le Canal du Midi, la Dépêche du Midi, Midi-Olympique, le Pic du Midi, ainsi que plusieurs dizaines d’entreprises portant le mot Midi dans leur intitulé : Midica, Midistores, etc... NB. midi : sud. (En occ. miègjorn. Midi-Pyrénées : Miegjorn Pirenèus). En Aveyron, le vin du Midi est un vin de consommation courante provenant du Biterrois ou du Narbonnais.
mien, tien, sien...
poss. A moi, à toi, à lui... - Il est à qui ce chapeau ? - Ah, il est mien celui-là ! (De l'occ. es miu : c’est à moi). Constructions identiques en esp. es mío, ital. è mio, cat. és meu.
mifer
v. Renifler en aspirant par le nez. - Arrête de mifer et mouche-toi ! Cochonas que tu es ! Tu n'as pas de mouchoir ou quoi ? (De l'occ. mifar).
mifou
expr. Faire le mifou : Faire la tête, faire "le pòt". - Mange ta soupe et arrête de faire le mifou, que tu es grand maintenant ! (De l'occ. mifar : renifler). Voir mourre, pòt.
mignard-e
adj. Difficile sur la nourriture. (De l'occ. minhard : mignard, douillet)
mignonnette
adj. S'emploie pour décrire une enfant ou une jeune fille. - Alors ! Comment elle est ta future belle-fille, eh ? - Oh eh bé… elle est mignonnette ! : …gentille et mignonne à la fois, mais sans atteindre des sommets cependant. Curieusement on n'entend pas vraiment dire d'un garçon qu'il est mignonnet.
milla, millas, millassou
n.m. Bouillie de farine de maïs solidifiée, espèce de polenta à la française, que l’on peut faire griller (occ. : milhàs [pron. millias]). ARIÈGE, TARN, HAUTE-GARONNE. Voir armottes, carouille, coque, coucarel, despélouquer, escapiter, escarouiller, panouille, pastét, péloc, tanoc.
mille noms
Interj. Euphémisme pour "mille dieux". - Mille noms, tu en as une belle bicyclette, toi !
millière
n.f. Champ de maïs ; terrain plat et limoneux, situé généralement en bord de cours d'eau (Garonne, Lot,…), destiné à l'origine à la culture du maïs, puisque le nom vient de l'occ. milh : maïs. Ces millières avaient la plupart du temps été acquises par les communes, car inondables. Elles sont souvent aujourd'hui des jardins potagers loués aux administrés. (De l'occ. milhera).
milo dits
interj. m. à m. mille doigts. Euphémisme pour "mille dieux" - Oh ! Milo dits, quand même, c’est pas possible un truc comme ça ! (De l'occ. mila dits : mille doigts).
mingagne
n.f. Minauderie, caresse - Eh ! Les amoureux, vous n'avez pas fini de vous faire des mingagnes, un peu ! (de l'occ. mangana, mingana).
mique
n.f. Miette. - Essuie-toi, que tu t'es tombé plein de miques par le tricot ! (De l'occ. mica). ital. mica, cat. mica, esp. migaja. Voir crusque, micaille, flamber la mique.
mirande
n.f. Galerie couverte au dernier étage de la maison toulousaine. (De l'occ. miranda : belvédère). Voir rochelle.
mirgailler
v. Colorer, barioler. - Les billes des cours de récréations étaient très mirgaillées. /"Cent variétés de fleurs mirgaillent la prairie au printemps" (Charles MOULY, Le Dictionnaire de la Catinou. p. 140).
mirgue
1. n.f. Souris - Tu as vu sa petite dernière ? Elle est mignonne comme tout ! Elle court partout comme une mirgue ! Ø2. adj. Petit, fluet. (De l'occ. mirga, murga [pron. mírgo, múrgo] : souris).
mite
n.f. Coup de poing ; gifle (De l'occ. mita [pron. míto]). Voir birotelaï, bouffe, bourmal, emplâtre, mastégat, mournifle, patac, pét, pigne, pinfle, rebirebaïtén, rebiromarioun, rouste, tèque.
miyeu, mieu
n.m. Milieu. - A force d’avancer avec mes cuissardes, je me suis retrouvé au miyeu de l’eau !
moi, toi, lui
pron. - Tê ! Puisque tu as les pommes à portée de main, donne-moi-s-en une, je te prie ! - Eh bé, prends-toi-la si tu la veux ! : ... donne m’en une… ...prends-la... En esp. entre autres, l’ordre des pronoms est à l’impératif, le même qu’en occitan : tómatela, dámela : m.à m. prends-toi-la (ou prends-te-la), donne-moi-la (ou donne-me-la)... alors qu’en fr. l’ordre des pronoms est inversé : donne-la-moi, etc... Un jour, alors que j'étais en consultation chez un médecin femme, celle-ci m'invita à me mettre torse nu en me disant - Enlevez-moi le tee-shirt je vous prie. J'ai bien sûr hésité un moment, me demandant s'il s'agissait d'une invitation à la déshabiller ou à me déshabiller.
moins
adv. - Encore prononcé [mouanss] par les personnes âgées ou de la campagne, ou bien aussi mouinss. expr. Trouver de moins : Voir Trouver de manque.
moitié
expr. Être à moitié, ou à moitié fruit ou à mi-fruit : être en métayage - Quand j’étais jeune à la ferme, on était à moitié. C’est à dire que la récolte était à moitié pour le patron et à moitié pour nous. On se crevait pour rien, tê ! (De l'occ. a mièjas).
moment
expr. Ø1. Ne pas voir le moment de faire quelque chose : - Et il était long ce discours du maire, je voyais pas le moment de sortir ! : … je ne voyais pas arriver le moment où j'allais enfin sortir, j'avais hâte de sortir. / - Ce putain de drôle, il voit pas le moment de faire une connerie ! : Il attend justement le moment opportun pour en faire une ! Ø2. Un mauvais moment : Un moment d'oubli ; un étourdissement - Je sais pas ce qui m'a pris, un mauvais moment sans doute, je suis passé au rouge !
momo
n.m. Bobo, mal (mot enfantin). - Mais c’est qu’il a momo aux ratotes, ce petit ! Voir carnou, cuissou, langou, nono, pénou, pissou, pòt, poutou, quiquette.
mongétade
n.f. Repas à base de haricots en grains (mongettes). - Après la fête locale il y aura une mongétade. Si vous souhaitez-y participer, inscrivez-vous dès maintenant ! (De l'occ. mongeta : haricot blanc).
mongette
n.f. Haricot en grains - Ah ! Tout ça, ça vaut pas une belle assiettée de mongettes, tê... et avec de la saucisse de Toulouse, bien sûr ! - C'est un pisse-mongettes : C'est un pinailleur. (De l'occ.. mongeta [pron.moundjèto] : haricot blanc). cat. mongeta : haricot blanc.
montagnol
adj. Habitant de la montagne - Je le connais pas celui-là ! C’est pas le montagnol qui est arrivé l’année dernière de l’Ariège ? (occ. montanhòl [pron.mountagnol]). Voir caouèc, franchimand, gabatch, Pays-Bas, Pimpous.
Montauban
1. expr. Être de Montauban : être efféminé, homosexuel (expr. ancienne). - Dis-donc, celui-ci, avec ses manières, il serait pas un peu de Montauban ? Appellation venant d’une époque où des affaires de mœurs avaient défrayé la chronique locale. De là : La pédale montalbanaise, club cycliste ayant existé ou imaginaire ? Ø2. Aude : expr. C'est le soleil de Montauban qui fait luire les pierres : Se dit d'un soleil timide dans un ciel nuageux.
monte-dabale
n.m. Suspension électrique, qui comme son nom l'indique est réglable en hauteur. - Dans les cuisines autrefois il y avait toujours un monte-dabale car les ampoules ne dépassaient guère vingt-cinq watts et si l'on voulait repriser une paire de chaussettes ou lire le journal, il fallait rapprocher la lumière de ses lunettes. (De l'occ. monta-davala : monte-descend).
monter
v. 1. Monter la soupe : mettre la soupe à cuire. - Bon, maintenant je m’en vais, sinon mon mari va arriver et j’aurai pas encoré monté la soupe. Monter la soupe se pratique notamment grâce à une crémaillère. Quand elle est cuite, on dit qu'on descend la soupe. 2. Monter le réveil : remonter le réveil - Si on doit se lever à 5 heures demain pour aller aux cèpes, il vaut mieux monter le réveil, sinon on risque d'être encore ici à midi ! (De l'occ. montar lo revelh [pron. mountà lou rébèill]).
montre
n.f. Perche japonaise. Voir calicoba, canabère, fissou, garbuste, grougnàou, pescofi, piquée, puisette.
moque
n.f. Coup, gifle (donnée sur le nez). - Si tu continues, je te colle une moque, moi, eh ! Attention ! (De l'occ. mocar : taper sur le nez). mastégat, mite, mournifle, patac, pét, pigne, pinfle, tèque.
morceau
n.m. Ø1. expr. Manger un morceau : Casser la croûte. - Avant d'arriver à Narbonne, on va s'arrêter en chemin pour manger un morceau pasque sinon ça va faire un peu long, non ? (De l'occ. manjar un mossèc). 2. Costaud, au rugby notamment. Attention, ce Chabal, c'est un morceau, eh ! Voir brèle, mafre, tambour, tabanard.
morfale
n.m. Qui bâfre, qui mange avidement. (De l'occ. morfiar : bâfrer). Ce mot d'origine occ. figure dans le larousse.
mort
expr. Prendre (ou attraper) la mort : Mourir. - Il va nous faire prendre la mort s'il ne ferme pas la porte, avé le froid qu'il fait ! : …il va nous tuer.
morte-de-froid
n.f. Coulemelle, nom commun du champignon appelé aussi lépiote. (De l'occ. mòrta de fred. Voir bouton de guêtre, moussalous, pradelét.
mouaï !
interj. Marque la surprise. Utilisé surtout par les enfants et les jeunes. - Mouaï ! Charlotte, elle a renversé son bol, elle va se faire gronder !
moucadou, moucadon
n.m. Mouchoir - De nos jours les moucadous se font rares ! Ils sont peu à peu détrônés par les "Kleenex" ! (De l'occ. mocador). cat. mocador, ital. moccichino (populaire). NB. esp. mocar : moucher.
mouche
n.f. 1. Petit flocon. - Je crois qu’il va neiger. Il commence à tomber des mouches de neige ! (De l'occ. las moscas blancas : les flocons de neige). 2. expr. - Insupportable comme une mouche d'orage. 3. Se dit aussi dans l'Aude des coups perdus et légers reçus au hasard lors d'une rixe : - Il y a eu quelques mouches par-ci par-là.
moucher
v. Se moucher. - Il faut qu’il aille au lit au chaud ce petit. Il a dû prendre froid, il arrête pas de moucher : ce qui signifie que son nez coule.
moufle
adj. Moelleux, tendre, molet, gonflé. Se dit d'une pâtisserie : - Hmm ! Qu'il a l'air bon ce royaume ! il est moufle comme tout, ça fait plaisir, eh ! (De l'occ. mofle [pron. moufle]). esp. moflete : grosse joue. Voir royaume. On dit aussi pour qu'un siège ou un fauteuil est moufle).
mouillère
n.f. Endroit d'un champ ou l'eau (d'une source) remonte et inonde plus ou moins la terre. Les céréales n'y "viennent" pas, ou ne "veulent pas y venir". Voir néguer (se).
mounaque, mounèque
n.f. Ø1. Poupée. - A Campan dans les Hautes-Pyrénées il y a une fête des mounaques. Toute l'année, le village est orné de mounaques grandeur nature représentant les personnages de la vie quotidienne. Certaines sont sur le devant des maisons, d'autres aux balcons.Ø2. Femme cancanière et antipathique. Ø3. Femme d'un certain âge qui se maquille exagérément. Ø4. Foulard mal fagoté. – Quitte-moi cette mounaque que tu as sur la tête qu'on dirait une mamie russe ! (De l'occ. monèca : bigote, dévote, poupée, femme doucereuse et mijaurée. esp. muñeca : poupée.
moune
n.f. Sexe de la femme, chatte. (De l'occ. mona [pron. mouno], chatte, femelle du chat). Voir beignet, bergamotte, buffe, nature, patchole.
mouner
v. Bouder. - Sors de ta chambre et arrête de mouner ! (De l'occ. monar : bouder).
mounine
n.f. Avoir la (tenir une, charger la) mounine : être quelque peu éméché. Au fait, avec qui t'es rentré de la fête ? - Oh eh bé je suis rentré avec… Mounine : … c'est-à-dire avec une cuite. (De l’occ. monina : ivresse). Voir bandé, béouét, cufelle, empaffé, empéguer, fatigué, hart, hartère, joli, pété, pinté,
tenir. esp. coger una mona : prendre une cuite, dormir la mona : cuver son vin.
mouqué
adj. Surpris ; mouché. - Je ne m'attendais pas du tout à la trouver là, celle-là ; elle m'a mouqué ! … elle m'a surpris. (De l'occ. mocar).
mouquique, mouquire
n.f. Morve, chandelle. (De l'occ. mocar [pron. moucà] : moucher). esp. moquita, cat. moc, ital. moccio). Voir chénèque, bourmelle, mèche, mèque, mourmère, mourmelle.
mouquirous
n.m. et adj. Morveux. (De l'occ. moquirós). Voir bécut, estron, farnous, mécut, merdous. cat. mocós, esp. mocoso, ital. moccioso.
mour, mourre
n.m. 1. Museau, groin, trogne, visage, tête. - Quand il a quelque chose dans le mourre, çui-là, il l’a pas où je pense ! 2. expr. Faire le mourre : Faire la tête...- Pourquoi tu fais le mourre ? Tu n’es pas content ? (De l'occ. mor, morre). Ø3. expr. Soupe de mourre : soupe à la grimace - Oh ! Ça barde. Je sens que ce soir on va manger de la soupe de mourre ! (De l'occ. manjar de sopa de morre). esp. morro, cat. morro : visage, museau. Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, forcap, ruque.
mourac
n.m. Source, humidité dans un champ. (Du gasc. morac). Voir mouillère, néguer (se).
mourine
n.f. Epidémie, épizootie (des volailles, etc.). (De l'occ. morina). Voir mal cuc.
mourmère, mourmelle
Voir mèche.
mournifle
n.f. Giffle du revers de la main, mornifle en argot fr., soufflet, coup sur le nez. (De l'occ. mornifla [pron. mourniflo]). Voir birotelaï, bouffe, bourmal, emplâtre, mastégat, mite, patac, pét, pigne, pinfle, rebirebaïtén, rebiromarioun, rouste, tèque.
mouscaille
n.f. 1. Saleté (qui attire les mouches) ; merde - Essuie-toi la mouscaille que tu as par la figure ! (De l'occ. mosca : mouche). Ø2. Être dans la mouscaille : être emmerdé. Voir brastous, camaïer, farnous, moustafa, mouster, moustous, pégueux.
mousquiller
v. Passer, aller et venir. Se dit des chalands qui regardent les vitrines ou les étals mais sans acheter. - Oh ! Vous savez, avé la crise les gens n'achètent plus. Ils viennent mousquiller et puis c'est tout ! (De l'Occ. mosquilh, moustique et moscalhar, chasser les mouches ; montrer le nez ; épier).
moussalou
Le moussalou : le champignon en général ; le mousseron. (De l'occ. mossaron ou mossalon). Autres champignons portant des noms originaires de l'occ. : La caramile : la girolle. La coucourle : La coulemelle, cèpe, girolle, oronge, suivant les villages (occ. cocorla [pron. coucoúrlo]). La crusague : la russule, "champignon à lames, à chapeau jaune, vert, rouge ou brun violacé. On trouve les russules en été et en automne dans les bois ; certaines sont comestibles [russule charbonnière], d'autres toxiques" nous dit le larousse. (Du gasc. crusaga). La loufe : La vesse-de-loup La piboulade ou piboulette : L’agaric atténué (pholiote), champignon de peuplier. (occ. pibolada [pron. piboulàdo]). Le cep : Le cèpe ou bolet (De l'occ. cep). Le trémoul ou trémoulét (occ. tremola : [pron. tremoúlo]): Le bolet rude, la roussile, appelé aussi bruquette. Le pradélou ou pradelét : L’agaric champêtre, champignon des prés. (occ. pradelét). La morte-de-froid : coulemelle, nom commun du champignon appelé aussi lépiote. (De l'occ. mòrta de fred). Le bouton de guêtre : champignon des prés (Marasmius oreades). L’oreillette, le babis ou babissous : La chanterelle, le pleurote du panicaut (occ. aurelheta [pron.</
E
eau
1. expr. - Ce grand feignant, il se gagne même pas l'eau qu'il boit ! De l'OCC. Se ganha pas l'aiga que beu. … il est donc vraiment très fainéant ! 2. Eau douce : eau potable. (De l'OCC. aiga doça).
échabousit
adj. Abasourdi ; assommé ; étonné ; étourdi ; niais ; mal réveillé. Voir estabousit.
échapper
v. Laisser tomber, lâcher. - Au supermarché figure-toi que j'ai échappé deux bouteilles d'huile, qu'elles ont explosé et que j'en ai mis partout ! J'étais génééée ! / Au rugby, vu la forme de la balle, il est facile de l'échapper ! Il faut donc faire bougrement attention d'éviter le faire ! (Ce mot fait partie du vocabulaire que les Méridionaux qui l'emploient sont per-suadés d'utiliser à bon escient lorsqu'ils parlent français. En FR. d'oïl on s'échappe, on laisse échapper une bouteille ou une balle ; une bouteille ou une balle peuvent nous échapper des mains, mais on n'échappe rien… Ça ne vous aura pas échappé. Cette construction parti-culière au Midi vient de L'OCC. escapar qui est à la fois transitif et intransitif).
échaudé
n.m. Petit pain à l’anis. - Si tu vas à Rignac, ramène-moi quelque échaudé. Il s'agit d'une pâte d'anis, pliée en triangle et jetée dans de l'eau chaude (De l'OCC. escaudat [pron. es-caoudàt]). A l'origine mélange de son et d’eau chaude donnant une pâte pour alimenter les volailles, puis grillée. A Carmaux (Tarn) la biscuiterie qui les confectionne en détient le brevet de fabrication depuis plus de cent ans. Il existe trois tailles d'échaudé : l'échaudé gros, le charlot (de taille moyenne), dur à l'extérieur et tendre à l'intérieur, mais dur tout court dès le lendemain… et le jeannot, petit triangle croustillant. Une variante de dégus-tation de l'échaudé consiste à le laisser tremper et gonfler dans du vin, rouge ou blanc, toute une nuit. On peut ou non le sucrer suivant ses préférences. On dit que les mineurs carmausins utilisaient ce procédé afin d'emporter plus de vin au fond de la mine.
échelles
n.f.pl. Escaliers, coups de ciseaux maladroits laissant apparaître une "échelle" dans la coupe des cheveux. - Qui c'est qui t'a coupé les cheveux ?... Que tu as plein d'échelles dans le cou !
échorder
v. Assourdir. - Un pet de fusil à côté des oreilles, con, ça m'a échordé ! (Du GASC. eshordar).
échourouiller (s')
v. S'écrouler, s'effondrer.
écoles
n.f. École supérieure, université. - Oh ! Tu sais que çui-là il en sait des choses. - Mais c'est que, couillon, il a été aux écoles ! - Aaaah bon, c'est ça !
écouter
v. Obéir. - Si tu vas chez Papy, tu l'écouteras, eh, sinon il te voudra plus chez lui ! Tu as compris ? (De l'OCC. escotar [pron. escoutà] : écouter, obéir).
éfan Voir fan
égal (c'est)
expr. Tout de même. -Eh bé, c'est égal, eh, je pensais pas qu'il allait mourir si vite ! Aussi : Ça fait rien ! : même sens.
eh ?
interj. Hein ? , pardon ?- Tu entends ce que je te dis ? - Eeeeh ? - Je te demande si tu entends ce que je dis ? - Eh bé, ne crie pas si fort, je suis pas sourd, quand même, macaniche !
eh bé !
interj. Eh bien !... - Eh bé ! tu viens ou tu viens pas ? /- Eh bé tê, maintenant on est dans de beaux draps ! / - Eh bé, c'est bien ! : Seul un méridional peut s'exclamer ainsi, car en fran-çais d'Oïl cela donnerait "Eh bien, c'est bien !" / - On va se faire un pastaga, tê ! - Eh bé ! (… allez, pourquoi pas !) Aussi, en rencontrant quelqu'un et en guise de salut : - Eh bé ? (Alors ? Qu'est-ce que tu deviens ?) (De l'OCC. e ben). Certaines phrases hésitantes peuvent être exagérément chargées de eh bé.
eh oh !
interj. 1. Oui ! 2. Eh bien dis-donc !, - Je viens de faire 30 km en 10 minutes ! - Eh oh ! Tu bombes, toi ! (exprime l’étonnement ou l’admiration). (De l'OCC. òc : oui).
élabàci
Voir délabaci, délaouatz
élastic
n.m. élastique. Curieusement, alors que les muettes finales sont clairement prononcées dans le Sud-Ouest, on prononce élastic et non élastique. Voir moustic, plastic.
embarras
expr. Se sortir des embarras - Mais sors-toi des embarras, nom de nom si tu ne fais rien ! Tu ne vois pas que tu gênes ! Débarrasse le plancher ! Voir plier (se), pouchíou.
embartasser (s')
v. Se mettre dans le fossé (dans la haie) avec une voiture. - Cette voiture, méfie-t-en, elle est bartassière comme tout. Avec, tu t'embartasses comme qui rigole ! (De l'OCC. bartàs : haie de ronces). Voir bartassière.
embâtardir
v. Abâtardir. - Ces bêtes elles s'embâtardissent à force de s'accoupler entre elles. Il faut que j'en achète de nouvelles. - Et ton chien c'est pas un vrai, il est embâtardi aussi ! (De l'OCC. embastardir).
embaucher
v. - Commencer la journée de travail. A quelle heure tu embauches toi, demain ? Opposé à débaucher : NB. : en FR. embaucher quelqu'un signifie l'engager. Voir débaucher.
emborgner
v. Eborgner. - Fais attention avec ce bâton, tu risques d’emborgner quelqu’un ! (OCC. embor-niar). CAT. emborniar.
emboucaner
v. 1. Fumer : Emboucaner une viande. 2. Une pipe emboucanée : une pipe culottée. 3. Littéralement puer le bouc. - Ouvre un peu les fenêtres que ça emboucane ici ! (De l'OCC. embocanar [pron. imboucanà] de boc : bouc). Voir arraquer, enfaléner.
embouféné
part. pass. & adj. Bouffi ; enflé - Hier on a eu le banquet de la pétanque. Eh bé aujourd'hui j'ai la tête emboufénée ! …. la tête lourde. (De l'OCC. embofir : bouffir).
embreïcher
v.tr. Ensorceler (Du CAT. embruixar) ESP. embrujar. Voir camecruse.
embudéler
v. Mettre la viande dans les boyaux (saucisse, saucisson). - Quand on embudèle la saucisse, il faut faire attention de pas trouer les boyaux, sinon ça dégueule. (De l'OCC. budel : boyau, intestin, tripe). ITAL. budello, CAT. budell. : boyau.
embuféquer
v. Fâcher, se mettre en colère. (De l'OCC. embufecar).
embuquer
v. Donner à manger avec un entonnoir, gaver (embuc). - Tu peux pas manger tout seul, à ton âge ! Tu veux pas que je t’embuque, non plus ! (De l'OCC. embucar [pron.imbucà] : gaver). CAT. embussar, ESP. embocar, embuchar, ITAL. imboccare. Entonnoir : CAT. embut, ESP. embudo.
embusquer
v. 1. Voler, arnaquer. – Combien tu m'as dit ? 1 ou 2 euros le café ? – Ah ! Toi ! Commence pas à m'embusquer de bon matin, eh ! Voir estamper. 2. Entraîner. - C’est elle qui m’a embusqué dans cette combine ! 3. Emporter, embarquer. Je ne retrouve plus mon C.D. C’est encore toi qui me l’a embusqué ! - ARGOT MER. (De l'OCC. emboscar [pron. imbouscà] : cacher dans un bois). ITAL. imboscare, CAT. & ESP. emboscar : embusquer au sens militaire.
emcambouner
v. Entraver. - Si tu montes au grenier, fais attention de ne pas t'encambouner, parce que avec toutes les vieilleries qu'il ya partout, ça pourrait bien t'arriver. (De l'OCC. encambonar, placer un anneau au genou d'un animal pour l'empêcher de courir, lui-même de camba : jambe).
emmascarer
v. Barbouiller, salir. - Alors déjà qu'on est en retard, lui il trouve rien de mieux que d'arriver emmascaré de chocolat pour nous faire gagner du temps ! Tu sais que eeeeeh ! (De l'OCC. mascar : masquer). ESP. enmascarar, ITAL. mascherare : masquer.
emmasquer
v. Ensorceler. - Mais putain ! Je suis emmasqué aujourd'hui ou quoi ? Il m'arrive que des tuiles ? (De l'OCC. emmascar). Voir masque.
émoun
n.m. Tas, grande quantité. - Je viens de ramasser le linge, j'ai un émoun de serviettes à ran-ger, tê ! (De l'OCC. mont : tas, mont, montagne). ESP. montón, ITAL. montone. Voir pilòt.
empaffer
v. Saouler, empiffrer. - Je crois que j'en ai trop bu de ton cahors ! Je suis un peu empaffé ! (De l'OCC. empafar [pron. impafà], empiffrer). Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empéguer, fatigué, joli, pété, pinté, tenir (en tenir ~).
empatafé
part. pass. Crétin, couillon, bêta. (Probablement de l'OCC. patufèl, même sens).
empatufaïre
n.m. Celui qui porte la poisse. - Je suis embêtée de partir avec cet empatufaïre, parce que tu vas voir qu'il va encore nous arriver quelque chose avec la chance qu'on a nous autres ! (Ori-gine incertaine).
empatufer
v. Porter la poisse. (Origine incertaine).
empègue
n.f. Bleu, horion, ecchymose. - A force de me faire empéguer je suis couvert d'empègues ! (De l'OCC. empegar [pron. impegà] : poisser, empêtrer...). Voir empéguer, désempéguer.
empéguer
v. 1. Coller, poisser 2. Cogner - Ouille ! Je viens de m' empéguer une chaise ! Je me suis tordu le pied ! 3. Être ivre - Le Julien il t'a pris une murge, con, il est à peine un peu empé-gué : ce qui signifie qu'il en a pris un coup ! (De l'OCC. empegar [pron. impegà] : poisser, empêtrer...). CAT. & ESP. empegar : poisser. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffé, fati-gué, joli, pété, pinté, tenir.
empétégué
p.p. et adj. 1. Empêtré. - Je me suis empétégué cette ficelle là, j'arrive pas à la défaire. 2. - Enrhumé, pris. - Mais, tu tousses ! - Tais-toi ! Je suis complètement empétégué. 3. Empétré dans les ennuis. - Mon pauvre mari, il est empétégué dans ses affaires avec son héritage, il ne dort plus, pauvre ! (De l'OCC. empedegar ou empetegar [pron. impedegà] : empêcher, embarrasser). Voir assadouler, cagagne, ergne, gníco-gnáco, hartère, mouscaille, mafre, peine (porter).
emplâtre
n.m. - 1. Gifle - Je te lui ai foutu un emplâtre, crois-moi, il a compris qu’il fallait me parler sur un autre ton ! (De l'OCC. emplastre : soufflet). Voir birotélaï, bouffe, bourmal, mournifle, rébirebaïtén, rebiromarioun, rouste. 2. Empoté - Remue-toi un peu ! Espèce d’emplâtre ! ARGOT MER.
en
prép. 1. Dans l'expr. - Je n'en peux rien : Je n'y peux rien (Claque OCC. de N'en podi pas rès). 2. En, devant les noms de fermes ex.: En Peyrét : Frédéric Mistral dit qu'il faut voir là l'aphérèse du titre honorifique Monsen que l'on employait autrefois devant le nom propre (par ex. Monsen Peyrét – en FR. Monseigneur Pierre Petit – serait devenu En Peyrét). Il indique la dégradation linguistique suivante : monsegne, monsen, monsen, sen, en. (d'après Simin Palay).
encoquer
v. Cogner (se dit surtout pour un véhicule). - Je me suis fait encoquer la voiture dans le par-king du supermarché. Le mec, il m'a pas laissé son adresse ! (De l'OCC. en + còca + ar : cogner sur la coquille). voir bougner, pigner.
encore
adv. - Et encore tu es là, toi ? Adverbe en tête : Et tu es encore là, toi. ESP., cons-truction identique, adv. en tête : ¿Todavía estás aquí, tú?
encrumer (s')
v. S'embrumer, s'obscurcir, se couvrir (en parlant du ciel). - Oyoyoy ! Ça s'encrume. Il va pleuvoir avant ce soir ! (De l'OCC. encrumir). Voir encucagné, encucaragné.
encucagné
adj. Couvert, bouché, très nuageux. - On va pas partir en montagne cet après-midi ! C'est encucaragné vilain là-bas ; ça va péter avant ce soir ! - Quel temps il fait chez vous ? - Oh ! C'est encucaragné aussi ! (De L'OCC. cuc : obscur, sombre, suivi d'un suffixe OCC. sonore). Voir s'encrumer.
encucaragné
Voir encucagné.
enfaléner
v. Puer. - Bou du con que ça enfalène ici ! Ça sent le rat enfermé ! (de l'OCC. enfalenar). Voir arraquer, emboucaner.
enfanguer
v. - Embourber. Méfie-toi de ne pas t’enfanguer en passant par là avec la voiture ! (De l'OCC. enfangar). ITAL. infangarsi, ESP. enfangarse, CAT. enfangar-se. Voir fangassière.
enfermé
part. pass. Renfermé. - Ouvre les fenêtres que ça sent l’enfermé ici ! (De l'OCC. embarrat : odeur de renfermé). NB. CAT. embarrat : enfermé, barricadé. Voir fermé.
enfin !
adv. (OCC. enfin). 1. Exprime la fatalité : C’est comme ça, on n’y peut rien. Enfin !.... Il vaut mieux que je me taise... [En baissant le ton sur l'avant-dernière syllabe], exprime la résigna-tion. 2. [Appuyant sur la dernière syllabe] exprime le désaccord, l'étonnement : - Tu ne manges pas beaucoup, toi ! - Et enfin !... tu trouves ?
enfle
adj. Enflé. - Il a trébuché en montant les escaliers ; après trois jours, il a encore le pied tout enfle. (De l'OCC. enfle). ITAL. gonfio, CAT. inflat, ESP. inflado.
enfler
v. Tromper. - J’ai voulu payer de suite, eh bé... je me suis fait enfler, tê ! (De l'OCC. enflar : enfler ; battre, rosser, souffleter). NB. CAT. inflar el cap : rompre la tête.
engaillouster (s')
v. 1. S'étouffer, s'engouer (De l'OCC. s'engalhostar). NB. CAT. engargussar-se : se mettre en travers du gosier. 2. expr. Coq engaillousté : Garçon qui fait le fier avec les filles. Voir escaner, estouféguer.
enganer
v. 1. Tromper, duper. - Se faire enganer. ESP. engañar, CAT. enganyar, ITAL. ingannare. Voir couillonner, enfler. 2. Coincer. - Je peux pas sortir la voiture du parking ; elle est complète-ment enganée, y en a un qui m’a collé devant et un autre derrière ! (de l'OCC. engana : gêne).
englander
v. 1. Ecraser, cabosser, bosseler. - Fais gaffe en descendant le talus de pas aller t'englan-der en bas sur les rochers !). 2. Assommer. (De l'OCC. englandar).
engorger, gorger
v. Gaver oies ou canards. Voir embuquer.
engranière
n.f. Balai. (De l'OCC. engraniera, lui-même de engranar : balayer le grain). CAT. agraner, granera : balai, agranar : balayer.
engraniérou
n.m. Petit balai. Voir baléjon, engranière.
enquiller
v. 1. Introduire. - Regarde si tu peux enquiller ce manche dans cette pelle ! 2. Cogner. - Tu vas m’aider à sortir cette table, mais fais attention de ne pas t'enquiller la porte en sortant ! Voir empéguer. 3. Réussir un drop ou une transformation au rugby : - Il a réussi à l'enquiller entre les deux pagelles, pourtant y avait le vent d'autan et en plus il était de biais ! 4. - J'ai gagné deux oies grasses au loto et maintenant, il va falloir que je me les enquille ! : ...que je me débrouille pour les préparer. ARGOT MER. (En OCC. enquilhar [pron. inquillià] : empiler, introduire).
ensaché, ensaqué
part. pass. Mal habillé. - Ce type-là ce n’est pas l’élégance personnifiée ! ... Il est toujours mal ensaqué ! (De l'OCC. ensacar [pron. insacà] : ensacher). CAT. ensacar et ITAL. insaccare : ensa-cher. Voir afargué, arranger, braguer, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despapat-ché, despipadé, fargué, jargué, marquer, sac.
enseigner
v. Indiquer. - Vous qui connaissez tout le monde, vous ne m’enseigneriez pas un bon plombier, des fois ? (De l'OCC. ensenhar [pron. inségnà]). ESP. enseñar, CAT. ensenyar : indiquer, montrer.
ensuquer
v. Assommer - Cette nuit, je me suis couché tard et je suis un peu ensuqué. - Ce vin blanc, je crois qu’il m’a un peu ensuqué. (De l'OCC. assucar, de suc : sommet de la tête et sucar : as-sommer) NB. en ITAL. zucca : caboche, zuccone : grosse tête, entêté. Voir apapésít.
entoupiner
v. Mettre en pot ou dans tout autre récipient. - Il convient d'entoupiner la saucisse dans de la graisse pour la conserver. (De l'OCC. entopinar). Voir toupi.
entre autre
loc. - Depuis l'accident il faut j'aille chez le kiné. Mais pas tous les jours, un jour entre autre rien que , eh ! : ...un jour sur deux.
entrecuisse
n.f. Haut de la cuisse du poulet. - Tu préfères la cuisse ou l’entrecuisse ? (OCC. entrecuèissa [pron. intrécuèisso]).
entuter (s')
v. S'enfermer de manière excessive. - Je ne le vois plus ! Il est toute la journée entuté dans sa baraque, là-haut à Montloubère ! (De l'OCC. tut, tuta : tanière, repaire, caverne, la tute du grillon). Voir tuter.
envers
adv. Par rapport à, en comparaison de. Mais tu ne manges rien toi, dis donc ! Eh bé, envers ce que ton père avale! : ... par rapport à ce que... (De l'OCC. envèrs : en comparaison de).
épincettes
n.f. Pincettes. - Tiens, tant que tu as le bras tendu, ramasse ce morceau de bûche avec les épincettes !
épines
n.f. Broussailles, ronces des haies. - Faire brûler des épines : faire brûler le produit du net-toyage des haies à la campagne. (De l'OCC. espín, espina : buisson épineux ; aubépine). Voir bartas, boudias.
ergne
n.f. Humeur chagrine, inquiétude, souci, ennui. - Pourquoi tu sousques comme ça ?- Je sais pas, j'ai l'ergne. (De l'OCC. èrnha).
ergnous
adj. Être ergnous : être soucieux. (De l'OCC. ernhós).
esbérit
adj. Éveillé, alerte, sémillant, espiègle. - Rappelle-toi que ce pitchou il est esbérit quelque chose, eh ! : Il est très éveillé et quelque peu déluré. (De l'OCC. esberit). Voir abélugué.
escachalat, escachilé
part. pass. Édenté ; entamé (en parlant d'un fromage). (De l'OCC. escaçolat : entamé par les rats ; ébréché par accident). ESP. escacharrar : bousiller.
escagasser
v. Abîmer, esquinter.- Pour une fois que je lui prête le cyclo, il est allé faire du moto-cross avec et il me l’a tout escagassé, ce counas ! (OCC. escagassar : fienter avec effort ; affaisser ; écraser ; aplatir, lui-même de cagar : chier). NB.: CAT. escagassar-se : avoir la chiasse, s'affaisser. Voir catuillier, couper, escaraougner, péter, pigner, trucher.
escaliers
n.m.plur. Escalier. - Il s’est cassé la figure par les escaliers, il est tout mâché ! (Pourtant en OCC. escalièr est au sing.). A noter cependant qu’en Belgique aussi on dit "les escaliers".
escalourat, escalouré
adj. Réchauffé, -e. -Tu es bien escalourat toi ce matin. En chemise, avé le froid qu'il fait ! (De l'OCC. escalorar : réchauffer) CAT. acalorat. ESP. acalorado,
escampadou
n.m. Epanchoir de canal ou de moulin. (De l'OCC. escampador). Voir pachère, tournal.
escamper
v. 1. Jeter - Cette cafetière toute déglinguée, j’en ai marre de la voir, je m’en vais l’escamper au tertre ! (De l'OCC. escampar : répandre, verser, jeter, perdre, gâter). CAT. escampar : répandre, éparpiller. 2. Partir, filer. - Bon ! Moi j'en ai marre, je m'escampe ! 3. tomber, s'étaler. ITAL. scampare : se sauver. NB. ESP. escampar existe mais signifie cesser de pleuvoir.
escampiller
v. Répandre, éparpiller, semer. - Attention, ton sac est troué ! Regarde que tu escampilles du blé partout ! (OCC. escampilhar). CAT. escampar : répandre, éparpiller. Voir espandir, verser.
escaner (s')
v. 1. S’étrangler.- Le petitou, il a avalé une arête ! Il a failli s’escaner, pecaïre ! (OCC. se escanar). CAT. escanyar-se. ITAL. scannare : égorger. Voir estransiner. 2. Se tuer à la tâche - Je suis fatigué moi de m'escaner au boulot pendant que toi tu n'en fiches pas une rame ! Voir aganit, crébadis, gagner, hart, hartère, mascagner.
escapiter
v.t. Écimer, étêter un arbre ou une plante (maïs…). - Cette sapinette, tu devrais l'escapiter un peu, sinon elle va être plus haute que la maison, bientôt. (De l'OCC. escapitar, lui-même de cap : tête). Voir carouille, coque, coucarel, despélouquer, escarouiller, millas, panouille, péloc, tanoc.
escaragnade, escaraougnade
n.f. Réplique très vive lors d'un échange de propos. (De l'OCC. escarraunhada [pron. esca-raougnádo]: écorchure, égratignure).
escaramiqué
adj. Qui a les jambes écartées ; qui est à califourchon. - Qu'est-ce que tu fais par terre esca-ramiqué comme ça ? Tu es tombé ou tu fais le grand écart ? (Du GASC. escarramicàt). ESP. encaramado : juché sur, perché.
escaraougner
v. - Abîmer, égratigner. - C'est pas facile de parler le français ; nous autres, les gens du Midi, on a un peu tendance à escaraougner les mots. (De l'OCC. escarraunhar [pron. escaraougnà].
escardil
n.m. Rafle, épi de maïs égrené (mot occ. : escardilh).
escargolade
n.f. Voir cargolade.
escarouiller
v.t. Égrener le maïs. (Du GASC. escarrolhar : peigner le lin pour en ôter la graine). Voir ca-rouille, coque, coucarel, despélouquer, escapiter, millas, panouille, péloc, tanoc.
escarrer
v. Essuyer son assiette avec un morceau de pain de façon à la laisser propre. - Allez, chacun escarre son assiette avant le fromage. Ici on ne change pas les assiettes pour le dessert ! (De l'OCC. escarrar : racler, ratisser).
esclaffemerdes, écrase-merdes
n.f. Chaussures, parfois larges du bout. -T’aurais quand même pu acheter des chaussures un peu élégantes pour le mariage de ta sœur plutôt que ces esclaffemerdes ! (De l'OCC. esclafar : écraser).
esclaffer
v. Ecraser. - Comme un crétin, je suis allé m’esclaffer contre le platane ! Voir espoutir. (De l'OCC. esclafar : écraser. A ne pas confondre avec esclafir : s’esclaffer de rire). CAT. esclafar : écraser, écrabouiller. Voir englander, espoutir.
esclaoufit
n.m. Mauvaise odeur, odeur de renfermé. - Il faut ouvrir les fenêtres et aérer, ça sent l’esclaoufit ici ! Voir arraquer, enfaléner, emboucaner.
esclapou
n.m. 1. Éclat de bois, copeau, utilisé pour allumer le feu, 2. expr. - Maigre comme un esclapou. (De l'OCC. esclapon [pron. esclapou]). Voir chisclét, maigrichòt, réchichouét, sar-naille.
esclapouti
adj. et part. pass. Se dit d'un gâteau qui n'a pas gonflé à la cuisson ou d'un coussin écrasé. - C'est une tarte ça, ou un soufflé esclapouti ? (De l'OCC. espotir : écraser). Voir espoutir.
escoubassat, escoubassit, escoubassòt
n.m. Repas de fin de vendanges, du côté du Madiranais. - Maintenant que les vendanges sont finies, on va faire l'escoubassòt et on va se dire à l'année prochaine ! Simin Palay fait remarquer qu'en gascon, l'escoubasò signifie, notamment la conclusion, la fin d'un travail, d'une entreprise. En Lomagne, c'est le repas que l'on donne après avoir bâti une maison. (De l'OCC. escoba : balai). ESP. escobazo : coup de balai, ESP. escoba, ITAL. scopa : balai. Voir brespail, déjeuner, dîner, esprantiner, fristi, graillou, manger, mongétade, souper.
escoupit
n.m. Crachat. (De l'OCC. escopir : cracher). CAT. escopir, ESP. escupir : cracher.
escruches
n.f.pl. Restes. - Donnez-moi vos escruches, ça m'évitera de changer les assiettes pour le des-sert, tê ! (De l'OCC. cruscas). Voir crusques.
esculer (s’)
v. 1. Tomber sur le cul, à la renverse. – Redresse-moi ce sac comme il faut, sinon il va s’esculer nom de nom ! (De l'OCC. escular). CAT. escular : éculer, ITAL. sculacciare : fesser. Voir atchouler, empéguer, enquiller, espatarrer, estabanir, pastifresser. 2. Esculé : adj. et part. pass. Éculé, déformé. S'emploi en général pour des chaussures, justement éculées, dont l'arrière est quelque peu écrasé. - Tu ne peux pas aller à noce avé ces souliers complète-ment esculés! Il t'en faut une paire de neufs quand même, depuis le temps que tu les traînes ceux-là ! (De l'OCC. esculàt).
espandir
v. Répandre. - Si tu avais pris un panier pour porter ces châtaignes, tu en aurais pas espandi partout ! (De l'OCC. espandir). en CAT. expandir, ESP. esparcir, ITAL. spandere : répandre, éparpiller.
espanir
v.t. Sevrer, pour un petit veau. (De l'OCC. espanir : mettre les enfants au pain; lui-même de pan : pain). Voir bédélou, brau, répoupét, rouèc, velle.
espanter
v. Epouvanter, stupéfier, épater, époustoufler. - Quand il m’a dit le prix qu’il a payé sa BM, con !... ça m’a espanté ! Surtout qu'elle est même pas neuve ! (De l'OCC. espantar : épouvan-ter ; stupéfier...). CAT. et ESP. espantar, ITAL. spaventare : épouvanter. NB. pour stupéfier, le CAT. emploie espaterrar. Voir espatarrer, estabousir.
esparriguer, esparriquer
v.t. Eparpiller. - Un fusil qui esparrigue : qui éparpille ses plombs. (De l'OCC. esparricar : s'étaler en prenant de la place).
espatarner (s')
v. Voir s'espatarrer.
espatarrade
n.f. Chute de tout son long (De l'OCC. esparatarrada). Voir rêche.
espatarrer (s’), espatarrailler (s’), espatarraquer (s')
v. S'étendre de tout son long. – Atche-le, ton frère s’il s’en fait, tout espatarré dans l’herbe, sous le tilleul / - La première fois que je suis monté sur des skis, je me suis espatarré devant tout le monde... J’avais bonne mine, tê ! / -C'est espatarrant : c'est renversant. (De l'OCC. : espatarrar : étendre à terre, tomber de toute sa longueur ; s’épanouir de plaisir). ESP. despatarrarse. CAT. espaterrar-se : se renverser. Voir atchouler, empéguer, enquiller, esculer, estabanir, pastifresser.
espélir
v. Eclore. - Je suis contente, tê ! La clouque a fini de couver, les petits poulets ont espéli hier. (OCC. espelir). CAT. espellida (peu us.) : éclosion. Voir clouque, caoujole, coutinou, glousse, poulet.
espéloufit, espéloufrit, espeilloufrit
adj. Ébouriffé, hérissé ; effarouché, effrayé. Il est temps que le papa aille au coiffeur ! Re-garde-le là comme il est espéloufrit ! (De l'OCC. espelofir, espelhofrir). Voir espéluqué.
espéluqué
adj. Dépeigné, les cheveux en bataille. Ne me regarde pas, eh ! Que je viens de me lever et que je suis encore toute espéluquée ! (De l'OCC. espelucar : dépouiller le maïs. Un espéluqué ressemblerait donc à un épi de maïs dépouillé, avec ses peaux en éventail). ESP. (AMÉR. LAT.) espelucar, espeluzar (peu us.).
espépisser
v. Trifouiller la nourriture pour enlever ce qui déplaît (le gras du jambon notamment). - Mange au lieu d'espépisser comme ça, espèce d'estoufignous que tu es ! (De l'OCC. espepis-sar ou espepidar, espefidar, espepissonar, espepiussar : éplucher, examiner, regarder dans tous les sens, ôter les petites plumes des volailles). Voir canets, espessugner, espigouter, espiouter, tchaoupiller, tchaoupiner, trafiquer, trifougner ; estafignous, fastigous, nicous.
espère
n.f. Attente, affut. La chasse à l’espère : Le chasseur est posté dans l’attente de tirer sur le gibier. (De L’OCC. espera [pron. espèro]).
espérer
v. Attendre. - Ton frère n’est pas encore arrivé ? - Non ! Il commence à se faire espérer ! (De l'OCC. esperar). ESP. et CAT. esperar. Voir bader, ergne, inquiéter, tirer, tenir, trastéjer.
espessugner
v. 1. Éplucher, démêler avec beaucoup de soin (De l'OCC. espesir). 2. Espessugner un texte : le lire et le relire pour le comprendre et l'analyser. Voir espépisser.
espette
Voir clé.
espigouter
v. Eplucher ; trier les légumes. (De l'OCC. espigotar). Voir espiouter.
espintcher
V. tr. Lorgner, épier, observer. - Tu t’entends bien avec ton nouveau voisin ? - Pas trop ! Il est tout le temps en train d’espintcher derrière les carreaux. Ça me plaît pas trop, ça ! (De l'OCC. espinchar [pron. espintchà]).
espiouter
v. Enlever les petites plumes du poulet, mais aussi enlever les petits morceaux de gras de la viande (Quelque peu péjoratif). - Les jeunes d'aujourd'hui, ils n'aiment pas le gras et espiou-tent toute la viande parce que ça leur plaît pas ; ils laissent le meilleur, tê ! (De l'OCC. espigo-tar : ôter des débris d'épi ; éplucher, nettoyer). CAT. espigolar : glaner, butiner, grappiller. Voir canets, coque, coucarel, espépisser, espessugner, espiouter, panouille, péloc, pélufres, tanoc, trier.
espoumper
v. Faire gonfler une jupe ou une coiffure aplatie. - Avec ce foulard j'ai les cheveux complète-ment aplatis ! Il faudrait que je les espoumpe un petit peu quand même, sinon de quoi je vais avoir l'air ? (De l'OCC. espompar, espompir : gonfler).
espoutir
v. Ecraser, écrabouiller. - Quand j’ai vu l’arbre qui commençait à tomber, je me suis sorti de dessous en quatrième vitesse ! Tu m'aurais retrouvé complètement espouti, couillon ! (De l'OCC. espotir [pron. espoutí]). Voir englander, esclaffer.
esprantiner, esprandiner
1. v. Déjeuner ; dîner. 2. n.m. repas de midi ; repas du soir. (De l'OCC. esprandinar ou esprantinar). Voir brespail, crusques, déjeuner, dîner, escoubassàt, fristi, graillou, manger, mongétade, souper.
esquicher
v. 1. Coincer, serrer, presser... Pousse-toi un peu ! Tu vois pas qu’on est tout esquiché, là ! / Si tu vas au supermarché ne me mets pas les boites de petits pois sur les fraises comme la dernière fois, eh ! Que tu me les as toutes esquichées ! 2. On trouve parfois ce mot dans le sens d'écorcher (la peau) et déchirer (un vêtement) : - Mais ne pleure pas ! Tu t'es juste un peu esquichée ! On te voit pas encore le foie ! (De l'OCC. esquichar). CAT. esqueixar, ITAL. schiacciare. Voir catcher, quicher, toucher.
esquilou
n.m. Grelot. - Si tu vas danser la bourrée, n’oublie pas tes esquilous ! (De l'OCC. esquila : clo-chette). ESP. esquila, CAT. esquillerinc : grelot, clochettes.
esquinter
v. 1. Abîmer. - Je me suis esquinté le doigt avec un marteau. 2. Epuiser. - Il s’esquinte à longueur de journée dans le champ ! Jamais il se repose ! (De l'occitan esquintar). Figurant au LAROUSSE. CAT. esquinçar : déchirer.
esquipòt
n.m. Reste culinaire. - Ressers-toi ! Tu ne vas pas me laisser cet esquipòt tout de même ! (De l'OCC. esquipòt : bourse, tirelire ou aussi son contenu ; estomac ; gésier)
estabanir
v.t et intr. Tomber en faiblesse, s'évanouir. - Si tu ne manges pas plus que ça, macarel, tu vas t'estabanir ! (De l'OCC. estavanir). Voir aganit.
estabousir
v. tr. 1. Stupéfier, abasourdir, étonner ; assommer. - Quand qu’il m’a dit qu’il allait se marier avec la fille du maire, ça m’a estabousi ! Aussi : - Je suis resté complètement estabousi ! : ... stupéfait. (De l'OCC. estabosir [pron. estabousí]) CAT. estabornir, même sens. 2. Estabousi : adj. et n. Idiot. - Il vaut mieux un petit dégourdi qu'un grand estabousi. Phrase prononcée par un petit, revanchard, cherchant à s'accommoder de sa petite taille. (De l'OCC. estabosir [pron. estabousí]).
estalbier
v.t. intr. et r. Economiser, épargner. - Tu peux commencer à estalbier si tu veux partir en vacances ! (De l'OCC. estalviar). CAT. estalviar ; caixa d'estalvis : caisse d'épargne.
estamper
v. - Voler, arnaquer. Cinq euros un pastaga ! Là, je voudrais pas dire, mais tu t’es vachement fait estamper... ARGOT. (De l'ITAL. stampare, soutirer de l'argent). Figure au LAROUSSE.
estaoumassier
v. Assommer - Mais tu vas l’estaoumassier si tu continues à lui taper dessus comme ça ! (Ori-gine incertaine). Voir assuquer, clesquer, englander, estourbir.
estarrusser
v. 1. Démolir des mottes de terre en tapant dessus avec un râteau. 2. Assommer, tuer un lapin. - Pute de lapin, il m’a échappé juste au moment où j’allais l’estarusser, il m’a fallu le courser à travers le jardin ! (De l'OCC. estaussar, émotter, et terràs : motte de terre)..
estataragner, estataragnéjer, estargagner
v. Enlever les toiles d'araignées ou tataragnes (De l'OCC. aranha [pron. aràgno] : araignée et tataranha [pron. tataràgno] : toile d’araignée). Voir tataragne.
estélé
adj. et part. pass. 1. Etoilé, pour le ciel, signe de beau temps. (De l'OCC. estela : étoile). 2. Illuminé, et par extension, fêlé. - Il sort en tee-shirt l’hiver et il met des pulls au mois d’août, il est un peu estélé, lui, eh ! (De l'OCC. estelar : fendre, briser). ESP. estrellado, CAT. estellat, ITAL. stellato : étoilé.
estéringle
n.f. 1. Seringue 2. Personne maigre. - Mange un peu, espèce d'esteringle, si tu veux devenir grand et costaud comme ton père ! (De l'OCC. esteringla). Voir brèle, chisclét, grahus, menut, piètre, peine, tras.
estibade
n.f. Dans l'expression faire l'estibade : Se faire embaucher comme journalier chez les fer-miers de la région pour les moissons par exemple. (OCC. estivada [pron. estibado]). CAT. estiuada.
estimbourlé, etsimbourlé
adj. 1. Désorienté, déconcerté, déboussolé. - Depuis qu'il a perdu sa femme, ce pauvre Ernest, il est complètement estimbourlé. 2. Simple d'esprit - Celui-là, il est un peu boulégué du bulbe, il est un peu estimbourlé, même ! 3. Fou. (De l'OCC. estimborlat : écervelé, étourdi, lui-même de timbol : fou). Voir banaste, brave, cabourd, clouque, cocoye, counas, couillon, counét, counifle, cunèfle, fada, inténerc, pec, pépiòt, pirol, tartagnole, tim-boul, voyage (en tenir un).
estirgougner
v. Etirer - Eh bé ! Si tu l’estirgougnes comme ça, ce pull, tu vas en faire une robe de chambre ! (De l'OCC. estirgonhar [pron. estirgougnà] : tirailler); CAT. estirganyar, même sens. Voir bader.
estofich, estofinade
n.f. voir stockfisch.
estomac
n.m. Poitrine. - La Catinou, eh bé on peut dire qu'elle a de l'estomac. [NB. Si l'on prononce le c d'estomac, c'est encore mieux]. (De l'OCC. estomac : estomac, poitrine, sein). Voir barbe, couquelle, gargamelle, papatch, poumpil, poupous.
estomaquer
v. Ecœurer, causer du dégoût. - Mais qu'est-ce que tu t'es foutu comme parfum ? Putain, ça m'estomaque ! (De l'OCC. estomagar : couper la digestion).
estoufadis, estoufaranis
n.m. 1. Chose indigeste, difficile à avaler. - La fouace, c’est bon, mais si tu vas trop vite, c’est un véritable estoufadis ! 2. Endroit où il fait très chaud, où l'on étouffe. (De l'OCC. estofar [pron. estoufà]: étouffer).
estouféguer
v. Suffoquer ; suffoquer au point de s’asphyxier.- Ouvre un peu, il n'y a pas d'air, on s'estou-fègue. / - J'ai avalé un morceau de travers, je m'estoufègue. (De l'OCC. estofegar [pron. estoufégà]). CAT. ofegar, ESP. ahogar, ITAL. soffogare, même sens.
estoufét
n.m. Ragoût de pommes de terre et de haricots. - Tu vois le dimanche, on se fait souvent un estoufét. Après on va faire la sieste et et on s’endort sans problème ! (De l'OCC. estofet [pron.estoufét]). CAT. estofat, ESP. estofado, ITAL. stufato : viande à l'étouffée, daube.
estoufignous, estafignous
adj. Délicat, difficile pour la nourriture ; qui chipote. – Ah ! Tu ne veux pas boire à la gourde après moi ! Mais tu sais que tu es un peu estoufignouse, eh ! (De l'OCC. estofinhós [pron. estoufignoús]: dédaigneux). Voir espépisser, fastigous, nicous, tchaoupiller.
estoufobièillo
n.f. Étouffe-chrétien. Se dit d’une pâtisserie farineuse, lourde ou sèche. Mais c’est de l’estoufobièllo cette fouace ! Où t'as trouvé ça ? (De l’OCC. estofa-vièlha [pron. estoufobièil-lo] : m. à m.: étouffe-vieille). Voir estoufobougre.
estoufobougre
n.m. Sorte de pâtisserie ou galette cuite à la poêle, appelée ainsi car comme l'estoufobièillo, elle est un peu farineuse et sèche. (de l'OCC. estofar : étouffer). Voir estoufobièillo, estou-fogat.
estoufogat
n.m. Voir estoufobièllo, estoufobougre. (De l'OCC. estofa gat : m. à m. : étouffe-chat)
estourbir
v. Mot français. Assommer. - Avant de tuer le lapin, tu lui fous un pét sur la tête, tu l’ estourbis ! Après tu lui arraches un oeil et tu attends que le sang coule... Après ça, tu peux l’écorcher. Tu vois, c’est pas difficile ! Figure au LAROUSSE, mais d'un emploi plus fréquent dans le Sud de par sa consonance occitane, bien que d'origine allemande : gestorben. Voir assuquer, clesquer, englander, ensuquer, estaoumassier.
estourniquer
v. Éternuer. - Et qu'est-ce que t'as à estourniquer tout le temps, tu as pris froid ou quoi ? (De l'OCC.; estornicar). ESP. estornudar, CAT. esternudar, ITAL. starnutire.
estranger
n. Étranger. - On connaît personne ici ! Y a que des estrangers ! (De l'OCC. estrangièr [Pron. estrandger]). CAT. estranger, ESP. extranjero, ITAL. staniero.
estransiné
part. pass. et adj. Racorni, flétri, replié sur lui-même. - Et tu vas nous faire manger cette sa-lade toute estransinée ? Mais je vais aller t'en ramasser une autre moi, eh ! (De l'OCC. estransinar : se dessécher d'inquiétude).
estransiner
v. Étrangler ; égosiller. - Coupe des morceaux plus petits, nom d'un chien ! Sinon tu vas t'es-transiner ! (De l'OCC. estransinar). Voir escaner.
estrémer
v.t. Enfermer, mettre en lieu sûr, mettre de côté. (De l'OCC. estremar).
estretch
adj. Etroit. - Là, on passera pas avec le camion ! Il faut dire que c’est un peu estretch ! (De l'OCC. estrech, estreit). CAT. estret, ESP. estrecho, ITAL. stretto.
estripaïre
n.m. Cultivateur, appareil agricole attelé servant à émotter ou à gratter superficiellement le sol. - Plutôt que de labourer je préfère passer un coup d'estripaïre, ça fait aussi bien et ça va plus vite ! (De l'OCC. estripar : émotter).
estriquét
adj. Voir estretch.
estron
n.m. - 1. Etron, fiente, crotte. - Va chercher les oeufs au poulailler, mais fais attention de pas marcher dans les estrons de poules ! 2. Morveux. - Bah ! Tu n’es qu’un estron ! (De l'OCC. estront). ITAL. stronzo, même sens, (mais aussi : con, salaud, connard). Voir farnous, mécut, farnous.
estuger (s')
v. Se faufiler en essayant d'éviter les regards. - Essaye voir si tu peux pas passer devant tout le monde en t'estugeant sans que personne ne te voie ! (De l'OCC. s'estujar : s'enfermer ; se cacher).
et
conj. Dans le parler méridional, cette conjonction est intercalée dans les nombres comme 70, 75… : soixante-et-dix, soixante-et-quinze… (En FR. cette manière de dire se retrouve uniquement dans 21, 31, 41, 51, 61, 71, et non dans les nombres qui les suivent). Curieu-sement ni en FR. ni dans le parler méridional on ne dira quatre-vingt-et-un alors qu'on dit vingt-et-un !
étable
n.m. Étable (f. en FR.) - On entend encore "Le petit étable, le vieil étable"... (De l'OCC. es-table, n.m.). ESP. establo (n.m.).
étenailles
n.f. Tenailles. - Va demander les étenailles au voisin. Je sais plus qu’est ce que j’ai fait des miennes ! (De l'OCC. estenalhas). CAT. estenalles, même sens.
être
v. 1. été employé comme part. pass. d'aller. - Votre fils n'est pas là, madame Lespinasse ? - Eh bé non pauvre, il a été au coiffeur. …il est allé chez le coiffeur, mais il n'en est pas encore revenu. (Cependant en FR. on peut dire : J'ai été à Paris l'an passé (dans le sens de "j’y ai séjourné»), ou bien : - la dernière fois que j'ai été chez le coiffeur... 2. Autrefois on entendait à la campagne : - Je suis été à la foire, pour : "Je suis allé…". 3. expr.- Tu as été en ville ? ... à y être, tu aurais pu acheter le pain ! :... tant que tu y étais... ESP. he estado, ITAL. sono stato : je suis allé. 4. expr. Être de (être de bac, de noce). - Demain je ne peux pas venir, je suis de noce. Quand un professeur méridional dit : - Je suis de bac, c'est qu'il est convoqué pour surveiller ou corriger le bac. NB. : En FR. on dit bien : être de la fête. 5. être (absence du verbe). - Ma voiture ne tourne pas du tout bien, je crois qu'elle a besoin de réviser ! : ... d'être révisée. - Tu me donneras tes pantalons, qu'ils ont besoin de laver ! : ... d'être lavés. (calques OCC., y compris le pluriel de pantalon).
eu
part. pass. de avoir. - Est-ce que tu sais en quelle année est mort Louis XIV ? - Je l'ai eu su macaniche, mais je ne m'en rappelle plus... : ... je l'ai su, mais je ne m'en souviens plus... Je l'ai eu su est la première personne du singulier d'un passé surcomposé qui comporte deux participes : eu et su. Le Méridional, même s'il désire bien parler le français, aura beaucoup du mal à se défaire de cet emploi (qui n'est d'ailleurs pas fautif, mais plutôt désuet). Ce temps est un prétérit particulièrement parfait qui renvoie le plus souvent à jadis : je l'ai su, autrefois, mais, cela est sûr, je ne le sais plus du tout aujourd'hui ! /- Moi du café j'en ai eu bu jusqu'à six tasses par jour quand j'étais jeune !... et je dormais pareil ! : ... j'en ai bu, j'en buvais... (En réalité, ces expressions que l'on entend dans d'autres régions de France - comme le fameux "ça eu payé" de Fernand Raynaud -, si on ne les entend quasiment plus dans la bouche de ceux qui veulent parler français "comme il faut", on les a eu entendues, c'est à dire qu'il nous est arrivé de les entendre, autrefois.
euro, franc (les un)
Loc. L'euro, le franc - Excusez-moi, Madame... Je n'ai pas de monnaie... vous n'auriez pas les un euro par hasard ? Habitué à dire les 10 c, les 2 €... on oublie que 1 euro est naturelle-ment au singulier. NB : On dit aussi on va fêter ses un an.
exemple
loc.adv. Par exemple : Tout à fait académique cette expression figurant dans les diction-naires français est néanmoins très fréquemment employée par les personnes âgés de notre Midi qui s'exclament : - Ah ça par exemple ! Tu ne me l'avais pas racontée celle-là !
extrêmoncier
v. - Donner l'extrême-onction. - La pauvre garce, elle va pas en avoir pour longtemps ; le curé achève de l'extrêmoncier. ... Le curé vient de lui donner l'extrême-onction. (Dans le parler populaire ce sacrement est devenu l'extrêmontion, mot qui par défaut a réclamé un infini-tif). Voir ritou.
F
F.C.A., Fécéa
n.m. - Le Fécéa est le club de rugby d’Auch. Le F.C.A. est le Football-Club auscitain, prononcé [fécéa] au lieu de [èfe-cé-a], même par certaines personnes cultivées. Cf. téfécé.
fabrou
n.m. Rebouteux. - Pour te remettre ce genou en place, moi je ne vois qu'une solution, c'est d'aller voir le fabrou de Launaguet, eh ! (Même origine OCC. que fabre : forgeron).
face (en)
adv. - Tu as vu qu’il a planté un cerisier en face la maison ? ... en face de la maison. Se cons-truit souvent sans préposition en parler méridional.
fâché
part. - A lui, je lui parle plus, je lui suis fâché ! ... je suis fâché avec lui. Voir copain.
fada, fadorle
adj. Fou, mariole, dingue, écervelé. 1.- Il est complètement fada, ce mec ! (De l'OCC. fat-fada). 2. - Tu as vu à quelle heure tu rentres ! Il faut être complètement fadorle pour traîner dans les rues à quatre heures du matin avec ce qu'on voit de nos jours ! (De l'OCC. falord). ITAL. balordo. Voir bestiasse, branque, cabourd, caluc, caouèc, dévarié, estimbourlé, fait, falourd, madur, mafre, pec, pét au casque, pépiòt, pirol, timboul, voyage..
fadàs, fadasse
adj. Très fade, insipide. - Tu trouves pas que cette soupe est un peu fadasse ? (occitanisation du mot FR. fade).
faire
Ce verbe, très employé en FR., l'est encore plus dans le parler méridional. On peut dire que c'est un verbe à tout faire. 1. - Alors, quel temps il a fait aujourd'hui ? - Eh bé il a fait du brouillard ! Hier il a même fait du verglas ! : il y a eu du brouillard... on a eu du verglas... (On dit aussi faire de la pluie, faire de la rosée : pleuvoir, y avoir de la rosée). - Alors, il pleut ? - Bô, il te fait trois gouttes, juste pour mouiller la poussière...! ...il tombe trois gouttes. 2. - Et le petitou, il va bien ? - Ne m'en parlez pas il me fait angine sur angine ! 3. Jouer. - Le dimanche après-midi, je m'en vais faire aux boules à Héraclès. / - Les garçons, ils sont partis faire au foot aux Minimes ! / Ils font à celui qui criera le plus fort ! 4. - J'aime bien acheter de la viande chez Caporal, il fait de la bonne viande : ... il sert, il vend... 5. - A ce travail, il faut s'y faire pour réussir ! : ...il faut persévérer, donner le meilleur de soi-même. 6. - Faire les ans : fêter son anniversaire. - Et pourquoi vous vous faites la bise, il y a quel-qu'un qui fait les ans ou quoi ? 7.- Fais un bisou à tati, qu’on s’en va ! :... embrasse... (donne un baiser) 8.- Je me fais bien avec lui, ça me rendra peut-être service. : ... je me mets dans ses bonnes grâces. 9.- Se faire avec une fille : voir fréquenter. 10.- Faire mal : Incommoder. - Ne mange pas tant, ça va te faire mal. / - Ouille ! Je me suis contrefaite en voulant attraper un pot de confiture ! - Et tu t’es faite mal ? - Non, mais j’aurais pu... ... tu t’es fait mal ? (accord incorrect en FR., mais fréquent dans le Sud). 11. expr. - Vouloir faire ou ne pas faire : vouloir marcher (ou pas) comme il faut. - Ya pas à dire eh ! quand ça veut (pas) faire, mille dieux !!! … : ... quand ça veut (pas) marcher... 12. expr. - Fais un peu de lumière, que j’y voie ! : Allume... 13. expr. - Ces chaussures neuves me font mal. Il faudra que je les supporte jusqu’à ce qu’elles se fassent ! : ... jusqu'à ce qu’elles s’adaptent à mon pied, qu'elles s'élargissent. 14. - Il est malin celui-là, tê ; rappelle-toi qu’il sait y faire ! : ... il sait se tirer de toutes les situations, il s'y prend bien. 15. expr. - Oh ! Lui il se le fait facile ! : ... Il ne se casse pas la tête pour ça, il sait tirer la couverture à lui. 16. Faire tu, faire vous : tutoyer, vouvoyer. - Je lui dis de me faire tu, il continue de me faire vous ! 17. - Avec la pluie qui est tombée, il a dû s’en faire des cèpes, eh ! : ... en pousser. 18.- Si on continue à travailler à ce train-là, à midi on lui aura fait mal à ce mur, eh ! : ... on aura avancé en ouvrage... Voir aussi : bourre (toucher la). 19. Faire lune : Mystère de la météorologie, dans le Midi il fait lune quand le soleil tape très fort.
faïs
n.m. 1. Fardeau. 2. Tas. - Si tu veux du bois, viens en chercher, j’en ai tout un faïs derrière la maison ! (De l'OCC. fais : fagot ; paquet). vx FR. faix, ITAL. fascio, ESP. haz, CAT. feix.
fait (être)
part. pass. du verbe faire. 1. Ivre. . 2. Cinglé. - Mais regarde-le çui-là à quelle vitesse il arrive ! Mais il est complètement fait ma parole ! (Allusion au melon qui, lorsqu'il est fait, est mûr - voir ce mot - et par conséquent immangeable ou comme le fromage peut être fait) : il est fou, il est madur à point, il est caouèc.
fait-exprès
Expr. - C’est comme un fait-exprès ! :... comme si c’était fait exprès.
falourd
adj. Etourdi ; un peu fou ; sot (De l'OCC. falord). ITAL. balordo. Voir bartole, caouèc, counét, counifle, indjaourit, innocent, maché, estimbourlé, pépiot, pirol, piroulét, tatagnole.
falsaïre
n.f. 1. Garce. 2. sorcière. (De l'OCC. fals-a : faux-fausse). Voir carnus, dame, garce, gri-sette, jeune-fille, madonne, marâtre, ménagère, ménine, mounèque, nénette, patronne, pou-souère, sansogne.
falsebèstieuu
n.f. Hypocrite, faux. (Francisation de l'OCC. falsa bestia : m.à m. bête fausse). - Mon voisin ? Ne m'en parle pas ! C'est une falsebèstieuu ! Il fait semblant de te dire bonjour, et après il va te crtiquer dans ton dos!
fan, éfan, fantounel, fantou
n.m. 1. - Enfant - Oh ! Fan !... Qu’est-ce que tu me racontes là ? (Mon pauvre enfant. Sens voisin ici de " Oh ! La la ! "). Marque l’étonnement ou l’admiration. /- Oh ! Pauvres éfans, quelle vie qu'on mène nous autres ! 3. fantou, fantounel, éfan : petit. - Oh ! Fan de chi-chourle ! Aussi : fan de pieds ! De l’OCC. efant). LANGUEDOC.
fangassière
n.f. Garde-boue. - Avant, quand on partait à vélo, on avait pas peur de traverser les champs, même quand il pleuvait ! Je te dis pas comment on s’enfanguait ! Après, il fallait enlever la boue des fangassières avec un baton ! (De l'OCC. fangassièra : morceau de cuir destiné à ga-rantir de la boue l’essieu de la charrette). ITAL. infangarsi, ESP. enfangarse, CAT. enfangar-se : s’embourber.
fangue
n.f. Boue, gadoue, gadouille. (De l'OCC. fanga [pron. fàngo]) FR. fange, CAT. fang, ITAL. fango. Voir enfanguer. En GASCOGNE : hangue. Voir bardouille, bouillaque, enfanguer, paillebart.
fangueux
adj. Fangeux. - Si tu t’en vas à la mare, mets-toi les bottes en caoutchouc, parce que là-bas, c’est fangueux (Il y a de la fangue). De l'OCC. fangós [pron. fangous]. CAT. fangós, ESP. fango-so, ITAL. fangoso, même sens. Voir enfanguer.
Fanny (être)
expr. Terminer sur un score nul à la pétanque. On dit aussi : Embrasser Fanny, baiser Fan-ny, baiser le cul de Fanny, pour : perdre par 13 à zéro, et : Mettre quelqu'un Fanny, pour : gagner par 13 à zéro.
farci
Farci, farçou 1. n.m. Farce. - La poule farcie c’est rudement bon... Mais il faut savoir faire le farci ! (De l'OCC. farcit) CAT. farcit. 2. Le farçou se confectionne avec des feuilles de blettes, de la chair à saucisse (autrefois, avec le reste du lard cuit de la soupe), de l'aïl, du persil, un œuf, du pain trempé et de la farine, le tout bien mixé et frit dans une poêle. 3. expr. Couper le farci : Porter la culotte. - Chez eux c'est elle qui coupe le farci, c'est pas lui ! - Oh, eh bé, pauvre, il en faut un ! (Expr. OCC. copar lo farcit : être le maître). Voir patronne.
fargué
loc. Être mal fargué : être mal habillé - Arrange-toi un peu ! Tu es toute mal farguée ! (De l'OCC. malfargat). Voir afargué, arranger, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despa-patcher, despipadé, ensacher, jargué, marquer.
farine
expr. Se retrouver le nez dans la farine : Être pris au dépourvu, obtenir le contraire de ce que l’on avait prévu, se retrouver comme un crétin.
farinettes
n.f.pl. Crème à base de farine sucrée et de chocolat. (De l’occ. farinetas : bouillie pour en-fants). CAT. Farinetes : bouillie ; plat populaire se composant de farine de céréales, d'eau, d'huile et de sel.
farlabique
n.f. Frelatage, falsification (vins, alcools,…). (De l'OCC. farlabica). Voir alambiqueur, barral, barricou, Bourrou, couler, gabel, pintou, riquiqui.
farnac
n.m. Gros repas - Quel farnac qu'on s'est mis au repas des chasseurs ! Moi je dis… c'était même trop ! Voir afart, bâfras, farnat.
farnat
n.m. Pâtée des porcs à la farine de maïs ou au son ; mélange de choses diverses, peu élé-gant. (De l'OCC. farnat). CAT. farnat : mélange de mets. Voir farnac.
farnous
adj. Morveux - Essuie-toi la bouche, que tu es tout farnous ! (OCC. farnós [pron. farnous] : sale, barbouillé). Voir estron, mécut, merdous, brastous, camaïer, mouscaille, moustafa, mouster, moustous, pégueux.
farou
n.m. Chien de berger (De l'OCC. faró). Voir caporal.
fart
adj. voir hart.
fasti, fastis
n.m. 1. Dégoût, répugnance. 2. - Faire des fastis, être dégoûté, faire des manières ou des façons, être fastigous. Voir estoufignous. (De l'OCC. fasti) CAT. fastic.
fastigous
adj. Difficile, qui se dégoûte facilement Se dit notamment de celui qui enlève dans son as-siette le gras du jambon ou de la viande. (De l'OCC. fastigós, fastidieux, rassasiant, dégoû-tant). CAT. fastigós : dégoûtant, écœurant, dégueulasse. Voir espépisser, estoufignous, nicous, tchaoupiller.
fatche
n.f. Face. Oh! fatche de… (En général, … de con ou de rien du tout, cela dépend…). (De l'OCC. fàcia). ITAL. facia [pron. fatchia].
fatigué
adj. 1. Euphémisme pour "à l'article de la mort". - Tu avais su que son grand-père était mort. - Eh non... J'avais su qu'il était fatigué, mais... 2. Être complètement ivre. Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, hart, joli, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une)
fatiguer
v. Touiller, remuer la salade pour l'assaisonner parfaitement. En réalité, c'est le ‘fatigueur’ de salade et non celle-ci qui fini par être fatigué au moment de la manger.
faux
adj. Mauvais, vénéneux (pour un champignon). - Ne ramasse pas ceux-là, malheureux, c'est des faux ! NB. Confusion due au qualificatif faux associé à certains champignons vénéneux (la fausse oronge par exemple). Voir moussalou.
faysses (à)
dans l'expr. - Il pleut à faysses : il tombe des cordes (De l'OCC. fais [pron. fayss], fagot, pa-quet). Voir abat d'eau, chagat, délaouatz, goutte, liabas, plège.
fécos (faire)
expr. Faire le carnaval (région de Limoux - Aude). La période du Carnaval de Limoux s'étend sur un si grand nombre de semaines (onze) qu'il est, très vraisemblablement, le plus long carnaval du monde, même si la ville ne fait pas carnaval -fécos - chaque jour pendant toute cette période. En effet, outre le Mardi-Gras des origines, masques et musiques ne sortent que chaque samedi et chaque dimanche, en dehors de la semaine folklorique qui déroule ses fastes autour du Mardi-Gras.
fède
n.f. Brebis - Regarde ce troupeau de fèdes autour de la lavogne. (De l'OCC. feda). Voir la-vogne.
fégnantas, fainéantas
adj. Grand paresseux - Il n’en fout pas une rame de toute la sainte journée, ce fégnantas ! (Suffixe augmentatif occitan -as associé au mot FR. fainéant)
fégnantéjer, fainéantéjer
v. Fainéanter, paresser. - Qu’est-ce que tu as fait dimanche ? - Bôa ! j’ai fégnantéjé toute la matinée ! (Adaptation au FR. fainéant du suffixe OCC. -itjar du verbe prigritjar : fainéanter). Voir balént, barranquine, bras-cassé, fégnantas, février (être né en), galapian.
feigue
n.f. Enfant polisson, malin, rusé. (Origine incertaine).
feinter
v. Sécher le cours. - Demain il y a un contrôle de maths de trois heures ! J’aurais bien envie de feinter moi !... ARGOT MÉR. Influence du mot rugbystique feinter. ITAL. far finta : faire sem-blant.
félut
adj. Mal coiffé. - Ça doit sacrément buffer dehors, parce que t’es tout félut ! (De l'OCC. felut : velu). Voir buffer.
femme
n.f. Employé avec l'article : épouse. - Et où tu as la femme ? - Oh bé elle prépare la soupe ! (En OCC. on dit l'ome, la fenna, pour dire ton mari, ta femme). On dit aussi la fille, le fils… pour dire ma fille, mon fils. ITAL. on dit la moglie (la femme) pour dire ma femme.
fémourier
n.m. Tas de fumier. - Tu as des soucis ? Fais comme le coq, toute la journée sur le fémourier, et ça ne l'empêche pas de chanter. (De l'OCC. femorièr : fosse à fumier).
fénestrou, finestrou
n.m. Soupirail, vasistas... - Comme je voulais pas rester fermé dehors, je suis passé par le finestrou du garage ! (OCC. : fenestron). ITAL. finestrino. NB. en CAT. finestró : volet.
fénétra
D'après Louis Alibert, le fénétra est un pardon qui se gagne à Toulouse en carême et aux fêtes de Pâques en visitant les maladreries des faubourgs ; par extension, réunions de dévotion et parties de plaisir où l'on danse. D'après Simin Palay : Autrefois à Auch, foire où les domestiques venaient se louer. A Toulouse on parle de Grand Fénétra. Il s'agit d'une fête populaire qui se tient en début d'été et où se déroulent des spectacles de danses de chants et musiques traditionnels donnés par des groupes venus de France et d'ailleurs. (De l'OCC. fenetrà ou feletrà).
fennasse
n.f. Femme grossière, peu fine. - Ma femme, c'est pas un fétu de paille comme la tienne mon pauvre Marcel, c'est une vraie percheronne ! - Ouais, une fennasse, quoi ! (De l'OCC. fenna : femme, suivi du suffixe dépréciatif - assa [pron. fennàsso]).
fennassier
adj. Séducteur, homme à femmes, coureur de femmes. - Ah ! Ça y est ! Il a réussi à se marier quand même ce fennassier, à cinquante cinq ans passés ! (De l'OCC. femnassièr, lui-même de femna : femme). Voir fumelier, putanier.
ferlup
n.m. Gorgée de vin bue en faisant du bruit dans un verre rempli à ras bord, que l'on ne porte pas à la bouche.
ferluper, farluper, hurluper
v. 1. Humer 2. Sucer, boire un verre trop rempli, boire d'un seul trait 3. Manger de baisers. (De l'OCC. ferlupar). Voir ferlup.
fermer, enfermer
v. 1. Enfermer. - Bernardo, tu as fermé le chat ? … enfermé le chat. / Tê ! Je m'en vais fer-mer les poules, qu'il va faire nuit ! ... fermer la porte du poulailler. 2. Se fermer : s'enfer-mer. - Pourquoi tu te fermes comme ça ? Tu as peur des voleurs ou quoi ? 3. Se fermer : v. Expression météorologique : Le temps s'est fermé : Il fait mauvais temps. 4.- Le gosse, il est allé aux cabinets et... je sais pas comment il s’est débrouillé, pauvre, il est resté fermé (ou enfermé) dedans ! / La femme est partie avec la clé et on est resté fermé (ou enfermé) dehors pendant une heure ! Tu le crois, ça mille dieux ? : Ces deux expressions indiquent l’impossibilité d’entrer ou de sortir. (Expressions particulièrement saugrenues puisqu’en pays d’Oc on peut être enfermé... même dehors !).
fessou, fessoul, foussou
n.m. - Le fessou sert au sarclage et au binage de la vigne. (OCC. fesson [pron. fessou]). Espèce de houe pointue ou de pioche qui permettait entre autre de creuser le sillon et de rejeter la terre de part et d'autre en vue du semis. Voir andusac, bécat, bêche, bézouy, bigos, houe, majunquer, paloun, pelle-bêche, pelleverser, sarclét.
feu
1. Voir arrêter (le feu). 2. expr. C'est du feu qui tombe! ou il tombe du feu ! : le soleil cogne. Se dit lorsque l'on sort vers 2 heures d'une après-midi d'été et que l'on reçoit d'un coup toute la chaleur sur le corps.
fève
n.f. Gland du pénis. Appelé aussi pois chiche. (De l'OCC. fava, [pron. fàbo], même sens). Voir asperge, bique, poireau, pois chiche, quique, quiquette, riuchiuchiu, sguègue.
février
expr. Être né au mois de février : être fainéant - Rappelle-toi que celui-là, il n'est pas très vaillant. Il doit être né au mois de février sans doute... Ou peut-être un dimanche, qui sait ? (allusion à la longueur de ce mois qui n'a que 28 jours et, donc, moins de jours de travail).
ficelle
n. 1. Très grand et très mince - Oh ! qu’il est ficelle ! Et combien il mesure ? Au moins un mètre quatre-vingt-dix, non ? 2. Dans un autre contexte on parle de ficelle de lieuse pour désigner une ficelle plutôt épaisse et solide qui servait autrefois à nouer les gerbes.
ficelon
n.m. Ficelle de boucher. - Le ficelon sert, en GASCOGNE, à la confection du saucisson et des rôtis. (Du GASC. : ficelon [pron. ficélou]).
fier
adj. Grand et fort.- Elle ne ressemble pas du tout sa mère ; elle est beaucoup plus fière qu’elle ! : plus grande, charpentée... - Tiens-toi fier ! : Porte-toi bien (Dordogne). Faire le fier : expr. Snober - Tu trouves pas qu'il fait un peu le fier depuis qu'il est maire, le Raymond ? Voir balès, cacou, gaillard, quèque ; despendjorlard, ficelle, galé, grandas, grandét.
figue
n.f. Sexe de la femme. Comme souvent en langue méridionale le sexe de la femme évoque quelque chose de sucré ou de parfumé. Voir beignet, bergamote, buffe, nature, patchole.
filet
n.m. Fil de fer. - Autrefois on attachait les bottes de foin avec du filet, maintenant on prend de la ficelle en plastic, c'est plus léger. Voir plastic.
finir
v. Dans l'expression finissez d'entrer ou achevez d'entrer : ne restez pas sur le pas de la porte, entrez donc !
fion
n.m. Remarque désobligeante et acerbe. - Celui-là, il sait pas parler à quelqu'un sans lui en-voyer un fion. (De l'OCC. fion [pron. fiou] adresse ; bonne tournure ; brocard ; mot piquant ; chagrin ; inquiétude)
fioulét, fiolét, fioularel
n.m. Sifflet - Ah ! Je sais plus où j'en suis, tu m'as coupé le fioulet (De l'OCC. fiulét ou siulét). CAT. xiulet. Voir chioulét.
flambadou
n.m. Capucin ou cornet métallique percé à son extrémité, muni d'un manche, que l'on fait rougir au feu et dans lequel on introduit une tranche de lard qui en fondant permet d'arro-ser la viande qui rôtit à la broche. Est également utilisé pour arroser de beurre le gâteau à la broche. (De l'OCC. flambador [pron. flambadou]). Voir flambusquer.
flamber
expr. Flamber la mique : Manger avec beaucoup d’appétit. (De l'OCC. mica : mie).
flambusque
n.f. Vol, fauche - Si tu vas aux puces, fais gaffe à la flambusque ! Voir arpaillan ; estamper, flambusquer, tchourer.
flambusquer
v 1. Arroser de lard fondu une volaille au tourne-broche. Cette opération se pratique grâce à un "flambadou" (capucin en FR.), espèce de cône métallique muni d'un manche, que l'on fait chauffer à blanc et dans lequel on place un morceau de lard qui en fondant coule lentement sur la viande et lui donne une saveur sans pareille. (De l'OCC. flambuscar). 2. Flamber, passer une volaille plumée à la flamme. - Autrefois nous autres on flambusquait les poulets sur le gaz, maintenant j'ai ma sœur qui le fait avec un petit chalumeau camping-gaz ; eh bé tu sais que c'est pas malcommode ? 3. ss. figuré : flamber, plumer. - Je me suis fait flambusquer à la bourre (jeu de cartes) : J'ai tout perdu, je me suis fait plumer.
flêchard
n.m. Fronde. A l'école primaire, dans les années cinquante, chaque garçon (ou plutôt garçou-nas) avait son flêchard, réalisé à l'aide d'une fourche en bois d'une trentaine de centimètres de haut, munie de deux élastiques découpés dans une chambre à air de voiture et solidement attachés aux branches de la fourche, avec du ficelon. Un morceau de cuir de vieille chaussure faufilé à l'intérieur des élastiques servait de réceptacle au projectile, une pierre ou parfois même... un boulon ! Ce terrible appareil destiné en principe à abattre des moineaux, était rarement utilisé à cet effet. Il s'agissait en fait de décaniller des boites de conserves posées sur un piquet de clôture et, à l'occasion, de casser les carreaux des maisons abandonnées. Un instrument, en fait, dont la détention aujourd'hui dans une enceinte scolaire, entraînerait une exclusion ou, à tout le moins le conseil de discipline !
flemme
expr. Ne pas y aller de flemme : Ne pas y aller de main morte. - Il te lui a donné une paire de baffes, con ! il y est pas allé de flemme ! GASCOGNE.
flémou
n.m. Petite flemme. - Je m'en vais faire un petit siestou. J'ai un petit flémou. (Suffixe occitan -ou ajouté au mot FR. flemme). Voir cugne, cuque.
flèou
n.m. Voyou, dur, mauvais garçon, loubard - Les flèous de St-Cyprien, comme la plupart des habitants de ce quartier de Toulouse, avaient un accent et un argot bien particulier, dont de nombreux exemples figurent dans ce lexique. Voir argagnol, arapaillan.
flisquét
n.m. Loquet. - Tê, il faut qu'on s'en retourne pasque je sais pas si j'ai fermé le flisquét du ga-rage, que si la chatte elle s'échappe, elle va se faire écraser, non d'une pipe, macagnon ! (Mot OCC.).
floc
n.m. Floc de GASCOGNE : apéritif gascon. Simin Palay donne du floc la définition suivante : Fleur de grande taille ; bouquet ; grappe ; ce qu'il y a de mieux sur une place de marché, le surchoix. - Donc le floc, ça ne doit pas être mauvais !
foi (ma)
expr. typiquement méridionale. - Alors Mamie ça va ? - Ma foi ! … Ce qui signifie que Ma-mie le fait aller. / - Tu veux aller te promener Mamie ? - Ma foi ! : Ici ce "ma foi" est plutôt un "pourquoi pas". Quoi qu'il en soit, il y a peu d'enthousiasme dans la réponse de Mamie.
foirail
n.m. Dans le Centre et le Midi, le foirail est le champ de foire. Le LAROUSSE admet ce mot comme régionalisme.
fois
expr. 1. Les autres fois : Avant ; auparavant, autrefois. – Ah ! Mais maintenant, c’est plus comme les autres fois ! (De l'OCC. autres cops). 2. Une fois en passant : de temps en temps. - T'aimes pas le saucisson Lulu ? - C'est pas ça, mais le docteur m'a interdit d'en man-ger ! - Oh ! une fois en passant, ça va pas te tuer !
fond
n.m. Bout, extrémité. - Il est descendu en courant jusqu'au fond de la côte ! :... au bas de la côte. - Les vaches sont parties au fond du pré ! : de l'autre côté du pré. ... Au fond de l'étable : à l'autre bout de l'étable
fontaine
n.f. - Simone ! Tu sais pas où il est mon tricot ? Je l’ai pas trouvé dans l’armoire ! - Oh ! Toi, de toute façon tu ne trouverais pas de l’eau à la fontaine ! A l’adresse des paresseux (sou-vent du genre masculin) qui ont besoin d’assistance (souvent féminine) pour mettre la main sur un objet. Voir Garonne, glisser.
forcaillou
n.m. Un "forcap" encore jeune. (Du FR. caillou : cabochard, associé à l'OCC. forcap) Voir cail-lou, forcap.
forcap
n. et adj. Forte tête. - Pour lui faire entendre raison, on a du mal ; c'est un forcap vous savez ! (OCC. fòrt cap: forte tête). Voir amòri, cabourd, caillou, capillier, clusque, cuque, fatche, mour.
fort
expr. Ne pas être fort à quelque chose : Ne pas être enclin à faire quelque chose. - Moi au champagne j'y suis pas fort. Je préfère finalement un bon bordeaux que non pas du cham-pagne !
fouace
n.f. Pâtisserie aveyronnaise en forme de galette - La meilleure fouace, c’est à St-Cyprien qu’on la trouve, Madame ! (De l'OCC. fogassa [pron. fougàsso]). CAT. fogassa. (NB. ESP. hogaza : miche de pain).
fouacét
n.m. AUDE en particulier : Biscuit, galette, petit-beurre (De L'OCC. fogassét).
fougasse
n.f. Fouace. Ce mot est surtout employé dans LANGUEDOC, en Lozère notamment pour désigner une pâtisserie en forme de couronne, appelée fouace en Aveyron, coque dans la région de Toulouse, tourteau dans le Gers, etc. CAT. fogassa. (NB. ESP. la hogaza est la miche de pain). Voir coque, fouace, limoux, tourteau, royaume.
fougner
v. 1. Fouiller. 2. Fourrer en poussant dans un tiroir déjà bien plein. - Ah ! C'est comme ça que tu plies tes affaires ! En les fougnant dans la commode ? (De l'OCC. fonhar [pron. fougnà]. Voir fourguigner, fureter, hurguer, trafiquer, trifougner.
fourguigner
v. Fouiller. (Voisin du v. OCC. forgalhar). CAT. furgar, ESP. hurgar : fouiller. Voir trifougner.
fourmetser
v. Enlever le fumier - Il faut fourmetser les lapins de temps en temps si on veut pas qu'ils en aient jusque par dessus les oreilles. (De l'OCC. femorejar avec une confusion probable avec un verbe à la sonorité voisine : formatjar, mais celui-ci signifie "faire des fromages" !). Voir fémourier, galinasse.
fournét
n.m. Fourneau, extérieur ou dans l'étable, destiné à cuire les aliments pour le bétail. - Dans le temps, on faisait cuire les patates pour les cochons dans le fournét. (De l'OCC. fornét).
fournière
n.f. Four de boulanger, fournil (De l'OCC. fornièra). La pièce où l'on faisait le pain autrefois et qui sert aujourd'hui le plus souvent de débarras.
foussou
Voir fessou.
foutral
n.m. Chose imposante, grosse. - Je suis passé devant chez l’Edouard. Tu as vu ce foutral de maison qu’il a maintenant ? (De l'OCC. fotral [pron. foutral]). Voir barrique, engraisser, gigot et grain d'aïl, profiter, quelque chose.
foutu (mal)
adj. Malade, souffrant. - Alors, comment il va le Jeannot, eh ? - Oh, ça fait trois jours qu'il est mal foutu. Il est pas encore foutu, mais il est foutu de rester à la maison une semaine encore, ce macarel ! Je sais pas qui c'est qui m'a foutu un type pareil, nom de nom ! Voir agacis, crébère, lancer, mal (avoir du), patchaque, pét de travers, pierres (soufrir les), poutingue, requinquiller, tras. En FR. mal foutu signifie être mal bâti, mal proportionné.
fouyre
n.f. Diarrhée. -Je crois que j'ai trop mangé d'abricots, j'ai attrapé la fouyre ! - C'est pas que t'en manges trop, c'est que tu n'attends pas qu'ils soient mûrs, toi aussi ! Attention, si on va à l'étranger, fouyre se traduit par turista. (De l'OCC. foira [pron. fouro]). Voir cagagne, ca-gasse, caguère.
frais (de)
expr. 1. En bon état. - Tu as bien fait de m’offrir un sac à main, que j’en avais aucun de frais ! ... aucun de vraiment en bon état. 2. Depuis peu. - Il est fait de frais le café, ou il est de ce matin ? (De l'OCC. fresc : neuf, propre).
francimand, franchimand
n.m. Dans son Dictionnaire de la Catinou, Charles Mouly définit ainsi le franchimand : "Pour nous sudistes, les franchimands sont les Français d'au-dessus de la Loire. Le français est leur langue naturelle et ils parlent pointu - Voir ce mot - alors que nous, nous parlons plat". De quelqu'un qui cherche à cacher son accent méridional, (autrement dit, à renier ses origines !) on dit qu'il francimandèje (De l'OCC. francimandejar). Voir caouèc, diable vert, gabatch, montagnol, Pays-Bas, Pimpous, pouraille, rester.
francimandéjer
v. Affecter de parler le français avec l'accent du Nord (de la Garonne, à Bordeaux, de la Loire en tout cas). Voir francimand.
frapanard
n.m. Voir tabanard
fréquenter
v. Sortir avec (un garçon ou une fille)- Vous dansez mademoiselle ? - Non, pauvre, je ne peux pas, je fréquente... (De l'OCC. frequentar). Voir causer, parler.
fristi
n.m. Nourriture, repas, frichti, - Qu'est ce que tu nous a préparé comme fristi ? (Origine incertaine. Rapprochement possible avec l'allemand frühstück : déjeuner ; cependant no-tons que fristolhar signifie festoyer en GASC. et que la fristòlha est un plat de fricot, plus abondant que délicat, ou une ratatouille). Voir brespail, crusques, déjeuner, dîner, escou-bassat, esprantiner, graillou, manger, mongétade, souper.
fritons
n.m. Rillons. - Ce soir il y a du pâté, du jambon et des fritons de canard. On va se régaler ! (De l'OCC. fritons). Voir chichou.
froid
expr. Avoir le froid dessus : avoir froid du fait que l'on ne s'est pas suffisamment couvert en sortant, ou que l'on a "ramassé froid" et que, bien que l'on se couvre abondamment on n'arrive tout de même pas à avoir chaud (ou même à "ramasser chaud"). Ce n'est pas simple. - Brrr ! Je suis resté dix minutes à attendre le bus, et maintenant j'arrive pas à me réchauffer, j'ai le froid dessus !
froustougner
v. Froisser. - T'as la robe qui froustougne ; elle est toute froustougnée. (de l'OCC. frostir pron [froustí]: froisser, suivi d'un suffixe colorant -ougner)
fum (à)
loc. A fond, à toute vitesse - Alors, il prend la moto et... à fum à dabaler la côte ! (De l'OCC. a fum -fum : avec de la fumée. GASC. a hum !). Voir bomber, bringue, brullos, coup (d'un coup de).
fumace
exp. Être fumace : être en colère (De l'OCC. fumace : rage, colère fumante). NB. Ce mot existe dans les dictionnaires de l'argot FR., mais orthographié fumasse. Voir inquiéter, rogne, ruque.
fumelier
n.m. Coureur de jupons, homme à femmes (Du GASC. fumela : femelle). Voir cagnas, fennas-sier, putanier, queutard, traquer.
fure
n.f. Drague, action de courir les filles. (de l'OCC. fura : capture, découverte excelente). Voir causer, fennassier, parler, putanier.
furer
v. Draguer, courir les filles. (De l'OCC. furar : fureter, chasser au furet).
fureter
v. Fouiller avec acharnement. - Mais qu'est-ce que tu furètes partout comme ça ? Tu vas me démolir la maison !
fuste
1. n.f. Bâton fin et souple. (De l'OCC. fusta). ESP. fusta : cravache. 2. expr. Partir à fuste, LANGUEDOC, à hute, GASCOGNE : prendre la fuite, déguerpir. (De l'OCC. futa ou du GASC. huta : fuite).
fut, fut !
Onomatopée destinée à chasser les chats ou les enfants - Allez, fut ! fut ! Sors-toi de devant que tu encombres ! (De l'OCC. futa : fuite).
futaille volante
expr. Se disait des tonneaux tels que les bordelaises et même les demi-muids (600 litres), pour les distinguer des foudres (11.500 litres).
G
gabatch
n.m. Étranger ; celui qui parle une langue étrangère ; gavache, de la montagne ; Audois pour un Roussillonnais, Aveyronnais pour un Héraultois. On est donc toujours le gabatch de quelqu'un. (De l’OCC. gavach : Goinfre ; goulu ; rustre ; grossier ; montagnard ; langage étranger, patois). ESP. gabacho : canaille; celui qui vient du Nord (dans ce cas donc, les Français.) CAT. gavatx : gavache, montagnard des Pyrénées françaises, Français. Le terme "gabatch" selon d'autres sources serait dérivé de l’espagnol "gavacho" signifiant "canaille" et désignant toujours celui qui vient de plus au Nord. En Roussillon, les gavachs sont les Languedociens, en Languedoc, ce sont les Auvergnats, en GASCOGNE du Nord (Médoc, ou Entre-deux-Mers par exemple), les "gavaches" sont les voisins de langue d'oïl, donc les Cha-rentais. Dans l'Aveyron les gabatchs sont les habitants de Laguiole.
gabel, gavel
n.m 1. Sarment de vigne. Voir asaigher, barquet, bigos, bourre, Bourron, cabeçal, fessou, majunquer, pichobi. 2. expr. La tisane de gabel : le vin.- Tu préfèrerais du café, de la verveine ou du tilleul ? - Oh ! pour moi ce serait plutôt de la tisane de gabel, si ça ne te fait rien… (De l'OCC. gavèl [pron. gabel]). Voir alambiqueur, barral, barricou, couler, farlabique, pintou, riquiqui.
gafarou
n.m. Fleur des champs velue, poussant dans les lieux incultes, qui a la particularité de s'accrocher aux vêtements de laine. - Tu t'es couchée dans l'herbe ou quoi, que tu as le tricot plein de gafarous ? (De l'OCC. gafaron). Voir agafaròt, agafou, bourrichon, gahisse.
gafét
n.m. 1. Gamin.- Eh ! Tu as vu son mari ? Mais quel âge il a... qu'on dirait un gafét ! 2. Adolescent, apprenti. - Sur le chantier, tout seul j’y arrivais plus, alors j’ai pris un gafét pour m’aider à travailler. (Mot GASC.). Voir cagòt.
gageot, gagette
n.m. et f. - Cageot. Cagette.- Les salades, tu les mettras dans des gageots et les fraises dans des gagettes !
gagner
v.t. 1. Vaincre, battre, remporter. - Allez, dépêche-toi de manger ta soupe sinon je vais encore te gagner ! : … je vais te battre, je vais finir avant toi. 2. gagner (se le). expr. Méri-ter. - Eh bé, il faut se le gagner, eh ! (en parlant d'un travail difficile ou épuisant qui rap-porte peu) : ... il faut (se) le mériter.
gagnoler
Voir cagniouler.
gahisse
n.f. Bardane. (GASC. gahis). Voir agafaròt, agafou, bourrichon.
Gaillac et Rabastens (être entre)
expr. Etre quelque peu éméché. - Il n’est pas très clair, le Gastounet ! - En effet, je sais pas ce qu'il a fait cette nuit, mais ce matin il est entre Gaillac et Rabastens! Gaillac et Rabas-tens : deux bourgs du Tarn, producteurs de vin de Gaillac.
gaillard, gaillardét
adj. Costaud, en forme. (De l'OCC. galhard, galhardet : bien portant). CAT. gallard, ESP. gallar-do, ITAL. gagliardo, même sens. Voir balès, cacou, fier, gailloufard, quèque.
gailloufard
adj. Costaud, en forme - Alors Madame Lavergne, il va mieux votre mari ? - Il va un peu mieux, mais encore il n’est pas bien gailloufard ! (De l'OCC. galhofard : bien portant). Voir balès, cacou, fier, gaillard, quèque.
galapian
n.m. Galapiat, Vaurien, fainéant. - Ce gosse, alors ! On n’en fera rien ! C’est un véritable galapian ! (De l'OCC. Galapian : goinfre ; vaurien ; grand garçon paresseux). Voir balént, bar-ranquine, bras-cassé, fégnantas, fégnantéjer, février (être né en).
galé (grand)
n.m. - Un grand galé c'est un jeune, grand, pas très gros, plutôt nonchalant, pas très "vaillant" et peu harmonieux. (Origine incertaine) Nombreux sont ceux qui pensent que grand galé est "gringalet" en FR. Il n'en est rien, bien entendu. Voir counas, despindjolard, fégnantéjer, ficelle, fier, grandas, grandét.
galet (à)
expr. Boire à galet : boire à la régalade. (Du GASC. galet : goulot de la bouteille).
galetas
n.m. Combles, grenier en général. - Tu as des tataragnes plein le béret ! Tu viens du galetas ou quoi ? (De l'OCC. galatas, du nom de la tour de Galata à Constantinople). Figure au LAROUSSE dans le sens de réduit misérable. Utilisé en Suisse romande dans le sens de "grenier, combles".
galinasse
n.f. Fumier de volaille, fiente de poule. - Rien ne vaut la galinasse pour avoir de beaux légumes dans le jardin. (OCC. galinassa). ESP. gallinaza, même sens. Voir fémourier, four-metser.
galinette
n.f. Poulette. (De l'OCC. galineta : petite poule ; coccinelle). ESP. gallinita, ITAL. gallinetta : pe-tite poule. Voir glousse, gorger, quéquét, poulet, poulétou.
galinière
n.f. Poulailler. - Je m'en vais faire un tour à la galinière, ramasser un peu de galinasse qu'ont fait les galinettes ! (De l'OCC. galinièra). ESP. gallinero, CAT. gallinaire, ITAL. gallinaio. Voir lapi-nière, poulaillère, pouraille, volaillère,
galopère
1. n.f. Envie de courir, d'aller faire les magasins, de voyager... - Ces femmes, elles ont la galopère ! 2. n.m. & f. Celui ou celle qui aime courir, voyager... (De l'OCC. galaupaire : qui aime courir). Voir courinère.
gamate
n.f. Auge du maçon servant à transporter le mortier. (de l'OCC. gamata ou gama-cha).
ganarre
n.f. Cuite, soûlerie. - ¬On l'appelait la Bandade (la bandée, c'est à dire l'ivrogne), parce qu'elle prenait ganarre sur ganarre, si bien qu'on n'a jamais su comment elle s'appelait réellement. (De l'OCC. ganarra). Voir bandé, béouét, coufle (être), cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, hart, hartère, joli (se mettre), murge, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une).
ganibe
n.f. Gros couteau. - Sans te commander, attrape la ganibe que je coupe le jambon ! (OCC. ganiva). FR. canif.
ganit
adj. Affamé, épuisé par la faim (voir aganit).
ganivelle
1. Palissade confectionnée à partir de fins piquets de châtaignier placés verticalement et reliés par du fil de fer galvanisé. Les ganivelles sont conditionnées en rouleaux. Elles sont utilisées par exemple pour protéger les dunes des Landes ou de Camargue. Elles servent aussi et tout simplement de barrières dans les sites touristiques de bord de mer ou ailleurs. 2. n.f. Personnage imaginaire ou ayant existé dont le patronyme vulgarisé en est venu à signifier : bon à rien, stupide, comme en témoigne l'expression : "Il est comme le chien de Ganivelle qui s'en va quand on l'appelle". (Origine incertaine).
garbure
n.f. Soupe au chou gasconne - Une garbure, ça se confectionne avec des choux verts et de la ventrêche, ça se fait cuire tout doucement dans un toupi, en fonte de préférence et sur le feu de bois si on a les moyens.... (De l'OCC. garbura). Voir tourrin.
garbuste, garabuste
n.f. Bourriche. - Alors, les pescofis, on a la garbuste pleine ? (De l'OCC. garrabusta : panier d'osier, bourriche, filet de pêche). Voir bourguignotte, panière, saque ; calicoba, canabère, fissou, grougnàou, montre, pescofi, piquée, puisette.
garce (filh dé ou hilh dé)
expr. Fils de garce. - Oh ! Filh dé garce, alors ! (De l’OCC. filh de garça). Juron utilisé par les gens délicats, comme euphémisme pour filh dé pute qui est, vous l'avouerez, franchement moins élégant ! Aussi : Réfilh dé garce !
garçonas, garçounas
n.m. 1. Garçon très viril. 2. Garçon manqué, fille qui joue avec les garçons. - Elle a pas peur d'aller au ruby, tu sais, elle. C'est un vrai garçounas ! (OCC. garçonàs).
gardepile
n.f. Grenier à blé. (De l'OCC. gardapila).
gargaillol, gargagnol
n.m. Voir gargamelle. (De l'OCC. gargalhòl : gosier).
gargamelle
n.f. 1. Oesophage, gosier, gorge. - J’ai failli m’étouffer, j’avais une arête coincée dans la gargamelle ! 2. expr. Tout ça, c’est comme un grain de blé dans la gargamelle d’un âne ! : ...c’est sans importance, ce n’est pas très grave ! NB. Le mot gargamelle figurant au LA-ROUSSE est d’origine OCC.). CAT. gargamella, ESP. garganta, même sens. ITAL. bere a garganel-la : boire à la régalade.
gargoter
v. Bouillonner (pour un liquide). - Il faut que je rentre, Madame Laborde, j'en-tends la soupe qui gargote ! (De l'OCC. gargotar).
gargoule
n.f. Gouttière ou tuyau de descente des eaux pluviales. - Il pleuvait tellement, que l’eau n’arrivait même pas à descendre par les gargoules ! (Déformation probable du mot gar-gouille dont le sens est différent). Voir dalle.
garnir
v.t. Remplir des papiers. Il paraît qu'avec la carte Vitale on aura plus de papiers à garnir ! - Oui, mais il faut pas que tu t'oublies la carte Vitale, sinon tu es marron, couillon, ils te feront encore garnir quelque chose ! (Mot FR.)
garnir
expr. Garnir (la salade) : assaisonner. - Bon, j'ai préparé la salade, mais je ne l'ai pas garnie... Chacun se la garnira comme il voudra. :... chacun l'assaisonnera à son goût. (De l'OCC. garnir [pron. garni] : assaisonner).
Garonne
n.propre. 1. La Garonne. S’emploie sans article à Toulouse et région toulousaine. Comme je ne sais pas quoi faire, je m'en vais pêcher à Garonne avant qu'elle déborde. - Oh, pour que Garonne déborde, il faut quand même qu’il pleuve un peu plus ! (De l’OCC. a Garòna, sans article). 2. Ne pas trouver d'eau sous le pont de Garonne. expr. - Yvonne ! Où tu m'as foutu la chemise ? Je l’ai pas trouvé dans l’armoire ! - Oh ! Toi, de toute façon, tu ne trouverais pas de l’eau sous le pont de Garonne ! A l’adresse des paresseux (souvent du genre masculin) qui ont besoin d’assistance (souvent féminine) pour mettre la main sur un objet. (Voir fontaine). Aussi : Ne pas trouver des cailloux à Garonne : ne pas voir ce qui saute aux yeux. (NB. : Même façon de dire pour Aude, employé sans article par les locaux). 3. Il n'y a pas le feu à Garonne ! : Il n'y a pas le feu au lac, rien ne presse, soyons patients et réfléchissons avant de nous lancer dans une entreprise.
garouste
n.f. Nature. - Après le bal, l'objectif était d'emmener les filles dans la garouste (ou dans la bagnole pour ceux qui en avait une). (De l'OCC. garrosta [pron. garrousto] : garrigue).
garrou
n.m. Jarret de veau. (De l'OCC. garron [pron. garou]). CAT. garrò.
garrut
adj. Fort, costaud. Se dit aussi bien d'une personne que d'un animal. - T'as vu le nouveau pilier ? Il a l'air garrut ! (Du CAT. garrut-uda : qui a de grosse jambes). ESP. garrulo : brut, rustre.
gaspét
n.m. Petite grappe de raisin, grapillon. (De l'OCC. gaspa : grappe).
gastapiane
Voir castapiane.
gâteaux
n.m. Biscuits, gâteaux secs. - A la quine j'ai gagné un kilo de sucre et un paquet de gâteaux, c'est pas mal, eh ? - Oh eh bé si tu t'en contentes, c'est pas mal…
gatemiàoule, gatemiaule
n.f. 1. m. à m. Chatte qui miaule : se dit de quelqu'un qui chante très mal ou très faux. 2. Hypocrite. - La nouvelle épicière, je l'aime pas moi, eh ! Et gnagnagna, et gnagnagna ! C'est une gatemiàoule, tê ! 3. Personne geignarde ou pleurnicheuse. - Qu'est-ce qu'elle m'agace cette pauvre femme chaque fois que je la vois ! C'est pas la peine de lui demander si ça va ! De toute façon, ça va jamais ! Et tantôt c'est la jambe, et tantôt c'est le dos ! Oh, ma-caniche, alors ! Quelle gatemiàoule ! (Du GASC. gatamiaule, lui-même de gata : chatte et miaular : miauler). Voir béchie, falsebèstieu, sounsigner.
gâté-pourri
adj. Se dit d'un enfant capricieux et comblé qui obtient tout ce qu'il veut de ses parents,. - Ce gosse elle ne peut rien en faire, et en plus il est gâté-pourri. (du FR. gâté utilisé dans le même sens, suivi de l'adj. pourri qui renvoie au fruit qui de trop être gâté se pourrit).
gatouner
Voir catouner.
gazaille (en)
expr. 1. Amener une vache (ou autre animal) en gazaille : la conduire chez quelqu'un pour la faire paître. 2. Extension du sens : laisser à l'abandon. - Oh ! son tour de maison, maintenant qu'il est tout seul, il est un peu en gazaille ! (de l'OCC. a la gasalha : au hasard).
générale
n.f. Bagarre générale. -expr. : Déclancher une générale, au rugby notamment.
genou de vieille (tailler comme un)
Voir tailler
gerbière
n.f. Gerbier. (De l'OCC. garbièra : grande meule de gerbes). CAT. garbera. NB. en FR. une ger-bière était une charrette servant à transporter les gerbes).
Gers
Le S est le plus souvent prononcé, mais contrairement à ce que l’on pense, ce ne sont pas forcément les "Parisiens" qui l’omettent. Certains Gersois, aussi, prononcent [ger] et ce n’est sûrement pas par snobisme. Il semblerait qu'aujourd'hui, pour "plus d'authenticité", il soit de bon ton de dire Gersss, quitte à produire des rimes pauvres du style "[poulets] élevés en plein air / élevés en plein Gersss". Autres cas de consonnes finales sourdes : le n de Tar(n) et de Béar(n) entre autres, ainsi que tous les r finaux des infinitifs en OCC. Voir Capvern
gigot et grain d'ail
expr. Se dit d'un couple dont l'un est très gros et l'autre très maigre. - Je viens de rencontrer les nouveaux voisins, et bé eux, c'est vraiment gigot et grain d'ail. Elle doit te faire au moins 150 kilos et lui, il est tout réchichouét que tout mouillé je sais pas s'il en fait 50 ! Voir bar-rique, engraisser, foutral, profiter.
giscler
v. Gicler (OCC. gisclar). Voir chistrer, rechaoupisquer, regiscler.
gitane, gitanous, gitanas, gitou
n.m. - A Sesquières il y a un campement de gitanes. Notons que le mot gitane n'est pas au féminin. [Sa prononciation méridionale est uniquement influencée par l'OCC. gitano]. Gita-nas : augmentatif et péjoratif. Gitou : diminutif mais tout aussi péjoratif. Où l'on voit que le parler populaire ne s'embarrasse pas de complexes racistes, il y va franchement. En effet on peut encore entendre des phrases du genre : - Ils vivent à cinq dans la même pièce, comme des gitous ! [Le s de gitous est le plus souvent sonore, sauf si l'on veut faire plus FR.]. Propos ne datant pas d'avant le politiquement correct.
glinguer
v. Grincer, émettre un bruit désagréable, anormal, indiquant que la chose qui le produit est quelque peu "déglinguée". Voir clasquéjer, cagniouler.
glisser
Dans l'expr. "j'ai glissé à la fontaine" : Cette expr. qui n'est guère employée aujourd'hui, signifiait à peu près ceci : "Je me suis laissé séduire par un garçon et j'ai fini dans son lit, avec toutes les conséquences que cela peut avoir", mais outre que ceci est beaucoup moins poétique, c'est très très long à dire.
gloupéjer
v.i. Mot rencontré dans le sens de renifler, alors que son origine OCC. est glopejar : boire par petite gorgées ; tomber goutte à goutte. Glissement de sens, donc : - Pour éviter que la goutte (du nez !) ne tombe, on gloupèje !
glousse
n.f. Poule couveuse, mère poule. (Amalgame de deux mots occitans cloca : poule couveuse et clocir : glousser). Voir clouque, galinette, gorger, quéquét, poulet, poulétou.
gna gna
expr. Gnangnan. - Cette petite qui était si mignonne ! Elle est devenue un peu gna gna tu ne trouves pas ?
gnac
n.m. Aphérèse d'armagnac. - Un peu de gnac ! Rien de tel pour avoir du gnac !
gnac
n.m. 1. Morsure - Ce con de chien, il m’a foutu un gnac, j'ai cru qu'il m'emportait le poumpil !... (De l'OCC. nhac [pron. gnac] bruit de la mastication). ESP. ¡Ñac! Onomatopée utili-sée dans les BD pour traduire une morsure. 2. Avoir du gnac : être volontaire, déterminé, décidé à réussir ; être en pleine forme - Moi je me lève à six heures du matin, je monte jus-qu'à la Pipane, si je trouve trois cèpes, je les ramasse, à 8 heures je déjeune avec du jambon et du fromage, un peu de vin rouge... Après ça, con, j'ai du gnac pour toute la journée ! Avoir du gnac, pour une femme signifie aussi "avoir du chien".
gnaquer
v. Mordre. - Facteur, con, c’est dangereux comme métier ! Tu peux te faire gnaquer quarante fois par jour par un con de chien ! (De l'OCC. nhacar [pron. gnacà]).
gnasque
n.f. Morsure, "gnac" ; cicatrice. - Fais gaffe au chien en arrivant ! Il est pas commode ! Re-garde la gnasque que j'ai là, et ça fait plus d'un an qu'il m'a gnaqué. (De l'OCC. nhacar : mordre). Voir gnac, gnaquer.
gníco-gnáco, gnígo-gnágo
loc. - 1. - Lui, tout ce qu'il fait, c'est à la gníco-gnáco. … à la va vite, n'importe comment. 2. - Expression exprimant le bruit de la scie, la ressègue : conversation pénible ou en-nuyeuse. 3. Se dit aussi de personnes qui s'excitent mutuellement et se chamaillent - Ces deux, pires que chien et chat, toujours à gníco-gnáco ! Voir patín patan.
gnoc
adj. Mouillé. (Origine incertaine). Voir trempe.
gola, goula
n.m. Gorge du porc. On utilise principalement cette partie du cochon pour le pâté et le boudin, mais on peut la consommer également frite. Accompagné de frites, il constitue un des mets habituels du pèle-porc. (De l'OCC. golar [pron. goulà]). ITAL, CAT. gola : gorge. ESP. gula : gloutonnerie.
golgue
n.f. 1. Bille en terre des cours de récréation d'autrefois. Voir belbe, boulard, clote, hoyo, poque. 2. Bourses, testicules. (Origine incertaine. Amalgame possible de golça : gousse, et boga : bogue).
gommeux
adj. Vaniteux, snobinard. - Celui-là, quel gommeux ! (Origine incertaine).
gonfle
adj. 1. Enflé. - Il a trébuché en montant les escaliers ; après trois jours, il a encore le genou tout gonfle. (De l'OCC. enfle, et francisation du mot). ITAL. gonfio, CAT. inflat, ESP. inflado. 2. n.f. Ballon de rugby. Voir béchigue, bouigue, bourriche, pàoume.
gorger, engorger
v. Gaver. - Il faut que j’y aille ! C’est l’heure de gorger les canards ! Voir embuquer.
goudoufle
1. n.f. Ampoule. - Oh, lui au moins il risque pas de s'attraper des goudoufles aux mains, à rester assis sur son banc à l'ombre ! (De l'OCC. bodenfla : ampoule, vessie, bulle). 2. adj. Enflé. - Il faut que j'arrête de bouffer, moi, pasque là, je me sens un peu goudoufle ! (de l'OCC. bodenfle : enflé, bouffi ; orgueilleux).
goudoumar
n.m. Malotru, ours mal léché ; souillon. (De l'OCC. godomar).
goulamas
n.m. 1. - Goinfre, goulu. Quel goulamas çui-là ! Il mangerait un âne sans le peler ! Voir aganit. (De l’OCC. golamàs ou goulamard, eux-mêmes de gola : gueule). CAT. golafre. ESP. gula : gloutonnerie. 2. - Personne peu soigneuse, qui sabote un travail. - Tu peux plus faire confiance à personne maintenant, eh ! T'as que des goulamas qui te salopèjent le boulot par-tout ! (De l'OCC. golamàs : vaurien). Voir aganit, ganit, goulufard, tchapaïre.
goulufard
n. et adj. Morfale. (De l'OCC. gola : gueule). CAT. golafre. ITAL. gola : gourmandise, ESP. gula : gloutonnerie.Voir aganit, ganit, goulamas, tchapaïre.
goulut
n. et adj. Goulu-e, glouton-ne. (De l'OCC. golut, goluda). ITAL. gola : gourmandise, ESP. gula : gloutonnerie. Voir aganit, goulamas, goulufard, tchapaïre.
gountser
v. Huiler une poêle avant de faire cuire quelque chose. (De l'OCC. unchar, untar) ESP. et CAT. untar, ITAL. ungere.
gourgue
n.f. - Le dimanche on va promener à Garonne du côté des gourgues, il fait bon, il y a de l’ombre... Endroit où le fleuve fait des sortes de mares d’eau calme, mais parfois aussi pro-fonde. (De l'OCC. gorg et gorga [pron. gourg et goúrgo] : mare). Voir clot, igue, lavogne.
gourluper
V. Variante de ferluper, hurluper ou surluper. Voir ces mots.
gourmandises
n.f. Sucrerie, dessert sucré, friandise. Moi, pour finir un repas, il me faut toujours une petite gourmandise. (De l'OCC. gromand : gourmand). ESP. golosina.
gous
n.m. Chien, clébard. (employé péjorativement). – Mais où il est passé ce putain de gous ? (De l'OCC. gos). CAT. gos : chien. Voir pissegous
goût
expr. Avoir goût à : avoir un goût de. - Tu ne trouve pas que ce vin, il a goût à bouchon ? (De l'OCC. trobar a, sentir a). ESP. saber a corcho, même construction. Voir agaoumit, donner à, goûter sel, trouver à.
goutéjer
v. Tomber goutte à goutte, fuir en parlant d'un toit, dégoutter. - Je croyais avoir fait une affaire avec cette maison que je viens d'acheter... L'autre jour, il a plu quatre gouttes, j'avais le toit qui goutèjeait de partout. (De l'OCC. gotejar). CAT. gotejar, ESP. gotear, ITAL. gocciolare. Voir chagater, plaouvinéjer, pleuvoir.
goûter sel
expr. Goûter un mets avant de le servir afin de vérifier qu'il est bien salé. - Je m'en vais goûter sel avant d'amener ces champignons, parce que moi, je sale jamais assez... (De l'OCC. gostar de sal). Voir Voir agaoumit, donner à, goût à, trouver à.
goutte
n.f. Petite pluie. - Il a beaucoup plu cet après-midi ? - Oh, il a fait quatre gouttes, juste pour mouiller la poussière ! (De l'OCC. A fait quatre gotas [pron. goútos]).
gouttière
n.f. Fuite d’eau d’un toit. - Depuis le dernier orage, j’ai des gouttières partout à la maison ! NB. La gouttière en FR. est le chéneau. (De l'OCC. gotera [pron. goutèro]). CAT. & ESP. gotera : fuite d’eau, donc même sens qu'en parler méridional.
grabels
n.m. Pissenlits - Rien ne vaut une bonne salade de grabels, mais encore faut-il aller les ramasser ! (De l'OCC. gradèl ou grabèl).
gradaillé (pain)
Pain aillé. Voir chinché.
gragnote
1. n.f. Grenouille. 2. expr. - Manger la gragnote : faire faillite. (De l'OCC. granhòta).
gragnoutère
n.f. Bruit ; musique désagréable, rengaine, rappelant la monotonie du chant des gre-nouilles. - Arrête-moi cette gragnoutère, ça soûle ! (De granhòta : grenouille).
grahus
1. n.m. Souffreteux, malingre... - Regarde-moi ce chien, il veut rien avaler ! - Allez, mange, grahus ! (De l'OCC. grafús ou grahús : puant, grossier, charogne). Voir brèle, chisclét, ménut, piètre, peine, tras. 2. n.m. Ce qu'il reste du foin dans la grange après avoir enlevé celui-ci
graillou
n.m. Bon petit repas. (de l'argot FR. graille - nourriture - auquel s'est rajouté le suffixe diminutif occitan -ou).
grain d'aïl
n.m. 1. Gousse d'aïl. 2. Se dit d’un garçon aux cheveux plaqués, lissés ou gominés. 3. expr. Voir gigot.
graines
n.f. Petites graines : Graines de trèfle, luzerne (plantes fourragères). - Après avoir moisson-né le blé, l'orge, l'avoine... on moissonnait les petites graines. Allusion à leur petite taille par rapport aux céréales.
graisse d'endure
expr. - Je me suis tordu la cheville, eh bé le docteur il m'a dit que pour patienter, j'y passe de la graisse d'endure. C'est à dire qu'il faut prendre son mal en patience en attendant une probable amélioration. (De l'OCC. grais d'endura : m. à m. : graisse de patience, d'endurance.
grandas
adj. Adolescent, mais aussi trop grand pour son âge. - Atche-le ce grandas, là, qui va jouer avec les minots de la maternelle ! (Adj. grand suivi du suffixe augmantatif occitan -as). Grandoulinas se dit de quelqu'un qui est grand et qui n’a pas eu le temps de s’en rendre compte. Voir despindjolard, ficelle, galé.
grandét
adj. Grand, en parlant d’adolescents.- Mais c’est qu’il est déjà grandét ton dernier ! (Adj. grand suivi du suffixe diminutif occitan -ét). Voir despindjolard, ficelle, gafét, galé, grandas, jeune-fille.
graougner, graouiller
v. Pêcher à la main les poissons sous les pierres. (De l'OCC. graulhar : pêcher les grenouilles, lui-même de graulha : grenouille).
graoupigner
v. Griffer. - Et qu'est-ce que tu t'es fait à la figure ? - Oh ! C'est rien, je me suis fait graoupi-gner par le chat ! (De l'occ. graunhar, graupinhar : se gratter).
gratère
n.f. Avoir la gratère : avoir des démangeaisons et ne pas cesser de se gratter. - Depuis que j'ai touché ce chien, j'ai la gratère. Il avait des puces ou quoi ? (de l'OCC. gratela : gâle).
gratifous, graoutifous
n.m. Sensation d'irritation sur les muscles de la mâchoire que provoque un fruit insuffisam-ment mûr et quelque peu acide. -Elles me donnent le graoutifous ces prunes. Elles sont même pas mûres ! (De l'OCC. gratar : gratter ; démanger).
graton
n.m. Rillon. (De l'OCC. graton [pron. gratos]). Voir friton.
gratounade
n.f. Grande soirée organisée dans la salle des fêtes du village (Tarn, particulièrement) où l'on consomme un repas constituée de plats à base de canard uniquement - gratons, fritons (rillons), magrets, confits -. (De l'OCC. graton [pron. gratou]: rillon).
gratte
n.f. Roche sédimentaire constituée de petits graviers, dans la mine de Decazeville notam-ment. (De l'OCC. grata : grès dur et siliceux).
gratter
v. Démanger ; gratter. - Ça me gratte ! - Eh bé t'as qu'à te gratter si ça te gratte ! (De l'OCC. gratar). Voir gratusser.
gratusser
v.t. Gratter. (De l'OCC. gratussar : étriller). ITAL. grattare : gratter, grattugiare : râper.
grélade
n.f. Grillade de châtaignes, faite au moyen d'une poêle perforée mise sur la flamme. - Reste souper avé nous, vaï, qu'après on fera une grélade et on boira du vin nouveau ! (De l'OCC. grelada [pron. grelàdo]).
grésale
n.f Grand récipient de terre cuite verni, généralement jaune et vert, d'un diamètre avoisi-nant les soixante centimètres et la trentaine de profondeur, servant à recevoir les mor-ceaux d'oie, de canard ou de porc au moment de la découpe. Certaines grésales plus pe-tites sont conçues pour servir le cassoulet. MIDI TOULOUSAIN.
grillons
n.m. Voir gratons
grillous
n.m.pl. Inflorescence de choux avant épanouissement, se mangeant comme des brocolis, avec des œufs durs en vinaigrette. (De l'OCC. grilhons). Voir tanous.
grimace
n.f. Mauvais pli. - Tes pantalons ils font une grimace, là derrière. Soit ils sont mal repassés, soit ils sont mal faits. En tout cas, y a quicom que va pas ! (De l'OCC. far moninas : faire des grimaces - faire de mauvais plis).
grisette
n.f. (à Toulouse) compagne du flèou (voir ce mot). On dit aussi grisèto. (De l'OCC. griseta, sorte d'échassier). Voir carnaval, carnus, dame, jeune-fille, falsaïre, madonne, marâtre, mé-nagère, ménine, mounèque, nénette, patronne, pousouère, sansogne.
grougnàou, grougnou
n.m. Goujon (poisson). (De l'OCC. gronhau). Voir calicoba, canabère, fissou, gar-buste, montre, pescofi, piquée, puisette.
groule
n.f. 1. Vieille chaussure, grolle. - J’en ai marre de ces groulles qui me font mal aux pieds ! (De l'OCC. grola, grolla ou grolha [pron. groúlo, groúllo ou groúillo] : savate, vieille chaus-sure). 2. expr. - Porter les savates en groulles c'est les porter sans les lacer, en écrasant avec le talon la partie arrière.
groumandises
Voir gourmandises.
gueille
n.f. 1. Etoffe de bonde que l'on met pour éviter que le vin ne s'évapore du tonneau. 2. par extension : guenille, vieil habit - T'as pas autre chose à te mettre que ces gueilles ? (De l'OCC. guelha). Voir peillaròt, peille, tras. 3. Personne maladroite, manche. - Comment tu veux qu'ils passent en première division ? Il n'y a que des gueilles dans cette équipe ! (Origine incertaine, peut-être de l'OCC. guèlh : borgne, personne qui louche). Voir biais (avoir du), maoagit, mastoc, pastis, pégoumas, peintre, trastéjer.
guère
expr. Pas guère plus : Guère plus, beaucoup plus. - Arrête de chercher ! Tu as ramassé dix kilos de cèpes, tu n'en trouveras pas guère plus aujourd'hui, eh ! ... (De l'OCC. n'i a pas gaire : il y en a peu).
guetche
adj. et n. Louche ; strabique ; qui penche d'un côté plus que de l'autre. Se dit d'un objet de traviole.
gueuleps
n.m. Cri, hurlement ; forte engueulade. - Pousser un gueuleps : crier ; engueuler ; répriman-der quelqu'un ou un groupe de personnes très violemment. – Fais gaffe au nouveau chef, si t’arrives pas à l’heure, il pousse de ces gueuleps, con, il te fait peur ! (Du FR. gueuler). ARGOT LOCAL.
guigne
n.f. Griotte. En FR. la guigne est une petite cerise au goût très sucré au contraire de la guigne de chez nous qui est amère. (De l'OCC. guinda, guindol, griotte). CAT. & ESP. guinda.
guindoul
n.m. 1. Variété sauvage de cerise ; guigne. 2. Sexe du garçon. (Familier et non vulgaire, plutôt affectueux. De l'OCC. guindol : guigne). Voir piche, riuchiucchiu, sguègue.
guingassou, guingasson
n.m. Petit clou de tapissier. (Du GASC. guingachon pron [guingachou]).
guirbe
n.f. Corbeille ; panier oblong à anses ; panier de vendangeur ; panier de pêcheur. Je viens de ramasser les châtaignes, j'en ai une pleine guirbe. (De l'OCC. guirba). Voir banaste, carredjadou, garbuste, paillassou, panière.
H
ha !
interj. En avant ! Se dit pour faire avancer les bêtes (les vaches en particulier). - Allez ! ha !
habituer
expr. Habituer quelque chose : S’habituer à quelque chose. - Alors, tu les as habituées tes nouvelles lunettes ? : ... tu t'y es habitué ? (Calque OCC.).
haïssable
adj. Se dit d'un enfant quelque peu pénible. - Oh ! Qu'est ce que tu es haïssable, alors ! : Si tu continues comme ça, un jour ou l'autre il se pourrait bien qu'on finisse par te haïr… mais ce n'est pas sûr. (De l'OCC. aissa : souci, ou aissós : détestable, suivi du suffixe FR. -able). Voir caïner, carcinét, gâté-pourri.
ham !
onom. A l'adresse d'un enfant pour l'inviter à ouvrir la bouche pour manger. - Ham ! Elle est bonne la soupette, eh ? Quelle est bonne la soupette de mamie ! Haaaam! (Du GASC. hami : faim).
harencade
n.f. Hareng salé, hareng saur ; maigre, desséché comme un hareng saur. – A force de bouffer des lézards, j'ai le chat, on dirait une harencade ! (De L'OCC. arencada). CAT. arengada : sar-dine saumurée. ESP. arenque : hareng.
hart (hart négat)
adj. - Repu, gorgé, rassasié, assouvi ; soûl ; au figuré fatigué, excédé, qui n'en peut plus. - T'aurais dû venir au repas des chasseurs, on est sorti de là, con, harts négats ! (Du GASC. hart). CAT. afartar-se de manjar, même sens ; ESP. harto : repu, rassasié. Voir aganit, crébadis, escaner, gagner, harter, hartère, mascagner.
harter (se)
v. pron. Se rassasier, manger avec excès. Voir hartère. CAT. afartar-se de manjar, ESP. hartarse : même sens
hartère
n.f. 1. Rassasiement, dégoût. Voir afart, assadouler, bâfras, farnac, hart, rabaner, rebuter, reganter, reprocher. 2. Bombance, ivrognerie, cuite. - Quelle hartère ! : Quelle cuite ! Quelle ventrée ! Voir bandé, béouét, coufle, cufelle, empaffer, empéguer, fatigué, ganarre, joli, murge, pété, pinté, sadoul, tenir (en ~ une). 3. Ennui insupportable provoqué par un excès de travail, par une personne ennuyeuse. Voir assadouler, cagagne, empétégué, ergne, gníco-gnáco, mouscaille, peine. 4. expr. - Se gagner la hartère : gagner son pain. (Du GASC. hartera).
hasard (à tout)
expr. [pron. à toutazar] par influence de l'expr. OCC. a tot astre bon astre [pron. a toutàstre bounastre], alors qu'en FR. on devrait dire [à tou – azar].
heure
expr. 1. A bonne heure. - Tu t’es levé bien à bonne heure ce matin, macarel ! Tu es tombé du lit, ou quoi ? : ....de bonne heure… 2. n.f. - l’heure vieille : Ancienne heure, heure solaire, qui a été remplacée par "l’heure légale", en avance d’une heure sur celle-là. Cette expression s’employait surtout pendant l’Occupation où l’heure légale était l’heure allemande et dans les premières années de la mise en place de l’heure actuelle qui bouscu-lait quelque peu les habitudes de vie condionnées par l’heure solaire. - Nous, on dîne à midi, mais de l’heure vieille, eh, pas de l’heure nouvelle... (De l'OCC. l’ora vielha [pron. l'oúro biéillo]). 3. expr. - Rentrer à toutes les heures : rentrer très tard dans la nuit. Si tu sors ce soir, ne rentre pas encore à toutes les heures comme chaque fois ! Qu'on se fait du souci nous autres après ! (On dit aussi : rentrer toute la nuit).
hiorres
n.f. Andouille (Produit de charcuterie cuite, emballé en boyau, constitué principalement du tube digestif des animaux de boucherie, en particulier du porc).
hirbe
Voir guirbe.
hise
expr. Faire la hise : Faire bisquer, enrager quelqu'un en le rendant intentionnellement ja-loux. - Maman ! Il arrête pas de me faire la hise avec ses souliers neufs ! (Du GASC. hisa : défi).
hôtel
n.m. Restaurant. - Comme on va à Toulouse, on va pas s'embêter à emporter le casse-croûte, on ira manger à l'hôtel. : ... au restaurant.
houe
n.f. Outil de jardinage appelé bêche en français, de la forme d'une pelle tranchante sur la-quelle on appuie avec le pied, et servant à labourer la terre. NB. dans le MIDI TOULOUSAIN une bêche est une espèce de pioche à lame assez large et recourbée servant à sarcler. Cet outil s'appelle houe en FR.. NB. Dans l'Aude on ignore le nom de houe Voir andusac, bêche, bé-zouy, bigos, fessou, majunquer, paloun, pelle-bêche, pelleverser, sarclét, trinque.
houe
n.f. Buse, busard (Du GASC. hua).
hougner
v.t. Pousser du doigt pour faire entrer de force. (Probablement du GASC. honilh : entonnoir).
hourrer
v. Bousculer, battre, chahutter. - La prof, elle s'est fait salement hourrer. (Du GASC. : horrar : aboyer avec fureur, se disputer). Voir bastonner, batailler, castagner.
houy ! allez houy !
expr. Allez ouste ! A l'origine cri pour chasser les cochons.
hoyo
n.m. Jeu de billes consistant à envoyer la bille dans un creux ou trou. [Prononcer en accen-tuant sur le premier o]. Jouer au hoyo. (de l'ESP. hoyo, trou) : Voir belbe, boulard, boule, clote, golgue, paranclét, poque, trou, fossette.
huile cramée
n.f. Huile de vidange. - Qu'est-ce que t'en fais de l'huile cramée toi, Louis ? Oh bé moi je m'en sers pour allumer le feu dans le pré quand j'ai quelque branche à brûler par là, ça me coûte moins cher que le mazout ! - Ah ! T'as raison ! Et puis ça au moins c'est écologique, tê !
huile de souquette
n.f. Vin. (m. à m. huile de petite souche) - Tu veux une tisane Robert ? - Donne-moi de l'huile de souquette que ça me fera plus de bien que la tisane, vaï ! (De l'OCC. soqueta : petite souche). Voir gabel.
huit-cents
n.m. Un pain de 800 gr. - Certaines personnes continuent de demander un 800 à la boulange-rie et on leur sert un pain de 400 gr ! C'est de l'arnaque ? - Oh bé, non, c'est comme ça,… tout fout le camp, pauvre !
hum (à)
Voir fum (à).
hurguer
v. Fouiller dans un petit orifice afin d'en déloger quelque chose. Exemple avec une mini fourchette pour extraire un mollusque d'un coquillage. (En GASC. hurgar). ESP. hurgar, CAT. furgar, ITAL. frugare : fouiller.
hute (à)
expr. Partir à hute, GASCOGNE : prendre la fuite, déguerpir. (De l'OCC. a huta / a futa).